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Présentation

  • : Démocratie? Ou Ploutocratie?
  • : Pas d'issue aux grands défis de l'humanité (pétrole, eau, famines, biodiversité, érosion, climat...) sans changement de paradigme et TOTALE remise en question tant au niveau individuel que pluriel (mode de vie, économie, progrès…)
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Tonnes CO2/personnes/an

2 = capacité d'absorption de la terre
4 = moyenne mondiale (2 fois trop)
8 = émission moyenne d'un Européen (4 fois trop)
20 = émission moyenne d'un Américain (10 fois trop)
0,09 = émission moyenne d'un Burkinabé
0,06 = émission moyenne d'un Ethiopien

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Bon à savoir

- La production d'un kilo de bœuf nécessite autant d'eau qu'une douche (débit de 18 litres par minute) quotidienne de 5 minutes pendant 2 ans.


- En Europe, chaque tête de bétail est subsidiée à plus de 2 euros par jour, soit un peu plus que le revenu journalier des 2/3 de la population mondiale.

 

- Le total des actifs financiers (crédits et spéculations) atteint 6,7 fois le PIB mondial!

 

- Dans le Pacifique Nord, les courants océaniques charrient des millions de tonnes de plastique. Leur accumulation couvre désormais une zone grande comme 6 fois la France.


- Seuls 1,6% des dépenses militaires ou 4,3% des subventions agricoles sont nécessaires pour assainir les besoins en eau de 80% des Africains.


- La fortune des 3 individus les plus riches de la planète est supérieure au PIB des 48 pays les plus pauvres (600 millions de personnes).


- Les pays en développement, qui subissent durement les dérèglements climatiques, ont produit moins de 20% des 350Gt (giga tonne) de CO2 accumulé dans l’atmosphère depuis 1850, alors qu’ils représentent 80% des terriens.


- Pour la banque mondiale, de 2006 à 2008, les prix alimentaires ont augmenté de 85%. Dans les pays pauvres, les dépenses alimentaires représentent 60 à 90% des budgets des ménages…


- Un plein de 50 litres de bioéthanol correspond à  250 kg de maïs, de quoi nourrir une personne pendant une année.


- Par an, les avions commerciaux émettent autant de CO2 que toute l'Afrique.


- L'élevage industriel consomme autant de céréales qu'Indiens et Chinois réunis (moitié de la population mondiale).

- La production, le stockage, le transport et le conditionnement d'une calorie alimentaire issue de l'agriculture conventionnelle nécessite 40 calories fossiles!


- D'autres chiffres ici

 

Archives

Citations & Livres

Aucun être humain ne vient au monde pour éviter à ses frères la peur de mourir en niant le corps par le travail et l'intellectualisation du monde. [Raoul VANHEIGEM] Adresse aux vivants sur la mort qui les gouverne et l'opportunité de s'en défaire

 

Ce que fait actuellement la logique de marché, c'est jouer sur la méfiance radicale de l'être humain à l'égard du détachement, ancrée dans l'énergie angoissée du besoin, pour pouvoir inverser l'énergie renonçante du Désir en énergie compulsive de l'envie. [Christian ARNSPERGER] Ethique de l'existence post-capitaliste

 

Le discours économique a une fonction terroriste, celui d'évincer le citoyen du débat [cité par Marie Martin-Pêcheu] Bio-économie

 

La monnaie et l’économie existent parce que l’homme n’a pas confiance en son prochain, qu'il suppose – souvent à raison - vouloir obtenir un échange gagnant. Il veut des garanties. Mais les garanties ne tiennent pas leurs promesses et se révèlent incapables d’empêcher l’injustice. [Didier LACAPELLE] Manuel d'anti-économie

 

Pour ceux qui connaissent le sens profond des choses, les paroles brèves sont des commentaires ; Pour ceux qui se fient aux apparences, les vastes discours ne sont que des abrégés imprécis. [Mawlânâ Djalâl Od-Dîn Rûmî] La geste de Taliesin

 

Notre époque a besoin d’une grande bouffée d’air frais, qui la revivifie. Vienne le temps où chaque individu, rejetant l’apathie dont tire sa force le pouvoir léthargique qui l’opprime, se change en guerrier sans armure et sans autre arme qu’une invisible force de vie. Qu’il combatte sans relâche pour ce qu’il a d’unique et de plus cher au monde, sa propre existence, vrai champ de bataille où nerfs, muscles, sensations, pensées répondent à la sollicitation de désirs obnubilés par la passion de jouir et que contrarient, refoulent, mutilent et nient les mécanismes d’une économie qui exploite le corps à l’égal de la terre. [Raoul VANEIGEM] Nous qui désirons sans fin


