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  • : Démocratie? Ou Ploutocratie?
  • : Pas d'issue aux grands défis de l'humanité (pétrole, eau, famines, biodiversité, érosion, climat...) sans changement de paradigme et TOTALE remise en question tant au niveau individuel que pluriel (mode de vie, économie, progrès…)
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Tonnes CO2/personnes/an

2 = capacité d'absorption de la terre
4 = moyenne mondiale (2 fois trop)
8 = émission moyenne d'un Européen (4 fois trop)
20 = émission moyenne d'un Américain (10 fois trop)
0,09 = émission moyenne d'un Burkinabé
0,06 = émission moyenne d'un Ethiopien

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Bon à savoir

- La production d'un kilo de bœuf nécessite autant d'eau qu'une douche (débit de 18 litres par minute) quotidienne de 5 minutes pendant 2 ans.


- En Europe, chaque tête de bétail est subsidiée à plus de 2 euros par jour, soit un peu plus que le revenu journalier des 2/3 de la population mondiale.

 

- Le total des actifs financiers (crédits et spéculations) atteint 6,7 fois le PIB mondial!

 

- Dans le Pacifique Nord, les courants océaniques charrient des millions de tonnes de plastique. Leur accumulation couvre désormais une zone grande comme 6 fois la France.


- Seuls 1,6% des dépenses militaires ou 4,3% des subventions agricoles sont nécessaires pour assainir les besoins en eau de 80% des Africains.


- La fortune des 3 individus les plus riches de la planète est supérieure au PIB des 48 pays les plus pauvres (600 millions de personnes).


- Les pays en développement, qui subissent durement les dérèglements climatiques, ont produit moins de 20% des 350Gt (giga tonne) de CO2 accumulé dans l’atmosphère depuis 1850, alors qu’ils représentent 80% des terriens.


- Pour la banque mondiale, de 2006 à 2008, les prix alimentaires ont augmenté de 85%. Dans les pays pauvres, les dépenses alimentaires représentent 60 à 90% des budgets des ménages…


- Un plein de 50 litres de bioéthanol correspond à  250 kg de maïs, de quoi nourrir une personne pendant une année.


- Par an, les avions commerciaux émettent autant de CO2 que toute l'Afrique.


- L'élevage industriel consomme autant de céréales qu'Indiens et Chinois réunis (moitié de la population mondiale).

- La production, le stockage, le transport et le conditionnement d'une calorie alimentaire issue de l'agriculture conventionnelle nécessite 40 calories fossiles!


- D'autres chiffres ici

 

Citations & Livres

Aucun être humain ne vient au monde pour éviter à ses frères la peur de mourir en niant le corps par le travail et l'intellectualisation du monde. [Raoul VANHEIGEM] Adresse aux vivants sur la mort qui les gouverne et l'opportunité de s'en défaire

 

Ce que fait actuellement la logique de marché, c'est jouer sur la méfiance radicale de l'être humain à l'égard du détachement, ancrée dans l'énergie angoissée du besoin, pour pouvoir inverser l'énergie renonçante du Désir en énergie compulsive de l'envie. [Christian ARNSPERGER] Ethique de l'existence post-capitaliste

 

Le discours économique a une fonction terroriste, celui d'évincer le citoyen du débat [cité par Marie Martin-Pêcheu] Bio-économie

 

La monnaie et l’économie existent parce que l’homme n’a pas confiance en son prochain, qu'il suppose – souvent à raison - vouloir obtenir un échange gagnant. Il veut des garanties. Mais les garanties ne tiennent pas leurs promesses et se révèlent incapables d’empêcher l’injustice. [Didier LACAPELLE] Manuel d'anti-économie

 

Pour ceux qui connaissent le sens profond des choses, les paroles brèves sont des commentaires ; Pour ceux qui se fient aux apparences, les vastes discours ne sont que des abrégés imprécis. [Mawlânâ Djalâl Od-Dîn Rûmî] La geste de Taliesin

 

Notre époque a besoin d’une grande bouffée d’air frais, qui la revivifie. Vienne le temps où chaque individu, rejetant l’apathie dont tire sa force le pouvoir léthargique qui l’opprime, se change en guerrier sans armure et sans autre arme qu’une invisible force de vie. Qu’il combatte sans relâche pour ce qu’il a d’unique et de plus cher au monde, sa propre existence, vrai champ de bataille où nerfs, muscles, sensations, pensées répondent à la sollicitation de désirs obnubilés par la passion de jouir et que contrarient, refoulent, mutilent et nient les mécanismes d’une économie qui exploite le corps à l’égal de la terre. [Raoul VANEIGEM] Nous qui désirons sans fin


A travers le voile de notre vision rationnelle, la lumière du Réel se brise, et la transforme en une autre vision, comme la lumière du soleil dans la pluie donne l'arc-en-ciel. L'homme, devenu conscient du soleil, comprendra l'arc-en-ciel d'une facon différente. Mais celui qui aura le courrage de tourner le dos à ce qui n'est que l'arc-en-ciel, verra le soleil lui-même. L'homme ressent en lui-même et en son monde, la promesse d'une Réalité qui, à l'origine de son développement rationnel, se cache. [Karlfried GRAF DÜRCKHEIM] 
La percée de l'être ou les étapes de la maturité


L'écologie extérieure sans écologie intérieure n'est qu'illusion. Si intérieurement, l'esprit est mu par des violences passionnelles, cela se traduira inévitablement en comportements extérieurs. Intérieur et extérieur sont interdépendants. Sans un changement intérieur de mentalité et de relation, vouloir un changement à l'extérieur est illusoire. [Denys RINPOCHE]


L'économie politique a placé sur un podium quelques-unes de nos dispositions naturelles les plus vilaines : le matérialisme, l'esprit de compétition, la gloutonnerie, la vanité, l'égoïsme, la myopie intellectuelle et la toute bête cupidité. [Hazel HENDERSON] cité par Fritjof Capra dans Sagesse des sages

Si la logique en place est si tenace, c'est peut-être que quelque chose au fond de nous même y collabore - quelque chose qui participe de l'angoisse et du déni de notre condition d'humains. Les voies de sorties, les plus pertinentes de l'économie capitaliste ne sont donc pas économiques. Elles sont existentielles. [Christian ARNSPERGER] Critique de l'existence capitaliste, Pour une étique existentielle de l'économie

Notre siècle de rationalité matérialiste, de pesanteur minérale, de substances toxiques largement répandues, d'une science presque totalement asservie au profit, a porté atteinte au monde sensible qui constitue l'enveloppe vivante et vitale de notre planète. Il semble que ce ne soit qu'à l'aune du sacré que nous pourrions mesurer l'ampleur de notre responsabilité. "J'entends par sacré ce sentiment humble où la gratitude, la connaissance, l'émerveillement, le respect et le mystère s'allient pour inspirer nos actes, les éclairer et faire de nous des être très présents au monde, mais affranchis des vanités et des arrogances qui révèlent bien davantage nos angoisses et nos faiblesses que notre force." [Pierre RABHI] Conscience et environnement

Comme une rivière crée les berges qui la contiennent, l'énergie en quête de vérité crée sa propre discipline sans aucune forme de contrainte; et comme la rivière trouve la mer, l'énergie trouve sa propre liberté.
[Jiddu KRISHNAMURTI]
Le sens du bonheur

Vous devez être le changement que vous voulez voir dans ce monde.

[GHANDI]

Richesse c'est pouvoir. C'est le pouvoir d'acheter; c'est un droit de commandement sur tout le travail d'autrui.
[HOBBES]


Science sans conscience, n'est que ruine de l'âme
[RABELAIS]


Rien n'est si dangereux qu'un ignorant ami; Mieux vaudrait un sage ennemi
[Jean de la FONTAINE]

Chaque fois que l'humanité est amputée d'une de ses langues, une de ses cultures, un de ses peuples, ce sont ses propres enfants qui deviennent orphelins d'une partie d'elle même.
[Patrick BERNARD] www.icrainternational.org

Les paradis fiscaux ne sont pas qu'un phénomène marginal réservé à quelques milliardaires, quelques affairistes et beaucoup de mafieux. C'est, au contraire, « une infrastructure essentielle de la finance internationale ». Christian Chavagneux & Ronen Palan


La richesse se mesure au nombre de choses que nous pouvons laisser intactes
[THOREAU]

 

16 mars 2012 5 16 /03 /mars /2012 15:21

 BeloMonte_Raoni.jpgBeaucoup ont déjà très certainement eu l’occasion de lire l’appel a signature contre le barrage de BELO MONTE, 3ème plus grand barrage du monde après celui des Trois-Gorges, en Chine. Ce barrage inondera 400.000 hectares (13% de la superficie de la Belgique) et 40.000 Indiens seront déplacés.


Oui, c'est triste! Mais malheureusement, on n'arrête pas le Progrès! Tiens, rien qu'en relayant cette info sur le Net pour signer la pétition on oblige les opérateurs de la toile à se fournir en énergie et donc à construire des barrages ! Oui, surfer sur Internet a un coût: quelques chiffres communiqués par Google. Rien qu’en cliquant sur ce lien pour signer cette fameuse pétition, « j’apporte ma pierre au barrage ». Le lien est ténu mais il existe. Personnellement, j’apporte même un bloc puisque la rédaction de cet article a demandé quelques recherches de plus sur la toile.


Comme d'hab, on est tous responsables. Chaque click de souri, chaque recherche sur le Web, chaque mail coûte de l'énergie et de la matière : des réseaux de fibres optiques, des satellites, des antennes relais, des ordinateurs avec leurs farandoles de composants spécifiques, des serveurs, des salles de serveurs sous climatisation ou chauffage (parce que c'est sensibles ces petites choses) à grand renfort de pétrole, des câbles, des réseaux électriques, etc.

On gueule quand un pétrolier s'échoue mais on roule en voiture.

On crie quand une banque fait faillite mais on place son argent pour qu'il nous rapporte un max.

On pleure quand on se fait virer mais on cherche toujours les plus bas prix.

Qu'on le veuille ou non, nous faisons partie d'une culture occidentalefondée sur l'avoir et donc terriblement énergivore. Hier le GSM, aujourd’hui l’iPad. C’est plus simple, plus rapide, plus pratique et tellement plus Fun ! Je peux téléphoner quand je suis dans des bouchons ! Je peux visiter une ville avec mon iPad sans guide touristique !

 

Concernant Internet, il reste cette contradiction notoire : c’est un extraordinaire outil d’expression démocratique, en témoigne l’acharnement de grands groupes financiers ou gouvernements pour tenter d’étouffer ou exagérer certaines infos y circulant. Mais d’un autre côté, c’est aussi un gigantesque gouffre énergétique ! Même dans ces fameuses monnaies complémentaires via Internet comme celles promues par Jean-François Noubel, on ne peut ignorer l’impact environnemental et social de ce développement du Web. Quid des peuples et parfois d’enfants pour l’exploitation de cuivre, coltan, silicium et autre matériaux nécessaires au bon fonctionnement de notre réseau de connaissance ? Quid de l’impact environnemental de l’exploitation, du raffinage, du stockage, du transport et de l'assemblage de tous ces matériaux ? Vert ou pas, éthique ou pas, ils ont un impact sur la Terre. Alors ? Que faire ? Cliquer ou ne pas cliquer ? L’amour et l’amitié en sont même parfois réduits à quelques clics… Alors ? On ne fait rien parce que cela consomme trop d’énergie ? Est-ce mieux ? Ca le serait si nous ne faisions rien pour tout le reste : plus de trajet motorisé, plus de sport d’hiver, plus d’achat intempestif, plus de vacances aux 4 coins du monde, plus… Bref, c’est loin d’être simple ! Car nous ne sommes que des hommes capables de raison et d’introspection mais tout aussi rapidement rattrapés par nos conditionnements, notre culture, notre éducation.


Notre mode de vie n'est pas exportable mais il continue sa route, inexorablement!

 

 

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14 septembre 2011 3 14 /09 /septembre /2011 16:41

PartNucleaireEurope2.jpg

 

Ce samedi 17 septembre, une manifestation antinucléaire internationale est organisée du centre de Huy jusqu’aux centrales de Tihange. Cfr. www.stop-tihange.org. Cette manifestation est soutenue par bon nombre d’associations.

 

Le but de cet article n’est pas d’appeler à la manifestation mais surtout de faire réfléchir. Réfléchir à la possibilité de se passer du nucléaire. Peut-on s’en passer ?

