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  • : Démocratie? Ou Ploutocratie?
  • : Pas d'issue aux grands défis de l'humanité (pétrole, eau, famines, biodiversité, érosion, climat...) sans changement de paradigme et TOTALE remise en question tant au niveau individuel que pluriel (mode de vie, économie, progrès…)
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Tonnes CO2/personnes/an

2 = capacité d'absorption de la terre
4 = moyenne mondiale (2 fois trop)
8 = émission moyenne d'un Européen (4 fois trop)
20 = émission moyenne d'un Américain (10 fois trop)
0,09 = émission moyenne d'un Burkinabé
0,06 = émission moyenne d'un Ethiopien

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Bon à savoir

- La production d'un kilo de bœuf nécessite autant d'eau qu'une douche (débit de 18 litres par minute) quotidienne de 5 minutes pendant 2 ans.


- En Europe, chaque tête de bétail est subsidiée à plus de 2 euros par jour, soit un peu plus que le revenu journalier des 2/3 de la population mondiale.

 

- Le total des actifs financiers (crédits et spéculations) atteint 6,7 fois le PIB mondial!

 

- Dans le Pacifique Nord, les courants océaniques charrient des millions de tonnes de plastique. Leur accumulation couvre désormais une zone grande comme 6 fois la France.


- Seuls 1,6% des dépenses militaires ou 4,3% des subventions agricoles sont nécessaires pour assainir les besoins en eau de 80% des Africains.


- La fortune des 3 individus les plus riches de la planète est supérieure au PIB des 48 pays les plus pauvres (600 millions de personnes).


- Les pays en développement, qui subissent durement les dérèglements climatiques, ont produit moins de 20% des 350Gt (giga tonne) de CO2 accumulé dans l’atmosphère depuis 1850, alors qu’ils représentent 80% des terriens.


- Pour la banque mondiale, de 2006 à 2008, les prix alimentaires ont augmenté de 85%. Dans les pays pauvres, les dépenses alimentaires représentent 60 à 90% des budgets des ménages…


- Un plein de 50 litres de bioéthanol correspond à  250 kg de maïs, de quoi nourrir une personne pendant une année.


- Par an, les avions commerciaux émettent autant de CO2 que toute l'Afrique.


- L'élevage industriel consomme autant de céréales qu'Indiens et Chinois réunis (moitié de la population mondiale).

- La production, le stockage, le transport et le conditionnement d'une calorie alimentaire issue de l'agriculture conventionnelle nécessite 40 calories fossiles!


- D'autres chiffres ici

 

Archives

Citations & Livres

Aucun être humain ne vient au monde pour éviter à ses frères la peur de mourir en niant le corps par le travail et l'intellectualisation du monde. [Raoul VANHEIGEM] Adresse aux vivants sur la mort qui les gouverne et l'opportunité de s'en défaire

 

Ce que fait actuellement la logique de marché, c'est jouer sur la méfiance radicale de l'être humain à l'égard du détachement, ancrée dans l'énergie angoissée du besoin, pour pouvoir inverser l'énergie renonçante du Désir en énergie compulsive de l'envie. [Christian ARNSPERGER] Ethique de l'existence post-capitaliste

 

Le discours économique a une fonction terroriste, celui d'évincer le citoyen du débat [cité par Marie Martin-Pêcheu] Bio-économie

 

La monnaie et l’économie existent parce que l’homme n’a pas confiance en son prochain, qu'il suppose – souvent à raison - vouloir obtenir un échange gagnant. Il veut des garanties. Mais les garanties ne tiennent pas leurs promesses et se révèlent incapables d’empêcher l’injustice. [Didier LACAPELLE] Manuel d'anti-économie

 

Pour ceux qui connaissent le sens profond des choses, les paroles brèves sont des commentaires ; Pour ceux qui se fient aux apparences, les vastes discours ne sont que des abrégés imprécis. [Mawlânâ Djalâl Od-Dîn Rûmî] La geste de Taliesin

 

Notre époque a besoin d’une grande bouffée d’air frais, qui la revivifie. Vienne le temps où chaque individu, rejetant l’apathie dont tire sa force le pouvoir léthargique qui l’opprime, se change en guerrier sans armure et sans autre arme qu’une invisible force de vie. Qu’il combatte sans relâche pour ce qu’il a d’unique et de plus cher au monde, sa propre existence, vrai champ de bataille où nerfs, muscles, sensations, pensées répondent à la sollicitation de désirs obnubilés par la passion de jouir et que contrarient, refoulent, mutilent et nient les mécanismes d’une économie qui exploite le corps à l’égal de la terre. [Raoul VANEIGEM] Nous qui désirons sans fin


A travers le voile de notre vision rationnelle, la lumière du Réel se brise, et la transforme en une autre vision, comme la lumière du soleil dans la pluie donne l'arc-en-ciel. L'homme, devenu conscient du soleil, comprendra l'arc-en-ciel d'une facon différente. Mais celui qui aura le courrage de tourner le dos à ce qui n'est que l'arc-en-ciel, verra le soleil lui-même. L'homme ressent en lui-même et en son monde, la promesse d'une Réalité qui, à l'origine de son développement rationnel, se cache. [Karlfried GRAF DÜRCKHEIM] 
La percée de l'être ou les étapes de la maturité


L'écologie extérieure sans écologie intérieure n'est qu'illusion. Si intérieurement, l'esprit est mu par des violences passionnelles, cela se traduira inévitablement en comportements extérieurs. Intérieur et extérieur sont interdépendants. Sans un changement intérieur de mentalité et de relation, vouloir un changement à l'extérieur est illusoire. [Denys RINPOCHE]


L'économie politique a placé sur un podium quelques-unes de nos dispositions naturelles les plus vilaines : le matérialisme, l'esprit de compétition, la gloutonnerie, la vanité, l'égoïsme, la myopie intellectuelle et la toute bête cupidité. [Hazel HENDERSON] cité par Fritjof Capra dans Sagesse des sages

Si la logique en place est si tenace, c'est peut-être que quelque chose au fond de nous même y collabore - quelque chose qui participe de l'angoisse et du déni de notre condition d'humains. Les voies de sorties, les plus pertinentes de l'économie capitaliste ne sont donc pas économiques. Elles sont existentielles. [Christian ARNSPERGER] Critique de l'existence capitaliste, Pour une étique existentielle de l'économie

Notre siècle de rationalité matérialiste, de pesanteur minérale, de substances toxiques largement répandues, d'une science presque totalement asservie au profit, a porté atteinte au monde sensible qui constitue l'enveloppe vivante et vitale de notre planète. Il semble que ce ne soit qu'à l'aune du sacré que nous pourrions mesurer l'ampleur de notre responsabilité. "J'entends par sacré ce sentiment humble où la gratitude, la connaissance, l'émerveillement, le respect et le mystère s'allient pour inspirer nos actes, les éclairer et faire de nous des être très présents au monde, mais affranchis des vanités et des arrogances qui révèlent bien davantage nos angoisses et nos faiblesses que notre force." [Pierre RABHI] Conscience et environnement

Comme une rivière crée les berges qui la contiennent, l'énergie en quête de vérité crée sa propre discipline sans aucune forme de contrainte; et comme la rivière trouve la mer, l'énergie trouve sa propre liberté.
[Jiddu KRISHNAMURTI]
Le sens du bonheur

Vous devez être le changement que vous voulez voir dans ce monde.