A travers le voile de notre vision rationnelle, la lumière du Réel se brise, et la transforme en une autre vision, comme la lumière du soleil dans la pluie donne l'arc-en-ciel. L'homme, devenu conscient du soleil, comprendra l'arc-en-ciel d'une facon différente. Mais celui qui aura le courrage de tourner le dos à ce qui n'est que l'arc-en-ciel, verra le soleil lui-même. L'homme ressent en lui-même et en son monde, la promesse d'une Réalité qui, à l'origine de son développement rationnel, se cache. [Karlfried GRAF DÜRCKHEIM] 
La percée de l'être ou les étapes de la maturité


L'écologie extérieure sans écologie intérieure n'est qu'illusion. Si intérieurement, l'esprit est mu par des violences passionnelles, cela se traduira inévitablement en comportements extérieurs. Intérieur et extérieur sont interdépendants. Sans un changement intérieur de mentalité et de relation, vouloir un changement à l'extérieur est illusoire. [Denys RINPOCHE]


L'économie politique a placé sur un podium quelques-unes de nos dispositions naturelles les plus vilaines : le matérialisme, l'esprit de compétition, la gloutonnerie, la vanité, l'égoïsme, la myopie intellectuelle et la toute bête cupidité. [Hazel HENDERSON] cité par Fritjof Capra dans Sagesse des sages

Si la logique en place est si tenace, c'est peut-être que quelque chose au fond de nous même y collabore - quelque chose qui participe de l'angoisse et du déni de notre condition d'humains. Les voies de sorties, les plus pertinentes de l'économie capitaliste ne sont donc pas économiques. Elles sont existentielles. [Christian ARNSPERGER] Critique de l'existence capitaliste, Pour une étique existentielle de l'économie

Notre siècle de rationalité matérialiste, de pesanteur minérale, de substances toxiques largement répandues, d'une science presque totalement asservie au profit, a porté atteinte au monde sensible qui constitue l'enveloppe vivante et vitale de notre planète. Il semble que ce ne soit qu'à l'aune du sacré que nous pourrions mesurer l'ampleur de notre responsabilité. "J'entends par sacré ce sentiment humble où la gratitude, la connaissance, l'émerveillement, le respect et le mystère s'allient pour inspirer nos actes, les éclairer et faire de nous des être très présents au monde, mais affranchis des vanités et des arrogances qui révèlent bien davantage nos angoisses et nos faiblesses que notre force." [Pierre RABHI] Conscience et environnement

Comme une rivière crée les berges qui la contiennent, l'énergie en quête de vérité crée sa propre discipline sans aucune forme de contrainte; et comme la rivière trouve la mer, l'énergie trouve sa propre liberté.
[Jiddu KRISHNAMURTI]
Le sens du bonheur

Vous devez être le changement que vous voulez voir dans ce monde.

[GHANDI]

Richesse c'est pouvoir. C'est le pouvoir d'acheter; c'est un droit de commandement sur tout le travail d'autrui.
[HOBBES]


Science sans conscience, n'est que ruine de l'âme
[RABELAIS]


Rien n'est si dangereux qu'un ignorant ami; Mieux vaudrait un sage ennemi
[Jean de la FONTAINE]

Chaque fois que l'humanité est amputée d'une de ses langues, une de ses cultures, un de ses peuples, ce sont ses propres enfants qui deviennent orphelins d'une partie d'elle même.
[Patrick BERNARD] www.icrainternational.org

Les paradis fiscaux ne sont pas qu'un phénomène marginal réservé à quelques milliardaires, quelques affairistes et beaucoup de mafieux. C'est, au contraire, « une infrastructure essentielle de la finance internationale ». Christian Chavagneux & Ronen Palan


La richesse se mesure au nombre de choses que nous pouvons laisser intactes
[THOREAU]

 

17 octobre 2012 3 17 /10 /octobre /2012 11:55

 