Tout d’abord, il faut savoir que dans l’Europe des 15, 7 pays n’ont pas recours au nucléaire. Comment font-ils ? Il faut aussi savoir par exemple que 22% de l’énergie du Danemark provient de l’éolien. Notons également que l’Allemagne est déjà à 10,6 % d’énergies renouvelables dans sa consommation totale. Si on est déjà à 15 – 20% d’apport énergétique en renouvelable en 2010 alors que nous n’en parlions pratiquement pas il y a 10 ans, pensez-vous que rien ne va changer dans 20 ans ? Avec un minimum de bon sens et de bonne volonté, tout ménage est capable de réduire sa consommation énergétique de 50%. Pour le secteur industriel il est possible d’atteindre 70 à 80% de réduction. L’idée n’est évidemment pas de tout couper du jour au lendemain comme le souligne avec ironie Saral Sarkar dans l'article Éteignons l’énergie nucléaire ! Et après ? Il faudrait d’ailleurs rappeler à Saral Sarkar comme à Georgescu-Roegen, qu’avec un tel raisonnement, il n’y a pas que le renouvelable qui est non soutenable mais absolument tout ce que l’homme a déjà pu faire et entreprendre sur cette bonne vielle Terre. Et la Vie dans tout ça ? C’est soutenable ? Ca a un sens ?

 

Daniel COMBLIN, ingénieur industriel et président de l’APERe (Association pour la promotion des énergies renouvelables), auteur d’une étude intitulée « L’Avenir Energétique », démontre que nous pourrions nous passer du nucléaire pour 2030 moyennant une réduction de 25% de notre consommation par rapport à 2009 et une augmentation de 50% de la production énergétique par cogénération et énergies renouvelables. Il serait même possible de réduire nos niveaux d’émissions de CO2 par rapport à ceux 1990 de 70% pour 2020 ! 3 fois mieux que les derniers accords de Kyoto ! J’invite donc tous ceux qui croient encore au nucléaire à lire cette étude « L’Avenir Energétique » de Daniel COMBLIN.

 

Dans son étude, Daniel Comblin analyse deux fois trois scénarios, chacun des trois scénarios de consommation étant combiné avec chacun des deux scénarios de production :

 

A. trois scénarios en termes de maîtrise et de réduction de la consommation d’électricité :

 

A.1. un scénario « Tendanciel » dont l’évolution de la consommation d’électricité suit la tendance de l’évolution durant la période 1998-2008 ; on observe alors une augmentation globale de 16 % de la consommation d’électricité en 2030 par rapport à 2009 ;

 

A.2. un scénario « Stabilisation », prenant en compte une stabilisation de la consommation jusque 2015 et ensuite une légère diminution de 0,5 % par an ; on observe alors une réduction globale de 7 % de la consommation d’électricité en 2030 par rapport à 2009 ; ce scénario suit sensiblement la tendance de l’évolution durant la période 2000-2009 ;

 

A.3. un scénario « Réduction » visant globalement une réduction de la consommation d’électricité de 24 % en 2030 par rapport à l’année 2009.

 

L’étude montre notamment que les scénarios « officiels » (SPF économie, Bureau du Plan et Groupe GEMIX) ne prennent étonnamment pas en compte l’évolution à la baisse de la consommation entre 2004 et 2009, période durant laquelle on observe une diminution globale de la demande de plus de 8 %.

 

B. deux scénarios en termes d’augmentation progressive des unités de production utilisant les énergies renouvelables ou fonctionnant en cogénération chaleur-électricité :

 

B.1. un scénario appelé « Extrapolation des Objectifs Nationaux », prévoyant une production des énergies renouvelables sur base de l’objectif belge défini récemment pour 2020 et extrapolé pour la période 2020-2030, combinée à une augmentation progressive de la cogénération représentant en 2030 environ 60 % du potentiel technico-économique ;

 

B.2. un scénario appelé « Pro-actif » plus ambitieux et plus volontariste ; il est basé sur les objectifs revendiqués pour 2020 par les acteurs des filières renouvelables (edora) avec extrapolation entre 2020 et 2030, combinée à une augmentation plus importante de la cogénération (80 % du potentiel).

 

L’analyse constate ainsi que la substitution de l’ensemble de la production nucléaire, fin 2025, tout en respectant les objectifs de réduction des gaz à effet de serre (-20 % en 2020) sera :

 

-                 très difficile pour le scénario « Tendanciel » combiné avec le scénario « extrapolation objectifs nationaux », moyennant d’importants nouveaux investissements en TGV (Turbine Gaz Vapeur), ceci impliquant une augmentation des émissions de CO2 (+6 % en 2030 par rapport à 1990) ;

 

-                 difficile pour le scénario « Tendanciel » combiné avec le scénario « Proactif-extrapolation edora » ainsi que le scénario « Stabilisation » combiné avec le scénario « extrapolation objectifs nationaux », moyennant des investissements environ moitié moins importants que dans le premier scénario, tout en respectant largement l’objectif 2020 en terme de réduction de CO2, mais en voyant les émissions augmenter entre 2020 et 2030 ;

 

-                 moins difficile pour le scénario « Réduction » combiné avec le scénario «extrapolation objectifs nationaux», moyennant très peu de nouveaux investissements TGV tout en respectant largement les objectifs de réduction de CO2 tant en 2020 qu’en 2030 ;

 

-                 possible pour le scénario « Stabilisation » combiné avec le scénario « Proactif-extrapolation edora », moyennant très peu de nouveaux investissements TGV tout en respectant largement les objectifs de réduction de CO2 tant en 2020 qu’en 2030 et en permettant également la sortie de la filière charbon ;

 

-                 totalement possible pour le scénario « Réduction » combiné avec le scénario « Pro-actif-extrapolation edora », moyennant très peu de nouveaux investissements TGV tout en respectant largement les objectifs de réduction de CO2 tant en 2020 qu’en 2030 et en permettant également la sortie de la filière charbon, ainsi que de la filière gaz (hors cogénération) en fin de période.

 

 

A.1. Tendanciel

A.2. Stabilisation

A.3. Réduction

B1.

Extrapolation des Objectifs Nationaux

très difficile

difficile

moyen

B.2.

Proactif-extrapolation edora

difficile

possible

totalement possible

Faisabilité de substitution de l’ensemble de la production nucléaire, fin 2025,

tout en respectant les objectifs de réduction des gaz à effet de serre (-20 % en 2020) 

 

La présente étude montre clairement que le scénario de sortie prévu par la loi de 2003 reste plausible, soit en limitant la durée de vie des centrales à 40 ans comme prévu initialement. Pour ce faire, il s’agit non seulement d’accentuer les efforts de développement des moyens de production renouvelables et alternatifs, mais aussi d’être plus volontariste en terme de maîtrise et de réduction de la consommation d’électricité.

ComblinGraph

Scénario « Réduction » (A.3.) Combiné avec scénario ER et Cogen « Extrapolat. Objectifs Nationaux » (B.2.)

 

Cette analyse montre aussi qu’il est même envisageable d’arrêter certaines unités quelques années plus tôt que prévu par la loi de 2003, en combinant un développement volontariste des renouvelables et de la cogénération avec un objectif de réduction de la consommation de 25 % d’ici 20 ans. Un tel niveau de consommation ne paraît pas utopique, car on retrouverait un niveau comparable à celui de 1990 mais avec un confort probablement supérieur. Le scénario idéal devrait également s’inscrire dans une perspective de plus long terme, visant un objectif 100 % renouvelable en 2050, qui intègre à la fois la sortie du nucléaire, mais aussi la sortie de toute utilisation d’énergie fossile pour produire l’électricité. C’est également l’orientation donnée à cette étude.

 

Rappelons que les centrales belges (Tihange et Doel) sont des conceptions qui datent des années 60 ! En matière de haute technologie, il y a mieux. Si ça tombe, les gaines des câbles électriques sont encore en tissus…

 

Alors ? Pourquoi ça piétine comme avec notre gouvernement ? Encore et toujours pour une question d’argent. Il est en effet intéressant de noter qu’Electrabel-Suez gagne 700 millions d’Euros par an sur le dos des contribuables belges qui ont les tarifs d’approvisionnement énergétique les plus élevés d’Europe. Il est aussi intéressant de noter qu’Electrabel-Suez ne paie que 0,04 % d’impôts. Ou encore, qu’Electrable-Suez possède le plus haut taux d’exploitation (rapport entre bénéfice et charge salariales) de son personnel. Alors que ce taux devrait être un peu supérieur à 100 (ex : 115 pour l’entreprise contre 100 pour l’employé), Suez-Tractebel cartonne à 5519%.

 

 

 

Donc, bien plus qu’une question d'énergie, c’est une question d’argent…

Le nerf de la guerre comme on dit…


Lire aussi sur ce blog :

Sus au NUCLEAIRE, place au SOLAIRE, EOLIEN, GEOTHERMIQUE & BIOGAZ

Le mythe du NUCLEAIRE

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21 avril 2011 4 21 /04 /avril /2011 13:39

dali_chameau_dromadaire_desert_sahara_maroc_dune.jpg

Un article de Saral Sarkar

 

Quelques jours après l’explosion à la centrale de Fukushima a eu lieu à Cologne une première manifestation contre l’énergie nucléaire dont le slogan principal disait : "fermeture de toutes les centrales nucléaires, tout de suite, partout". En l’écoutant j’ai pensé à la France dont 80% de l'énergie provient du nucléaire. J'ai aussi pensé à mon pays d'origine, l'Inde, pour lequel il y a déjà 20 centrales nucléaires en activité et dont le gouvernement considère qu’il en faut davantage pour permettre l’accès à l’électricité aux quelques 50% de citoyens qui en sont privés. Qu’adviendrait-il si l’exigence des manifestants de Cologne était acceptée et que toutes les centrales nucléaires étaient fermées, tout de suite et partout dans le monde ?


 

    En France, pas de doute, les lumières s’éteindraient. En Inde, l’impact serait bien moindre. La moitié des Indiens vivent de toute façon sans électricité, et les autres ont l’habitude de fréquentes coupures de courant. En France, il se passerait quelque chose d’encore plus grave. Toutes les entreprises qui dépendent de l’énergie nucléaire devraient fermer boutique. Des millions de travailleurs perdraient leur emploi et leur revenu. Les Indiens seraient moins affectés: la plus grande partie de l’énergie provient de centrales au charbon, fatales pour le climat.

 

    Soit, tous les opposants à l’énergie nucléaire ne sont pas aussi radicaux que ces manifestants à Cologne. La plupart demandent un désengagement graduel même s’il doit être aussi rapide que possible, de façon à rendre la transition vers une production d’énergie hors nucléaire aussi indolore que possible. Je me suis laisser dire qu’en Allemagne, où seulement 23 % de l’énergie produite dépend du nucléaire, cela ne poserait pas trop de difficultés. D’ailleurs l’Allemagne est en situation de surcapacité. Mais que la transition soit immédiate ou graduelle, l’économie exige des sources d’énergie de remplacement qui ne soient pas trop chères. Est-ce possible ? C’est ici que commencent les problèmes.

 

    Aucun opposant à l’énergie nucléaire ne propose la construction de nouvelles centrales thermiques (à charbon, à pétrole ou à gaz). Le passage à l’ère des énergies renouvelables est la voie royale. Celles-ci seraient non seulement inépuisables, mais déjà disponibles d’un point de vue technique. Elles permettraient d’abandonner le nucléaire et d’arrêter le changement climatique. Il ne serait pas nécessaire d’attendre que les ressources en énergies fossiles soient épuisées, il serait au contraire possible d’entamer immédiatement la transition. Même Cheikh Jamani, le ministre du pétrole d’Arabie saoudite, aurait dans les années 1970 : "L’âge de la pierre n’a pas pris fin parce qu’il manquait de pierres, et l’âge du pétrole prendra fin avant l’épuisement des gisements." Ce qui rend la transition encore plus attrayante, c’est que "le soleil n’envoie pas de facture" (Franz Alt) et comme l’écrivait Hermann Scheer : "Des temps inouïs s’ouvrent à nous, où le soleil offre son énergie aux hommes, aux animaux et aux plantes. Et cela dans de telles proportions que les besoins en énergie les plus extravagants d’une humanité encore bien plus nombreuse ainsi que du règne animal et végétal pourraient être satisfaits. Chaque année, le soleil offre 15000 fois plus d’énergie que n’en consomme la population mondiale…"

 

    J’ai développé mes doutes devant de tels espoirs dans mes deux ouvrages Ecosocialisme ou Ecocapitalisme (2001) et Les crises du capitalisme (2009). James Lovelock, chimiste de renom et fondateur de la théorie Gaia, a également émis de sérieux doutes sur l'engouement généralisé du tout au renouvelable. L’économiste et mathématicien Nicholas Georgescu-Roegen avait entrepris une étude sur l’énergie solaire. Il en avait conclu que l'énergie solaire était utilisable, mais pas soutenable. Il disait que les technologies pour utiliser l’énergie solaire requièrent plus d’énergie pour fabriquer les matériaux et appareils nécessaires qu’ils ne peuvent en produire pendant toute leur durée de vie. Bref, leur bilan énergétique est négatif, elles ne sont donc pas soutenables. La raison en est la faible densité en énergie du rayonnement solaire, une constante cosmologique. Georgescu-Roegen avait écrit ces lignes en 1978, qu'il a répétées en 1986 et 1992. Elle est évidemment rejetée par les fanatiques de l’énergie solaire. C’est là une vieille histoire. Mais encore récemment, j’ai lu dans un éditorial de la Süddeuyesche Zeitung: "L’espoir que le monde pourra bientôt se tourner vers des énergies alternatives et s’approvisionner directement à la source solaire est naïf. … Il n’y a pas de formule pour une transition énergétique mondiale qui soit rapide et indolore." (Karl-Heinz Büschemann, SZ, 19.3.2011). Transition ou pas, à long terme, l’impact fera très mal : il s’agira ni plus ni moins que de la fin de notre bien-aimée civilisation industrielle.

