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  • : Démocratie? Ou Ploutocratie?
  • : Pas d'issue aux grands défis de l'humanité (pétrole, eau, famines, biodiversité, érosion, climat...) sans changement de paradigme et TOTALE remise en question tant au niveau individuel que pluriel (mode de vie, économie, progrès…)
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Tonnes CO2/personnes/an

2 = capacité d'absorption de la terre
4 = moyenne mondiale (2 fois trop)
8 = émission moyenne d'un Européen (4 fois trop)
20 = émission moyenne d'un Américain (10 fois trop)
0,09 = émission moyenne d'un Burkinabé
0,06 = émission moyenne d'un Ethiopien

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Bon à savoir

- La production d'un kilo de bœuf nécessite autant d'eau qu'une douche (débit de 18 litres par minute) quotidienne de 5 minutes pendant 2 ans.


- En Europe, chaque tête de bétail est subsidiée à plus de 2 euros par jour, soit un peu plus que le revenu journalier des 2/3 de la population mondiale.

 

- Le total des actifs financiers (crédits et spéculations) atteint 6,7 fois le PIB mondial!

 

- Dans le Pacifique Nord, les courants océaniques charrient des millions de tonnes de plastique. Leur accumulation couvre désormais une zone grande comme 6 fois la France.


- Seuls 1,6% des dépenses militaires ou 4,3% des subventions agricoles sont nécessaires pour assainir les besoins en eau de 80% des Africains.


- La fortune des 3 individus les plus riches de la planète est supérieure au PIB des 48 pays les plus pauvres (600 millions de personnes).


- Les pays en développement, qui subissent durement les dérèglements climatiques, ont produit moins de 20% des 350Gt (giga tonne) de CO2 accumulé dans l’atmosphère depuis 1850, alors qu’ils représentent 80% des terriens.


- Pour la banque mondiale, de 2006 à 2008, les prix alimentaires ont augmenté de 85%. Dans les pays pauvres, les dépenses alimentaires représentent 60 à 90% des budgets des ménages…


- Un plein de 50 litres de bioéthanol correspond à  250 kg de maïs, de quoi nourrir une personne pendant une année.


- Par an, les avions commerciaux émettent autant de CO2 que toute l'Afrique.


- L'élevage industriel consomme autant de céréales qu'Indiens et Chinois réunis (moitié de la population mondiale).

- La production, le stockage, le transport et le conditionnement d'une calorie alimentaire issue de l'agriculture conventionnelle nécessite 40 calories fossiles!


- D'autres chiffres ici

 

Archives

Citations & Livres

Aucun être humain ne vient au monde pour éviter à ses frères la peur de mourir en niant le corps par le travail et l'intellectualisation du monde. [Raoul VANHEIGEM] Adresse aux vivants sur la mort qui les gouverne et l'opportunité de s'en défaire

 

Ce que fait actuellement la logique de marché, c'est jouer sur la méfiance radicale de l'être humain à l'égard du détachement, ancrée dans l'énergie angoissée du besoin, pour pouvoir inverser l'énergie renonçante du Désir en énergie compulsive de l'envie. [Christian ARNSPERGER] Ethique de l'existence post-capitaliste

 

Le discours économique a une fonction terroriste, celui d'évincer le citoyen du débat [cité par Marie Martin-Pêcheu] Bio-économie

 

La monnaie et l’économie existent parce que l’homme n’a pas confiance en son prochain, qu'il suppose – souvent à raison - vouloir obtenir un échange gagnant. Il veut des garanties. Mais les garanties ne tiennent pas leurs promesses et se révèlent incapables d’empêcher l’injustice. [Didier LACAPELLE] Manuel d'anti-économie

 

Pour ceux qui connaissent le sens profond des choses, les paroles brèves sont des commentaires ; Pour ceux qui se fient aux apparences, les vastes discours ne sont que des abrégés imprécis. [Mawlânâ Djalâl Od-Dîn Rûmî] La geste de Taliesin

 

Notre époque a besoin d’une grande bouffée d’air frais, qui la revivifie. Vienne le temps où chaque individu, rejetant l’apathie dont tire sa force le pouvoir léthargique qui l’opprime, se change en guerrier sans armure et sans autre arme qu’une invisible force de vie. Qu’il combatte sans relâche pour ce qu’il a d’unique et de plus cher au monde, sa propre existence, vrai champ de bataille où nerfs, muscles, sensations, pensées répondent à la sollicitation de désirs obnubilés par la passion de jouir et que contrarient, refoulent, mutilent et nient les mécanismes d’une économie qui exploite le corps à l’égal de la terre. [Raoul VANEIGEM] Nous qui désirons sans fin


A travers le voile de notre vision rationnelle, la lumière du Réel se brise, et la transforme en une autre vision, comme la lumière du soleil dans la pluie donne l'arc-en-ciel. L'homme, devenu conscient du soleil, comprendra l'arc-en-ciel d'une facon différente. Mais celui qui aura le courrage de tourner le dos à ce qui n'est que l'arc-en-ciel, verra le soleil lui-même. L'homme ressent en lui-même et en son monde, la promesse d'une Réalité qui, à l'origine de son développement rationnel, se cache. [Karlfried GRAF DÜRCKHEIM] 
La percée de l'être ou les étapes de la maturité


L'écologie extérieure sans écologie intérieure n'est qu'illusion. Si intérieurement, l'esprit est mu par des violences passionnelles, cela se traduira inévitablement en comportements extérieurs. Intérieur et extérieur sont interdépendants. Sans un changement intérieur de mentalité et de relation, vouloir un changement à l'extérieur est illusoire. [Denys RINPOCHE]


L'économie politique a placé sur un podium quelques-unes de nos dispositions naturelles les plus vilaines : le matérialisme, l'esprit de compétition, la gloutonnerie, la vanité, l'égoïsme, la myopie intellectuelle et la toute bête cupidité. [Hazel HENDERSON] cité par Fritjof Capra dans Sagesse des sages

Si la logique en place est si tenace, c'est peut-être que quelque chose au fond de nous même y collabore - quelque chose qui participe de l'angoisse et du déni de notre condition d'humains. Les voies de sorties, les plus pertinentes de l'économie capitaliste ne sont donc pas économiques. Elles sont existentielles. [Christian ARNSPERGER] Critique de l'existence capitaliste, Pour une étique existentielle de l'économie

Notre siècle de rationalité matérialiste, de pesanteur minérale, de substances toxiques largement répandues, d'une science presque totalement asservie au profit, a porté atteinte au monde sensible qui constitue l'enveloppe vivante et vitale de notre planète. Il semble que ce ne soit qu'à l'aune du sacré que nous pourrions mesurer l'ampleur de notre responsabilité. "J'entends par sacré ce sentiment humble où la gratitude, la connaissance, l'émerveillement, le respect et le mystère s'allient pour inspirer nos actes, les éclairer et faire de nous des être très présents au monde, mais affranchis des vanités et des arrogances qui révèlent bien davantage nos angoisses et nos faiblesses que notre force." [Pierre RABHI] Conscience et environnement

Comme une rivière crée les berges qui la contiennent, l'énergie en quête de vérité crée sa propre discipline sans aucune forme de contrainte; et comme la rivière trouve la mer, l'énergie trouve sa propre liberté.
[Jiddu KRISHNAMURTI]
Le sens du bonheur

Vous devez être le changement que vous voulez voir dans ce monde.

[GHANDI]

Richesse c'est pouvoir. C'est le pouvoir d'acheter; c'est un droit de commandement sur tout le travail d'autrui.
[HOBBES]


Science sans conscience, n'est que ruine de l'âme
[RABELAIS]


Rien n'est si dangereux qu'un ignorant ami; Mieux vaudrait un sage ennemi
[Jean de la FONTAINE]

Chaque fois que l'humanité est amputée d'une de ses langues, une de ses cultures, un de ses peuples, ce sont ses propres enfants qui deviennent orphelins d'une partie d'elle même.
[Patrick BERNARD] www.icrainternational.org

Les paradis fiscaux ne sont pas qu'un phénomène marginal réservé à quelques milliardaires, quelques affairistes et beaucoup de mafieux. C'est, au contraire, « une infrastructure essentielle de la finance internationale ». Christian Chavagneux & Ronen Palan


La richesse se mesure au nombre de choses que nous pouvons laisser intactes
[THOREAU]

 

7 décembre 2022 3 07 /12 /décembre /2022 10:48
Ça fait longtemps que je n'avais plus lu un tel pavé dans la marre!
 
En annexe, deux documents qui ont fait couler beaucoup d'encre dans le milieu académique de l'UCLouvain et ailleurs.
 
Acte 1: "lettre de démission" de Laurent LIEVENS professeur à la Louvain School of Management (LSM).
 
Acte 2: "appel à une métamorphose" suite au large écho médiatique de sa lettre de démission.
Bonne lecture et n'hésitez pas à diffuser.
 