Comment nourrir les 9 milliards d'habitants annoncés en 2050 ? Une émission de télévision a convaincu Marie-Monique Robin, fille d'agriculteur, de poursuivre ses investigations sur l'urgence de produire autrement. Président de l'Association nationale de l'industrie agro-alimentaire, Jean-René Buisson y affirmait qu'aucune alternative aux pesticides n'était possible et qu'une agriculture bio entraînerait une baisse de la production de 40 % pour une hausse des prix de 50 %. Rapporteur spécial pour le droit à l'alimentation des Nations unies, Olivier de Schutter, lui, prétend exactement le contraire. Qui croire ? Enquêtant aux quatre coins du globe, la journaliste a rencontré des paysans qui ont renoncé aux pesticides dont les coûts indirects colossaux (pollution, énergie et santé publique) ne sont jamais pris en compte. Du Mexique au Japon, en passant par le Malawi, le Kenya, le Sénégal, les Etats-Unis et plusieurs pays européens, Marie-Monique Robin a filmé des expériences d'agriculture familiale et biologique efficaces d'un point de vue agronomique, économique et écologique. Elle montre que l'on peut faire autrement pour résoudre la question alimentaire en respectant l'environnement et les ressources naturelles, à condition de revoir de fond en comble le système de distribution des aliments et de redonner aux paysans un rôle clé dans cette évolution indispensable à l'avenir de l'humanité.

 

Après “Le monde selon Monsanto" et "Notre poison quotidien”, Marie-Monique Robin présente le dernier opus de sa trilogie. Les "moissons du futur" est une enquête résolument optimiste sur les remèdes possibles à la crise alimentaire qui touche la planète, démontrant que l'agro-écologie peut nourrir le monde. Tout en pointant les raisons qui expliquent qu’aujourd’hui encore un sixième de l’humanité ne mange pas à sa faim, cette investigation démontre surtout que rien n’est inéluctable, à condition de changer de paradigme agricole et de repenser l’organisation et la gestion de la chaîne alimentaire.

 

Réalisateur : Marie-Monique Robin (France, 2012, 96min.)

 

Bande-annonce : http://www.arte.tv/fr/les-moissons-du-futur/6815836.html

Documentaire (complet et accessible pendant 7 jours) : http://videos.arte.tv/fr/videos/les-moissons-du-futur--6985970.html

 

Diffusion sur ARTE France

Première diffusion : Mardi 16 octobre 2012, 20h52
Rediffusions : Samedi 20 octobre 2012, 15h40 - Mardi 30 octobre 2012, 10h35 - Jeudi 8 novembre 2012, 14h10

 

 

Terrible comme certaines idées restent encrées dans nos têtes. C’est valable pour l’agriculture, l’économie, l’énergie et pratiquement toutes les bases de notre société occidentale productiviste-consumériste. Pourquoi si fort? Sommes-nous tous de plus en plus endoctriné et moutonniers? Ne travaillons-nous pas assez notre esprit critique?


- Concernant l’agriculture : Ode à l’agriculture locale, vivrière et biologique & Normalisation d’une nourriture carencée


- Concernant l’économie : MOMO, Le Monétatif et le Vollgeld & Démocratiser la monnaie & les différents DOGMES cités sur ce blog.


- Concernant l’énergie : La Belgique peut-elle se passer du Nucléaire ? & Sus au NUCLEAIRE, place au SOLAIRE, EOLIEN, GEOTHERMIQUE & BIOGAZ

 

 

- Non nous n’avons pas besoin de pesticides pour nourrir le monde.


- Non nous n’avons pas besoin de monnaie centrale ou de croissance telle que définie actuellement pour faire tourner l’économie.


- Non nous n’avons pas besoin de Nucléaire pour alimenter notre appétit insatiable en énergie.

 

Bien-sûr tout cela suppose une sérieuse remise en question personnelle et collective. De quoi ai-je réellement besoin ? Qu’est-ce qui rend heureux ? Faut-il avoir toujours plus de gadgets et instruments qui nous permettent d’aller plus vite et de gagner du temps pour d’autres gadgets? Relocalisons, resocialisons, recentrons-nous sur l’essentiel en commençant par nos luttes intérieures et la lumière pourra enfin se faire…

 

A propos de lumière :

Il fait nuit noire et depuis une heure, un ivrogne cherche quelque chose sous un lampadaire.

- Mais qu'est-ce que vous faites là depuis une heure, sous le lampadaire ?
- Ben je cherche mes clés !
- Mais vous êtes sûr que c'est là que vous les avez perdues ?
- Ben non ! Je cherche là où y'a de la lumière !