[GHANDI]

Richesse c'est pouvoir. C'est le pouvoir d'acheter; c'est un droit de commandement sur tout le travail d'autrui.
[HOBBES]


Science sans conscience, n'est que ruine de l'âme
[RABELAIS]


Rien n'est si dangereux qu'un ignorant ami; Mieux vaudrait un sage ennemi
[Jean de la FONTAINE]

Chaque fois que l'humanité est amputée d'une de ses langues, une de ses cultures, un de ses peuples, ce sont ses propres enfants qui deviennent orphelins d'une partie d'elle même.
[Patrick BERNARD] www.icrainternational.org

Les paradis fiscaux ne sont pas qu'un phénomène marginal réservé à quelques milliardaires, quelques affairistes et beaucoup de mafieux. C'est, au contraire, « une infrastructure essentielle de la finance internationale ». Christian Chavagneux & Ronen Palan


La richesse se mesure au nombre de choses que nous pouvons laisser intactes
[THOREAU]

 

29 septembre 2013 7 29 /09 /septembre /2013 23:53

http://www.les-crises.fr/images/0620-pib/0622-pib-france-histo/pib-decennie.jpgJ’ai toujours souhaité publier un article sur ce fameux rapport « du club de Rome » publié en 1972. Faute de temps, je m’en réfère à l’excellente synthèse de Jean-Marc Jancovici : Qu'y a-t-il donc dans le "Rapport du Club de Rome ?".

 

En très résumé, des chercheurs du MIT (commandité par le Club de Rome) ont établi un modèle mathématique permettant d’évaluer l’évolution de certaines variables clés dans le temps. Ces variables représentaient les grands facteurs de la croissance économique : la production industrielle et agricole, la disponibilité des ressources naturelles, la croissance démographique, le niveau de pollution, le capital financier, industriel et humain.

 

Après une série d’hypothèses sur ces variables, les chercheurs sont arrivés à la conclusion que même avec les hypothèses les plus optimistes comme une croissance démographique régulée, des ressources « illimitées », de l’énergie en abondance et un niveau de pollution maintenu à 25% des hypothèses initiales, dans tous les cas, le système s’emballe! Il s'emballe le plus souvent à cause de la pollution qui finit toujours par avoir le dernier mot au plus tard en 2100 (moins d’un siècle).

 

Bien sûr, ce modèle mathématique possédait comme postulat de base la recherche d’une croissance économique régulière mesurée par le PIB.

 

http://ecx.images-amazon.com/images/I/51MwpsmDyuL._.jpgQuand le rapport à été rédigé, nous ne consommions encore que 85% des capacités terrestres. Aujourd’hui, alors que ce rapport est enfin réédité en français, nous en sommes à 150% ! La question n’est donc plus de savoir comment empêcher les emballements mais bien comment tenter de les atténuer au maximum.

 

Un bon moyen consiste à faire l’inverse de ce qui se pratique actuellement. Au lieu de centraliser, diversifiez. Au lieu de consommer, stockez. Au lieu de critiquer, créez des liens. Au lieu de travailler plus, travaillez mieux. Au lieu de gober toute information, aiguisez votre sens critique en utilisant d’autres canaux et votre bon sens. Pensez manger, boire et respirer plutôt que voiture, banque et salaire. C’est, en gros, ce que Denis Meadows et bien d’autres appellent « la résilience » : la capacité à s’adapter à un environnement changeant.

 

A en croire Denis Meadows, dans sa réédition du rapport, nous en sommes pratiquement au point de rupture. Evidement depuis 40 ans, on ne peut pas vraiment dire que nous ayons opté pour les scénarios les plus optimistes et sages. Et de conclure :

 

« L’humanité obéit à une loi fondamentale : si les gens doivent choisir entre l’ordre et la liberté, ils choisissent l’ordre. C’est un fait qui n’arrête pas de se répéter dans l’histoire. L’Europe entre dans une période de désordre qui va mécontenter certaines personnes. Et vous allez avoir des gens qui vont vous dire : « Je peux garantir l’ordre, si vous me donnez le pouvoir. » L’extrémisme est une solution de court terme aux problèmes. Un des grands présidents des Etats-Unis a dit : « Le prix de la liberté est la vigilance éternelle. » Si on ne fait pas attention, si on prend la liberté pour acquise, on la perd. »

 

 

Dennis Meadows : « Nous n’avons pas mis fin à la croissance, la nature va s’en charger ».

 

L’Euro et la croissance

 

« Plus un mensonge est gros et plus on le croit » [Joseph Goebbels]

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14 mai 2009 4 14 /05 /mai /2009 11:55

Avant de passer aux voies de sorties systémiques et messages d’espoir, il faut, être bien conscient d’une réelle polarisation des richesses entretenue par le système. Dans la même lignée que l’article précédent la question des banques publiques est encore posée. Nous terminerons par un choix qui s’impose de manière intemporelle mais qui s’impose aujourd’hui d’une manière vitale pour l’humanité.


A. POLARISATION DES RICHESSES

Imaginons la scène :

 

- d’un côté le « sommet », les 1000 milliardaires de la planète et tous ceux qui veulent le devenir... La planète compte aujourd’hui 793 milliardaires (en dollars), contre 1125 l’an passé. D’après le World Wealth Report 2007, la planète comptait 9,5 millions de millionnaires, possédant près de 40% des richesses de la planète.

 

- de l’autre, la « base », le peuple, les entrepreneurs, les travailleurs, l’État, les pauvres, etc. En bref tous les débiteurs (emprunteurs) et micro-créditeurs de la planète (eh oui, depuis Yunus, même les plus pauvres peuvent emprunter). Tout ce petit monde qui, à force de "pousse au crime crédit" (avec remboursement d’intérêts) est devenu insolvable !

 

- et au milieu, les banques et toute la machinerie du crédit qui alimente toute la machinerie de guerre, de pétrole et de pub.

 

Dans un entretien fin mars 2009, Dominique Strauss-Kahn (DSK) affirmait que « le système était gelé et que les milliards n’arrivaient pas en bas ». Voilà le patron du FMI qui contredit le fameux « effet de ruissellement ». Effet qui consiste à dire que les retombées positives de la croissance bénéficient d’abord au « sommet », détenteur de capital (normal, c’est eux qui tiennent les cordons de la bourse) pour ensuite ruisseler sur la « base », les plus pauvres. Les plus pauvres ont donc intérêt à promouvoir les riches et la croissance pour bénéficier des gouttelettes de richesses que les riches veulent bien leur laisser. C’était le leitmotiv de la banque mondiale et de nombreuses théories économiques ! Eh bien, aujourd’hui DSK officialise l’absence de ruissellement ! La pyramide des « richesses » est cristallisée : un sommet opulent et une base insolvable.

 

Cette polarisation des richesses est également exacerbée par les subsides aux profits (Cfr. manuel d’anti-économie et l'article "connaissez-vous le socialisme d'intérêt privé") et par la pratique de taux d’intérêts différenciés. Les taux d'intérêts appliqués varient selon les agents économiques: de 0 à 4% pour les banques et les États (0% droits de tirage spéciaux), de 2 à 20 % pour les États et les grandes entreprises et de 4 à 250% pour les petites entreprises, les pauvres et les particuliers.