Pour ceux qui "n'ont pas le temps" (bien que les 2 textes méritent franchement de se poser).
 
Acte 1: démission
Notre système socio-économique (la Mégamachine) induit structurellement un écocide planétaire menant aux effondrements du vivant (humanité y compris). Notre modèle de développement est devenu une arme de destruction massive de ce vivant. Les pratiques de gestion (en appui sur une certaine science économique orthodoxe) y concourent à leur mesure, notamment par un effet de levier conséquent dans la formation des futur·e·s dirigeant·e·s de nos organisations et institutions. Leur rôle  n’est donc absolument pas anodin, pour le meilleur (s’ils décidaient réellement de s’engager dans la métamorphose) et pour le pire (en continuant la poursuite de l’existant).Dénoncer le statu quo dans les écoles de gestion est donc un impératif éthique.
Sciences de gestion => Mégamachine => Écocide => Effondrements
 
Acte 2: métamorphose
Si le fait de démissionner ou de rester au sein de ces institutions devient la question principale du débat, ce sera au détriment du problème de fond. Ce qui nous occupe est bien la métamorphose – de tout notre modèle sociétal et – de l’enseignement des sciences économiques appliquées et de l’art de la gestion, avec toutes les forces vives qui seront capables de quitter le déni et de nourrir ce mouvement avec sérieux. La ligne de fracture et de démarcation réside donc bien entre déviants et conservateurs, qu’ils soient dans ou hors les murs de l’institution.
 
Ne nous leurrons cependant pas, la métamorphose requise est d’abord un caillou dans la chaussure qui – derrière le masque des campagnes marketing grandiloquentes et des discours engagés – suscitera un rejet viscéral et toutes les stratégies pour éviter, retarder, empêcher le changement. Cela bousculera les intérêts de beaucoup, viendra fissurer les égos incapables de remise en question. Cela nécessitera du courage (de remettre son métier en question et au travail, de désobéir, de prendre position parfois contre ses intérêts carriéristes, d’arrêter la compromission avec les acteurs économiques du business-as-usual), de l’humilité (de reconnaître erreurs du passé et fourvoiements actuels, de quitter sa tour d’ivoire, de demander de l’aide, de reconnaître son désarroi), de l’intelligence (et non du smart-bidule, pour quitter le déni au sujet du réel, pour tresser savoirs et sagesse, pour écouter et intégrer ce que crient chaque jour les scientifiques sérieux). Ces qualités semblent encore devoir être insufflées, même au sein des milieux intellectuels privilégiés comme en atteste le sentiment de solitude qui étreint le déviant lorsqu’il quitte la mêlée. Rien de surprenant pourtant : le parcours requis pour faire carrière et accéder aux postes dirigeants privilégie pour l’instant très peu de ces qualités.
 
Un papillon n’est pas une chenille améliorée, qui aurait subi un ajustement, il s’agit d’autre chose, d’une autre structure, d’un autre fonctionnement, d’autres processus. On a  changé de système. Et l’on ne passe jamais à un papillon en tentant d’améliorer ou d’ajuster une chenille. On n’obtient pas non plus un chgmt2 (hors cadre) en accumulant graduellement les chgmt1 (dans le cadre). Pour un chgmt2, une rupture systémique est indispensable. Ce que la théorie indique également est qu’un système insoutenable face à l’évolution du contexte tend à essayer tous les chgmt1 avant d’être contraint d’opérer un chgmt2. Tout système cherchera à ne pas se métamorphoser, à maintenir son homéostasie, à persévérer en l’état, quitte – dans le cas de la Mégamachine – à menacer l’ensemble du vivant. La théorie indique également que les chgmt2 ne surviennent que très exceptionnellement de l’intérieur du système. Dans la plupart des occurrences, c’est la contrainte externe au système qui le conduit au chgmt2, le cas échéant en se mêlant aux forces déviantes internes au système.
 
L’enjeu n’est pas de rendre durable, soutenable, circulaire, éthique, certifié, notre modèle socio-économique actuel, mais d’en sortir de toute urgence. Le changement est un changement de nature (faire tout autre chose, tout autrement) et non un changement de degré (faire un peu mieux ou différemment la même chose).
 
Poursuivre l’existant, en termes éthiques, s’apparente à une prise d’otage criminelle des générations futures.
 
Aucun outil n’est neutre, chaque outil n’acquiert son sens que par rapport au cadre dans lequel il est mobilisé. Dans un cadre sociétal illimitiste de capitalisme néolibéral toutes ces pratiques y sont engluées, teintées, récupérées. Elles servent de caution morale à la poursuite de l’existant, de commerce des indulgences. Elles masquent à peine le fait que l’empereur est nu. Tant que la nature du système économique mondial implique l’exploitation illimitée des écosystèmes et des humains, implique la prédation de tout le vivant, aucune charte éthique ni aucune pratique certifiée ne pourra empêcher l’écocide.
 
 
Laurent LIEVENS n'est pas seul. Les prises de positions radicales se multiplient à la racine, dans les universités. "There is no university on a dead planet"
 
 
 
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3 juin 2013 1 03 /06 /juin /2013 15:59

http://www.images-chapitre.com/ima0/original/074/769074_2887767.jpgLe dernier article POLLINIS sur l’escroquerie juridique concernant la pseudo interdiction des néonicotinoïdes dans les pesticides et responsables de la mort des abeilles a été supprimé pour vice de forme. Qui ne signerait pas une pétition pour empêcher l’anéantissement de ces petites merveilles ? Vous et moi. Qui, par contre, peut se targuer de surfer sur cette vague pour se remplir les poches ? Pollinis ?!

 

La cause est noble et mérite toute notre attention mais toute action provenant de POLLINIS doit désormais également attirer toute notre attention. Créée en mai 2012 POLLINIS semble être bien loin de l’action de terrain et de la concertation avec ceux qu’elle prétend défendre. Lire à ce sujet Pourquoi je ne signerais pas la pétition Pollinis, billet de novembre 2012 de Mathieu, apiculteur amateur. Parcourir également le Forum Hoaxbuster avec les interventions de Birdy et Frène. Ou encore: Ne pas sombrer dans la psychose qui fait les choux gras de petits malins regroupés en association loi 1901.

 

Pour ceux qui ne souhaitent pas lire ces différents liens, voici, en résumé, les différentes raisons qui rendent POLLINIS de moins en moins crédible:

 

1- Peu ou pas de relais médiatique et politique.

 

2- Peu ou pas de concertation avec le monde apicole, associations et syndicats.

 

3- Beaucoup de pub et d’accroches à caractère commercial sur leur site.

 

4- Aucune transparence quant à l’usage des fonds et des signatures récoltées.

 

5- Hébergement de la pétition sur le site même de Pollinis.

 

6- Usage abusif et intempestif de termes alarmants.

 

7- Détournement abusif et intempestif de vocabulaire (officiellement, pétition Européenne, Interdiction réelle)

 

8- Envoi intempestif de mails sans suivi et sans nouvelles de l’état d’avancement des démarches entreprises.

 

9- Aucune garantie que nos adresses ne seront pas utilisées à des fins commerciales.

 

10- Frédéric BEGUI, administrateur du site Pollinis est aussi gérant de Topdata, spécialisée en gestion de fichiers et de gestion des dons (fundraising). Frederic BEGUI est aussi gérant de Cap Audience, spécialisée en marketing sur le Net.

 

Fundraising ? Késako ?

1. On fait un mailing auprès d’une population bien ciblée (de nature à s’indigner, ayant de l’argent, un certain âge, etc…)
2. On y dénonce tous les abus du sujet traité. On fait pour cela appel à des rédacteurs-marketeurs dont c’est le métier. Cela ne s’improvise pas !
3. Le plus important : on joint un « référendum » ou une pétition à renvoyer impérativement à l’adresse de l’association avec un bulletin « de soutien » (et non pas « d’adhésion » au sens juridique du terme) pour faire un don de 20, 40 ou 100 euros ; la formulation est faite de telle façon qu’il est habilement suggéré que le renvoi du « bulletin de vote » doit être accompagné d’un chèque pour être bien pris en compte « oui, je soutiens votre action etc. » 

 

Vraiment triste et dommage que des gens puissent s’approprier de telles causes pour récolter des adresses et des contacts à des fins commerciales !