Nous sommes tous un peu comme ça : « des ivrognes à la recherche d’une clé sous un lampadaire en pleine nuit. »


Extrait d’un commentaire du très bel article In Extenso de Monolecte.

 

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16 octobre 2012 2 16 /10 /octobre /2012 21:59


Chers ami(e)s de la forêt tropicale,

L'Union européenne (UE) est en train de redéfinir sa politique sur les « biocarburants ». La loi européenne oblige à l'incorporation de ces agrocarburants par millions de tonnes dans l’essence et le gazole de nos automobiles. La Commission européenne est en train de présenter des propositions qui doivent être adoptées par le Conseil des ministres et le Parlement européen. 

A ce jour, il est devenu clair pour tous les participants que les agrocarburants sont nocifs et leur encouragement démentiel. L'énergie produite à partir de denrées alimentaires comestibles exacerbe la faim dans le monde. L'expansion des plantations sur d'immenses territoires se fait au prix des forêts tropicales et de la biodiversité. D'énormes quantités de CO2 sont rejetées dans l'atmosphère et participe au réchauffement climatique mondial.  

Mais les lobbies industriels font pression auprès des institutions européennes pour qu'elles ne changent pas leur politique de soutien aux agrocarburants. Car l'incorporation obligatoire, les avantages fiscaux et autres subventions représentent un marché de plusieurs milliards d'euros. 

Nous réclamons la fin de la folie des agrocarburants ! Signez notre pétition adressée à l'Union européenne :

PÉTITION  



En vous remerciant pour votre participation,

Sylvain Harmat  
Sauvons la forêt
info@sauvonslaforet.org
www.sauvonslaforet.org

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6 septembre 2012 4 06 /09 /septembre /2012 11:49


La réforme de la PAC (Politique agricole commune) est actuellement en cours.
Le Parlement européen demande l'avis des citoyens sur le futur de l'agriculture en Europe.
Le questionnaire est très (très) rapide à compléter et... ne restera ouvert que 3 jours (?): http://www.food4.eu/fr/have_your_say.html

Si vous avez besoin de vous "éclairer" sur ce sujet important mais complexe, ce film du CNCD (il dure 30 minutes, mais après 10 minutes on a déjà bien compris) est bien réalisé:
http://www.youtube.com/watch?v=uAC6hvlE8Fs

N'hésitez pas à diffuser!
C'est important, et cela concerne chacun.
Campagnards et citadins, donnez votre avis (et espérons qu'il soit entendu)!

Quelques articles issus de ce blog
La peste ploutocrate
Elevage intensif
OGM, une bénédiction pour la santé?
Spéculateurs affameurs
Ode à l’agriculture locale, vivrière et biologique
Normalisation d’une nourriture carencée
Hausse des prix et croissance
Famine ou coup de baquette magique?
Pays pauvres à vendre

Bio, c'est bien, Local et de Saison c'est Mieux!

 

 

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26 janvier 2012 4 26 /01 /janvier /2012 16:15

Faim FinanceC'est à se demander si les émeutes de la faim qu'ont connues les pays du Sud il y a quatre ans ne sont qu'un mauvais rêve ?! Un nouveau rapport des Amis de la Terre démontre en effet que le secteur financier continue de jouer avec la faim dans le monde.


Spéculateurs affameurs
Le rapport épingle l’implication de 29 banques, compagnies d'assurance et fonds de pension européens (dont BNP Paribas France, AXA, le Crédit Agricole et la Société Générale) dans la spéculation alimentaire et le financement direct ou indirect de l'accaparement des terres. Les Amis de la Terre appellent les institutions européennes à réagir. Si la Commission européenne s'est engagée à améliorer la transparence des marchés des matières premières, elle doit au plus tôt réglementer strictement le rôle de la finance dans le secteur agricole estime l'ONG.

 
La faim, ça paie !
En Belgique, Dexia et KBC sont pointées du doigt. La première est active dans la spéculation alimentaire via le Dexia Fund Commodity, à 41% constitué de produits dérivés agricoles, explique Antonio Gambini (chargé de recherche pour le CNCD) qui a collaboré au rapport pour l'analyse en Belgique. KBC est, quant à elle, impliquée dans le financement d'entreprises qui achètent des terres en Europe centrale et orientale.
A. Gambini explique cette dérive spéculative par la dérégulation des marchés boursiers agricoles aux États-Unis, et par l'ouverture du marché à l'ensemble des investisseurs et non plus aux seuls opérateurs spécialisés. Parier sur les denrées alimentaires peut rapporter gros. L'avantage de la production agricole est que la demande n'est pas très élastique : si les prix augmentent, ce n'est pas pour cela qu'on va arrêter de manger ! conclut le chercheur.

