« C’est tout ce que l'Etat peut faire. Il ne faut pas oublier que l'Etat ce sont des gens qui travaillent et qui payent leur impôts (les contribuables). C'est un transfert de richesses des contribuables vers les actionnaires ». Tels sont les propos actuels du ministre belge des finances Didier REYNDERS concernant l'implication financière de l'Etat belge dans Fortis Banque.
Venant de l’homme aux multiples cadeaux fiscaux aux actionnaires, c’est assez surprenant. Qu’à cela ne tienne, avec son sang froid habituel, l’homme passe et la société trépasse.
Plus d’informations sur le site de Marco VAN HEES : http://frerealbert.be
Licencié en science politiques (ULB), Marco VAN HEES est à la fois journaliste et fonctionnaire au ministère des Finances (il sait de quoi il parle). Il est l’auteur de « C’est pas nous, c’est eux. Les fondements idéologiques de l’anti-tiers-mondisme »(1990) et « La fortune des Boël. Un énorme patrimoine, une immense dette sociale »(2006) et « Didier Reynders, l'homme qui parle à l'oreille des riches » (2008)
Voir aussi section Belgique sur ce blog :
- Belgique, pays de grosses légumes
Et aussi
- FORTIS (1/2) un "modèle" de la Bancassurance Européenne
- FORTIS (2/2): des vérités qui dérangent...
Fortis, voici pourquoi REYNDERS doit démissionner.
(…) D’autant que REYNDERS a placé ses anciens chefs de cabinet aux postes clés du contrôle des banques. Jean-Paul SERVAIS comme président de la CBFA, un organisme qui a des pouvoirs d’investigation et de sanctions (amendes administratives et astreintes). Peter PRAET comme directeur à la Banque nationale (responsable de la stabilité financière) et directeur à la même CBFA (responsable de la politique prudentielle). Sans parler de Bruno COLMANT, président de la Bourse de Bruxelles et, à ce titre, chargé d’empêcher les manipulations comme celles de Fortis vis-à-vis de ses actionnaires.
(…) Dès le premier week-end, REYNDERS veut céder Fortis à ING ou BNP-Paribas (étrangement, elles seules et la Société Générale sont en lice). Pourquoi? Ici encore, pour des raisons idéologiques et relationnelles.
Idéologiques? Le ministre proclame le dogme que l’Etat n’a vocation à diriger une banque - même si le libéral Frère ORBAN a créé une CGER qui a vécu 130 ans. (Voir article « Les banques privées ont démontré l’utilité d’une banque publique »)
Relationnelles? ING, c’est le groupe dirigé par son ami Michel TILMANT. Reynders a d’ailleurs naguère présidé la banque SEFB (Record bank) absorbée par ING. Quant à Baudouin PROT, directeur-général de BNP-Paribas, c’est un proche d’un capitaliste qu’il vénère: Albert FRERE. Vous savez, celui qui l’avait invité à sa villa de Marrakech lorsque le ministre et son épouse étaient en voyage au Maroc. Frère est un allié historique de Paribas, groupe qu’il a aidé à échapper aux nationalisations françaises des années 80 et qui détient toujours 43% du holding Erbe, dont le Carolo possède 53%.
Les holdings d’Albert Frère payent moins d’impôts que sa concierge.
Il suffit d’examiner les comptes. Nous ne connaissons pas personnellement la concierge d’Albert Frère, mais imaginons qu’elle touche entre 1 200 et 1 500 euros net par mois. Sur une année, elle paye entre 3 000 et 7 000 euros d’impôts.
La CNP est un peu plus riche. Elle est l’un des deux principaux holdings contrôlés par Frère, une société dont le job est de détenir des actions d’autres sociétés. Les comptes 2005 affichent un bénéfice de 1,48 milliard d’euros. Et un impôt de... 2 880,87 euros. Vous n’êtes pas sûr d’avoir bien lu ? Ah, ce sont les euros qui vous perturbent ? Traduisons : 116 214 francs d’impôts pour un bénéfice de 60 milliards de francs. Un taux de taxation vertigineux : 0,0002%.
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