 

Reprenons ici la fable du petit garçon qui criait "au loup" avec la conclusion d'une internaute au débat sur hoaxbuster :

 

Ce qui est à craindre de ce genre d'appels? Que le public se lasse et qu'il ne soit plus au front lorsqu'une cause sera défendue par une organisation efficace et qui aura réellement besoin de notre soutien à tous. Personnellement, j'en ai ras le bol. J'essaie d'être vigilante mais Dieu que ça prend du temps en vérif et en transmission de mes doutes aux personnes autour de moi qui tomberaient facilement dans le panneau par manque de temps et de courage de remettre en question tout ce qui tombe du ciel du net et qui est loin d'être béni! Je partage l'avis de beaucoup d'entre vous ici. Si on veut militer, il y a mille choses petites ou grandes à faire autour de soi. Mais effectivement c'est plus reposant de signer une pétition et de dormir sur ses deux oreilles. Je suis encore étonnée de voir dans le texte accompagnant la pétition (non datée) qui circule à longueur de temps dans mes boites mails fin mai "qu'il faut agir vite, qu'on n'a plus que quelques jours avant que la commission européenne ne prenne la décision définitive au sujet des insecticides.... " (je cite de mémoire, pas textuellement, mais chacun l'a lu comme moi) alors que la commission européenne a rendu son verdict le 24 mai!!!!! Déjà ça..... ça fait moyennement sérieux.


Que Mr Laarman et les autres membres de l'asso soient trop débordés par les actions qu'ils mènent...soit! Dans ce cas, mieux vaut rendre son tablier. Comment peut-on atteindre un objectif aussi audacieux en pataugeant dans la semoule à ce point? Ca ne présage rien de bon pour la suite et en tous les cas moi, cela ne me rassure pas. Je ne signerai pas. Je suis actuellement stagiaire dans un rucher école (entre autres) et je continuerai à approfondir ce sujet qui m'intéresse sans vouloir péter plus haut que mes fesses, mais sans rester les bras croisés pour autant. A bon entendeur.... ! salut! pauvres abeilles! Elles ne sont pas sorties de l'auberge!


 

Pauvres abeilles en effet ! Et pour le moment, marquons donc POLLINIS comme "spam" dans nos "mailbox" et lisons LES RUCHERS de L’AN 01, le blog de Mathieu qui semble bien mieux informé, connecté et proche de nos petites butineuses ! Ces 2 articles Néonicotinoïdes: une bien petite victoire… et Néonicotinoïdes: Un répis pour les abeilles? résument très bien la situation suite à cette pseudo interdiction des Néonicotinoïdes.
 

Comme on peut le constater, le fond est tout aussi lamentable que la forme prise par POLLINIS.

 

 

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13 juillet 2012 5 13 /07 /juillet /2012 13:38

ABEILLES, LE MASSACRE AUTORISE

 

http://www.pollinis.org/local/cache-gd2/1f3767aeeb9ceb17efc6f019c246d6ee.jpg

Etrange comme on peut se focaliser sur certaines choses alors que l’essentiel est en train de disparaître en silence. Combien de publications, de réunions et de sommets autour de la crise économique et financière ? Combien de bruit pour les élections, les marchés, la bourse, l'emploi, les pensions ou la baisse du pouvoir d’achat ? Et combien de signaux d’alertes pour ces travailleuses de l’ombre ? Rien ou pratiquement rien. Pourtant, c’est très certainement bien plus grave que tout le reste à l’exception de la problématique de l’eau. Sans pétrole, argent ou énergie, nous pouvons toujours retomber sur nos pattes. Mais que faire sans ces ouvrières de la vie ??? Une récente publication dans la revue Nature fait état d’un changement radical de la biosphère pour 2100 si rien n’est fait pour enrayer l’effet d’emballement du dérèglement climatique. Pour les abeilles, on parle de 2020. Le pétrole 2050. Reste à espérer que cette crise économique et financière éclate vraiment et nous mette les yeux en face des trous.

 

Nous savons que nous faisons fausse route et nous ne changeons rien… Telle une femme battue par son mari, un homme étouffé par son travail, un vendeur d’armes ou de pesticides, nous poursuivons notre route, inlassablement, nez dans le guidon. Marche forcée avec des œillères, il semble ne pas y avoir d’autre solution que le suicide... Un peu comme cette dramatique histoire de Geneviève Lhermitte. Une femme ordinaire comme nous tous, qui, poussée jusque dans ses derniers retranchements va jusqu’à égorger ses 5 enfants. Une femme ordinaire, comme nous tous, qui finit par choisir la mort de ceux qu’elle aime plutôt que ce qui apparaît comme trivial pour un spectateur extérieur. Un peu comme le génocide Rwandais ou le massacre de la Saint-Barthélemy où l’on tranche, coupe et ôte la vie comme on cueille une fleur. Point de jugement donc puisque nous savons bien que nos modes vies cautionnent et entretiennent le travail d’enfants dans des caves, le massacre de populations, la destruction de notre environnement…

 

A consulter absolument sur POLLINIS : ABEILLES, LE MASSACRE AUTORISE

 

Signer la pétition

 

Lire aussi sur ce blog : APIS MELLIFICA, RIP

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6 juillet 2010 2 06 /07 /juillet /2010 09:08

http://www.sahn76.fr/IMG/jpg/apiculture_abeille01.jpgLes apiculteurs, les amis de la terre et tous les amoureux de la Nature ont le regret de vous faire part de la disparition de 30% à 40% des colonies d’abeilles au cours de cet hiver en Région Wallonne. Les bourdons et les abeilles solitaires ont été touchés de la même manière. Il n’y a jamais eu autant de pertes. Les abeilles survivantes remercient tous les maniaques du jardin nickel sans un pissenlit ni une cardamine à butiner au printemps, les fadas du pulvérisateur qui arrosent leurs allées empierrées et les pieds des haies pour que cela fasse propre, les jardiniers sans goût qui ne plantent que des fleurs horticoles sans nectar. Les particuliers ont multiplié par 4 l’usage des pesticides au cours des 10 dernières années. Ne croyez surtout pas que la commission européenne qui gère les dossiers n’autorise sur le marché que des produits sans danger. Elle est noyautée par les puissants lobbies des firmes phytopharmaceutiques et il n’y a dans ces beaux fauteuils dorés aucun spécialiste capable de rédiger un dossier d’évaluation qui tienne la route pour mesurer le risque qu’encourent les abeilles. Abeilles et pollinisateurs assurent 80% de la diversité de nos aliments et 30% du contenu de nos assiettes !  

Didier BRICK par courriel.

 

http://farm2.static.flickr.com/1401/540376543_a4e09f341f.jpgLes abeilles disparaissent et les scientifiques cherchent les causes… Mais faut-il vraiment chercher ? Dans le numéro de juin 2010 de "Science et Vie", des chercheurs auraient mis en évidence l’effet combiné d’un champignon parasite (Nosema) et d’un pesticide responsable du fameux phénomène d’effondrement. Savent-ils que l'usage des pesticides et autres
produits phyto-sanitaires ont pour premier effet de diminuer
l'immunité du vivant
?

 

Des publications scientifiques tentent de chiffrer les pertes économiques de la disparition des pollinisateurs. Une étude chiffre la perte à 9,5% en valeur économique de la production mondiale pour l’alimentation humaine. L’étude précise qu’elle n’a tenu compte que du chaînon alimentaire final, pas des chaînes trophiques! Des prix et du vogelpik, tels sont les outils de notre puissante Science face à la complexité du vivant.

 

Syngenta, numéro un mondial de l’agrochimie, joue les héros de la biodiversité : « Syngenta fournira les mélanges de semences, aidera les agriculteurs à user de manière innovante des pesticides et prodiguera des conseils agronomiques. » Plus la menace est grande plus la dictature s’impose. La croissance économique des géants de ce domaine témoigne de cette tendance totalitaire aveugle. Comme si les paysans latinos, africains ou asiatiques avaient oublié comment cultiver. Incas, Egyptiens ou Han cultivaient bien avant nous. Notre agriculture n’est pas généralisable. Notre agriculture est pétrolière et mortifère. Seuls 35 millions d’agriculteurs se servent de tracteurs dans le monde alors que pratiquement 2 milliards se servent de leurs mains.

 

http://ericphoto.canalblog.com/albums/insectes/m-cigale_des_montagnes_021.jpgUne autre étude réduit l’impact de la perte des pollinisateurs en reportant les chiffres en volume de production alimentaire mondiale. Comme si nous allions tous manger du soja, de l'huile de palme et du blé à longueur de journée. L'achat d'un équivalent Jonagold en pharmacie ne relèvera bientôt plus de la science fiction. «Bonjour, du Prozac, des vitamines C et un lot de 50  Jona-Capsules svp... » Nous expliquerons à nos petits enfants le plaisir perdu de croquer dans une pomme fraîchement cueillie au détour d’une promenade. A la description des formes et des couleurs métalliques de certains insectes, leurs visages s’illumineront comme un jardin de fleurs baigné par la douce lumière du matin. L’imaginaire se laissera emporter par la valse des butineuses inondées des rayons orangés si typiques des fins de journées estivales.

 

Il existe plus de 1.500 variétés de pommes dans le monde. Nous n’en commercialisons que 8. Ces 8 variétés nécessitent plus de 40 traitements par an, souvent hautement toxiques. Il est pourtant possible de produire des pommes non commerciales avec seulement 15 à 20 traitement doux par an.