 

Source: http://www.financite.be/static/newsletters/financite_184.html

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22 janvier 2010 5 22 /01 /janvier /2010 13:41
potager-bio

Nous sommes trop nombreux. Il n’y aura jamais assez de nourriture pour tout le monde. Ne faut-il pas combattre de toutes ses forces de telles assertions ? Trop rapides, trop simplistes, elles ne sont pas sans rappeler le Malthusianisme ou, à l’extrême, alimentent certaines théories élitistes, racistes, voire xénophobes. Prompt à porter un regard réprobateur envers les plus démunis qui continuent à faire des enfants à tour de bras nous n’évaluons même pas l’impact de nos enfants occidentaux sur le monde. L’empreinte écologique d’un enfant occidental correspond à 30 enfants du tiers-monde ! De 0 à 2 ans un enfant occidental consomme et pollue plus qu’un Mauritanien ou un Bengali sur toute une vie.


Que les choses soient claires : notre planète est parfaitement capable de nourrir les 9 milliards d’individus prévus pour 2050. Elle pourrait même en nourrir deux fois plus, si et seulement si nous passions à une agriculture sans intrants pétrochimiques (engrais, pesticides, fongicides), sans mécanisation intensive, sans OGM et sans objectifs mégalo-financiers. Si, avec la débâcle du système financier et de l’industrie automobile, fleuron du capitalisme, nos grand chefs d’Etats commencent à venter les mérites du local, il en va évidement de même pour l’alimentation ! Rien de tel qu’une voiture pour nous faire prendre conscience qu’il faut revenir au local ! Relocaliser, c’est moins de transports, moins de pollution, moins d’emballages, plus d’emplois, plus d’autonomie, plus de responsabilisation, etc.

 

Une agriculture locale, paysanne et bio est en mesure de nourrir 9 milliards d’humains. Cette phrase est la conclusion d’un rapport de la FAO publié à la suite d’une réunion du 3 au 5 mai 2007 à Rome. Ont participé à cette réunion, quelque 350 « experts » issus de plus de 80 pays, dont des représentants de 66 États Membres de la FAO, de trois institutions des Nations Unies, de cinq institutions intergouvernementales, de 15 organisations internationales non gouvernementales, de 30 organisations nationales non gouvernementales, de 24 instituts de recherche, de 31 universités, de huit entreprises privées et de neuf groupements d’agriculteurs (Cfr. point 2, ftp://ftp.fao.org/docrep/fao/meeting/012/J9918F.pdf).

Au point 8, ce rapport précise en outre que « dans les pays en développement, l’intensification durable de la production agricole par le biais de pratiques biologiques permettrait d’accroître la production de 56%. ». Enfin, le point 24 ajoute que « les systèmes de production biologique ont permis de réduire le recours aux intrants dérivés de combustibles fossiles de 10 à 70 % en Europe et de 29 à 37% aux États-Unis, sauf dans le cas de certaines cultures comme la pomme de terre. Ils contribuent également à atténuer les effets du changement climatique. »

 

Au cas où ce rapport de la FAO ne suffisait pas, il existe aussi l’étude de Pretty et al. datant de 2006 dont le rapport FAO devait probablement s’inspirer en partie. Pour 286 projets en agriculture biologique analysés dans 57 pays, l’étude fait mention de rendements aussi bons, si pas meilleurs dans certains cas, que l’agriculture industrielle.

 

Coincé dans le mode production-consommation on se surprend à vouloir réguler les naissances et/ou à produire plus. L’homme moderne linéaire ne comprend plus la qualité, il n’est capable de raisonner qu’en termes de quantité. Trop de monde, pas assez de nourriture donc réduisons les naissances et produisons plus. Plutôt que de revoir ses modes de production et son impact écologique et social sur la planète, l’homme moderne préfère faire la morale au Sud et continuer à l’inonder de son immonde nourriture qui se décline bien plus en prix/quantité qu’en goût/qualité (Cfr. Normalisation d’une nourriture carencée). Le Nord préfère sa formule des avantages comparatifs pour continuer de produire en masse à un endroit afin de revendre avec spéculation à un autre. Peu importe que cela se fasse au détriment de la planète et de l’autonomie des peuples. Ce qui compte, c’est dame économie.