 

    La controverse est loin d’être vidée. D’un côté, la recherche technologique se poursuit; c’est l’espoir qui meurt le dernier. D’une autre côté, toutes les énergies renouvelables sous forme de courant – à l’exception de l’énergie hydraulique –  ont encore toujours besoin de subventions diverses pour être rentables, même l’énergie éolienne, dont le bilan énergétique  semble pourtant légèrement positif. Ces subventions proviennent des profits de l’économie, qui fonctionne en grande partie grâce à l’énergie fossile ou nucléaire. Les énergies renouvelables sont donc encore toujours des parasites vivat grâce aux énergies conventionnelles.

 

    La controverse devra être vidée dans la décennie qui vient. Mais la situation actuelle me laisse profondément sceptique. L’Inde est un pays où le soleil brille généreusement et où les vents soufflent en abondance. Pourtant les Indiens voient leur avenir énergétique plutôt du côté du nucléaire et des ressources fossiles. Pourquoi donc? Une autre source de mon scepticisme c’est l’absence de technique d’accumulation convaincante. Ainsi si l’on voulait stocker de l’énergie renouvelable par exemple sous forme d’hydrogène liquide, 90 % de l’énergie récoltée serait consacrée au processus de transformation.

 

    Dans le contexte de la menace croissante de la crise climatique et compte tenu de sa déception quant aux énergies renouvelables, Lovelock a plaidé pour la construction de centrales nucléaires avec comme argument que nous ne pouvons pas empêcher les générations futures de bénéficier du niveau de vie dont nous bénéficions. Il considérait que les risques étaient jouables. Mais manifestement, il ne lui est pas venu à l’esprit que l’uranium aussi est une ressource non renouvelable.

 

    Pour ceux d’entre nous qui ne veulent pas ignorer les faits mentionnés ci-dessus et les doutes qui en découlent, il est à conseiller de nous préparer à une autre forme de civilisation, plus sobre. Il existe un proverbe saoudien qui dit : "Mon grand-père montait un chameau, mon père conduisait une auto, je pilote mon jet privé, mon fils montera un chameau."

 

    La voie vers cette nouvelle civilisation sera plus facile à prendre si nous avons d’abord créé une société égalitaire.

 

[Saral Sarkar]

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21 juin 2010 1 21 /06 /juin /2010 01:23

maree noire satellite louisiane

Source: http://paulrademacher.com/oilspill/#

 

* Dimanche 20 juin 2010, 22h, 60 jours que du pétrole se répand au fond du golfe du Mexique. Son étendue équivaudrait actuellement à la superficie de la Belgique.

 

* Mercredi 15 juin 2010, BP accepte d’allonger 20 milliards de dollars (16,3 milliards d’euros) pour indemniser les victimes du golfe du Mexique. En 2006, le chiffre d’affaire de BP est estimé à 300 milliards de dollars.

 

* Lundi 7 juin 2010, la chancelière Angela Merkel a annoncé des coupes dans les prestations sociales, de nouvelles taxes et des suppressions de postes dans la fonction publique afin d’économiser jusqu’à 80 milliards d’euros d’ici à 2014.

Oiseau_petrole_louisiane.jpg 

80 milliards à aller chercher du côté de l’indémodable et servile force de travail, 16 milliards pour l’indemniser. Et l’océan? Les coraux ? Les poissons ? Les oiseaux ? Les crevettes ? Les tortues ? Les dauphins ? Les planctons ? Les crabes ? Les otaries ?... Ce ne sont pas des liasses de billet vert qui vont nourrir les pauvres gens du bayou déjà terrassés par Katrina. Ce ne sont pas non plus des liasses de billets verts qui vont réensemencer les océans. Pas plus qu’elles ne vont booster les supers bactéries dévoreuses de pétrole ou nettoyer les côtes ou assainir les eaux.

 

Oiseau petrole louisiane2C’est plutôt exactement le contraire puisque BP persiste à utiliser un produit hautement toxique (alors qu’il en existerait une douzaines d’autres moins toxiques) pour faire couler le pétrole (au fond ça se voit moins). Il est vrai que ce sont d’autres géants financiers (Goldman Sachs, Blackstone Group, Apollo Management) qui sont propriétaires de Nalco, le fabriquant du produit (le Corexit) utilisé par BP. Au royaume des requins, il n’y a pas de petits profits.

 

Pour ceux qui resteraient un peu trop focalisés sur l’état des marchés, la politique Belge ou les prouesses footballistiques de nos équipes favorites, il est utile de préciser que cet « anodin événement » au large des côtes du Mexique est une grande première :

1. C’est la première fois que du pétrole se déverse directement au fond de l’eau. Il ne s’agit donc pas véritablement d’une marée noire mais d’une « sous-marée » noire.main_petrole.jpg

2. C’est la première fois que cela se produit de manière continue. La fuite a débuté le 21 avril 2010 par l’explosion de la plateforme pétrolière « Deep Water Horizon » (DWH) au large des côtes du Mexique et risque de se poursuivre encore pour longtemps. BP dit pouvoir stopper la fuite pour la fin de l’été.

3. C’est la première fois qu’autant de pétrole se répand dans les eaux de notre planète. Planète qui n’aura bientôt plus de bleu que le nom.

 

Peut-on se faire une idée du rythme et du volume de pétrole déjà présent dans les eaux ? Difficile puisque BP semble plus soucieux de « colmater » les fuites d’informations, que les fuites de pétrole. BP aurait acheté à Google plusieurs mots-clés tels que « oil spill » (marée noire), « volunteer » (volontaire), « claims » (revendication). BP paye également les gardes côtes pour surveiller et empêcher les investigations et prises de vues. Secret défense !

maree_noire_cote.jpg 

D’après les fuites d’informations que BP veut bien nous laisser, voici quelques chiffres :

 

A. Fin mai 2010, selon un panel d’expert mandaté par le gouvernement américain, il s’est écoulé 2 à 3 millions de litre par jour depuis le 21 avril.

B. D'après les chiffres communiqués mardi 14 juin 2010 par une commission scientifique gouvernementale, la fuite atteint entre 5,56 et 9,54 millions de litres par jour. Info relayée par certains médias mais pas moyen de tomber sur la source initiale.

C. 19 mai 2010, après visualisation d’une vidéo de la fuite finalement rendue publique par BP, un professeur en ingénierie à estimé la fuite à 15 millions de litres par jour.

 

Entre 2 ; 7,5 et 15 millions, la fourchette est large.Jacinthe_louisiane.jpg

- Reportée aux nombres de jours depuis la catastrophe (60 jours), cela donne respectivement 120 ; 450 et 900 millions de litres dans l’océan depuis le 21 avril 2010.


- Reportée en tonnes de brut (0,85 de masse volumique), cela donne respectivement 102.000 ; 383.000 et 765.000 tonnes de brut.


- Reportée en nombre d’EXXON VALDEZ (40.000 tonnes de brut) cela donne respectivement 2,5 ; 9,6 et 19 EXXON VALDEZ (répertorié comme la plus importante marée noire de l’histoire).

 

- Reportée aux nombre de jours de fuite jusqu’au colmatage annoncé de la brèche (disons le 21 août pour simplifier), il suffit de multiplier par 2 (60 jours => 120jours) les différents chiffres, soit   5 ; 19 et 38 équivalent EXXON VALDEZ dans le fond du golfe du mexique.


gal_gulfspill_21.jpg 

Pour que les chiffres ne soient pas trop confus, on peut retenir que l’estimation haute correspond à l’équivalent d’un EXXON VALDEZ tous les 3 jours et l’estimation moyenne, un EXXON VALDEZ tous 6 jours! Soit 250 camions semi-remorques (26 tonnes) par jour, 10 camions par heure, 1 toutes les 6 minutes, ou encore 73kg/seconde, le poid moyen d'un homme pétrole chaque seconde, un clone bitumeux toutes les secondes (voilà enfin révélé le vrai visage de la pression démographique). Ou encore, 1 mètre cube en 12 secondes, 1 tonne en 14 secondes, 4 tonnes par minute (de bonnes grosses minutes mégalo-pachydermiques). "Time is Money & Petrol"... Rappelons que l’équivalent EXXON VALDEZ s’échappe en continu à 1.500 mètres de profondeur, pas en surface d’un seul coup !

 

poisson_petrole.jpgComme souligné dans l’article Deepwater Horizon – Le geyser de pétrole se poursuit : « Des chercheurs de l’Institut national de la science et la technologie sous-marine disent avoir détecté plusieurs nappes de pétrole tentaculaire se déployant sous la surface à des profondeurs de 1.200 mètres.(…) des scientifiques ont découvert qu’il existait de vastes colonnes de pétrole à la dérive sous la surface, dont une mesurant plus de 16km de long, 4km de large et 100 mètres d’épaisseur.(…) ces corridors sous-marins de pétrole s’étendant sur des kilomètres pourraient empoisonner et suffoquer le vie marine à travers la chaîne alimentaire, entrainant des dommages pour les décennies à venir. »

 

Pour relativiser, il faut savoir par exemple que les dégazages et délestages sauvages (en toute impunité) dans la seule méditerranée ont été estimés à 1,5 millions de tonnes de brut en surface par an. Reporté aux 4 mois potentiel (du 21 avril au 21 août) de la fuite « Deep Water Horizon » cela donne 375.000 tonnes de brut. Une valeur fort proche de l'estimation moyenne de DWH pour 60 jours. 2 mois de fuite de DWH correspondent donc à 1 an de dégazage illégal en méditerranée.

gal_gulfspill_10.jpg 

Pour terminer, un petit entretien réalisé par Armelle Vincent (journaliste de la côte ouest des Etats-Unis) avec Rick Steiner (spécialiste des catastrophes maritimes). L’entretien est tiré de l’article Marée noire : « Le Tchernobyl de l'industrie pétrolière » du site alternatif Rue 89.


Armelle Vincent : quelle est l'ampleur réelle de cette marée noire ?

Rick Steiner : c'est une catastrophe sans précédent, un événement historique, beaucoup plus grave que ce que ne laissent entendre le gouvernement et BP. C'est la première explosion d'une plate-forme pétrolière en mer et la première fois aussi qu'une fuite de pétrole brut se produit à 1.500 mètres de profondeur.

Les conséquences de cette tragédie sont totalement différentes de celles provoquées par l'accident d'un pétrolier, car dans ce cas, le pétrole reste à la surface, où vous pouvez le suivre.

L'impact le plus important de cette marée noire se fera sentir au fond du golfe, dans ce que nous appelons l'écosystème pélagique. Nous semblons uniquement concernés par les marées noires qui envahissent les plages et le rivage, alors qu'au large, il y a des centaines d'espèces d'oiseaux, de dauphins, de baleines, de poissons, etc en danger.Dauphin_Louisiane.jpg

Justement, quels sont ces dangers ?

On a observé un banc de 70 ou 80 dauphins se déplaçant en rangs serrés au large de l'Ile du Gosier. C'est un signe de stress et d'effroi. On les a aussi entendus tousser. Ils ont dû ingérer ou aspirer du pétrole. On a également vu une grande quantité de plancton mort.