 

Le syndrome d’effondrement ne concerne pas seulement les abeilles, il s’applique à pratiquement tout le règne végétal (graminées, bulbes, ligneux, fruitiers) et animal (vers, insectes, rongeurs, poissons, batraciens, oiseaux).

 

Dans le dernier rapport de l’UICN, près d’un tiers des amphibiens, plus d’un oiseau sur huit et près d’un quart des mammifères sont menacés d’extinction. Pour certaines catégories de plantes, comme les conifères et les cycadacées, la situation est encore plus préoccupante, avec 28% et 52% d’espèces menacées respectivement. Toujours selon le même rapport, 21% de tous les mammifères connus, 30% de tous les amphibiens connus, 12% de tous les oiseaux, 28% des reptiles, 37% des poissons d’eau douce, 70% des plantes, 35% des invertébrés répertoriés à ce jour sont menacés.

Dans tous ces cas, la principale menace est la destruction des habitats en raison de l’agriculture, des aménagements ou encore de l’exploitation forestière.

 

Faut-il donc vraiment chercher ?

 

Que les abeilles, toutes les plantes, animaux et peuples premiers de cette planète reposent en paix.

 

« Errare humanum est, perseverare diabolicum »

 

Plus d’informations :

* Apiculture. Sauver les abeilles (Regards 2009)

* Les colonies d'abeilles déclinent en Europe depuis près de 50 ans ! (Notre-Planète.info 2010)

* Requiem pour nos Abeilles (Liberterre.fr)

* Les abeilles, témoins du bon état de notre environnement, disparaissent massivement (Notre-Planète.info 2007)

* La mort des abeilles met la planète en danger  (Les Echos.fr 2007)

* Références sur terresacree.org

* RUCHE et APICULTURE (France)

* CARI.be (Belgique)

* APIMONDIA (Fédération Internationale des apiculteurs)

* APICULTURE.COM (Monde)

 

Dossier Amis de la Terre: Insectes, monstres ou bienfaiteurs ?

 

 

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16 juin 2009 2 16 /06 /juin /2009 00:59

Quelques extraits d’un article sur la peste porcine tiré du site GRAIN.ORG

 

Un système alimentaire qui tue : La peste porcine, dernier fléau de l’industrie de la viande

 

Cela fait des années que les experts avertissent que le développement des grandes fermes d’élevage industriel en Amérique du Nord ont créé un foyer idéal pour que puissent émerger et se répandre de nouvelles souches de grippe extrêmement virulentes. « Parce que les élevages fortement concentrés ont tendance à rassembler d’importants groupes d’animaux sur une surface réduite, ils facilitent la transmission et le mélange des virus », expliquaient des scientifiques de l’agence nationale des instituts de santé publique américaine (NIH).[2]  Trois ans plus tôt, Science Magazine avait sonné l’alarme en montrant que la taille croissante des élevages industriels  et l’usage répandu des vaccins qui y est fait accéléraient le rythme d’évolution de la grippe porcine.[3] C’est la même chose avec la grippe aviaire : l’espace surpeuplé et les conditions insalubres  qui règnent dans ces élevages permettent au virus de se recombiner et de prendre de nouvelles formes très aisément. Quand on en est à ce stade, la  centralisation inhérente à l’industrie garantit que la maladie est disséminée partout, par l’intermédiaire des matières fécales, de la nourriture animale, de l’eau ou même des bottes des ouvriers.[4] Et pourtant, si l’on en croit les centres américains pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC), «  il n’existe pas de système national officiel de surveillance pour déterminer quels sont les virus les plus répandus dans la population porcine américaine.”[5] La situation est la même au Mexique.

 

(…)Il faut noter ici que l’un des ingrédients courants de l’alimentation animale industrielle est ce qu’on appelle les «  déchets de volaille », c’est-à-dire un mélange de tout ce qu’on peut trouver sur le sol des élevages intensifs : matières fécales, plumes, litière, etc.(…)

 

Les élevages industriels sont de véritables bombes à retardement pour les épidémies mondiales. Et pourtant, il n’existe toujours pas de programmes qui permettent d’y faire face, ni même de programmes indépendants de surveillance des maladies. Personne parmi les gens haut placés ne semble s’en soucier et ce n’est sans doute pas un hasard que ces fermes soient souvent situées parmi les communautés les plus pauvres, qui paient très cher pour faire entendre la vérité. Pis encore, nous dépendons tellement de ce système aux limites de l’explosion pour une bonne part de notre alimentation que la tâche principale des agences gouvernementales de sécurité alimentaire semble être désormais de calmer les peurs et de s’assurer que les gens continuent à manger. Smithfield est déjà au bord de la faillite et était la semaine dernière en train de négocier sa reprise avec la plus grosse entreprise d’agroalimentaire de Chine, COFCO.[17]

 

Entre temps, l’industrie pharmaceutique fait fortune avec la crise. Le gouvernement des Etats-Unis a déjà fait une exception d’urgence dans son système d’autorisation pour permettre de traiter les malades de la grippe avec des antiviraux comme Tamiflu et Relaxin plus largement que cela n’était prévu. Excellente nouvelle pour Roche, Gilead et Glaxo Smithkline qui détiennent le monopole sur ces médicaments. Mais chose encore plus importante, une nuée de petits producteurs de vaccins comme Biocryst et Novavax voient la valeur de leurs actions crever le plafond.[18] Novavax essaie de convaincre à la fois le CDC et le gouvernement mexicain qu’il est capable de fournir un vaccin contre la grippe porcine dans un délai de 12 semaines, si les règlements encadrant les tests restent souples.

 

Au niveau international, l’expansion des élevages industriels doit cesser et faire machine arrière. Ces fermes sont des foyers de pandémies et continueront à l’être tant qu’elles existeront. Il ne sert probablement à rien de réclamer un changement complet de la stratégie mondiale menée par l’OMS. En effet, l’expérience de la grippe aviaire montre que ni l’OMS ni l’OIE, ni la plupart des gouvernements ne sont disposés à être fermes avec l’agriculture industrielle. Une fois de plus, ce sont les citoyens qui vont devoir réagir et se protéger eux-mêmes. Partout dans le monde, des milliers de communautés luttent contre les élevages industriels. Ce sont ces communautés qui sont en première ligne de la prévention contre la pandémie. Ce dont nous avons besoin à présent, c’est de transformer ces luttes locales contre les élevages industriels en un vaste mouvement mondial pour abolir ce système d’élevage.

 

Mais le désastre de la grippe porcine au Mexique révèle également un problème de santé publique plus vaste : Les menaces pour la sécurité des consommateurs qui font partie intégrante de notre système alimentaire industriel sont exacerbées par une tendance générale à privatiser complètement les soins de santé, ce qui a réduit à néant la capacité des systèmes publics à apporter des réponses adéquates en cas de crise, et par des politiques encourageant les migrations vers des mégalopoles où les politiques de santé publique et d’assainissement sont déplorables. (L’épidémie de grippe porcine a frappé Mexico, une métropole de plus de 20 millions d’habitants, précisément au moment où le gouvernement a coupé l’approvisionnement en eau d’une bonne partie de la population, en particulier les quartiers les plus pauvres.) Le fait que la surveillance des épidémies soit confiée à des cabinets-conseils privés, que les gouvernements et les agences des Nations Unies puissent garder le silence et ne pas divulguer l’information, que nous soyons obligés de dépendre d’une poignées d’entreprises pharmaceutiques  pour soulager nos souffrances, avec des produits certes brevetés mais seulement à moitié testés, devraient nous indiquer que rien ne va plus. Ce n’est pas seulement de nourriture que nous avons besoin, mais de systèmes de santé publique qui aient un véritable agenda public et soient responsables devant le public.

 

Un scénario qui ressemble à s’y méprendre au système bancaire : centralisation, surproduction, monoculture… Comme l’affirme Bernard LIETAER dans l’article La monnaie, à l’image des écosystèmes : plus de diversité S.V.P. !, trop d’efficacité (de concentration) empêche la résilience d’un système. C’est-à-dire sa capacité à se régénérer en cas de problème. Eh bien c’est exactement ce qui nous arrive avec les banques et l’alimentation… et dans bien d’autres domaines… Plutôt que de casser les gros morceaux en plusieurs petits on nous sort : « Too big to fail ! ». He bien nous, on va être « trop con to survive ». A force de ne voir que le sommet, le plus beau, le plus grand, le plus fort, on en oublie la base. Base qui, par sa diversité intrinsèque, permet au sommet d’émerger.

 

Relisez le DOGME 3 de ce site, voire même le formidable bouquin de Junon MONETA (Le néolibéralisme ? Un très vieux système… Pourquoi faut-il le combattre ?...) pour vous rendre compte à quel point on se fourre le doigt dans l’œil : « Ce sont les exclus, les atypiques, les farfelus et les hurluberlus en tout genre qui feront évoluer notre mode vie ». p. 97.