 

Olivier de Shutter, successeur à Jean-Ziegler comme rapporteur spécial de l’ONU pour le droit à l’alimentation, affirme en effet que : « la politique de prix des denrées, et le circuit de distribution de celles-ci est au cœur du problème. Les variations brutales et vertigineuses des cours des céréales ou du riz, par exemple, n’ont souvent rien à voir avec l’état des récoltes. Il peut arriver que les étalages des supermarchés soient remplis, alors que (dans le même pays) des émeutes de la faim ont lieu dans les rues. Un seul importateur de riz peut, s’il est en situation de quasi-monopole, faire flamber les cours et transformer du tout au tout, en quelques jours seulement, la situation dans les marchés locaux. Dans un marché agricole mondialisé, le rôle des opérateurs économiques est vital. La chaîne de distribution des produits alimentaires importe au moins autant que le volume de production. Croire qu’il suffit de produire plus pour nourrir la planète est un non-sens. C’est la question de l’accès aux denrées alimentaires qui est essentielle. Un milliard de personnes dans le monde ont faim parce qu’elles sont trop pauvres, pas parce qu’on ne produit pas de quoi les nourrir en quantité suffisante Et cette situation ne disparaît pas lorsque survient une baisse des cours. Nous faisons face à des déséquilibres structurels. Donc explosifs. »[1]

 

Malgré cela, on commence à lire (même dans Nouvelles Clés ou dans Imagine, magazines « alter ») l’idée de projets de fermes verticales, des buildings futuristes alliant technologie, architecture et agriculture, comme le projet Dragonfly à Manhattan imaginé par l’architecte Belge Vincent Callebaut ou encore les «vertical farms» de Dickson Despommier. Des cultures hors sol avec des ordinateurs qui gèrent en permanence le taux d’humidité, de CO2, de température, de nutriments, etc. Si l’argument de pénurie alimentaire au sein des grandes villes n’est certainement pas dénué de sens encore faut-il se poser la question du sens, de la réalisation et de la nécessité de tels projets ? Ne s'agit-il pas d'une résurgence supplémentaire de mégalomanie, de fuite en avant?


Ne vaudrait-il pas mieux mettre en œuvre une politique de valorisation et de relocalisation du monde rural ? La tragédie actuelle se trouve dans la migration effrénée vers les villes. Migration incitée par de gros capitaux prêts à tout pour exploiter économiquement les terres ainsi libérées. Il en résulte une fuite des paysans, une fuite des savoir-faire et avec eux, l’épuisement et la mort des sols.

 

« Pour nourrir les humains, inutile de conquérir le ciel, il faut revenir à la terre ! » [Philippe Desbrosse].

 

Promouvoir l’exode urbain plutôt que rural en valorisant les campagnes, le vivre mieux, plus proche et plus local n’est pas irréalisable ou utopique. Comme le précise encore bien ce fameux rapport de la FAO : « la sécurité alimentaire est bien plus une question politique, qu’une question agricole ». Il ne s’agit pas de produire plus de manière décentralisée avec des techniques de pointes, il s’agit de produire mieux, localement, avec des techniques de base, innovantes et peu énergivores ! « Pourquoi ne pas passer des contrat d’exploitation avec les paysans qui resteraient ainsi propriétaires de leurs terres ? » propose Olivier de Schutter. En Egypte, en Tanzanie, en Chine, au Japon ou à Cuba, la réforme agraire a impliqué l’expropriation des grands propriétaires terriens absentéistes pour libérer la Terre à ceux qui la respectent : les petits paysans, les anciens métayers. Ce genre de réforme agraire impliquait aussi la création d’association paysannes autonomes reconnaissant la possession de parcelles de terre individuelles (ou plutôt familiales) et organisant la mise en commun de certaines terres expropriées, destinées à être travaillées en commun pour financer des équipements collectifs tels que des dispensaires et des écoles.