B. DES BANQUES PUBLIQUES ?

L’intérêt monétaire pourrait être légitime si nous parvenions à faire de l’argent une chose publique… Mais comme le dit BASTIAT(libéral) dans sa lettre 6 qui l'oppose à PROUDHON en 1889: «la société n’a de capitaux que ceux qui sont entre les mains des capitalistes grands et petits».

 

Dans sa lettre 12, sur la question d’une Banque nationale, commune ou publique, BASTIAT avoua tout de même que «RICARDO avait conçu un plan moins radical, mais analogue (Proposals for an economical and secure currency)», et qu'il «trouvait chez SAY (Commentaires sur Storch) ces lignes remarquables: Cette idée ingénieuse ne laisse qu'une question non résolue. Qui devra jouir de l'intérêt de cette somme considérable mise dans la circulation? Serait-ce le Gouvernement? Ce ne serait pour lui qu'un moyen d'augmenter les abus, tels que les sinécures, la corruption parlementaire, le nombre des délateurs de la police et les armées permanentes. Serait-ce une compagnie financière, comme la Banque d'Angleterre, la Banque de France? Mais à quoi bon faire à une compagnie financière déjà riche le cadeau des intérêts payés en détail par le public?... Telles sont les questions qui naissent à ce sujet. Peut-être ne sont-elles pas insolubles. Peut-être y a-t-il des moyens de rendre hautement profitable au public l'économie qui en résulterait (ndlr: venant d'un chantre du capitalisme c'est fort); mais je ne suis pas appelé à développer ici ce nouvel ordre d'idées. (ndlr: c'est bien dommage)»

 

Serge Halimi en parle dans un article du Monde diplomatique : Nationaliser les banques.

Il en est également question sur ce blog à plusieurs reprises notamment dans ces deux récents billets Pour une nationalisation des banques (FORTIS=>CGER) & James ROBERTSON: « pour une réforme monétaire adaptée à l'ère de l'information »

 

Si le capital était public, le taux d’intérêt servirait alors uniquement aux frais de fonctionnement du système ou a des projets jugés d’utilité publique. Mais comment y parvenir sans sombrer dans l’absolutisme étatique ou financier ? Derrière l’argent ou l’État, ce sont toujours des hommes avec leurs forces et leurs faiblesses. Une certaine dose d’introspection et de sagesse serait salutaire. Malheureusement ou heureusement, cela ne s’impose pas ! C’est une démarche qui ne peut venir que de l’intérieur, d’une prise de conscience et d’un cheminement personnel. L’outil informatique et Internet est, à mon sens, un bon média temporaire pour y parvenir. Je dis bien temporaire car rien ne dit que cette technologie soit généralisable et viable à long terme. Cependant, c’est actuellement bel et bien grâce à Internet et à son intrinsèque multiplicité qu’il est possible de se faire une opinion de ce qui se passe réellement dans le monde : déstructuration, délocalisation, trafics et exploitation en tout genre... Bien sûr, il ne faut pas perdre de vue qu’Internet est un outil et qu’il ne remplacera jamais une bonne dose de conscience et d’éveil.

C. Un choix

Que peut-on faire ? Cela nous concerne tous, banques, politiques, entreprises et citoyens. Nous avons tous une part de responsabilité dans cette course au toujours plus.

 

- Soit on reste dans le paradigme de l’Argent-Roi globalisé, dématérialisé et dé-personnifié => les banques-politiques continuent à racler la base pour alimenter le sommet jusqu’à ce que la base ne tienne plus (révoltes, émeutes, grèves…) => on continue, quand même, à maintenir la base par la force et les armes => guerres… (C’est ce qui s’est passé pour la guerre 40-45 suite à la demande insistante des Etats-Unis de remboursement des crédits commerciaux de l’Allemagne et de l’Autriche, voir L’acharnement thérapeutique peut-il nous conduire vers une Grande Dépression ?). Le capitalisme tourne en rond depuis au minimum moins 400 avant J-C. N’est-il pas temps de nous élever en trouvant autre chose ?

 

« La guerre est la ‘crise d’assainissement’ la plus vaste et la plus efficace qui soit pour se débarrasser des surinvestissements. Elle ouvre d’énormes possibilités supplémentaires pour de nouveaux investissements de capitaux et entraîne la consommation complète et l’usure des réserves accumulées de marchandises et de capitaux. Elle le fait surtout plus rapidement et plus radicalement qu’il est possible de le faire au cours des périodes de dépressions habituelles, même avec un très grand soutien artificiel. Ainsi la guerre est elle le meilleur moyen de repousser toujours davantage la catastrophe finale qui mettrait fin à l’ensemble du système capitaliste. »

[Ernst WINCKLER], «Théorie de l’ordre naturel du monde», 1952

 

- Soit on est prêt à remettre le paradigme en question et on revoit notre système monétaire de fond en comble avec comme solution certaine, un jeu de monnaies diversifiées et comme solution possible, des monnaie franches ou fondantes. Mais pour cela, il va nous falloir un sacré saut de conscience ! Il va falloir comprendre que l'accumulation ne résoudra pas nos problèmes existentiels (peur de manquer, de mourir, de vieillir).

 

Et si l’intérêt monétaire était la traduction réelle, structurelle et systémique de nos angoisses existentielles ?

 

Si la logique en place est si tenace, c'est peut-être que quelque chose au fond de nous même y collabore - quelque chose qui participe de l'angoisse et du déni de notre condition d'humains. Les voies de sorties, les plus pertinentes de l'économie capitaliste ne sont donc pas économiques. Elles sont existentielles.
[Christian ARNSPERGER]
Critique de l'existence capitaliste, Pour une étique existentielle de l'économie

 

 

Il n’est pas tout a fait correct de penser que la société actuelle n’a plus de sacré. Il n’y a pas disparition du sacré mais inversion du sacré et du profane :
 avec profanation de ce qui était considéré sacré, comme certaines valeurs : la liberté, l’égalité, la générosité, le génome humain, le caractère non marchand du vivant, etc.

 avec sacralisation du profane : la technique, l’argent, l’idéologie de "la gagne", la croissance économique, etc. Dénoncer le matérialisme de la société, c’est penser le religieux en termes religieux (et non scientifiques) : il y a une religiosité du marché avec ses temples de la consommation, ses instruments de culte que sont le linéaire, les chariots, sa liturgie publicitaire, ses grands prêtres économistes nobélisés, son Crédo du pouvoir d’achat, son calendrier "solidaire", etc. Et il y a une religiosité de la finance avec son temple de la bourse, ses instruments de cultes que sont les écrans, les graphiques et l’électronique, sa liturgie du gain, ses grand prêtres financiers, son Crédo du bon investisseur, etc.

[Paul ARIES] Objectif décroissance, vers une société harmonieuse

 

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20 avril 2009 1 20 /04 /avril /2009 11:55

Sujet bateau déjà abordé maintes fois (Cfr. section PIB & richesses de ce blog) mais dont il me semble essentiel de bien comprendre les tenants et aboutissants de ce supra-indicateur économique auquel médias et politiques vouent un culte sans pareil. C'est sur base de cet indicateur qu'un Etat peut jouer dans la cour des grands ou non: G20 et consort. C'est précisément cet indicateurs qui défini toute la hiérarchie et les rapports de force mondiaux! Il me semble donc important de bien le comprendre. Les insuffisances du produit intérieur brut du site ECOTHEURGIE de Didier LACAPELLE datant de février 2006 convient justement à merveille. A imprimer et à lire avec beaucoup d’attention !