 

La théorie des avantages comparatifs est certainement une des plus grosses erreurs de la théorie économique. Elle empêche la diversification et l’autonomie des peuples. A terme, elle est mortifère.

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4 février 2009 3 04 /02 /février /2009 16:32
 Un texte de Daniel Quinn, auteur de “Ishmaël” et de “Professeur cherchant élève désirant sauver le monde”

 

Les gens me demandent souvent si j’ai quelque espoir pour notre survie. Ce qu’ils veulent vraiment savoir, bien sûr, c’est si je peux leur donner, à eux, quelques raisons d’espérer.


J’ai de l’espoir, parce que je suis certain que quelque chose d’extraordinaire va se produire à votre époque – dans la vie de ceux d’entre vous qui ont une trentaine ou une quarantaine d’années de moins que moi. Je parle de quelque chose de beaucoup plus extraordinaire que ce qui s’est produit dans MON époque, qui inclut la naissance de la télévision, l’éclatement de l’atome, le voyage dans l’espace et la communication globale, instantanée via internet. Je parle de quelque chose de VRAIMENT extraordinaire.

Au cours de votre époque, les individus de notre culture vont imaginer comment vivre de façon soutenable sur cette planète – ou ils ne le feront pas. De toutes les façons, ce sera certainement extraordinaire. S'ils imaginent comment vivre d’une façon soutenable ici, alors l’humanité pourra voir quelque chose qu’elle ne peut pas voir actuellement : un futur qui se déploie en un futur non limité. Si ils ne l’imaginent pas, alors j’ai peur que l’espèce humaine prenne sa place parmi les espèces en voie de disparition, celles que nous poussons à l’extinction, ici, chaque jour – il y en a 200 – chaque jour.

Vous n’avez pas besoin d’être polytechnicien pour comprendre la situation. Les professionnels qui prévoient la croissance démographique sont d’accord pour dire que la population humaine va croître jusqu’à dix milliards à la fin de ce siècle. Ce ne sont pas les pessimistes qui l’affirment. C’est une estimation très prudente, récemment reprise par les Nations Unies. Malheureusement, la plupart des gens qui font ces prévisions ont l’air de penser que c’est supportable et sans problème.

Voici pourquoi ça ne l’est pas.

C’est évident que cela coûte beaucoup d’argent et d’énergie de produire toute la nourriture dont nous avons besoin pour maintenir notre population à six milliards. Mais il y a un coût additionnel, caché, qui doit être compté en “ formes de vie ”. De façon globale, pour maintenir la biomasse que nous représentons à six milliards d’individus, nous devons dévorer 200 espèces par jour – en plus de toute la nourriture que nous produisons d’une façon ordinaire. Nous avons besoin de ces 200 espèces pour maintenir cette biomasse, la biomasse qui est en nous. Et quand nous avons avalé ces 200 espèces, elles sont parties. Éteintes. Disparues à jamais.

En d’autres termes, maintenir une population à six milliards d’individus coûte au monde 200 espèces par jour. Si c’était quelque chose qui pourrait s’arrêter la semaine prochaine ou le mois prochain, ça pourrait aller. Mais malheureusement ce n’est pas le cas. C’est quelque chose qui va se produire chaque jour, jour après jour après jour – et c’est ce qui le rend non soutenable, par définition. Cette forme de destruction cataclysmique ne peut pas être soutenable.

L’extraordinaire qui va se produire dans les deux ou trois prochaines décennies ce n’est pas que la race humaine va s’éteindre. L’extraordinaire qui va se produire dans les deux ou trois prochaines décennies c’est qu’une grande seconde renaissance va se produire. Une grande et stupéfiante renaissance.

Rien moins que ce qui va nous sauver.

La première Renaissance, celle dont on vous parle dans les livres d’histoire, a été comprise comme la renaissance de la conscience et de la sensibilité classique. Cela pouvait difficilement être compris à l’époque comme ce que cela fut en réalité : le début d’une ère historique entièrement nouvelle.

Des idées médiévales fondamentales ont été abandonnées à la Renaissance, mais elles n’ont pas été remplacées par des idées qui auraient eu du sens auprès des penseurs traditionnels. Au contraire, elles ont été remplacées par des idées entièrement nouvelles – des idées qui n’auraient eu AUCUN sens pour les penseurs du Moyen-Age. C’étaient des idées qui avaient un sens pour nous. En fait, ces idées ont toujours du sens pour nous.

La Renaissance (et en fait aussi le monde moderne) s’est produite parce que durant les 14e, 15e et 16e siècles, les idées complexes et interdépendantes du Moyen-Age ont rencontré un défi. La pièce majeure de la complexité de la situation avait trait aux moyens pour accroître les connaissances. Pendant le Moyen-Age, on croyait que la raison et l’autorité étaient les moyens principaux d’acquisition de connaissances. Par exemple, cela paraissait tout à fait raisonnable de supposer que la Terre était un objet stationnaire autour duquel le reste de l’univers tournait.

C’était raisonnable – et cela avait été affirmé par une autorité reconnue, le grand astronome du 2e siècle, Ptolémée. De même, il semblait tout à fait raisonnable de supposer que les objets lourds tombaient sur la terre plus vite que les objets légers – et cela avait été affirmé par une autre autorité reconnue, le génial mathématicien Aristote.

Mais pendant la Renaissance, la raison et l’autorité ont été renversées en tant que voies du savoir et remplacées par… l’observation et l’expérimentation. Sans ce changement, la science que nous connaissons aujourd’hui n’aurait jamais vu le jour et la révolution industrielle n’aurait pas eu lieu.

Au Moyen-Age, on était certain que notre relation avec Dieu était une affaire collective et que seule l’Eglise Catholique Romaine avait le pouvoir de la négocier. Pendant la Renaissance, cette façon de voir a été concurrencée par une toute nouvelle vision des choses, dans laquelle notre relation avec Dieu était une histoire individuelle que chacun de nous pouvait négocier avec Dieu, indépendamment. Dans cette nouvelle façon de voir sont nées le culte et la sanctification de l’individu que nous considérons comme normales de nos jours. Nous nous considérons tous comme valables individuellement et potentiellement fantastiquement puissants – d’une façon qui aurait estomaqué les gens du Moyen-Age.

Pendant le Moyen-Age, on croyait que l’univers avait été créé comme un objet fini, seulement quelques milliers d’années plus tôt. Il était fixe, fini et aussi bien connu qu’il était nécessaire. A la Renaissance, au contraire, on a commencé à percevoir l’univers d’une tout autre façon : dynamique, infini, et largement inconnu. C’est ce changement dans les pensées qui a amené non seulement la grande période des explorations mais aussi la grande ère des investigations scientifiques qui a suivi et qui se poursuit aujourd’hui.

Tout cela paraît évident de nos jours. Objectivement, le Moyen-Age ne pouvait pas durer éternellement. Evidemment, les choses devaient changer. Mais cela n’était pas du tout évident pour les gens du Moyen-Age. Pour eux, les façons médiévales de penser et de vivre dureraient toujours.

Nous pensons exactement la même chose.

Comme les gens du Moyen-Age, nous sommes absolument certains que les gens vont continuer à penser de la façon dont ils pensent pour toujours, et que les gens vont toujours continuer à vivre de la même façon.

Au Moyen-Age les gens pensaient de cette façon parce que cela leur paraissait impossible que l’on puisse penser d’une autre façon. De quelle autre façon les gens peuvent-ils penser à part de la façon dont ils pensent ? Pour eux, l’histoire de la pensée est arrivée à son terme avec eux. Bien sûr, cela nous fait sourire – mais, en fait, nous pensons exactement la même chose. Nous aussi nous croyons que l’histoire de la pensée s’est achevée avec nous.

Et bien, nous ferions mieux d’espérer que nous nous trompons sur ce point, parce que si l’histoire de la pensée s’est achevée avec nous, nous sommes condamnés.

S’il reste des gens dans 200 ans, ils ne vivront pas de la façon qui est la nôtre aujourd’hui. Je peux le prédire avec confiance parce que si les gens continuent à vivre de notre façon, il n’y aura plus aucun humain ici dans 200 ans.

Mais que pouvons nous réellement changer à notre façon de penser ? Cela nous paraît évident que tout ce que nous pensons est exactement ce que nous devons penser.

Les gens du Moyen-Age pensaient exactement la même chose.

