Pourquoi ce nom? C'est la contraction de Ploutos et d'Utopie.
* Ploutos est le dieu de la richesse mis en scène par Aristophane 400 ans avant J-C dans une pièce de théâtre du même nom. Confronté aux injustices et à la décrépitude de la Grèce, Aristophane y dénonçait les pratiques d'une minorité de Ploutocrates: du grec ancien, Ploutos (richesse) et Kratos (pouvoir); qui exerce le pouvoir PAR et POUR l'argent. L'Histoire lui a donné raison, cette minorité a fini par causer l'extinction de la civilisation Grecque. Aussi remarquable et organisée qu'elle fut (début de la démocratie avec Solon), les ploutocrates y sont tout de même venu à bout. Il en ira de même pour Rome et pour bon nombre de grandes civilisations(1).
* Utopie parce que les théories économiques et financières actuelles sont à ce point dogmatiques(2) et hypocrites quant à leur message qu'il ne peut s'agir que d'Utopie. Par un de ces curieux détours dont l'histoire est coutumière, l'utopie libérale des "nouveaux économistes" fait le lit d'une implacable dictature: celle du marché. Ce n'est sans doute pas un hasard si Friedman à été l'un des premiers économistes à rendre visite au général Augusto Pinochet.
(1) Constat: Aujourd'hui la menace se situe au niveau mondial. L'Etat et le politique sont inféodés aux ploutocrates, à l'argent. Ils jouent au chantage et à la surenchère pour obtenir les meilleures places, les plus gros atouts pour encore et toujours être plus forts et plus puissants. Ils menacent de délocaliser, de déstructurer, d'exploiter les peuples ailleurs (paradis sociaux), d'exploiter la terre ailleurs (paradis environnementaux) et de placer leur argent ailleurs (paradis fiscaux). Plus moyen de légaliser ou de légiférer puisque leur (notre) fétiche est la loi! Un fétiche qui, comme la religion, joue sur nos peurs et angoisses existentielles.
(1) Note positive: Les grandes civilisations nous fascinent parce que nous en avons retenu l'image de grands progrès pour l'Humanité toute entière. Or, si ces progrès ont existés, c'est bien parce qu'il existe des mécanismes "civilisateurs". Nous devons donc repérer ces mécanismes, avant de les "universaliser". Si l'Homme a peur de mourir ou s'il pense avoir une finalité plus noble dans l'univers, il est temps pour lui de se réveiller: "de changer le cours de nos vies tranquilles". Pour le changer, il n'est pas nécessaire de changer le monde. Le monde survivra. C'est l'Homme et la Société qu'il faut changer, avec une toute autre approche au Monde, à l'Espace, au Temps, à la Nature et aux Autres. Ce changement dépend de l'intime conviction du plus grand nombre…
(2) A ce point dogmatiques que d'ici à
l'expression pure et simple d'une religion pour un humain insécurisé il n'y a qu'un minuscule pas qu'une effrayante majorité franchi de plus en plus allègrement.
L'argent, dans sa conception (une fin et plus un moyen) et sa comptabilisation (Produit Intérieur Brut comme unique indicateur de "richesses") actuelle, régit notre vie jusque dans les moindres détails.
Notre monde est régit par une orthodoxie (conforme à une doctrine, un dogme, considéré comme vrai) économique néolibérale (nouvelles "libertés").
Cette orthodoxie, fondée uniquement sur l'individu, reprend les hypothèses suivantes: l'individu est rationnel, coupé du monde social (indifférents aux autres agents), il cherche toujours à
maximiser son utilité (niveau de satisfaction) et enfin, il entre en relation avec les autres acteurs économiques par le seul intermédiaire des marchés.
Une religion qui fait donc de la société une société de marché, c'est-à-dire une société où l'économie marchande (nécessaire) en vient à subordonner, voire à absorber les autres fonctions
majeures du lien social que sont le politique, l'affectif et le symbolique.
Pour reprendre Karl Polanyi, il faut remettre l'économie à sa place, au service de la société et non l'inverse!