Sur Breton Island, il y a des milliers d'oiseaux. Ils sont en pleine saison de nidification. La moitié des oisillons sont déjà sortis de leurs coquilles. Ils vont être contaminés. En Alaska, 30 espèces ont été compromises. Les harengs du Pacifique ont été complètement décimés. 21 ans plus tard, les pêcheurs et la faune aquatique continuent de payer les conséquences d'Exxon Valdez.

gal_bp_wildlife_7.jpgA votre avis, les mesures prises par BP sont-elles efficaces ?

Malheureusement non. Il n'y a absolument aucun moyen de collecter le pétrole une fois qu'il est dans l'eau. Dans toute l'histoire des marées noires, on n'y est jamais parvenu. Les centaines de kilomètres de barrages flottants déployés ne peuvent être efficaces que si le brut flotte à la surface, et encore… Or, dans le cas présent, il est surtout dans le fond.

BP a annoncé qu'elle avait récupéré sept millions de litres d'une mixture eau/pétrole. Je parie que 90% de cette mixture était de l'eau. L'ironie est que les bateaux qui installent les barrages injectent plus de pétrole dans l'eau qu'ils n'en collectent. C'est absurde. Pendant ce temps, 800 000 litres de brut jaillissent chaque jour de la fuite pour se répandre dans le golfe.

Quel est l'impact écologique du dispersant utilisé par BP ?

La méthode a été utilisée en Alaska, sans succès. BP a injecté environ 1,6 million de litres (1 800 m3) de dispersant. C'est inquiétant. Le brut est toxique. Le dispersant est toxique et la combinaison des deux est encore plus toxique.vague_petrole.jpg

Le dispersant est un produit chimique composé d'un ingrédient actif appelé Corexist, que les biologistes marins ont rebaptisé « Hidesit » (le cache), et d'un autre appelé 2-Butoxyethanol. Sur l'étiquette de ce produit, on est avisé de consulter immédiatement un médecin en cas de contact avec la peau. Tirez-en vos propres conclusions.

Les compagnies pétrolières utilisent les dispersants parce qu'ils permettent de « couler » le pétrole loin des regards. Toute la faune aquatique va être exposée à leur toxicité. De plus, pour que le pétrole se disperse, il faut des vents de 10 à 25 nœuds. Moins de vent, c'est inefficace ; plus de vent, le dispersant devient inutile.

Quel est donc votre pronostic ?

Il est difficile de faire des prédictions. Tout dépendra des vents, de la température de l'air et de l'eau, du type de brut et de la densité de bactéries. Plus l'eau est chaude, plus il y a de bactéries. Elles contribuent à nettoyer les hydrocarbures toxiques de la marée noire.

Cette catastrophe est le Tchernobyl de l'industrie pétrolière. J'espère qu'elle nous apprendra au moins une leçon : il faut arrêter l'exploitation pétrolière en mer. Nous en connaissons maintenant les risques. Il faut à tous prix éviter le forage dans l'océan Arctique. Il serait absolument impossible de contrôler une explosion et une fuite de brut dans la banquise.

BP_louisiane-copie-1.jpg

Si les quelques images sélectionnées ici ne vous ont pas suffit, il y en a une centaine d'autres sous ce lien : http://www.nydailynews.com/news/national/galleries/louisiana_oil_spill/louisiana_oil_spill.html

 

 

Ah oui, juste encore une petite chose :

« Que celui qui n’a jamais utilisé de plastique, consommé du non local, non saisonnier ou industriel, pris l'avion, le bateau, ou fait un plein d’essence, jette la première pierre »

 

Lire aussi :

Deepwater Horizon – Le geyser de pétrole se poursuit

La mort du pétrole, c'est l'occasion d'une nouvelle naissance

 

Puisqu’il vaut mieux en rire :

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6 juillet 2009 1 06 /07 /juillet /2009 11:51

La question du nucléaire vient enfin de faire un pas en avant. Constitué à la demande du ministre fédéral de l'Energie Paul Magnette, le Gemix, un groupe d'experts belges et étrangers, a rendu hier un rapport préliminaire sur la manière d'envisager le futur énergétique belge. Pas de décision définitive de la part de cette commission mais des pistes que le gouvernement belge devrait tenter de suivre à l'heure du choix. Et la plus claire d'entre elles, est la recommandation de ne plus construire de centrales nucléaires sur le territoire belge. Parce qu'un nouveau réacteur gonflerait trop le poids de l'atome dans le mix et que son prix ne ferait qu'accentuer la pression à la hausse sur les prix de l'électricité.

«On peut imaginer que le gouvernement suivra cette recommandation qui reste dans la logique d'une sortie définitive à terme du nucléaire, observe Paul Magnette. Quant à savoir s'il faudra prévoir des délais plus longs pour la fermeture des différents réacteurs, c'est une question secondaire.» En période préélectorale depuis le printemps 2007, le monde politique belge n'a jamais osé trancher la question de la prolongation de la durée de vie des centrales nucléaires belges liée à une loi de 2003.


Mais la première échéance de fermeture étant fixée à 2015 pour trois des sept réacteurs, il faut une décision rapide. Parce qu'Electrabel, son propriétaire, attend de savoir s'il doit intervenir pour une prolongation ou une fermeture. Mais, dans tous les cas, il demande une réponse pour la fin de cette année. Le gouvernement fédéral l'a promise. Mais le Gemix lui laisse toutes les portes ouvertes. Le maintien du calendrier actuel, une prolongation de 10, voire de 20 ans. Réaliste? «Non, réplique Jan Vande Putte, expert en énergie chez Greenpeace. Ces centrales d'ancienne génération ne sont pas capables techniquement de supporter une vie de 60 ans. Il y a un risque.»

 

Hier également, la Creg et les producteurs d'électricité Electrabel et SPE-Luminus ont campé sur leurs positions à la commission Economie de la Chambre. Le régulateur accuse les producteurs d'avoir intégré les quotas de CO2, pourtant reçus gratuitement, dans leurs prix sur le marché de gros. Non-sens, ont répondu Jean-Pierre Hansen et Ludo Sterckx, qui prétendent pour leur part que les calculs de la Creg sont inappropriés, les prix étant le résultat de la rencontre entre l'offre et la demande. Selon la Creg, les deux producteurs auraient engrangé à tort 1,5 milliard d'euros de «windfall profit» entre 2005 et 2008.

 

Source : L’Echo 01/07/2009, Le Nucléaire n’a plus d’avenir en Belgique.

 

Voir aussi section ENERGIE.

 

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24 février 2009 2 24 /02 /février /2009 15:57
Vous avez tous certainement déjà aperçu, entendu ou vu cette fameuse campagne POUR ou CONTRE le nucléaire: NUCLEARFORUM. Electrabel & consort lachent 2 millions d'euros pour un débat "hyper objectif" sur le nucléaire. Du pain bénit pour les publicitaires qui doivent justement se serrer la ceinture en ces temps de crises.

 


 

Alors, en gros, voici le débat: vous êtes POUR le nucléaire parce que vous pensez au futur, vous êtes CONTRE le nucléaire parce que vous pensez au passé. Ou encore, vous êtes POUR parce que vous voulez de l'énergie 100% du temps, vous êtes CONTRE parce que vous voulez de l'énergie 100% verte.

 

Cette campagne est perverse! Comme si les détracteurs du nucléaire étaient des passéistes, baba cool qui ne veulent pas d'énergie. Dès le départ, le débat est biaisé, faussé, inégal, arbitraire, sournois, partial, injuste, incomplet, etc. "CONTRE, vous pensez au passé…" Et deux sous-marins nucléaires qui se télescopent c'est du passé? Et les incidents du Tricasin en France c'est du passé?

 

Il y a une chose dont il faut bien se rendre compte: le nucléaire est un business très juteux Réalisé sur le dos des consommateurs! La corne d'abondance devrait se tarir dans les années à venir (2015-2020). C'est la seule et unique raison pour laquelle on en reparle. Rien à voir avec l'approvisionnement bon marché pour tous. Notez également que cette fameuse libéralisation du marché de l'électricité se solde par un échec pour le consommateur.

 

Pour plus d'infos, consultez l'action Nature & Progrès Belgique sous le titre NON A L'INTOX NUCLEAIRE. Aidez-les à mettre sur pied une contre compagne par un petit versement sur le numéro de compte 068-2032717-12 de Nature & Progrès, avec la mention « Non à l’intox nucléaire ! ».  Sinon, consultez aussi ce site www.vraiforumnucleaire.be consacré à un véritable forum.

 

Re-visionnez aussi cette vidéo "Tous plumés par électrabel"

 

La seule raison valable pour laquelle on peut être POUR le nucléaire c'est la valorisation des déchets radioactifs existants. Mais uniquement pour les déchets existant. Il convient de bien préciser parce qu'à la moindre faille, la radioactivité libérale s'immisce. C'est aussi la raison pour laquelle les objecteurs de croissance parlent de décroissance plutôt que d'une "autre croissance". La puissance de colonisation de nos imaginaires par la force financière et l'exploitation de nos faiblesses humaines est telle qu'il est pratiquement impossible d'avoir des propos modérés. Le danger est bien sûr la perte de crédibilité aux yeux du grand public qui est bien plus à l'écoute des fastes et flash du monde moderne, mu par le seul profit, qu'a l'écoute de sa conscience.

 

Le nucléaire n'émet pratiquement pas de CO2. C'est FAUX. Construction, fonctionnement et démantèlement des centrales ainsi qu'extraction, raffinage, enrichissement, acheminement et enfouissement des matériaux nucléaires émettent du CO2. L'uranium n'est pas acheminé aux centrales en vélo. Les centrales ne sont pas construites en paille avec isolation au chanvre. Le plutonium n'est pas enrichi à la traction animale ou à l'éolien.

 

Le secteur nucléaire est le plus contrôlé au monde! Whaow! Et ça a empêché les problèmes récents en France ou au Japon? Et cela empêche les risques d'appropriation, de déversement ou d'abandon en cas de guerre ou de déstructuration politique? Dans le climat géopolitique actuel, je ne miserai franchement pas trop là dessus.

 

La fusion nucléaire reste très prometteuse. Oui certainement et la conquête de mars et vénus aussi. C'est aussi l'exportation de la bêtise et de la mégalomanie humaine. La fusion, ce n'est rien de moins que le contrôle des explosions solaires sur la Terre. N'est-ce pas vouloir la quadrature du cercle? Et même si cela était possible, pensez vous vraiment que nous serions plus heureux et qu'il y aurait moins d'inégalités et de problèmes sur Terre? N'oublions jamais que le nucléaire est une énergie qui nécessite de gros financement, une forte concentration et centralisation d'acteurs économiquement puissants. Concentration et centralisation qui va à l'encontre de la démocratie et de la transparence. Le nucléaire comme le politique sont instables. Le nucléaire est radioactif des milliards d'années. Le politique est actif pour un mandat qui peut pousser à une dizaine d'années tout au plus. Heureusement qu'il y a encore des historiens et des sociologues pour nous rappeler que nous ne sommes pas seuls et que nous avons déjà merdé plus d'une fois.

 

+++

 

Pourquoi n'investissons nous pas dans de véritables projets d'optimisation, d'isolation et de réduction de notre consommation énergétique? Il ne faut pas se leurrer, nous ne pourrons pas continuer à consommer comme nous le faisons, que ce soit au niveau énergétique, alimentaire ou matières premières. Idéalement, des grosses institutions aux citoyens en passant par les entreprises, nous devrions tous réduire notre consommation énergétique par quatre, d'où le fameux facteur 4 et le site belge www.ef4.be.

 

En même temps que cet objectif prioritaire de réduction de consommation il existe des alternatives énergétiques propres et prometteuses. Je ne citerai ici que celles auxquelles je crois dans l'état actuel des informations dont je dispose. Alternatives qui sont certainement plus simples, plus rapides et moins dangereuses à mettre en œuvre que le nucléaire. Je ne dis pas moins couteuses car ce n'est probablement pas vrai. Mais le financement est un faux problème. Pourquoi l'humanité butte-t-elle toujours sur ce problème de financement? Pourquoi ne pourrions-nous pas mettre toutes nos énergies et notre savoir faire en œuvre pour réduire notre impact sur la planète? Pourquoi l'argent doit-il nous bloquer? N'est-ce pas un non sens par excellence? L'argent est une convention humaine, rien à voir avec le climat, l'alimentation ou les catastrophes naturelles… Nous ne sommes que des microbes dans un bac à microbes. Des microbes incapables de sortir du bac pour une simple question de lunettes aliénantes nommées "argent-égoïste". A trop regarder son nombril on en perd le sens des perspectives…

 

+++

 

DONC en dehors de cette question d'argent qui n'en est pas une, pourquoi ne parle-t-on pas plus des véritables alternatives?