Même si plusieurs idées fondamentales du Moyen-Age ont disparu pendant la Renaissance, toutes les idées fondamentales n’ont pas disparu. L’une de celles qui sont restées – et elle reste encore aujourd’hui – est l’idée que les humains sont fondamentalement et irrévocablement défectueux. Nous regardons le monde autour de nous et nous trouvons que les tortues ne sont pas défectueuses, que les coqs ne sont pas défectueux, que les jonquilles ne sont pas défectueuses, que les moustiques ne sont pas défectueux, que les saumons ne sont pas défectueux – en fait, aucune des innombrables espèces dans le monde n’est défectueuse, à part nous. Cela n’a pas de sens, mais cette idée a brillamment passé les tests médiévaux de connaissance. Elle est raisonnable – et elle est certainement affirmée par l’autorité. C’est raisonnable parce que cela nous fournit une excuse dont nous avons terriblement besoin. Nous sommes en train de détruire le monde – de le dévorer vivant – mais ce n’est pas de notre faute. C’est la faute à la nature humaine. Nous sommes simplement mal faits, alors à quoi d’autre pouvons-nous nous attendre ?

Une autre idée fondamentale qui a survécu au Moyen-Age est celle selon laquelle nous vivons de la façon dont nous sommes censés vivre. Et bien, mon Dieu, c’est tellement évident que nous n’avons même pas besoin de le dire. Nous vivons de la façon dont les humains sont censés vivre depuis le commencement des temps. Le fait que nous ayons commencé à vivre de cette façon seulement très récemment n’a rien à voir. En fait, cela nous a pris trois millions d’années pour y parvenir. Cela ne change rien au fait qu’il s’agit de la façon dont nous sommes censés vivre depuis le commencement des temps. Et le fait que cette manière de vivre rend le monde inhabitable pour notre propre espèce, cela non plus n’a rien à voir. Même si nous détruisons le monde et nous-mêmes avec, notre façon de vivre est toujours celle que nous sommes censés vivre depuis le commencement des temps.

En fait, ces deux survivances médiévales sont relativement bénignes. Stupides mais inoffensives. Une autre idée survivante est par contre absolument ni bénigne ni inoffensive. Loin d’être bénigne ou inoffensive, c’est l’idée la plus dangereuse de l’existence. Et non seulement c’est l’idée la plus dangereuse de l’existence, c’est aussi la chose la plus dangereuse de l’existence – plus dangereuse que tous nos armements nucléaires, plus dangereuse que la guerre biologique, plus dangereuse que tous les polluants que nous envoyons dans l’air, dans l’eau et sur la terre.

Apparemment, elle a l’air plutôt inoffensive. Vous pouvez l’entendre et dire : “ Ah bon, c’est tout ? ” Elle est plutôt simple aussi. La voici : “ Les humains appartiennent à un ordre de l’existant qui est séparé du reste du monde vivant ”. Il y a nous et puis il y a la nature. Il y a les humains et puis il y a l’environnement des humains.

Je suis sûr que c’est difficile de croire que quelque chose qui semble si innocent à entendre puisse être quelque peu dangereux et encore plus difficile de croire que cela puisse être aussi dangereux que je l’ai affirmé.

Comme je l’ai dit, il est aujourd’hui prouvé que de très nombreuses espèces disparaissent -200 chaque jour - du fait de notre impact sur le monde. Les gens accueillent cette effroyable information très calmement. Ils ne hurlent pas. Ils ne tombent pas en syncope. Ils ne voient pas de quoi s’exciter là-dessus parce qu’ils croient fermement que les humains appartiennent à un ordre de l’existant qui est séparé du reste du monde vivant. Ils y croient aussi fermement au XXIe siècle qu’ils y croyaient au Xe siècle.

Et bien, 200 espèces disparaissent chaque jour. Ce n’est pas un problème, parce que ces espèces sont quelque part, ailleurs. Ces 200 espèces ne sont pas ici. Elles ne sont pas nous. Elles n’ont rien à voir avec nous, parce que les humains appartiennent à un ordre de l’existant qui est séparé du reste du monde vivant.

Ces 200 espèces sont quelque part dans l’environnement. Bien sûr, c’est dommage pour l’environnement si elles disparaissent, mais cela n’a rien à voir avec nous. L’environnement est ailleurs, souffrant, pendant que nous, nous sommes ici, sains et saufs. Bien sûr, nous devrions essayer de prendre soin de l’environnement, et c’est désolant, ces 200 extinctions – mais cela n’a rien à voir avec nous.

Mesdames et Messieurs, si les gens continuent à penser de cette façon, l’humanité va s’éteindre. Voilà à quel point cette idée est dangereuse. Voilà pourquoi.

Ces 200 espèces… pourquoi au fond disparaissent-elles ? Est-ce seulement parce qu’elles se retrouvent sans air ou sans eau ou sans espace ou sans je ne sais quoi ? Non, ces 200 espèces disparaissent parce qu’elles possèdent quelque chose dont nous avons besoin. Nous avons besoin de leur biomasse. Nous avons besoin de la matière vivante dont elles sont faites. Nous avons besoin de leur biomasse afin de maintenir notre biomasse. Voilà comment ça fonctionne. Allez au Brésil, procurez-vous un grosse part de forêt humide et coupez ou brûlez tout ce qui s’y trouve. Maintenant amenez un troupeau de vaches pour paître à cet endroit. Ou plantez des patates ou des ananas ou des haricots rouges. Toute la biomasse qui existait précédemment sous la forme d’oiseaux, d’insectes et de mammifères qui vivaient dans cette partie de forêt humide est maintenant transformée en vaches, patates, ananas ou haricots rouges – c’est-à-dire en nourriture pour nous.

Nous avons besoin de faire disparaître ces 200 espèces chaque jour pour maintenir la biomasse de six milliards d’individus. Ce n’est pas un accident. Ce n’est pas un peu de négligence de notre part. De façon à maintenir notre population de six milliards (et surtout le niveau de vie de 15 % d’entre eux, NDLT), nous avons besoin de la biomasse de 200 espèces chaque jour. Nous sommes littéralement en train de transformer ces 200 espèces en chair humaine.

Mais beaucoup trop de gens - la plupart je crains – ont tendance à penser “ Et bien, quoi ? Les humains appartiennent à un ordre de l’existant qui est séparé du reste du monde vivant. A partir du moment où nous sommes séparés, nous nous en fichons de savoir combien d’espèces nous détruisons – et puisque de toutes façons, nous leur sommes supérieurs, en fait, nous faisons évoluer le monde en les éliminant ! ”

Nous sommes comme des gens qui habitent en haut d’un grand immeuble de briques. Tous les jours, nous avons besoin de 200 briques pour maintenir nos murs, alors nous descendons l’escalier nous retirons 200 briques des murs d’en dessous et nous les montons en haut pour notre propre usage. Tous les jours… Tous les jours nous descendons et prenons 200 briques des murs qui tiennent l’immeuble dans lequel nous vivons. Soixante-dix mille briques chaque année, année après année après année.

J’espère que c’est évident que ce n’est pas là une attitude soutenable pour maintenir un immeuble de briques. Un jour, tôt ou tard, il va s’effondrer, et alors l’appartement du haut dégringolera avec tout le reste.

Faire disparaître 200 espèces chaque jour est de même une façon non soutenable de maintenir la communauté du vivant. Même si nous sommes dans un certain sens en haut de cette communauté, un jour, tôt ou tard, elle va s’écrouler et quand cela arrivera, le fait d’être en haut ne nous aidera pas. Nous dégringolerons avec tout le reste.

Ce serait différent, bien sûr, si ces 200 extinctions par jour n’étaient que quelque chose de temporaire. Ce n’est pas le cas. Et la raison pour laquelle ça ne l’est pas est que, aussi malins que nous soyons, nous ne pouvons pas augmenter la quantité de biomasse existant sur cette planète. Nous ne pouvons pas augmenter la quantité de terre et d’eau qui supportent la vie, et nous ne pouvons pas augmenter la quantité de lumière du soleil qui tombe sur cette terre et cette eau. Nous pouvons diminuer la quantité de biomasse existant sur la planète (par exemple en rendant la terre stérile ou en empoisonnant l’eau), mais nous ne pouvons pas l’accroître.

Tout ce que nous pouvons faire c’est de transférer cette biomasse d’un groupe d’espèces à un autre – et c’est ce que nous faisons. Nous transférons systématiquement la biomasse des espèces qui nous importent peu à celle des espèces qui nous importent : vaches, poulets, maïs, haricots, tomates, etc. Nous sommes en train de détruire systématiquement la biodiversité du monde vivant pour nous entretenir, autrement dit, nous sommes en train de détruire systématiquement l’infrastructure qui nous maintient en vie.

