Tous les hommes naissent libre et égaux en dignité et en droit…
Et pourtant, l'Europe institutionnelle contredit cette déclaration tous les jours…
Que se passe-t-il quand un Etat de la zone euro lance un emprunt sur les marchés internationaux ?
Prenons un exemple concret : un Etat de la zone euro lance un emprunt à 10 ans.
Mercredi 23 juin 2010 :
* Si l’Allemagne avait lancé un emprunt à 10 ans, elle aurait dû verser un taux d’intérêt de 2,65 %.
2,65 % d’intérêt pour un emprunt, ce n’est vraiment pas cher.
Comparons les 2,65 % de l’Allemagne avec les taux d’intérêt des Etats d’Europe du sud et avec l’Irlande :
* Si l’Espagne avait lancé un emprunt à 10 ans, elle aurait dû verser un taux d’intérêt de 4,54 %.
* Si l’Irlande avait lancé un emprunt à 10 ans, elle aurait dû verser un taux d’intérêt de 5,46 %
* Si le Portugal avait lancé un emprunt à 10 ans, il aurait dû verser un taux d’intérêt de 5,72 %.
* Si la Grèce avait lancé un emprunt à 10 ans, elle aurait dû verser un taux d’intérêt de 10,37 %.
Conclusion : aujourd’hui, dans les faits, il y a deux zones euros.
Conclusion numéro 2 : aujourd’hui, les deux zones euros s’éloignent l’une de l’autre de plus en plus vite.
Commentaire posté par BA suite au dernier article de Frédéric LORDON.
Cela confirme ce qui est repris dans Argent et Intérêts
« le taux d'intérêt appliqué varie selon les agents économiques: de 0 à 4% pour les banques et les États (0% droits de tirage spéciaux), de 2 à 20 % pour les États et les grandes entreprises et de 4 à 250% pour les petites entreprises, les pauvres et les particuliers.
Cette différenciation de taux d'intérêt réalise un transfert permanent de "richesses" de la base (travail) au sommet (capital) selon l'actuelle hiérarchisation pyramidale de la société fondée sur le principe de l'argent roi (individualisme & compétition). »
Cette faille se creuse de jour en jour, le taux d’intérêt des pays du sud et des pauvres augmente régulièrement. Et aujourd’hui la Grèce aurait opté pour la mise en vente de certaines de ses îles. Au Etats-Unis suite au désastre au large des côtes du Mexique certains préconisent la privatisation des eaux océaniques ! Par force ou par dogmatisme, la privatisation capitaliste s’insinue partout. Cette logique peut aller très loin. Il faudra bientôt payer pour respirer. En vacance sur une île grecque au service irréprochable, un splendide complet costard-cravate thermorégulé vous apostrophera, l’air hautain et la mine pitbull, et demandera: « Sorry Sir, did you pay to breath in this zone ??? »
Contrairement à la vidéo ci-dessous, le but n’est pas d’incriminer les banques ou les riches mais le système, la culture, les croyances. Tant que l’imaginaire collectif rêvera d’argent qui doit faire des petits tout seul, nous n’y arriverons pas.