 

Le PIB est la somme des valeurs ajoutées produites dans le pays pendant un an, par les entreprises et les administrations. Cette valeur ajoutée se partage en profits commerciaux et salaires. Il s'impose comme norme de comptabilité nationale en 1945, lors des accords de Bretton Woods, sous l'impulsion de John Maynard Keynes.

Les insuffisances du PIB comme indicateur unique de la richesse des nations créent un clivage entre fétichisme politique du PIB et de la croissance et une littérature économique qui en a depuis longtemps pointé les limites:

1) Le PIB ne mesure pas la richesse, mais son accroissement.

La vraie richesse est un patrimoine difficile à évaluer. L'INSEE participe de cette occultation puisqu'elle ne produit pas de comptes de patrimoine.

Lorsque qu’on parle de la « croissance », on parle de la croissance du PIB, c’est-à-dire de la croissance de la croissance, et on fait abstraction des pertes dans le patrimoine – amortissements ou destructions. Lorsqu’on parle de la hausse de la croissance on parle de la croissance de la croissance de la croissance. Lorsque les marchés sanctionnent Aventis parce que sa progression de croissance s’est ralentie, on peut avoir l’impression à lire la presse économique que son chiffre d’affaires a baissé, alors qu’il grandit, qu’il grandit même de plus en plus vite, mais moins vite que prévu.

Comparer des niveaux de croissance dans deux pays n’a pas de sens, si on ne vérifie pas que les PIB sont similaires, voire que le patrimoine est équivalent.

Notons au passage que parler de partage de la valeur ajoutée donne l’impression qu’il n’est pas question de revenir sur le partage de toutes les valeurs ajoutées qui l’ont précédées et qui forment le patrimoine. On peut en déduire qu’une fois une richesse acquise, elle ne peut plus être perdue.

Mais le patrimoine se redistribue aussi, que ce soit par l’héritage divisé, les impôts sur celui-ci, les fluctuations de la Bourse. Il peut même disparaître, par la perte de la valeur du bien (amortissement, obsolescence, destruction).

2) Toute production n'est pas une richesse.
Ce qui augmente le PIB peut même contribuer paradoxalement à faire diminuer le patrimoine. Par exemple, une voiture qui tourne à l’arrêt dans un embouteillage augmente le PIB par sa consommation, mais n’apporte aucune richesse identifiable. Au contraire, elle contribue durablement à polluer l’environnement.

Les coûts des accidents de la route contribuent à la croissance du PIB ; mais les revenus de l’homme mort sont perdus pour la collectivité. Nettoyer les plages polluées bénévolement fait baisser le PIB par rapport à une activité rémunérée.

Le progrès vient d’ailleurs très souvent de la gratuité, d’actions qui ne sont pas valorisées dans le PIB. La prévention antitabac réalisée en consultation médicale n’est par exemple comptabilisée alors que les soins anticancéreux le sont.

Le PIB ignore le patrimoine, le gratuit, la qualité de vie, et compte toutes les transactions ayant des impacts négatifs sur la qualité de vie et le patrimoine, et cela n’est pas marginal.

3) Il est difficile de comparer des marchés dans le temps quand les produits changent.

Le PIB est mesuré par les prix corrigés de l'inflation.

La croissance ne résulte donc que des volumes produits en France pour les anciens produits et les innovations,  et des prix fixés aux innovations.

Les prix fixés aux innovations ne sont pas différents des autres : ils résultent de conventions.  Il y a ainsi des difficultés à comparer dans le temps des PIB portant sur des productions différentes. Lorsque l’on décide qu’un aspirateur vaut 50 balais, il s’agit d’une convention, et il est difficile de déterminer ce qui relève de l’inflation et de la croissance de la richesse.

4) Le PIB est un indicateur purement quantitatif.

Si on fait abstraction de l’innovation, il ne reste que les volumes pour définir la « richesse ». Une définition strictement quantitative de la richesse n’est plus forcément valable, quand les volumes disponibles n’ont jamais été aussi importants et les besoins théoriquement largement couverts par la production.

Aussi a-t-on développé d’autres indicateurs, comme la mortalité infantile, sous le nom d’indicateurs de développement humain (IDH), utilisés par le PNUD des Nations-Unies. Avec ces indicateurs, les pays à forte protection sociale obtiennent de meilleurs résultats.

Il faut bien se garder toutefois de ne pas défendre des principes éthiques – la redistribution par exemple -  au nom de l’efficacité économique.

L’économie est dirigée par la politique, jamais le contraire, quand bien même les systèmes les plus sociaux auraient l’avantage.

5) Les calculs sont imprécis.

Le contenu du PIB est défini de manière conventionnelle est critiquable comme on vient de le voir.

Une fois défini ce qui y entre, le calcul a posteriori est imprécis et fluctue dans une fourchette de plus ou moins 5 %. En termes d’évolution en pourcentage, l’incertitude est plus grande encore. En termes prévisionnels, les calculs deviennent extrêmement imprécis, d’autant plus qu’ils sont éloignées de la période qu’ils décrivent. L’annonce de prévisions précises au dixième de point près, comme il est d’usage d’en faire, n’a aucune réalité objective.

De plus,  l’institution ou l’Etat qui les fait n’a en général pas la possibilité d’orienter le secteur en vue de réaliser les objectifs annoncés. Ainsi en est-il du budget de la Sécurité sociale qui est voté chaque année par le Parlement, mais qui n’est pas contraint par une enveloppe limitative au niveau de l’Etat : les professionnels de santé ou les assurés ont un droit de tirage illimité sur l’assurance maladie.

6) Ce sont les transactions qui sont comptées dans le PIB et non la production elle-même.

Une vente hors taxe d’un grossiste à un détaillant n’est pas comptabilisée, alors que la vente du détaillant au client l’est, permettant ainsi d’englober les revenus du détaillant, du grossiste et du fabricant. Ainsi la valeur du produit dépend du nombre d’intermédiaires de vente.

Si le client revend encore une fois le produit, celui-ci est même compté une seconde fois, alors qu’il s’agit toujours le même produit. Les fonctions commerciales, comme tous les services, sont considérées comme créatrices de valeur. Comme les services peuvent améliorer le bien-être au même titre que les biens, ce n’est pas nécessairement un problème.

Toutefois, il faut bien voir que cette définition de la valeur est différente de la valeur définie par David Ricardo ou Karl Marx. Marx notamment ne reconnaît pas les services comme créateurs de valeur.

7) Les seules transactions intégrées dans le PIB sont celles qui donnent lieu au versement de profits et/ou de salaires.

Ainsi le secteur dit social fait l’objet d’un clivage interne. Lorsque l’Etat paye une assistante sociale, ou lorsque l’assurance maladie verse des revenus aux médecins, ces revenus sont assimilés à une production et intégrés au PIB. Lorsque l’assurance vieillesse verse les retraites, elle améliore le bien-être de ces personnes. Mais ces revenus n’étant ni profits ni salaires, ils ne sont pas intégrés au PIB.