Les prévisions les plus sérieuses annoncent que notre population va atteindre 10 milliards d’individus avant la fin de ce siècle – et les gens accueillent cette information à vous faire dresser les cheveux sur la tête, très calmement. Personne ne hurle. Personne ne s’évanouit. Les gens sont aussi peu troublés par cette population qui s’accroît comme des champignons que par ces 200 extinctions d’espèces quotidiennes. Il n’y a pas de quoi s’énerver parce qu’ils croient fermement que les humains appartiennent à un ordre de l’existant qui est séparé du reste du monde vivant. Ils ne voient pas que la vitesse des extinctions va s’accroître en lien avec l’accroissement de notre population – et probablement de façon exponentielle. Cela parce que lorsque nous faisons disparaître une espèce, nous ne gagnons pas 100 % de sa biomasse. Une grande partie de cette biomasse est simplement perdue, contribuant à la désertification de la planète. Au milieu du siècle, si notre population a effectivement atteint 10 milliards, alors le nombre d’extinctions sera de mille ou dix mille par jour (le nombre est pour l’instant incalculable).

S’il reste des humains sur terre dans 200 ans, ils sauront que l’humanité n’appartient pas à un ordre de l’existant séparé du reste du monde vivant. Ils le sauront d’une façon aussi certaine que nous savons que la Terre tourne autour du soleil. Je peux le prédire avec confiance, parce que si les gens continuaient à penser que nous appartenons à un ordre de l’existant séparé, alors il n’y aurait plus d’humains sur terre dans 200 ans.

Ce que beaucoup souhaitent que je fasse (et ce que moi-même j’aimerais pouvoir faire) c’est de décrire comment les gens vivront sur terre dans 200 ans – s’il y en a toujours. Tout ce que je peux vous dire c’est comment ils ne vivront pas : ils ne vivrons pas comme nous vivons. Pourquoi ne puis-je vous dire de quelle façon ils vivront ? la réponse : parce que personne ne peut vous le dire.

Vous pouvez le comprendre en replaçant cette question au Moyen-Age. Vous pouviez très bien avoir été capable de convaincre Roger Bacon que les gens vivraient différemment 300 ans plus tard mais qui aurait pu prédire l’âge des découvertes, la rébellion contre l’oppression féodale, la révolution industrielle, l’émergence du pouvoir de la bourgeoisie capitaliste, etc. ? S’attendre à de telles choses aurait été absurde.

On pourrait dire que si le Moyen-Age avait été capable de prédire la Renaissance, alors il aurait été la Renaissance.

L’évolution de la société est chaotique, de façon inhérente – ce qui est une autre façon de dire qu’elle est non prédictible, de façon inhérente. Cela est vrai, même dans des périodes relativement stables. Considérez le fait que tous les bureaux d’études du monde ont été surpris par l’effondrement de l’Union Soviétique qui, les jours précédents, était aussi stable que la Grande Bretagne ou les Etats-Unis.

Et si l’évolution de la société est chaotique, même dans les périodes stables, alors elle le deviendra encore plus dans les temps à venir, quand les gens vont soit commencer à voir les choses différemment, soit commencer à disparaître.

Bien sûr, je comprends pourquoi les gens veulent avoir une description de la vie soutenable du futur. Ils pensent que cela leur permettrait d’adopter ce mode de vie soutenable, maintenant, aujourd’hui. Mais les changements de société ne se font pas de cette façon, les changements technologiques non plus. Cela aurait été inutile de montrer à Charles Babbage un circuit imprimé ou de montrer à Thomas Edison un transistor. Ils n’auraient rien pu faire de ces choses à leur époque – et ils ne pourraient rien faire aujourd’hui de la description d’une vie dans cent ans. Le futur n’est pas quelque chose qui peut se planifier cent ans à l’avance – ou même dix ans à l’avance. Le Reich de mille ans d’Adolph Hitler n’a même pas duré mille semaines. Il n’y a jamais eu de plan pour le futur et il n’y en aura jamais.

Néanmoins, je peux vous dire avec une totale confiance que quelque chose d’extraordinaire va arriver dans les deux ou trois prochaines décades. Les gens de notre culture vont découvrir comment vivre de façon soutenable – ou ils ne le feront pas. Dans les deux cas de figure, cela va certainement être extraordinaire.

Le fait que je ne puisse pas vous donner plus d’indications pour le futur ne signifie pas que vous soyez semblables à de petits morceaux de liège perdus, livrés à la marée de l’histoire. Chacun de vous est à peu près dans la situation dans laquelle se trouvait Galilée quand on lui a intimé l’ordre de la fermer à propos de la terre qui tourne autour du soleil. Pour les messieurs de l’inquisition catholique romaine, le mouvement de la terre autour du soleil était un mensonge inique qu’ils devaient supprimer – et pouvaient supprimer. Mais quand il a quitté son procès, on a entendu Galilée murmurer “ de toutes façons, elle tourne ! ”

Etonnamment, il est resté peu de doutes sur le sujet. Le futur de l’humanité ne dépendait pas du fait de détruire l’image médiévale du système solaire. Mais le futur de l’humanité aujourd’hui dépend de la destruction de l’image mentale médiévale de la relation de l’humanité avec le monde vivant sur cette planète.

Galilée ne savait pas que des gens connaîtraient un jour les voyages dans l’espace, mais il savait qu’ils reconnaîtraient un jour que la terre tourne autour du soleil. Nous ne savons pas comment les gens vivront sur terre dans 200 ans, mais nous savons que si des humains sont encore vivants sur terre dans 200 ans, ils reconnaîtront que nous faisons partie de la communauté des vivants – et que nous en sommes parfaitement dépendants – tout comme les lézards, les papillons, les requins, les lombrics, les blaireaux et les bananiers.

Les gens ne veulent pas plus de la même chose. Pourtant, assez curieusement, quand ils me demandent ce qui sauvera le monde, ils veulent entendre plus de la même chose – quelque chose de familier, quelque chose de reconnaissable. Ils veulent entendre parler d’insurrection ou d’anarchie ou de lois plus sévères. Mais rien de tout cela ne nous sauvera – je le regrette. Ce que nous devons avoir (et rien de moins) c’est un monde entier plein de gens avec des mentalités changées. Des scientifiques avec des mentalités changées, des industriels avec des mentalités changées, des instituteurs avec des mentalités changées, des politiciens avec des mentalités changées – même si ils seront les derniers bien sûr. Voilà pourquoi nous ne pouvons pas les attendre ni attendre d’eux qu’ils nous guident vers une nouvelle ère. Leurs mentalités ne changeront pas avant que celles de leurs concitoyens ne changent. Gorbatchev n’a pas créé le changement des mentalités ; les mentalités changées ont créé Gorbatchev.

Changer les mentalités des gens est quelque chose que nous pouvons tous accomplir, où que nous soyons, qui que nous soyons, quel que soit le type de travail que nous faisons. Changer les mentalités peut ne pas avoir l’air d’un défi très dramatique ou très excitant, mais c’est de ce défi que dépend le futur de l’humanité.

C’est de ce défi que dépend votre futur.


Texte tiré du site TERRE SACREE

Source initiale: "Le temps du monde fini commence" (Paul Valéry)

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7 mai 2007 1 07 /05 /mai /2007 01:06

A l'heure actuelle on parle beaucoup de décroissance ou d'optimisation énergétique. On en parle surtout pour les énergies fossiles mais beaucoup moins pour l'agriculture ou l'élevage intensif. Comme par hasard, comme pour le trafic aérien personne n'en parle. Pourtant, la somme de ses effets néfastes est tantôt plus importante que la pollution industrielle ou automobile.

 

Dans l'industrie, l'habitat ou les transports on parle d'une réduction ou d'une optimisation d'un facteur quatre. Pour la viande, il nous suffirait de réduire notre consommation de 10% pour fortement réduire voire annuler la faim dans le monde. Face à un tel enjeu, pourquoi les végétariens font-ils doucement sourire? Ils devraient en réalité être portés en exemple au même titre que ceux qui proposent des alternatives viables à la démesure du système actuel. Nous nous attaquons au Goliath des énergies fossiles alors qu'en tant que consommateur final il serait bien plus simple de renoncer de façon unanime et solidaire à notre morceau de steak une fois de temps en temps pour constater un changement positif radical. Il n'y aurait plus de famines, moins de problèmes environnementaux, moins d'ennuis de santé et moins de gouffres financiers. Pas convaincus? Abordons donc le sujet selon différents points de vue.

 

Rentabilité
Dans notre monde mercantile et monétaire qui cherche à toujours maximiser le profit, l'élevage représente un réel paradoxe. Pour une même surface il est possible de produire 16 fois plus d'aliments végétaux que d'aliments animaux. En quoi le profit est-il maximisé en produisant moins avec des facteurs de production équivalents? En terme de calories, le rapport végétal animal est de 7. En terme de kilos de protéines, le rapport est de 9. Enfin, il faut 100 fois plus d'eau pour produire 500 grammes de bœuf que pour produire 500 grammes de tomates. Alors pourquoi cet acharnement? Parce que l'économie répond à la loi de l'offre et de la demande. Homo-mandibulus est demandeur, il a le pouvoir d'achat et donc peu importe les moyens ou les conséquences, dans son monde libéral à sens unique il aura toujours satisfaction.