 



Toutes les alternatives citoyennes locales sont à privilégier en premier afin d'éviter ce phénomène de concentration déjà souligné pour le nucléaire. Autant d'alternatives citoyennes diversifiées sont un gage d'autonomie, de stabilité et de durabilité.

 

Exemples:

·    => roue à aube et petite hydraulique s'il existe un cours d'eau au fond du jardin ou dans la région. Une petite centrale hydraulique peut alimenter 1000 à 1200 foyers tout en permettant l’économie de 1 million de m3 de gaz, de 1000 tonnes de pétrole ou de 1500 tonnes de charbon, à production comparable. La petite hydraulique a l’avantage de la production locale qui n’engendre pas de pertes en ligne due à la longueur de la distribution. (http://www.energiesfaciles.com/)

·    => éolienne citoyenne rudimentaire (moulin Américain ou moulin Hollandais) ou sophistiquée financée par coopératives (asbl vent d'houyet et éoliennes citoyennes émission zéro)

·    => biogaz à base de matières organiques ou à base d'excréments humains ou animaux comme il en existe en chine.

·    => Pompes à chaleur, géothermie horizontale (photo ci-dessus), puits canadiens, maison passive, etc.

Quant au photovoltaïque, je vous invite a lire l’article « Des fonds publics pour le photovoltaïque ».

 

Les 5 alternatives ci-dessous sont des alternatives de grande échelle et de concentration qui mériteraient toute l'attention et le financement actuellement focalisé sur le nucléaire.

 

1) Solaire concentré

Les centrales à concentration solaire utilisent des miroirs (paraboliques ou plans) qui font converger l’énergie solaire de la même manière qu'une loupe.  Le solaire à concentration thermodynamique est une technologie complètement différente du photovoltaïque. Des miroirs concentrent l’énergie solaire vers un tube contenant un fluide qui chauffe. La chaleur obtenue permet de former de la vapeur d’eau qui entraine une turbine couplée à un alternateur et de l´électricité est ainsi produite. L´énergie électrique peut être transmise sur de longues distances : avec la technologie HVDC (Hight Voltage Direct Current) la perte n’est que 3% pour 1000km.  Et 90% de la population mondiale vit à mois de 2700km des déserts chauds de la planète. De l´eau douce peut être produite par cogénération, parallèlement à la production électrique.


2) Géothermie profonde

Pour faire court, cela consiste à forer deux puits parallèles de cinq kilomètres de profondeur dans la roche granitique. En effet, lorsqu'on s'enfonce dans les entrailles de la Terre, on se rapproche du magma en fusion et la température monte de 3O degrés centigrades tous les kilomètres.  A 5 kilomètres la roche est donc à 165 °c environ, de quoi réchauffer l'eau qu'on injecte dans un puits et la faire ressortir dans l'autre sous forme de vapeur brûlante. Facile ensuite d'alimenter une turbine et de produire de l'électricité. Une énergie renouvelable,  inépuisable et non polluante qui pourrait remplacer à terme toutes les énergies fossiles (le pétrole et le gaz qui vont manquer d'ici 2050 et le charbon dont les réserves sont estimées à 300 ans) et freiner l'augmentation de la température de notre planète.

 

L'expérience a déjà été tentée avec succès dans plusieurs pays, par exemple en Allemagne dans ce qu'il est convenu d'appeler "le trou de Bâle" (ne riez pas!) et même en Alsace à Soultz-sous-Forêts.

 

3) Agrocarburants à base d'algues

Précisons encore une fois "agrocarburant à base d'algues" et pas nécrocarburants à la sauce Bio souvent appelés biofuels ou biocarburants, nouvel oxymore du marketing.


Capter l'énergie solaire est particulièrement complexe. Les sources d'énergies peuvent êtres classées en deux catégories: STOCK et FLUX. Pétrole, charbon et gaz font partie de la première catégorie aisément exploitable. Par contre, le solaire et toutes les énergies dérivées (éolien, marémotrice) font partie de flux extrêmement difficile à capturer et à valoriser sans trop de pertes. Le meilleur convertisseur d'énergie solaire est naturel, il s'appelle "photosynthèse" et permet d'avoir un rendement de 90 à 95% contre 30 à 40% pour nos hautes technologies solaires.

 

La technologie en question a été développée par la société Algenol. Celle-ci utilise des algues, de l’eau de mer, du soleil et du CO2 (qui peut provenir d'une usine située à proximité), quatre éléments que l’on retrouve en quantité industrielle presque partout. Elle en extrait de l’éthanol, de l’oxygène, de l’eau douce et des fertilisants pour l’agriculture. On peut produire de l’éthanol à partir d’une algue (ou d’une plante) en la compressant, afin d’en extraire une huile et d’en faire un agrocarburant. La technologie retenue par Algenol force les cellules de l’algue à produire elles-mêmes de l’éthanol sous forme de gaz, que l’on capte et que l’on liquéfie par la suite.

 

4) Centrale de biogaz voir aussi SMART INNOVATION

Le biogaz correspond aux effluents gazeux issus de la fermentation de matières organiques. Cette fermentation – aussi appelée aussi méthanisation – se produit naturellement (dans les marais par exemple) ou spontanément (dans les décharges contenant des déchets organiques). On peut également la provoquer artificiellement dans des digesteurs (pour traiter des boues d’épuration, des déchets organiques industriels ou agricoles, etc…).

Le biogaz est un mélange gazeux composé de méthane (50 à 70%), de CO2, d’eau et de sulfure d’hydrogène. On y retrouve aussi parfois d’autres composés issus de contaminations (et notamment dans les biogaz provenant de décharge).

Le biogaz constitue ainsi la forme renouvelable d’une énergie fossile très courante : le gaz naturel d’origine fossile (composé entre autre de méthane, butane et propane). Le méthane contenu dans le biogaz est un gaz à effet de serre très puissant. C’est pourquoi sa revalorisation est préférable. C’est une ressource énergétique intéressante qui permet de produire de l’électricité ainsi que de la vapeur via sa combustion. En brûlant, le méthane rejette du CO2, 21 fois moins puissant que le méthane.

Ainsi, récupérer le méthane permet à la fois une action dépolluante (il vaut mieux rejeter du CO2 que du méthane pur) et génératrice d’énergie.

 

5) Parc éolien & éolien offshore

Un des arguments massue anti-éolien est la nécessité de réguler le flux qui n'est jamais constant. Cette régulation est encore trop souvent réalisée à partir de centrales thermiques qui émettent énormément de CO2. Cependant de grands progrès ont été réalisés dans la mise en réseau des éoliennes et dans la connexion au réseau électrique principal en cas de surproduction, un peu à la manière de nos compteurs électrique tournant à l'envers en cas de surproduction. Il existe également des instruments permettant de réguler sa consommation en fonction de la production et donc de la régularité ou de l'intermittence des vents. Quoi qu'en disent toutes les organisations ou groupements citoyens qui sont contre, n'est-il pas triste de bouder une énergie aussi facile d'accès sous prétexte qu'elle n'est pas constante? Même s'il y a des pertes, même si ce n'est pas optimum, c'est déjà ça de gagné. Concernant le paysage, c'est une question de gout et de priorité. Concernant l'impact sur l'avifaune et le biotope, c'est un fait mais existe-t-il une seule source d'énergie qui n'ait pas d'impact? Pour le transport sur de longues distances, il existe aussi la technologie HVDC (Hight Voltage Direct Current) comme pour le solaire concentré.

 


CONCLUSION:

Il est grand temps de cesser d'écouter les cris de détresse des vampires du nucléaire mourant et de se concentrer sur ce qui vaut vraiment la peine:

1)     Réduire notre consommation d'un facteur 4 en isolant et en optimisant

2)     Diversifier les types d'approvisionnements

3)     Promouvoir le local

4)     Améliorer les performances et techniques des 5 points cités ci-dessus et tenter de les appliquer rapidement pour le plus grand nombre et pas seulement pour l'industrie.

5)     Poursuivre la recherche et le développement en matière d'énergies renouvelables avec pour seul objectif le bien de l'homme et de la nature et pas le profit!

 

 

D'autres articles sur ce blog à propos du nucléaire:

- Le mythe du NUCLEAIRE

- NUCLEAIRE: Israël vs Iran?

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28 décembre 2008 7 28 /12 /décembre /2008 20:25

De plus en plus, nos concitoyens prennent conscience de la nécessité d’agir pour le climat et d'adapter  leurs logis en conséquence. Mais quel choix vont-ils faire face aux aides publiques qui sont aujourd’hui consenties ? Vont-ils chercher à maximiser les économies d'énergies où vont-ils plutôt privilégier la rentabilité financière? Cette brève analyse vous convaincra sans aoute qu’ils opteront majoritairement, hélas, pour la seconde solution..


Par Benoît Spies & Baptiste Buxant http://www.natpro.be/photovoltaique_1.html

Valériane Nr 71, mai/ juin 2008

 

Bien sûr, nous ne désespérons pas que votre décision personnelle soit finalement favorable au devenir de notre planète. Il est toutefois permis de douter de la pertinence des aides publiques actuelles en regard de la nécessité absolue de lutter contre le réchauffement climatique. Portons d’un simple exemple pour illustrer notre propos.
Investir dans les économies d’énergie


Soit donc monsieur Dupond qui dispose d’une appréciable somme d’argent. Il est prêt à l’investir dans les économies d’énergie et estime, après une première analyse, que plusieurs actions sont envisageables dans le cadre du logement dont il est l’heureux propriétaire. Il a retenu trois actions passibles


1/. l’isolation par l’extérieur d’un pignon aveugle
, un de ces pignons aveugles comme on en rencontre très sauvent. Le mur, d’une épaisseur de briques de trente—deux centimètres, a une surface de quatre-vingt mètres carrés. Le toit de monsieur Dupond est, fort heureusement, très bien isolé ses chêssis et vitrages figurent parmi les plus performants, et il dispose d’une chaudière haut rendement (HR) au gaz naturel.


2/. l’installation d’un système de panneaux solaires thermiques pour la préparation de son eau chaude sanitaire. Les voisins de monsieur Dupond, d’authentiques écologistes de la première heure, lui vantent semblable équipement depuis de longues années déjà...


3/. l’installation de panneaux solaires photovoltaïques. C’est incontestablement dans l’air du temps. S’offrir la bonne conscience du pionner, quelle volupté! Le suspense est donc entier. Amis lecteurs, à votre avis, que va faire monsieur Dupond ?


Monsieur Dupond fait ses calculs

Attention ! Sachez vous en convaincre : monsieur Dupond n’est ni un fat, ni une girouette. En citoyen parfaitement conscient des responsabilités qui lui incombent, il prend ses renseignements, compare longuement les informations et fait soigneusement ses calculs.


Voici les hypothèses sur lesquelles travaille monsieur Dupond, pour sa propriété qui est située dans le Brabant Wallon. Quelle sera, tout d’abord, la durée de vie des investissements ? Il postule raisonnablement que l’isolation du mur tiendra quarante ans, quant aux panneaux thermiques et photovoltaïques, il leur prête une durée de vie de vingt ans. Pour le chauffage au gaz, il table sur un rendement de sa chaudière de 90%, sur un prix de 7 centimes d’€ par kWh utile et sur une augmentation annuelle du prix du gaz de 6 %. Quant au prix de l’électricité, il le situe à 19 centimes d’€ par kWh, avec une augmentation annuelle de 4%. Monsieur Dupond sait aussi qu’il pourra vendre des certificats verts au tarif de 92 € par certificat ; il table sur un taux d’actualisation de 4%.


Après avoir sollicité et étudié différents devis, monsieur Dupond établit son budget d’installation :

·         pour les panneaux photovoltaïques : une puissance de 1200Wc lui coûtera 8.400 € ; les coûts d’entretien seront nuls ;

·         pour l’installation solaire thermique : quatre mètres carrés de panneaux pour une production annuelle utile de 350 kWh par mètre carré lui coûteront 6.000 € ; les coûts d’entretien seront nuls ;

·         pour l’isolation extérieure enfin – huit centimètres d’EPS et un crépi – lui reviendront à 140 € du mètre carré.