Le discours dit « libéral » va souvent plus loin et néglige totalement le fait que le secteur public représente aujourd’hui 46 % du PIB, essentiellement des salaires versés aux français. Keynes disait d’ailleurs que lorsque l’Etat représentait plus de 10% du PIB, on basculait dans un système socialiste.

Aussi les revenus versés par le secteur public, même s’il s’agit de revenus d’activité – salaires des fonctionnaires, honoraires des médecins – sont totalement assimilés à des dépenses, sans mention du fait que le PIB les compte comme des productions. Ainsi pour ces « libéraux », une heure de cours privé est considérée comme une production, mais une heure de cours de l’éducation nationale est assimilée à une dépense.

La frontière entre la rente (revenu de redistribution) et le profit (revenu de production) est d’ailleurs imprécise. Les loyers immobiliers comme les assurances sociales en espèces sont considérés comme des rentes et exclus du PIB. Les profits réalisés en Bourse, largement déconnectés de la sphère commerciale qu’ils sont censés refléter, sont eux pourtant assimilés à des profits productifs.

8) Les marchés internes des pays pauvres ne sont pas comptés.

Si les services non exportables des pays riches sont comptabilisés, les biens échangés à l’intérieur des pays pauvres ne le sont pas, car il n’existe pas de source statistique à leur sujet.

Paradoxalement, un pays peu exportateur sera jugé très pauvre alors qu’il peut être autosuffisant et échanger des biens en quantités importantes à l’intérieur de ses frontières, alors qu’un pays fortement exportateur d’un petit nombre de produits (parfois un seul) aura l’air dynamique, sans tenir compte de la faiblesse de la consommation de ses habitants.

Les pays en développement sont souvent incités à promouvoir une industrie exportatrice, censée leur apporter des richesses.

Par ailleurs, si ces pays exportent, ils doivent s’ouvrir à la concurrence des pays riches. Les coûts de production sont supérieurs pour les entrepreneurs des pays pauvres : la main d’œuvre y est moins chère, mais les grandes firmes produisent tout de même pour moins cher du fait des économies d’échelle, et prennent les marchés aux entreprises locales.

Les profits du secteur exportateur cachent ainsi la ruine des autres secteurs, non comptabilisés. Jusqu’au jour où l’industrie exportatrice s’arrête à son tour, faute de pouvoir rembourser ses emprunts. On parle à cet effet de croissance appauvrissante.

L’Etat peut défendre son industrie, soit en la subventionnant, soit en fermant ses marchés à la concurrence étrangère. C’est d'ailleurs de cette manière que les pays riches ont commencé leur développement, qu’il s’agisse de l’Angleterre lors de la première révolution industrielle, de l’Allemagne, des Etats-Unis ou du Japon encore aujourd’hui.

9) Le PIB dépend étroitement du système national de prix et de salaires, sans forcément refléter des différences de niveau de vie.

a) Le PIB des pays riches est composé d’activités de services plus ou moins à l’abri de la concurrence internationale.

Les activités de service représentent plus de 80 % des emplois aux Etats-Unis ou en France. Or la plupart des services sont délivrés dans un seul pays, sans marché international pour fixer les prix. Que les avocats américains gagnent plus que les avocats français est le résultat d’une convention sociale du pays et du taux de change, mais ne veux pas dire que cet avocat américain crée une valeur réelle supérieure. De plus, les besoins en services dépendent des pays. Si les Etats-Unis ont beaucoup d’avocats et de policiers, c’est parce qu’ils ont à la fois une forte criminalité et une répression forte.

Comparer le déficit commercial au PIB n’a ainsi pas vraiment de sens et minimise le déficit, qui ne correspond qu’à des biens qui s’échangent vraiment entre pays.

b) Même sur le marché international il n’y a pas de prix uniques.

Hors le tourisme et quelques avocats et banques internationaux, ce qui s’échange sur le marché international est constitué de biens, manufacturés et dans une moindre mesure agricoles. Mais le prix payé dans chaque pays n’est pas un prix « international », mais un prix national, qui dépend de conventions nationales.

La richesse d’un homme est définie comme la quantité d’objets qu’il possède évaluée au prix du marché. Mais les prix de l’Afrique ne sont pas ceux de New York pour des biens similaires. Avec un même revenu (PIB par habitant), on peut s’acheter beaucoup plus de biens en Afrique qu’aux Etats-Unis.

Les prix et les monnaies sont des valeurs fluctuantes et conventionnelles, insuffisantes pour mesurer la richesse. D ’autres critères, comme la mortalité infantile, l’espérance de vie, donnent un meilleur aperçu du niveau de développement réel, d’autant plus que la médecine est à la fois un secteur de masse et de pointe en matière technologique.

10)  Le PIB confond le produit lui-même et le revenu que les salariés et l’entreprise en retirent.

Le revenu et la valeur d’un produit se mesurent de la même façon et doivent théoriquement correspondre tous deux au prix auquel le produit est vendu, même si ce prix n’est pas un prix d’équilibre. Toutefois, le revenu appartient au producteur et le produit devient la propriété de l’acheteur.

a) Le produit peut être exporté, auquel cas il bénéficie à un autre pays.

Choisir le PIB comme l’indice de santé du pays plutôt que la somme des produits disponibles dans le pays (produits destinés au marché interne et importations) montre que c’est ce qui est produit compte plus que ce qui peut être consommé, ou encore que ce PIB est plus un revenu qu’une production.

b) Ce revenu correspond à un produit fait en France, mais pas au revenu distribué aux français.

Une entreprise étrangère qui produit en France distribue des salaires aux français, mais donne ses profits à ses actionnaires étrangers.

c) La somme des revenus disponibles est en ce moment très supérieure à la somme des prix des biens disponibles. Ceci est dû au crédit bancaire. Nous y reviendrons.

Le PIB est un paradoxe : il compare des services qui ne sont pas en concurrence et donc pas comparables, mais qui offrent bien des revenus aux nationaux, et des biens dont la valeur est comparable entre les pays, mais qui dégagent des revenus pour des étrangers.

11)     Le PIB est une somme de valeurs ajoutées, c’est-à-dire une somme de fractions de prix. Or le prix est lié à la fonction de consommation, et non à la fonction de production. Nous verrons que cette assimilation entre fonction de production et fonction de consommation est idéologique et peut être démontrée infondée.

Ce qu’il faut retenir : C’est le système national de prix et de salaires, corrigé du taux de change qui déterminent la capacité d’un pays à consommer, pas ce qu’il a produit.

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12 décembre 2008 5 12 /12 /décembre /2008 16:18

Deuxième article de NESTA publié sur agoravox: http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=44666

 

Nicolas Sarkozy a demandé à deux prix Nobel d’économie de réfléchir sur de nouveaux indicateurs de richesse. Le plus connu, le PIB, serait devenu obsolète et incomplet. La science économique a mis en perspective différentes approches de la richesse et du bien-être. Deux écoles s’affrontent, deux visions du monde s’opposent... Voici la seconde présentée.

 

Nous avons vu dans un article précédent la vision néoclassique du bien-être et les implications sociétales qui en découlent. L’objectif de ce second volet est de présenter les limites d’une telle vision et de proposer une alternative crédible. Cependant, n’attendez pas ici de réponses toutes faites, cet article doit être compris, non pas comme une bonne parole parmi tant d’autre, mais comme une sorte d’étrier permettant, je l’espère, de comprendre les enjeux et offrant un éclairage le plus simple possible des théories hétérodoxes.

