Beaucoup ont déjà très certainement eu l’occasion de lire l’appel a signature contre le barrage de BELO MONTE, 3ème plus grand barrage du monde après celui des Trois-Gorges, en Chine. Ce barrage inondera 400.000 hectares (13% de la superficie de la Belgique) et 40.000 Indiens seront déplacés.
Oui, c'est triste! Mais malheureusement, on n'arrête pas le Progrès! Tiens, rien qu'en relayant cette info sur le Net pour signer la pétition on oblige les opérateurs de la toile à se fournir en énergie et donc à construire des barrages ! Oui, surfer sur Internet a un coût: quelques chiffres communiqués par Google. Rien qu’en cliquant sur ce lien pour signer cette fameuse pétition, « j’apporte ma pierre au barrage ». Le lien est ténu mais il existe. Personnellement, j’apporte même un bloc puisque la rédaction de cet article a demandé quelques recherches de plus sur la toile.
Comme d'hab, on est tous responsables. Chaque click de souri, chaque recherche sur le Web, chaque mail coûte de l'énergie et de la matière : des réseaux de fibres optiques, des satellites, des antennes relais, des ordinateurs avec leurs farandoles de composants spécifiques, des serveurs, des salles de serveurs sous climatisation ou chauffage (parce que c'est sensibles ces petites choses) à grand renfort de pétrole, des câbles, des réseaux électriques, etc.
On gueule quand un pétrolier s'échoue mais on roule en voiture.
On crie quand une banque fait faillite mais on place son argent pour qu'il nous rapporte un max.
On pleure quand on se fait virer mais on cherche toujours les plus bas prix.
Qu'on le veuille ou non, nous faisons partie d'une culture occidentalefondée sur l'avoir et donc terriblement énergivore. Hier le GSM, aujourd’hui l’iPad. C’est plus simple, plus rapide, plus pratique et tellement plus Fun ! Je peux téléphoner quand je suis dans des bouchons ! Je peux visiter une ville avec mon iPad sans guide touristique !
Concernant Internet, il reste cette contradiction notoire : c’est un extraordinaire outil d’expression démocratique, en témoigne l’acharnement de grands groupes financiers ou gouvernements pour tenter d’étouffer ou exagérer certaines infos y circulant. Mais d’un autre côté, c’est aussi un gigantesque gouffre énergétique ! Même dans ces fameuses monnaies complémentaires via Internet comme celles promues par Jean-François Noubel, on ne peut ignorer l’impact environnemental et social de ce développement du Web. Quid des peuples et parfois d’enfants pour l’exploitation de cuivre, coltan, silicium et autre matériaux nécessaires au bon fonctionnement de notre réseau de connaissance ? Quid de l’impact environnemental de l’exploitation, du raffinage, du stockage, du transport et de l'assemblage de tous ces matériaux ? Vert ou pas, éthique ou pas, ils ont un impact sur la Terre. Alors ? Que faire ? Cliquer ou ne pas cliquer ? L’amour et l’amitié en sont même parfois réduits à quelques clics… Alors ? On ne fait rien parce que cela consomme trop d’énergie ? Est-ce mieux ? Ca le serait si nous ne faisions rien pour tout le reste : plus de trajet motorisé, plus de sport d’hiver, plus d’achat intempestif, plus de vacances aux 4 coins du monde, plus… Bref, c’est loin d’être simple ! Car nous ne sommes que des hommes capables de raison et d’introspection mais tout aussi rapidement rattrapés par nos conditionnements, notre culture, notre éducation.
Notre mode de vie n'est pas exportable mais il continue sa route, inexorablement!