Monsieur Dupond a même évalué ses émissions de gaz carbonique : 456 kilos de CO2 par MWh d’électricité utilisée, et 251 kilos de CO2 par MWh de gaz naturel consommé…


Un tableau particulièrement édifiant

Monsieur Dupond a enfin tout analysé avec minutie ; il a tout décortiqué afin de déterminer la mesure qui sera incontestablement la plus intéressante pour lui. Il aboutit au tableau suivant… et il n’en croit pas ses yeux !

 

 

Coût  (1)

Coût   (2)

Réduction
émissions
CO2 (3)

Aides
publiques (4)

Aides publiques (5)

Temps de retour simple (6)

Rentabilité (TRI) (7)

Isolation du mur

11.200

131

85,2

23

5,9

14

8,2

Panneaux solaires thermiques

6.000

768

7,8

654

164,1

10

7,6

Panneaux photovoltaïques

8.400

856

9,8

1.558

391

3

23,7

(1) en euros / (2) en euros par tonne de CO2 évitée / (3) en tonnes / (4) en euros par tonne de CO2 évitée / (5) en euros par MWh primaire économisé / (6) en années / (7) en pourcentage

 

Alors ? Selon vous, que fera Monsieur Dupond ? Sans doute va-t-il installer des panneaux solaires photovoltaïques et se féliciter de la rentabilité de son investissement ? Cela même s’il s’agit de la mesure la moins efficace pour réaliser des économies d’énergie ! L’opération coûtera à la collectivité 1.558 euros par tonne de CO2 évitée et permettra d’épargner 9,8 tonnes de CO2 seulement sur vingt années…
 

A la lecture du tableau, on peut constater aisément qu’un euro investi dans l’isolation du mur est six fois plus efficace, d’un point de vue énergétique, que s’il est investi dans l’installation de panneaux solaires thermiques ou photovoltaïques. Cependant, l’isolation du mur est franchement moins intéressante d’un point de vue financier, lorsqu’on intègre les aides publiques, que l’acquisition de panneaux solaires photovoltaïques. Cette contradiction découle du fait que des aides publiques plus importantes sont octroyées aux mesures moins efficaces. Ainsi, la mesure la plus utile énergétiquement devient-elle la moins intéressante d’un point de vue financier ! On voit, en effet, dans la sixième colonne du tableau, que l’aide publique consentie pour l’économie d’un MWh d’énergie primaire est soixante six fois plus importante pour le photovoltaïque que pour l’isolation des bâtiments. Qu’est-ce qui peut motiver pareille disparité ?


In fine
, c’est l’ensemble de la société qui est perdante car nos moyens financiers vont vers les mesures les moins efficaces. Nous savons tous, pourtant, qu’il reste peu de temps et de ressources pour tenter de créer une société offrant une qualité de vie satisfaisante malgré la raréfaction de l’énergie. Nous sommes, dès lors, en droit de nous poser des questions. Tous nos moyens et toute notre énergie ne devraient-ils pas se concentrer sur les mesures prioritaires ? A tout le moins, toutes les mesures ne devraient-elles pas être soutenues de manière équivalente et proportionnellement aux économies d’énergies qu’elles permettent ?


Les aides publiques auraient-elles d’autres objectifs ?


Peut-être l’un des objectifs secondaires de ces mesures était-il la création d’emplois, ou les retombées économiques ? Mais, hélas, la filière photovoltaïque est probablement la moins efficace de ce point de vue là aussi. Pour différentes raisons :

1. dans le cas d’une installation photovoltaïque, le coût des matériaux est largement prépondérant par rapport au coût de la main-d’œuvre. A l’opposé, le coût de l’isolation des bâtiments provient essentiellement de la main-d’œuvre nécessaire à la mise en œuvre. Et cela crée donc autant d’emplois, des emplois locaux et, principalement, peu qualifiés…


2. l’origine des équipements doit être examinée : dans le cas du photovoltaïque, ils ne sont pas produits localement. Les matériaux d’isolation, par contre, s’ils ne sont pas encore tous produits localement à ce jour, pourraient l’être facilement dans l’avenir…


3. le transport des matériaux
, plus ou moins important en fonction de leur origine, est lui aussi pénalisant pour le photovoltaïque en terme de consommation d’énergie primaire et d’émissions de CO2.


4. le développement d’une ligne de production de cellules photovoltaïque est peu probable en Wallonie vu l’intensité en capital que cela requiert et les risques financiers importants. Les modes de production sont très énergivores et nous n’avons, par ailleurs, même pas intégré ce point dans nos calculs. On considère souvent que deux ou trois années sont nécessaires avant qu’un panneau ait produit autant d’énergie qu’il en a fallu pour sa fabrication ! Il s’agit, par ailleurs, de procédés requérant peu de main-d’œuvre. De plus, pour qu’une ligne de production soit rentable, de gros volumes de production sont nécessaires. On assiste donc plutôt, dans ce domaine, à un phénomène de concentration plutôt qu’à une multiplication des sites de production.


5. concernant la réduction des coûts de production, le CSL (Centre Spatial de Liège) annonçait, lors de la conférence Edora du 26 janvier 2007, une réduction de 8% entre 2000 et 2003, et une légère augmentation des coûts de production depuis 2003. On n’observe donc pas de diminution significative des coûts à l’heure actuelle.


6. la méthode promue pour l’installation de panneaux photovoltaïque est contre-productive. En effet, mille mètres carrés de panneaux photovoltaïques installés sur un même site seraient de 50 à 60% moins chers que placés sur une centaine de toitures différentes. Il est, par ailleurs, peu probable que les toitures où l’on installera des panneaux soient toutes très bien orientées ou sans ombrage. Et que dire du suivi et de l’entretien de milliers d'installations ?...


7. on déplorera, pour terminer, l’aspect éducationnel de la question : les importantes campagnes d’information lancées autour de ces mesures n’améliorent pas la qualité de la perception qu’ont les citoyens des priorités en matière d’énergie. L’effet est inverse ; il suffit, pour s’en rendre compte, d’entamer la discussion avec le citoyen lambda…


Que conclure ?

En dépit de toute sa bonne volonté, notre cher monsieur Dupond n’est donc pas l’exemple qu’il faut suivre. Nous pensons vous en avoir convaincus et nous espérons qu’au contraire, vous prendrez vos responsabilités en optant pour l’investissement qui maximisera les économies d’énergie. Ce choix est, par ailleurs, le seul qui soit intéressant pour la collectivité, pour notre planète et donc, en fin de compte, pour vous également. Il est important de rappeler ici combien nos moyens sont limités. Que ceux qui affirmeraient le contraire nous expliquent, dans le même temps, pourquoi tant de personnes ont du mal à se chauffer…

Nous pensons qu’il est primordial de respecter les priorités qui s’imposent à nous en matière d’investissements visant à réduire notre consommation d’énergie. Or force est de constater que les mesures prises aujourd’hui pour promouvoir l’énergie photovoltaïque ne respectent pas cette notion élémentaire des priorités. Elles détournent, au contraire, des moyens financiers qui seraient dix à vingt fois plus efficaces ailleurs.

 

Un petit mot sur nature et progrès Belgique:

Les statuts officiels nous apprennent que “l'association  Nature  & Progrès Belgique” est l'émanation autonome des adhérents belges de l'association européenne d'agriculture et d'hygiène biologique (Nature & Progrès France). Nature & progrès est particulièrement actif dans tout ce qui touche à l'alimentation et l'hygiène de vie: agriculture et élevage biologique, éco-bio-construction, santé, etc.

 

Pour ceux qui souhaitent du concret, de l'action, du local et des contacts, un abonnement à Nature & Progrès est incontournable. Nature & Progrès cherche à atteindre 7000 membres dans les meilleurs délais possibles. Le nombre de membre joue, en effet, sur le poids politique de l'association, mais aussi sur son indépendance financière. Des milliers de personnes, en Wallonie et à Bruxelles, sont sensibles à nos combats. Mais trop peu d’entre elles se sont déjà effectivement engagées à nos côtés…

A bon entendeur, salut…

www.natpro.be

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23 novembre 2008 7 23 /11 /novembre /2008 23:49

Il faut arrêter de croire que le nucléaire va nous sauver. Quelques passages d'un entretien avec Stéphane Lhomme, porte parole du réseau sortir du nucléaire. L'entretien concerne surtout la France mais peut s'appliquer à tout les pays ayant recours au nucléaire.

 

 

 

 

Bob : Avec la prévisible catastrophe écologique que représente l'utilisation grandissante du charbon comme source d'énergie (le charbon rejette encore plus de CO2 que le gaz ou même le pétrole), ne pensez-vous pas que le nucléaire, malgré le problème de la gestion de ses déchets, reste, en attendant de nouveaux développement technologiques, une solution ?


Stéphane Lhomme : Si le nucléaire pouvait permettre de se passer du charbon, ou même de réduire de façon quantifiable la consommation de charbon, on pourrait se poser la question : peut-être que ça vaut le coup d'avoir les risques de catastrophe nucléaire, les déchets radioactifs, la prolifération vers l'arme atomique, dans la mesure où cela nous permettrait de lutter contre le réchauffement climatique.


Hélas, on a bien tous les risques du nucléaire, mais cela ne permet absolument pas de réduire la consommation mondiale de charbon : (…) le nucléaire, c'est 2 % de la consommation mondiale d'énergie, une part marginale qui n'a aucune perspective de croissance. Il faut tenir compte des déclarations de M. Mandil, directeur exécutif de l'Agence internationale de l'énergie, qui, le 10 novembre 2006, a déclaré : "La tâche principale de l'industrie nucléaire dans les années à venir sera d'essayer de remplacer les centrales qui auront atteint leur fin de vie. Cela signifie qu'on aura besoin de nombreuses nouvelles centrales sans pour autant augmenter la part du nucléaire dans la production d'électricité." Ce qui veut dire que le nucléaire va rester une énergie marginale sur la planète, incapable d'empêcher le réchauffement climatique, même partiellement.

 

Alklan : On nous parle sans arrêt de sortir du nucléaire, parce que c'est polluant et dangereux. Mais quelles énergies préconisez-vous pour remplacer le nucléaire ?


Stéphane Lhomme : Par exemple, il faudrait un véritable plan Marshall de rénovation des bâtiments. On fait aujourd'hui des maisons dites "à énergie positive" qui produisent plus d'énergie qu'elles n'en consomment, et qui n'ont donc plus besoin d'être reliées au réseau gaz-électricité. Si l'on développe ces solutions à grande échelle, on pourra se passer du nucléaire tout en réduisant les émissions des gaz à effet de serre. A nouveau, la solution passe par une réduction très importante de la consommation d'énergie, principalement dans les pays riches.


On peut dire que c'est utopique, mais dans ce cas, on ne sauvera pas la planète. Par contre, on peut réduire de façon très importante notre consommation d'énergie sans pour autant aller vivre dans des grottes avec des bougies. Les maisons à énergie positive permettent de vivre tout à fait normalement (et même avec un bien-être supérieur par rapport aux habitations ordinaires). Il est anormal que l'on continue à fabriquer des bâtiments ordinaires qui laissent s'échapper la plus grande partie de leur énergie à l'extérieur.


Pour "justifier" le nucléaire, EDF a installé en France des millions de chauffages électriques et maintenant, avec le réchauffement climatique, il y a de plus en plus de climatiseurs. Donc dès qu'il fait froid ou chaud, on a des consommations extraordinaires d'électricité, dont on pourrait se passer avec des bâtiments bien conçus.


Donc la chose la plus importante est de réduire notre consommation d'énergie. Il ne faut surtout pas essayer de produire (et de gaspiller) avec les énergies renouvelables autant qu'avec les centrales nucléaires, ce serait absurde. Les énergies renouvelables doivent venir en complément d'une politique ambitieuse d'économies d'énergie. L'énergie nucléaire "sûre" ou "propre" n'existe pas. Le nucléaire est par nature injustifiable (risques, déchets, prolifération vers l'arme atomique). Il faut donc s'en passer totalement. Et ne pas se contenter d'en réduire la part.

 

Findus : Dans ce débat, par nucléaire, on sous-entend fission nucléaire. Qu'en est-il de la position des candidats concernant la fusion nucléaire ? Quelles sont leurs ambitions vis-à-vis de la recherche dans ce domaine ?