 

Pour débuter, cette analyse part de trois postulats fondamentaux :

 

1) La richesse n’est pas la valeur, elle vaut plus que la valeur.

 

2) Le PIB est un indicateur limité du bien-être.

 

3) La redéfinition de la richesse est nécessaire à la redéfinition de la place du travail dans nos sociétés, et à la conceptualisation du nouveau développement durable.

 

La richesse ?

Qui n’a jamais entendu parler du produit intérieur brut (PIB) ? Qui n’a jamais entendu parler de sa croissance ? Mais comment le définir ? Le PIB est la somme des valeurs ajoutées monétaires (exprimées par un prix). Par conséquent, il exclut toutes les activités extérieures à la sphère monétaire, comme le travail bénévole ou la socialisation familiale par exemple. A contrario, il prend en considération des activités économiques néfastes et peu enclin à améliorer le bien-être de tous, prenons l’exemple des activités polluantes ou des productions nuisibles. De plus, comme nous l’avons vu précédemment, à partir d’un seuil de PIB (15000€/pers/an) l’amélioration du bien-être semble décliner.

 

La conception de la richesse dépend essentiellement du système économique actuel qui centralise son objectif et ses finalités autour de la production de valeur pour le capital c’est à dire la croissance du PIB. La richesse est donc purement monétaire, telle est la conception traditionnelle. Pour comprendre cela, nous devons revenir sur un point théorique central et primordial. En effet, cette vision et définition de la richesse découle du refus des économistes néoclassiques de distinguer valeur d’usage (VU) et valeur d’échange (VE). Cette distinction apportée par Aristote, Smith, Ricardo et Marx souligne la différence entre la richesse (la VU) et la valeur (VE). En effet, la VU est l’utilité apportée par la consommation de tel ou tel produit, par l’utilité de telle ou telle activité... La valeur d’échange est la valeur qui vient grossir le capital. Pour l’analyse néoclassique, cette distinction n’existe pas, ainsi, tout ce qui vaut est richesse. On retrouve la conception de l’optimum de Pareto et de l’économie du bien-être. L’accumulation matérielle et la maximisation des revenus sont sources de valeur et donc de richesse.

 

Quelles sont les conséquences de ce postulat ? Seuls les biens et services marchands et monétaires sont utiles et permettent d’accroître le bien-être collectif et individuel. Nous comprenons maintenant pourquoi l’idée centrale de l’économie libérale est la privatisation et la place centrale du marché. L’évaluation monétaire permet des choix rationnels sur les marchés autorégulés.

 

La richesse vaut plus que la valeur.

Cependant, « le champ de la richesse ne se réduit pas à la valeur », pour reprendre l’expression de J-M Harribey. Comment illustrer cette expression ? Prenons l’exemple du lait maternel bu par le nourrisson au sein de sa mère, a-t-il une valeur d’échange? Non. A-t-il une valeur utilité? Oui, car cet acte maternel est la vie! La VU est infinie mais il n’existe aucune VE, aucun prix, aucune expression monétaire. Nous pourrions trouver une multitude d’exemple, la lumière du soleil, le rôle des vents, la socialisation, la biodiversité...

 

La vision néoclassique et libérale, qui réfute cette différence fondamentale, nie l’existence de richesses non monétaires et non marchandes. Ainsi, le PIB mesure ce qui est produit mais ne comptabilise pas les activités bénévoles, l’éducation personnelle, le travail domestique, le temps passé à écrire cet article, etc... qui permettent sans conteste d’améliorer le bien être de tous, la richesse d’une nation. La croissance du PIB correspond essentiellement à la croissance de la sphère monétaire et marchande. Car même si le PIB prend en compte les activités de services publics collectif, ils sont exprimés monétairement (mais ne sont pas vendus), la conception libérale néoclassique ne trouve aucune place pour l’activité de service publique non marchand. En effet, l’éducation, la santé pour ne citer qu’eux, doivent être privatisées car seul le marché est efficace, et la satisfaction des besoins ne peut provenir que de l’extension de la sphère marchande. L’expansion de la sphère marchande (VE) entraîne avec elle l’expansion de la richesse (VU).

 

Implications

Cette vision biaisée amène aux pires conclusions. Voici extrait des analyses d’économistes. J-L.Mingué (1977), « en faisant l’hypothèse initiale que seuls les croyants s’adonnent à la pratique religieuse, on peut percevoir le ménage comme producteur d’un bien d’investissement, d’un bien durable dont les bénéfices, à la différence de tous les autres biens, ne se réaliseront que dans l’au-delà. Ainsi, dans la fonction d’utilité du ménage, l’un des éléments, disons Z1, identifie la valeur actuelle de la consommation posthume : U=U(Z1,,,, Zm)... » [René Passet, une économie de rêve, p.82]. Toujours pour Mingué [in Passet, page 76], «pour consentir à la formation d’un ménage, [les intéressés] doivent en escompter un gain d’utilité. L’utilité obtenue dépendra de biens et services produits à l’intérieur du ménage par la combinaison des inputs acquis sur le marché et leur propre temps... de l’analyse des coûts du mariage, la dimension la plus fertile en corollaire concerne les coûts associés à la recherche du conjoint optimal...». Summer L., 1992 à la banque mondiale « le calcul du coût d’une pollution dangereuse pour la santé dépend des profits absorbés par l’accroissement de la morbidité et de la mortalité... Je pense que la logique économique qui veut que des masses de déchets toxiques soient déversées là où les salaires sont les plus faibles est imparable » [in René Passet, p.67].

 

La logique du slogan présidentiel « travailler plus, pour gagner plus », s’inscrit dans cette logique libérale. L’objectif derrière est l’accroissement toujours plus irrésistible de cette sphère marchande qui dans l’imaginaire enrichira le pays. Travailler toujours plus, et perdre du temps pour d’autres activités affaibli le lien social, affaibli les solidarités, détruit toute cette richesse non matérielle qui fait avancer les sociétés. Travailler plus pour le capital et moins pour soi, n’est-ce pas une forme de retour en arrière quand on sait que l’histoire de l’Humanité se comprend par la baisse du temps passé par les hommes au travail. La baisse du temps de travail pour mieux vivre est nécessaire et source de richesse pour la nation. Ne travailler que pour la satisfaction de besoins essentiels, offrir du temps libre pour l’activité non marchande et non monétaire est créateur de lien social et source de richesse collective. La baisse du temps de travail détermine une nouvelle économie, non pas celle qui tente de rationaliser le comportement humain, mais celle qui de tout temps souhaite économiser ; le travail et les ressources naturelles. Le progrès de l’Humanité ne passerait-il pas par là?

 

Ces deux visions de la richesse mettent en avant deux philosophies et modèles de développement. La société du bien être marchand et matériel, l’homme rationnel en situation de concurrence, l’économie de marché. La société qui refuse la marchandisation, qui réhabilite la production non marchande et des services publics performants, qui partage le travail. Reconsidérer la richesse est un préalable important à la redéfinition des objectifs et finalités de nos sociétés. Cette redéfinition a pour avantage d’apporter une réponse claire et précise à la logique de marchandisation puisque tout simplement la richesse n’est plus à rechercher systématiquement dans la sphère monétaire et marchande. Nous en sommes tous conscients, mais théoriser ce postulat est un préalable à la constitution d’une théorie alternative. Cette dernière fondée sur les idées suivantes ; le travail se partage, le principe de privatisation et marchandisation perd tous fondements théoriques, le concept de développement durable ne peut pas se résumer à la recherche d’une «croissance durable».