 

Equitable
La production de viande - et agricole pour une bonne part - ne se maintient en Europe ou aux USA que grâce aux subsides, aides directes ou autres. Ces aides induisent des distorsions de marchés aux conséquences structurelles et humanitaires désastreuses. Désertion des campagnes, prix mondiaux au rabais, culture d'exportations privilégiées au détriment de cultures vivrières, anéantissement de l'agriculture paysanne, destruction du milieu et du paysage, sont autant d'élément qui gangrènent et stigmatisent l'inébranlable polarité riche pauvre. Pour fixer les idées, on estime actuellement à plus de 2 euros les subsides accordés en Europe par tête de bétail et par jour. Soit un peu plus que le revenu journalier des 2/3 de la population mondiale. Autre comparaison intéressante, le budget de la politique agricole protectionniste de l'Europe (PAC) est à peu près deux fois supérieur au montant annuel des exportations agricoles africaines (références 1 & 2).

 

Alimentaire
La plupart des peuples, depuis des millénaires, associent pour le plus grand bien de leur santé céréale et légumineuse: en Inde, riz et lentilles ; en Afrique du Nord, couscous et pois chiches ; au Mexique, maïs et haricots ; en Chine, riz et soja, etc., la viande n'étant utilisée que comme complément. Seuls les occidentaux utilisent la viande comme plat de résistance quotidien ou biquotidien(3). Le bétail des pays riches mange autant de céréales que les indiens et les chinois réunis (moitié de la population mondiale). A côté de cela, dans le monde, une personne meurt de faim toutes les 2 à 3 secondes.

 

Environnemental
L'eau et les sols sont contaminés par tous nos intrants agricoles qu'ils soient d'origine animale (lisier) ou chimique (engrais et produits phytosanitaires). Nos fleuves et nappes phréatiques sont devenus de vastes poubelles emplies de substances toxiques. Le taux de nitrates dans l'eau qui devrait rester inférieur à 50 milligrammes par litre est largement dépassé dans toutes les régions de l'industrie agro-alimentaire. La pollution par les nitrates est causée par les déjections animales et l'épandage d'engrais azotés qui rendent nos campagnes puantes et irrespirables.

Il y a pollution de l'atmosphère également puisque le cheptel bovin qui compte à lui seul 1 milliard 300 millions de têtes rejette chaque année 100.000 tonnes de méthane (CH4) dans l'atmosphère, molécule 23 fois plus puissante que le CO2 pour l'effet de serre. A ce propos, les engrais sont aussi responsables d'émissions de protoxyde d'azote (N2O), gaz 300 fois plus puissant que le CO2. L'agriculture et l'élevage industriel contribuent pour 1/4 à l'effet de serre (même proportion que pour l'automobile).

 

Partout dans le monde on sacrifie des forêts millénaires aux pâturages. Depuis 1960, on a coupé et brûlé 25% des forêts d'Amérique centrale afin de créer des pâturages pour le bétail. D'après une estimation, 100 grammes de hamburger provenant du bétail de ces bois, détruit 16,5 m2 de forêt tropicale. Quand on sait qu'un Mac Donald produit 25 millions d'hamburger par jour, cela fait 125 km2 de forêt humide en moins par jour. A ces sanctuaires de beauté et de biodiversité succèdent des espaces vert certes mais combien plus pauvres et tristes?

 

Ethique
L'élevage avec l'inhérent objectif de productivité et de rentabilité est devenu intensif. Ce qui implique que les animaux sont "élevés" ou plutôt entassés et gonflés dans de véritables mouroirs. L'espace alloué à chaque animal est proportionnel à la taille de son corps. Les mouvements les plus dérisoires et les plus indispensables comme se tourner, se coucher, se gratter, deviennent impossibles et ceci pendant des mois, pendant une vie! L'élevage en batterie nie l'existence de l'animal en tant qu'être sensible et ne respecte pas les besoins physiologiques élémentaires de centaines de millions d'êtres vivants. Les animaux vivent dans l'obscurité. Ils sont mutilés à vif on coupe les cornes des vaches, les canines des porcelets, les becs des volatiles, on castre tous les mâles. Tout cela pour éviter tout débordement ou cannibalisme. Du début à la fin de la chaine de production (élevage, transport, attente, abattage) l'animal est torturé, mutilé et souffre de manière inexprimable. Pourquoi s'offusquer puisque notre seul but est de produire de la viande?

 

Il faut savoir qu'actuellement, 9 porcs sur 10 sont élevés industriellement, 9 veaux sur 10 proviennent du secteur intensif et sur 100 oeufs consommés, 95 sont pondus en batterie. Si vous n'êtes pas convaincus, je vous suggère de visionner cette vidéo:
http://video.google.fr/videoplay?docid=4093730216074063220

 

Sanitaire
Aujourd'hui on sait enfin que l'élevage intensif a aussi pour revers de médaille l'aspect sanitaire. Dans ce type d'élevage, toutes les conditions son réunies pour permettre tant la propagation que l'émergence de souches à mutation rapide. Les possibilités de multiplications sur un grand nombre d'animaux, concentrés et immunodéprimés par leur conditions d'élevages sont en effet optimales(4).

Outre cet aspect, les techniques d'élevage - et d'agriculture - moderne ne vont pas sans la panoplie classique de l'agro-industrie et des biotechnologies. Pesticides, herbicides, engrais et manipulation génétiques en amont pour traiter et booster la croissance des plantes fourragères. Antibiotiques, hormones de croissance et anabolisant en aval pour traiter et booster la croissance de la viande. Les hormones peuvent augmenter la masse corporelle d'un animal d'un peu plus d'un tiers. C'est bien évidemment dans ce cadre que notre économie capitaliste s'y retrouve. La production et la commercialisation de toutes ces substances engendrent un négoce juteux faisant parfois l'objet d'un véritable trafic mafieux. Les experts scientifiques protégeant l'élevage aux hormones ont souvent des intérêts financiers dans les laboratoires produisant des anabolisants. Ce cas de figure se retrouve aussi pour les antibiotiques avec les firmes pharmaceutiques et pour les engrais, fertilisants ou produits phytosanitaires avec les firmes de l'agro-industrie.

 

Pour terminer, cerise sur le gâteau, nous n'avons rien trouvé de mieux que de nourrir des herbivores ou granivores comme des carnivores, pire, comme des charognards. L'alimentation pour l'élevage en batterie est en effet composées de cadavres pulvérisés (poussins broyés, animaux de ferme malades, chats et chiens euthanasiés, animaux de laboratoire, etc.). Ces farines animales reconnues responsables de la maladie de la vache folle (encéphalopathie spongiforme bovine) ont été interdites pour les ruminants mais elles sont toujours utilisées pour les porcs, les volailles et les poissons d'élevage.

 

En fin de compte, à la fin de la chaîne alimentaire, l'homme ingère, digère et assimile toutes les hormones, antibiotiques et substances qu'il a pu administrer au bétail ou à la volaille. Il ingère aussi toutes les toxines associées au stress, à la douleur, la peur et la détresse de ces animaux élevés et abattus dans des conditions pitoyables. En Europe, 70% des antibiotiques mis sur le marché sont donnés aux animaux industriels. L'Institut National Agronomique a calculé il y a quelques années qu'un français absorbait en moyenne par an mille cinq cents grammes de produits chimiques divers. Des expériences ont montré que l'angoisse suscitée chez un porc par l'audition des cris de ses congénères menés à l'abattoir, provoque le passage des colibacilles de l'intestin dans le sang et les muscles, rendant la viande impropre à la consommation.

 

En un mot comme en cent, quelque soit le point de vue sous lequel on l'aborde, rentable, équitable, alimentaire, environnemental, éthique ou sanitaire, manger de la viande en grande quantité, avec pour corollaire l'élevage industriel du mode vie occidental, est criminel et contribue activement aux problèmes économiques, sociaux et écologiques de notre planète. La consommation de viande telle que nous la connaissons est une abomination sans nom dont nous n'avons pas fini de mesurer les conséquences.

 

Qu'on ne s'y trompe pas, il n'a point été question ici du procès des éleveurs ou de nos pauvres ruminants ou volatiles mais bien des pratiques de notre société de consommation industrialisé à l'excès. Car si nous devons apprendre à consommer moins d'eau, d'électricité ou de produits en tout genre, nous devons aussi apprendre à consommer moins de viande. Apprendre à respecter la vie et à privilégier les petits producteurs responsables, proche de la terre et de leurs bêtes.

 

Références
(1)http://www.cidse.org/docs/200505230942364749.pdf?&username=guest@cidse.org&password=9999&workgroup=&pub_niv=&lang=&username=guest@cidse.org&password=9999
(2)http://citim.info/article.php3?id_article=209&astm_lang=fr

(3)http://terresacree.org/viande2.htm
(4)www.grappebelgique.be/article_pdf.php3?id_article=177

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