Stéphane Lhomme : Les réacteurs nucléaires actuels fonctionnent sur le principe de la fission nucléaire. La fusion nous est annoncée pour "bientôt" depuis cinquante ans. D'ailleurs, il y a 50 ans, c'était pour "dans cinquante ans". Maintenant qu'on y est, c'est "pour dans cent ans". Il est vraisemblable que ça ne marchera jamais. D'ailleurs deux Prix Nobel de physique, M. Koshiba (2002) et Pierre-Gilles de Gennes ont clairement expliqué que le projet ITER (réacteur de fusion nucléaire prévu à Cadarache, près de Marseille) n'a aucune chance d'aboutir à quoi que ce soit. Ce réacteur n'est même pas conçu pour produire de l'électricité (par contre, il va en consommer des quantités immenses). Le seul but est d'essayer de maintenir une réaction de fusion nucléaire pendant 400 secondes. Mais il est impossible de récupérer l'énergie pour en faire de l'électricité.

 

U235 : Le nucléaire c'est l'indépendance énergétique, vrai ou faux ?

Stéphane Lhomme : Faux. On l'a bien vu pour la France. Malgré 58 réacteurs nucléaires, l'atome ne couvre que 16 % de notre consommation d'énergie, et notre facture énergétique a explosé, comme pour les autres pays. De plus, tout l'uranium (le combustible des réacteurs nucléaires) est importé, principalement du Canada ou du Niger, où la France maintient une politique coloniale tout en contaminant les populations et l'environnement pour "nourrir" nos réacteurs nucléaires. Donc il n'y a pas d'indépendance énergétique avec le nucléaire.

On a pour le moment des guerres du pétrole, mais il est fort probable qu'on aille vers des guerres de l'uranium, parce que les réserves mondiales s'amenuisent, ce qui fait que de toute façon le nucléaire n'a pas plus d'avenir que le pétrole.

 

Pamela : Quelle est la position Parti communiste français sur le nucléaire ?


Stéphane Lhomme : Le Parti communiste français a toujours été et reste un fervent promoteur du nucléaire, et il continue à réclamer de nouveaux réacteurs. Cela pose un vrai problème sur le plan démocratique, vu que le PCF prétend construire une société démocratique. En effet, toutes les centrales nucléaires ont été construites à grand renfort de compagnies de CRS, de coups de matraque et de gaz lacrymogènes pour réprimer les populations qui n'en voulaient pas.

 

François C : Pourquoi condamner le nucléaire alors que l'on aura sans doute besoin de toutes les armes possibles pour lutter contre les émissions de CO2 ? D'autant que la 4e génération de réacteur est très prometteuse. Alors pourquoi se couper de ce que le progrès scientifique et technique peut nous apporter ? Ne serait-ce pas pour d'obscures justifications purement idéologiques ?

Stéphane Lhomme : Cette histoire de "4e génération" est un emballage publicitaire pour des réacteurs que l'industrie nucléaire a déjà essayé de faire fonctionner : le réacteur "de 4e génération" français est prévu pour être un réacteur à neutrons rapides, avec caloporteur sodium : c'est tout simplement la même chose que Superphénix, le surgénérateur qui n'a jamais fonctionné mais qui a englouti plus de 10 milliards d'euros pour rien. La 4e génération, c'est donc seulement le retour de Superphénix avec la perspective d'un nouveau désastre comme la première fois, ou comme l'EPR finlandais actuellement.

Si les chercheurs français souhaitent réaliser des prodiges, qu'ils les fassent dans les énergies renouvelables : le Soleil nous envoie à chaque instant 4 000 fois plus d'énergie qu'on en consomme sur Terre. Il suffirait donc d'arriver à capter une toute petite partie de cette énergie pour régler la question. Malheureusement, les chercheurs du Commissariat à l'énergie atomique, qui prétendent depuis 50 ans réaliser des miracles qui n'arrivent jamais, se déclarent par contre incapables de faire progresser les énergies renouvelables. C'est curieux.

 

Le_wikibre_maqué : Pourquoi les experts n'ont-ils pas tous le même discours ?


Stéphane Lhomme : Si l'on veut bien se pencher sur les chiffres officiels, comme ceux de l'Agence internationale de l'énergie, qui est pourtant favorable au nucléaire, on voit que le nucléaire est et va rester une énergie marginale sur la planète. Ce n'est donc pas une opinion, mais un fait incontournable.

Il faut en prendre acte et ramener le nucléaire à ce qu'il est : une énergie injustifiable à cause de ses tares que nous avons déjà évoquées (risques, déchets, prolifération...). D'ailleurs, concernant le réchauffement climatique, je tiens à ajouter ceci : non seulement le nucléaire ne l'empêche pas, mais la réalité est en fait inverse : c'est le réchauffement climatique qui s'attaque au nucléaire. Pendant les canicules 2003 et 2006, le parc nucléaire français a été en très grande difficulté, il n'y avait plus assez d'eau dans les rivières (ou de l'eau trop chaude) pour pouvoir refroidir les réacteurs, qui ont dû fonctionner à basse intensité ou être arrêtés. Et la France nucléaire n'a évité le black-out qu'en important massivement et à des prix exorbitants de l'électricité de chez nos voisins (Espagne, Grande-Bretagne, Allemagne). De plus, le réchauffement climatique se manifeste aussi par des épisodes très violents, comme les tempêtes, et pendant la tempête de décembre 1999, la centrale nucléaire de Blayais, près de Bordeaux, a été très gravement inondée et a frôlé la catastrophe nucléaire.

 

Totem : Pensez-vous qu'EDF et Areva développent vraiment les énergies renouvelables? Si oui pourquoi? Est-ce une question d'économie? D'environnement? D'image?

Stéphane Lhomme : Il est vrai que ces entreprises, de même que les pétroliers comme Total, investissent dans les énergies renouvelables, tout simplement parce qu'il y a de l'argent à y gagner. Mais si l'on continue à surconsommer et à gaspiller l'énergie, on aura le pétrole, le gaz, le charbon, le nucléaire et les énergies renouvelables, et la planète sera tout aussi condamnée qu'actuellement.

C'est pour cela que nous répétons que le développement des énergies renouvelables n'a de sens que dans le cadre de la mise en place d'une société sobre qui permettrait à la fois de sortir du nucléaire et de réduire de façon importante notre consommation de pétrole, de gaz et de charbon. Cela peut sembler utopique, mais c'est ça ou la fin de la planète.

 

Pour terminer, deux infos supplémentaires

1) Stéphane Lhomme a été placé en garde à vue et interrogé pendant 9h le 25 mars 2008 par la Direction de la Surveillance du Territoire (DTS) pour «compromission du secret de la défense nationale». Il est accusé d'avoir divulgué une info d'un document hautement confidentiel stipulant que le réacteur EPR n'était pas conçu pour résister à un crash suicide réalisé par un avion de ligne. Affirmation contraire aux dires d'EDF, Areva et les autorités françaises. Il risque cinq années d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende. Nous vivons une période où informer sur les dangers potentiels d'une technique ou d'une technologie sont passibles d'emprisonnement. Lire Soutien à Stéphane Lhomme et le compte rendu de la journée de Stéphane à la DTS.

 

2) Le réseau "Sortir du nucléaire" éprouve de grosses difficultés financière en ce moment. Aider une telle initiative citoyenne est, à mon avis, de bien meilleure augure qu'un financement à un projet de compensation de CO2 à vocation capitaliste comme il en est fait mention dans un article de ce blog: Compenser nos émissions de CO2 en plantant des arbres

 

La parole à Philippe Brousse, directeur du Réseau "Sortir du nucléaire":

 
Autant vous le dire sans détour : les finances du Réseau "Sortir du nucléaire" sont actuellement au plus bas.
 
Nous avons donc besoin d'une aide rapide et massive de votre part. 
 
Votre don, même minime (10 ou 15 euros), nous apportera un soutien crucial.
 
Depuis 10 ans, le Réseau "Sortir du nucléaire" réalise un énorme travail quotidien pour informer, alerter, rassembler, agir et proposer des solutions concrètes. L'actualité de ces derniers mois (accident nucléaire au Tricastin...) montre à quel point une vigilance citoyenne est indispensable.
 
Association libre et indépendante, le Réseau Sortir du nucléaire refuse les subventions publiques et toutes les contributions financières des entreprises. Nous ne comptons que sur les dons de milliers de citoyen-ne-s ...c'est-à-dire VOUS ! Donnez-nous les moyens de poursuivre nos actions !
 
Votre don est déductible à 66 % de vos impôts. Ainsi, un don de 50 euros ne vous coûtera en réalité que 17 euros après déduction fiscale. Vous recevrez un reçu fiscal.
 
Pour vous remercier chaleureusement de votre soutien, vous serez abonné automatiquement (sauf avis contraire de votre part) à notre revue trimestrielle "Sortir du nucléaire" quel que soit le montant de votre don. Si vous êtes déjà abonné, nous prolongerons votre abonnement pendant un an. 
 
 C'est maintenant que nous avons besoin de vous :
 1/ Faites un don en ligne: 
http://www.sortirdunucleaire.org/dossiers/don-en-ligne.html
 2/ Envoyez nous un chèque à l'ordre de "Sortir du nucléaire" à :
 Réseau "Sortir du nucléaire" - 9, rue Dumenge - 69317 Lyon Cedex 04
 
Pensez à vos cadeaux de fin d'année en achetant un livre, DVD, CD, jeu, autocollant, ... dans notre boutique en ligne : 
http://boutique.sortirdunucleaire.org/
 
Mille mercis pour votre aide.
 
Amicales salutations,
 

Philippe Brousse
Directeur du Réseau "Sortir du nucléaire"
9, rue Dumenge 69317 Lyon Cedex 04
Tel. 04 78 28 29 22

http://www.sortirdunucleaire.fr

 

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22 juin 2008 7 22 /06 /juin /2008 23:41

ENFIN. Enfin, bébé joufflu occidental se réveille. Une sérieuse menace plane. Est-ce l'extinction des espèces 100 à 1000 fois supérieure à la moyenne? Est-ce le fait qu'un cinquième de la population mondiale meurt de faim? Est-ce la dangereuse pollution du stock d'eau douce de la planète? Est-ce la menace du réchauffement climatique?


Absolument pas, bébé joufflu s'inquiète surtout pour la hausse du prix du pétrole et l'effondrement de l'auto-multiplication magique de ses avoirs financiers. Eh oui, tout a une fin. Ce que nous nous acharnons à faire comprendre à nos enfants, la société ne l'a pas compris. Tôt ou tard, la source se tarit, le biberon est vide. C'est comme ça, il y a des limites. C'est une loi de la nature.



Fini les courses et sports auto-moto-bateau motorisés. Fini les déplacements en voiture dans tous les sens pour faire ses achats, aller au boulot, véhiculer ses enfants à l'école ou ailleurs. Fini les coups de klaxon, le vrombissement des moteurs, les bouchons, les gaz d'échappement… Fini les marées noires, les particules diesel, les guerres pour l'or noir…


Adieu kiwis, bananes et ananas. Adieu petits-pois "bio" d'Amérique Latine. Adieu agriculture intensive. Fini l'exportation de lait Européen en Mongolie productrice de lait. Fini aussi l'exportation de maïs Américain au Mexique ou de poulets Européens au Sénégal. Fini les bois exotiques des forêts tropicales pour nos meubles et terrasses. Fini nos chaussures, vêtements, jouets et ustensiles confectionnés par des petites mains des tropiques pouvant bosser jusqu'à 14 heures par jours dans des hangars sombres et mal ventilés. Fini l'exploitation de travailleurs Indiens ou Pakistanais travaillant 12 heures d'affilés souvent sous un soleil de plomb pour satisfaire la folie des grandeurs de Saoudiens qui n'ont toujours pas compris que sans pétrole il faudra venir à dos de dromadaires dans leurs grands lofts de 400m2 en plein désert. Fini aussi le rêve américain à Las Vegas en plein désert de Mojave où la consommation d'eau est 4 fois supérieure à la moyenne américaine.


Fini les vacances bien loin sur un coup de tête pour pas un balle… Fini les vols low-cost, la Costa del Sol ou Carcassonne en deux heures. Fini les croisières sur le Nil, les safaris au Kenya avec des Massais, un peuple guerrier drillé à poser comme Mickey à Disneyland. Fini les voyages exotiques avec des agences peu scrupuleuses du bien-être des populations locales et de l'environnement.