 

Pour plus d'informations:

- René Passet, L’illusion néo-libérale

- J-M Harribey, Démence sénile du capital, le développement en question

 

Par NESTA sur agoravox:

http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=44666

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12 décembre 2008 5 12 /12 /décembre /2008 16:06

Deux articles publiés par NESTA sur agoravox

http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=44533

 

Nicolas Sarkozy a demandé à deux prix Nobel d’économie de réfléchir sur de nouveaux indicateurs de richesse. Le plus connu, le PIB, serait devenu obsolète et incomplet. La science économique a mis en perspective différentes approches de la richesse et du bien-être. Deux écoles s’affrontent, deux visions du monde s’opposent... Voici la première présentée.

 

L’économie ne peut être considérée comme une science exacte, elle est et restera une science sociale. L’histoire de la pensée économique nous enseigne l’existence de quatre paradigmes : l’école classique anglaise, l’école marxiste, l’école néoclassique et l’école keynésienne. A partir de là, nous observons deux conceptions du bien-être. Les choix économiques étant des choix de société, les fondements économiques du bien-être entraînent des choix civisationnels différents et contradictoires.

 

Conception traditionnelle : l’optimum de Pareto...

L’économie du bien-être est issue de l’école néoclassique. L’optimum de bien-être, ou de Pareto, est une situation où il est impossible d’améliorer la situation d’un individu sans modifier celle d’un autre. Deux théorèmes fondamentaux en ressortent : tout équilibre concurrentiel est un optimum de Pareto, tout optimum de Pareto est associé à un système de prix tel qu’il soit un équilibre concurrentiel. Quelles en sont les conséquences ? Une idée très simple et relayée par de nombreux politiques, intellectuels ou économistes, la recherche de l’intérêt individuel dans un environnement concurrentiel permet la réalisation de l’intérêt collectif. Nous retrouvons là derrière la fameuse main invisible et la conception de l’Homo economicus.

 

Il est important de prolonger l’analyse. La recherche de l’intérêt individuel, dans cette optique, se comprend comme la maximisation de l’utilité individuelle sous contrainte. Cette phrase barbare signifie que chaque individu est contraint par son revenu à rechercher son optimisation. Comment ? Tout simplement à partir d’une courbe d’utilité, qu’il connaît bien sûr, qui lui permet d’arbitrer ses choix. Exemple : un panier de deux biens, deux prix différents, l’individu va rechercher la combinaison la plus optimale, celle qui lui offre la consommation maximale de ces biens en fonction de son revenu. Conclusion ? Le bien-être est marchand, monétaire et purement quantitatif. Le bien-être est donc objectif, il se décide par la maximisation de l’utilité possible grâce à la concurrence pure et parfaite, libre et non faussée. Cependant, par un raisonnement à l’absurde, nous pouvons très bien affirmer qu’une situation d’inégalité frappante est un optimum. Prenons l’exemple d’une situation où un individu possède tout et l’autre rien, cette situation est un optimum de Pareto. En effet, améliorer la situation du second entraîne une modification négative du premier ! Cette société est en situation optimale, tout le monde est heureux...

 

Dans cette conception, la marchandisation du monde et de toutes les sphères d’activités (santé, éducation...) est nécessaire pour établir un système de prix et une situation de concurrence pour maximiser et optimiser l’intérêt individuel et collectif. Le marché sauvera l’homme et le rendra heureux. Ainsi, dans cette optique, le PIB devient un indicateur pertinent car il mesure l’ensemble des activités monétaires et leur accroissement nécessaire au bonheur de tous.

 

L’argent ne fait pas le bonheur, il n’y contribue pas toujours...

Un article de Ilana Löwy

(http://www.mouvements.info/spip.php?article290) présente des analyses économiques, psychologiques et sociologiques qui montrent le caractère néfaste d’une telle vision et surtout des préconisations qui en découlent. L’auteur montre qu’à partir d’un certain seuil (15 000 €/personne/an), "les ressources matérielles additionnelles n’apportent qu’un supplément modeste de bonheur". De plus, les analyses sur le bonheur subjectif montrent un résultat intéressant, à la question : "êtes-vous satisfait de la vie que vous menez sur une échelle de 1 à 10 ?" Les réponses en moyenne se situent autour de 6,6/10 entre 1975 et 2005. Ce qui correspond à un bonheur subjectif très moyen, quand on sait que le PIB/hab a augmenté de... 75 %. Une analyse qui va à l’encontre de la théorie de la maximisation. Mais ce n’est pas tout, toujours dans ces études empiriques, nous n’observons pas de corrélation entre accroissement du PIB/hab et l’amélioration du développement humain. A partir d’un seuil, l’accroissement de richesse n’entraîne plus de réduction des inégalités ou de la pauvreté. La maximisation de l’utilité individuelle n’offre pas l’intérêt collectif d’une nation. Un constat peut en découler, la disparition de corrélation à partir d’un seuil prouve que l’on peut atteindre les mêmes résultats dans ces domaines avec moins de richesse économique. Et c’est là qu’entre en compte la politique. Le développement n’est pas une question de croissance, la lutte contre la pauvreté et les inégalités non plus. De plus, terminons sur un autre constat, la corrélation entre accroissement des PIB et des émissions des gaz à effet de serre.

 

Toujours dans l’article de Löwy, trois études sont présentées, une économique, une psychologique et une médicale, les conclusions sont sans appel. Layard, économiste britannique, montre que l’accroissement des PIB a entraîné une augmentation dans les statistiques des consultations psychologiques, des prescriptions de psychotropes, des suicides et de l’alcoolémie. Sa conclusion est simple, les sociétés individualistes, productivistes et égoïstes ne peuvent concilier efficacité économique et accroissement du bien-être. En effet, l’augmentation de la flexibilité du marché et du travail déstabilise les liens sociaux et détruit l’élément socialisateur de la famille. De plus, la vie sociale est dénaturée.

 

Deuxième étude, celle de Sennett. Le sociologue étudie les conséquences de l’économie de marché sur la vie des hommes. La société flexible et globalisée modifie les valeurs et les remplace. Les sociétés modernes passent d’une éthique fondée sur l’acquisition d’un savoir-faire et la satisfaction du travail bien fait à celles de l’éthique de la valorisation individuelle et du mérite. Cette évolution affaibli les liens entre l’homme et le travail. Ainsi, l’individu perd confiance et se sent inutile dans la société, il en devient déconnecté à cause de l’insécurité de l’emploi et de la fragmentation des expériences.

 

Dernière étude qui vient contester la recherche du bonheur purement matériel et des évolutions sociétales qui vont avec. Wilkinson est médecin, il part d’un constat simple, les personnes vivant dans des sociétés industrialisées et inégalitaires ont plus de problèmes de santé que ceux qui vivent dans des sociétés égalitaires. Et cela se montre par les fortes variations des taux de mortalité précoces (avant 60 ans). Ce médecin a étudié la situation entre les Etats-Unis et les pays nordiques, malgré un PIB supérieur, les Américains ont une santé plus précaire et mauvaise que celle des pays scandinaves. Et pour ne pas fausser l’étude, il exclut les Américains n’ayant pas d’assurance maladie et vivant sous le seuil de pauvreté. Ainsi, les sociétés inégalitaires affaiblissent le lien social, le degré de confiance envers les autres et surtout le niveau d’entraide et du sentiment de sécurité. Les individus ressentent de façon plus complexe et dangereuse la précarité de l’emploi, par exemple.

 

Redéfinir le bonheur ? Est-ce possible ?

La conception du bien-être en économie peut paraître illusoire et quelque peu bizarre. Ne pensons-nous pas être différents devant le bonheur, ce dernier n’est-il pas subjectif ? Au-delà de ces questions, les théories du bien-être, version libérale et néoclassique, s’inscrivent dans la logique d’équilibre général. L’économie de marché est centralisée, elle fonctionne grâce à ses marchés autorégulateurs. Il est nécessaire de considérer le bonheur de telle façon qu’il puisse s’intégrer dans une logique de société de marché. Mais cette conception légitimise toutes les privatisations et la marchandisation de toutes les sphères de la société. A l’heure des contradictions entre efficacité économique et performance écologique, ne doit-on pas redéfinir, non pas le bonheur ou le bien-être, mais les moyens d’arriver à une société qui concilie environnement, social et économie ? Le développement durable passe par une réflexion sur la richesse, la valeur et le bien-être pour sortir de la logique actuelle qui n’a pour conséquence qu’inégalité, pauvreté et affaiblissement du lien social. La société individualiste se rend compte de ses limites. Une réflexion que je me permettrai d’essayer dans un futur article...

 

Par Nesta sur Agoravox http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=44533

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30 juillet 2008 3 30 /07 /juillet /2008 11:11

La vente de cigarette a lourdement chuté durant le premier semestre 2008. Si c'est une bonne nouvelle pour la santé des belges, c'en est une bien mauvaise pour les caisses de l'Etat, qui voient ainsi les recettes TVA et accises accuser une chute de plus de 35 millions d'euros…

Le tabac s'écrase partout

Les cigarettes se vendent moins

765 millions de cigarettes vendues en moins



Pour reprendre l'expression de Patrick VIVERET, c'est là également un exemple éclatant d'une comptabilité économique fondée sur le "mal-être". Ci-dessous, quelques passages clés du début du rapport de Patrick VIVERET, reconsidérer la richesse. Voir aussi sur ce blog:
Sortir du mode de l'avoir.


Imaginez. Imaginez qu'aucun accident de la route ne se produise pendant une année. Aucun dégât matériel ou corporel, aucun mort, aucun blessés sur les routes pendant une année... Eh bien, le PIB (le Produit Intérieur Brut - somme des "valeurs ajoutées"), notre seul et unique indicateur de richesse, chuterait dramatiquement. Nous perdrions une ou plusieurs places dans le classement des puissances économiques. Nombre d'économistes épiloguerait sur le retour d'une grave crise économique.[...]


Des accidents de la route à l'amiante, de la vache folle aux marées noires, des inondations aux crises de l'énergie, d'aucuns se prononceraient pour dire qu'il s'agit là de bien mauvaises nouvelles! En fait il n'en rien, toutes ces catastrophes et destructions sont toujours comptabilisées de manière positive.[...]


Par contre, toutes les activités bénévoles, qui ont permis d'éviter ou de limiter une partie  des effets de ces catastrophes, par exemple en allant nettoyer les plages polluées ou en aidant gratuitement des handicapés, n'ont, elles, permis aucune progression de richesse et ont même contribué à faire baisser le produit intérieur brut.[...]


Malgré de grandes déclarations de principe, notre société facilite beaucoup plus le "lucra-volat", la volonté lucrative, que le bénévolat, la volonté bonne;  et il arrive trop souvent que ce que l'on pourrait appeler le "male-volat" ou volonté mauvaise, sous ses formes diverses, bénéficie de l'argent des contribuables comme en témoignent entre autre, les pactes de corruption en vue de détourner les marchés publics.[...]


Rien n'indique mieux la transformation des moyens en fins, au cœur de l'économisme, que le fait de considérer le désir de gains monétaires, l'activité lucrative, comme un objectif se suffisant à lui-même. Et le symptôme majeur de la dérive vers des "sociétés de marché" se lit quand les outils de mesure de la monnaie, envahissent l'ensemble du champ sociétal jusqu'à faire de la totalité du temps de vie ce que les américains nomment le "life time value", un réservoir potentiel pour la marchandisation de toutes les activités humaines.[...]


Il est donc plus que temps de nous atteler à ce chantier considérable du changement de représentation de la richesse et de la fonction que joue la monnaie dans nos sociétés. C'est pour l'économie sociale et solidaire un enjeu décisif et pour le mouvement associatif une occasion à saisir. Ils s'inscrivent en effet dans une histoire où le choix de la coopération, de la mutualisation, de l'association se veut prioritaire. C'est pour eux un piège mortel que de laisser s'imposer des critères qui ignorent les enjeux écologiques et humains et valorisent des activités destructrices dès lors qu'elles sont financièrement rentables. Il leur faut, au contraire reprendre l'initiative et être aux premiers rangs de l'émergence d'une société et d'une économie plurielle face aux risques civilisationnels, écologiques et sociaux que véhicule "la société de marché". C'est à dire une société ou l'économie marchande en vient à subordonner, voire à absorber les autres fonctions majeures du lien sociétal que sont le lien politique, affectif et symbolique. [Karl POLANYI dans "la grande Transformation"].


Comment sortir des logiques guerrières, la dernière publication de Patrick VIVERET vaut également le détour (Edition Rue d’ULM - 5 € – 56 p. – ISBN 978-2-7288-0403-0). Ci-dessous, deux paragraphes que j'ai trouvés particulièrement éloquent.



« Il y a suffisamment de ressources sur cette planète pour répondre aux besoins de tous, mais il n’y en a pas assez s’il s’agit de satisfaire le désir de possession ». Cette fameuse phrase prononcée par Gandhi peu de temps avant sa mort est formidablement actuelle. Le désir est illimité, à la différence du besoin, autorégulé par la satisfaction. Comme le démontrent les 225 personnes dont le revenu cumulé équivaut à celui de 2,5 milliards d’êtres humains, chiffre officiel des Nations unies.


Les échecs de l’autorégulation du libéralisme et de la planification du socialisme ont confirmé que d’un point de vue anthropologique nous ne sommes pas seulement des êtres de besoin, mais aussi de désir et d’angoisse. L’énergie du désir est sans commune mesure avec celle du besoin et, seule, nous permet, au sens propre et au sens figuré, de déplacer des montagnes. Si on place ce désir dans l’ordre de l’avoir, cela va engendrer une situation de rareté artificielle considérable entretenue par le fait que le désir de richesse ou de pouvoir des uns ne peut se réaliser qu’au détriment de celui des autres.

 

Mieux? Il y a par exemple:


IDH: Indicateur de Développement Humain

IPH: Indicateur de Pauvreté Humaine

BNB: Bonheur National Brut

L'empreinte écologique

 

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1) Manuel d’anti-économie

2) Transition écologique & économique

3) Le retour du puritanisme au travail

4) Le désir comme désir de l’Autre

5) La Décroissance, l’Argent et Moi

6) Argent, Richesse, Valeur

 

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