C'est sûr beaucoup de choses vont changer. C'est terrible, c'est affreux! Heureusement que les joueurs de foot ne fonctionnent pas au pétrole parce que nous serions proches de la fin du monde! Quoique la majorité de nos sportifs de haute compétition fonctionnent bien de plus en plus à une autre drogue tant la course à "la gagne" et au profit a envahi nos vies…


Mais avons-nous la moindre idée de ce qui se passe dans le reste du monde en dehors de nos petites considérations personnelles… Le pétrole représente 70% de notre dépendance énergétique, est-ce là des considérations personnelles??? Et alors? Personne n'a jamais dit qu'il était simple pour un drogué de se défaire de sa dépendance… Il faudra bien ça et quelques autres crises (alimentaire, eau, climat) pour nous mettre les yeux en face des trous. A force d'envolées lyrique, il serait peut-être temps de nous brûler les ailes non?


Dans les pays pauvres, 80% du budget des ménages est destiné à l'alimentation. Chez nous, nous n'y consacrons que 10 à 20%. Selon la banque mondiale, le prix des denrées alimentaires a augmenté de 85% ces trois dernières années. Faut-il faire un dessin de l'impact de cette hausse sur les pauvres?


La faute à qui? La faute au pétrole? Au climat? Aux pays émergents? Qu'est-ce qui a pris à ces Chinois et ces Indiens (près de la moitié de la population mondiale) de consommer comme nous? - Les américains, qui représentent 6% de la population mondiale, consomment 40% des ressources planétaires - Est-ce là une économie efficace? Un exemple pour l'humanité?


Jamais prêt à se remettre en question, l'occidental a beau jeu de rejeter la faute sur des causes secondaires. La cause première n'est autre que l'endoctrinement néolibéral ambiant et son acharnement à promouvoir une économie libre de marché fondée sur la concurrence. Toute proportion gardée, les trois facteurs précédemment cités (pétrole, climat, pays émergents) ne sont que mineurs par rapport à nos responsabilités en matière d'économie politique mondiale (
OMC, institutions Bretton Woods, Club de Paris) et pratiques financières.


La promotion d'une agriculture d'exportation shootée aux intrants du monde pétrochimique occidental au détriment d'une agriculture locale de subsistance ne peut engendrer que dépendance et risques systémiques. Il en va de même pour la promotion d'une finance, d'un marché, d'un commerce et de capitaux libres, puisque cette liberté est à sens unique: beaucoup d'argent pour la spéculation, peu pour l'investissement et l'emploi; ouverture des frontières au Sud, protections douanières, subsides et aides fiscales au Nord; démantèlement, délocalisation, pertes d'emplois au Nord, exploitations et privatisations au Sud.


Dans son essence, la libéralisation ne sert qu'une minorité de nantis attachés à ses privilèges. L'économie de marché libre est un leurre! "Un rêve de bureaucrate ou de fanatique, un calcul économique de puissant, le calcul du renard libre dans le poulailler libre, et n'a par là même aucun intérêt pour l'efficacité économique" (
anti-manuel d'économie, B. Maris). La libéralisation des marchés détricote le tissu social tout en faisant le lit de nos vices  (Cfr. DOGME 6).


Mais qu'à cela ne tienne, le capitalisme s'adapte. Il est très fort, il sait comment tirer parti de ses propres incohérences. Dès lors, à la crise du pétrole, il répond par une agriculture massive de "bio" carburants. Le grand capital se lance à fond dans l'agro-business! Il expédie les indigènes, massacre les orangs-outangs, supprimes les jachères, assèche les tourbières pour produire un substitut au pétrole, plus "vert", plus "propre" et surtout moins dépendant de l'OPEP. Pratiquement tout le monde sait maintenant que c'est la plus grande mascarade du XXIème siècle. Mais les grands lobbies du pétrole, de la chimie, des biotechnologies et de la grande distribution poussent derrière, il y a du BUSINESS à faire. Ils jouent de tous leurs atouts financiers, médiatiques et structurels pour faire craquer les résistances. Information, désinformation, pots de vins, organisations "humanitaires" et mafieuses parallèles, tout est bon pour toujours gonfler le mensonge et par la même occasion le chiffre de leurs comptes en banque offshore.


Le grand capital ne s'est-il jamais posé la question de l'utilité réelle de ce chiffre sur un compte? Sans confiance, elle est totalement et désespérément nulle. A force de presser le citron planétaire et social à l'excès, viendra bien un jour ou la confiance sociale sera rompue et/ou les réalités naturelles s'exprimeront pleinement. Cyclones, ouragans, sécheresses ou inondations commencent à jouer un rôle dans la prise de conscience mais rien de tel que la hausse du prix du principal Baxter d'une société malade de son incapacité à se donner des limites.


La seule grande et triste nouvelle de la fin du pétrole, c'est que c'est encore la planète et "le peuple" qui en pâtit en premier. En témoignent les déboisements massifs en Amérique latine ou en Océanie pour les agro-carburants, les manifestations sur la baisse du pouvoir d'achat, les manifestations des producteurs laitiers, des agriculteurs ou encore celle des pêcheurs artisanaux.


Seule consolation peut-être, c'est que "les gens du peuple", des plus revendicateurs aux plus réfléchis finiront par couper le cordon de dépendance et à se serrer encore plus les coudes. Déjà expérimenté en Amérique Latine, en Afrique ou en Asie, quand la situation devient trop insoutenable, il y a rupture avec le système et réorganisation structurelle plus ou moins juste selon le degré de sagesse ambiant: soit on domine par la force (mafia, gang), soit on coopère. Dans le meilleur des cas, les plus démunis s'organisent, ils créent leurs propres règles, leur propre monnaie, leurs propres dépendances et hiérarchies sur de nouvelles bases, plus humaines et plus solidaires.


La mort du pétrole, c'est l'occasion d'une nouvelle naissance avec un accouchement dans la douleur. C'est l'occasion de tisser des liens avec ses voisins, de passer plus de temps dans son jardin en contact avec la nature, de s'organiser avec d'autres en collaborant, de repenser l'économie d'une manière plus juste, plus locale et moins égoïste, de faire passer l'être avant l'avoir…


Mais avant d'en arriver à une telle remise en question, le grand capital va poursuivre sa fuite en avant avec, par exemple, le recours aux sables bitumeux, au gaz, au charbon, au nucléaire et autres sources d'énergies court terme… Il va poursuivre sans relâche sa course effrénée au progrès dominateur jusqu'au jour où il ne sera plus possible de mentir à la réalité sociale et naturelle. Alors ce jour, l'humanité expérimentera un nouveau big-bang… Un big-bang qui sera soit celui de son autodestruction, soit celui de sa conscience.

 


Plus d'infos sur le pic pétrolier: voir oleocène et son wiki

Voir aussi sur ploutopia:
La décroissance, un choix pour l'humanité 
Hausse des prix et croissance


Livres

Le plein s’il vous plaît

La vie après le pétrole

La fin du pétrole


                           

 

 ("Cliquez" sur l'image pour avoir l'avis d'internautes au forum oléocène)

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9 mars 2007 5 09 /03 /mars /2007 23:25

Les carburants végétaux ne sont pas bios: ils sont issus de plantes cultivées avec toute l'artillerie lourde des intrants de l'agrochimie et des pesticides. Les termes "biodiesel", "bioéthanol" et "biocarburants" sont passés en un temps record dans le langage commun, suite à un énorme matraquage publicitaire et médiatique. Ces carburants végétaux sont obtenus grâce à des processus d'extraction industrielle très complexes. Le terme "bio" signifie "vie". On voit difficilement ce qui permettrait à ces carburants végétaux de mériter le préfixe bio. Parle-t-on de bioblé, ou de biotomate ou de biomaïs?  Nous sommes là au cœur d'une gigantesque arnaque sémantique. C'est bien plutôt de "nécrocarburants", de "nécroéthanol" et de "nécrodiesel" qu'il faudrait parler. Nécro signifie mort et ce préfixe seul peut qualifier les aspects techniques, écologiques et humains de cette sinistre farce.  Les carburants végétaux ne sont pas verts, ils seraient même plutôt rouges, de la couleur du sang. Ils vont accroître l'immense tragédie de la sous-nutrition, de la mort de faim, de la misère sociale, du déplacement des populations, de la déforestation, de l'érosion des sols, de la désertification, de la pénurie en eau, etc.  Les grands groupes pétroliers, alliés à ceux de l'agro-alimentaire, de l'agrochimie,  des biotechnologies et des semenciers, pour lancer cette farce grotesque, tentent de tranquilliser le citoyen en prétendant que les carburants végétaux ne représentent aucune "concurrence pour les filières alimentaires".
http://www.kokopelli.asso.fr/articles/necro-carburants.html

 

DES EXEMPLES?


* L’Indonésie, qui possède près de 80% des dernières forêts tropicales primaires d’Asie du Sud-Est, a perdu en 50 ans 72% de ses forêts anciennes. Les plantations de palmier à huile, qui ont sextuplé depuis 1985 en Indonésie, seraient « responsables » d’au moins la moitié de la réduction de l’habitat des orangs-outans entre 1992 et 2003 et de la disparition de 5 000 orangs-outans par an. http://www.gondwana-agency.com:80/Les.dsastres.de.la.culture.dhuile.de.palme.sur.la.biodiversit..la.une.dun.congrs.scientifique.-236.html


* Les agro-carburants entrent en concurrence directe avec les cultures alimentaires. http://www.infosdelaplanete.org/1578/la-penurie-de-mais-source-de-conflits-.html. Un plein de 50 litres de bioéthanol correspond à  250 kg de maïs, de quoi nourrir une personne pendant une année. Un plein, une personne...


* Les agro-carburants issus de l'huile de palme
(majorité des biofuels car moins couteux que colza ou autres) émettent 10 fois plus de CO2 que le pétrole! Les principales raisons sont l'assèchement des tourbières, les feux de forêts et la substitution de forêts tropicales par des palmiers. http://www.wetlands.org/news.aspx?ID=804eddfb-4492-4749-85a9-5db67c2f1bb8


* Le développement du palmier à huile va de pair avec la destruction à grande échelle des forêts tropicales humides et s’accompagne de graves violences et de violations des Droits Humains. En Colombie, des ONG internationales ont consigné 113 meurtres ainsi que des expulsions dans les bassins des rivières Curvaradó et Jiguamiandó (région de Chocó) menées par des paramilitaires qui travaillent avec les entreprises palmicultrices, en vue de s’emparer des terres qui appartiennent légalement aux communautés afro-colombiennes. De nombreuses ONG ont documenté ces exactions et ont condamné ces violations des Droits Humains. http://www.amisdelaterre.org/-Agrocarburants-.html#nb4


* L'Europe table sur 10% à 20% de biocarburants pour 2020, au-delà du seuil de viabilité environnemental et social établi à 5% par la Bank Sarasin assess biofuels sustainability.
http://www.greencarcongress.com/2006/08/bank_sarasin_as.html

 

D'AUTRES REFERENCES?

* http://terresacree.org/supercherie.htm

* http://www.lemonde.fr:80/web/article/0,1-0@2-3244,36-918907@51-945286,0.html

* http://www.lepost.fr:80/article/2007/10/11/1034745_biocarburants-c-est-une-catastrophe-totale-pour-les-affames-du-monde.html

* http://environnement.branchez-vous.com/2007/09/etude_de_locde_les_biocarburan.html

* http://www.aves.asso.fr:80/article.php3?id_article=547

* http://risal.collectifs.net:80/spip.php?article2309

* http://www.la-vie-rurale.ca/contenu/12077

* http://www.legrandsoir.info/article.php3?id_article=2948

* http://terresacree.org/biocarburants.htm

* http://terresacree.org/biocarburants2.htm

* http://terresacree.org/biocarburants3.htm

* http://terresacree.org/biocarburants4.htm



ALORS POUQUOI??? Qui pousse derrière?

http://www.amisdelaterre.org/IMG/doc/CEO_agrocarb_UE_-2.doc

Voici un document qui dévoile les mécanismes européens de décision et comment la Commission européenne suit la feuille de route tracée par les industriels du pétrole, de l’automobile et des biotechnologies.


Si vous êtes convaincu, place à l'action:

http://ec.europa.eu/commission_barroso/president/focus/cap/index_en.htm.

Barroso souhaite atteindre 10% d'agro-carburants pour 2020. Le score actuel est de 90% en faveur de l'industrie qui a fait de son mieux. A nous de jouer maintenant citoyens et citoyennes de cette bonne vielle terre. Un simple click suffit…

N'oubliez pas, la Terre est capable de nous offrir 1,8ha d'espace productif. Et nous Européen en utilisons déjà 5 à 6 en moyenne sans agro-carburants!
La transformation massive d'aliments en agrocarburants et la spéculation sur ceux-ci sont les principaux responsables de la hausse des prix alimentaires.

 

 

 

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