 

Il ne s’agit pas ici de Communisme au sens classique puisqu’il n’y a pas collectivisation forcée des moyens de production. Il y a accord tacite des parties prenantes, c’est-à-dire des parties qui travaillent et non celles qui ont des capitaux (Capitalisme) ou qui dirigent (Communisme). Comme dit Patrick Viveret, toute forme de captation est nuisible, que ce soit pour le pouvoir, l’argent ou même le sens (extrémismes religieux). D’ailleurs ce type de réforme agraire eut bel et bien lieu en Ethiopie en 1974. Tout fonctionnait à merveille jusqu’à l’intervention des Soviétiques. « Ils s’empressèrent de chasser les présidents des associations paysannes démocratiquement élus et imposèrent leur propre système. On voit donc bien que l’impérialisme n’était pas l’apanage exclusif des pays capitalistes. L’URSS en Afrique eut une politique antidémocratique et quasi-coloniale. Ensuite, on remarque que la modernité soviétique n’était pas moins ethnocentrique que l’occidentale. L’expert rouge n’était pas plus disposé à reconnaître les cultures locales que l’expert de la Banque mondiale. » [2]

 

Pour terminer, que ce soit pour la lutte contre le réchauffement climatique, la pollution, la dégradation des sols et de l’eau, la perte nutritive des aliments (Cfr. Normalisation d’une nourriture carencée), le chômage, l’engorgement des villes, la destruction des tissus sociaux, la dépendance, l’a-culturation... la promotion d’une agriculture biologique paysanne proche de l’homme et de la Terre constitue sans conteste un élément de réponse matériel (donc compréhensible à notre société) aux problèmes que nous vivons. Mais comme le conclu si bien le rapport de la FAO, la question alimentaire est avant tout une question de volonté politique. C'est aussi une question de volonté personnelle. Nous ne sommes pas trop nombreux. Nous devons apprendre à vivre plus simplement pour que d'autres puissent simplement vivre (Gandhi).

 

Note :

[1] Courrier International N°976, du 16 au 22 juillet 2009, p.45

[2] DES RACINES POUR L’AVENIR, Cultures et spiritualités dans un monde en feu, p. 205, Thierry VERHELST, L’Harmattan.

 

Pour aller plus loin

* L'Agriculture naturelle de Masanobu Fukuoka

* www.lesjardinsdebrf.com

* www.permaculture.be

* www.natpro.be

* www.eco-bio.info

Et enfin, www.terre-humanisme.org de Pierre RABHI dont sont issues les fiches pédagogiques qui suivent. Très utiles pour commencer!

 

FICHE n° 1 : LE SOL fiche_péda_Le_Sol.pdf

FICHE N° 2 : LA PLANTE  Fiche_péda_La_plante.pdf

FICHE N° 3 : LA FERTILISATION DU SOL  Fiche_péda_Fertilisation.pdf

FICHE N°4: AUTRES FERTILISANTS  Fiche_péda_fertilisants.pdf

FICHE N°5: LES ASSOCIATIONS DE CULTURE Fiche pédagogique N°5

FICHE N°6: LES ROTATIONS : Fiche péda N°6

FICHE N°7: ECOSYSTEME DU JARDIN : Fiche pédagogique N°7

FICHE N°8 : LA BIODIVERSITE CULTIVEE : Fiche péda N°8

FICHE N°9: LA PRODUCTION DE SEMENCES : Fiche péda N°9

FICHE N°10 : LE GREFFAGE ET LA TAILLE : Fiche péda N°10

FICHE N°11 : LE BOUTURAGE : Fiche pédagogique 11 le bouturage

FICHE N°12 : L'APICULTURE : Fiche péda N°12

FICHE N°13 : REPERES POUR UN POTAGER AGROECOLOGIQUE : Fiche péda N°13

FICHE N°14 : L'EAU AU JARDIN : Fiche péda N°14

FICHE N°15 : SOINS PHYTOSANITAIRES: Fiche péda N°15

FICHE N°16 : SOINS D'HIVER AU JARDIN : Journal 64 Fiche pédagogique N°16

FICHE N°17 : UNE METHODE DE COMPOST MENAGER : Fiche péda 17

FICHE N°18 : LA PHYO-EPURATION : Fiche pédagogique 18

FICHE N°19 : LES TOILETTES SECHES A T&H : Fiche péda 19

 

Et pour toute personne qui souhaite vraiment approfondir, il y a :

Claude BOURGUIGNON : Le sol, La Terre et les champs

Dominique SOLTNER : Tome 1, 2 & 3 : le sol, le climat, la plante

 

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5 janvier 2010 2 05 /01 /janvier /2010 13:17

paniers


Début 2010, pas d’accord sur le climat, une taxe carbone, une directive « service » et, cerise sur le gâteau, l’interdiction des orotates associés à des compléments alimentaires. Mis au point par le physicien Allemand Hans Nieper dans les années 60, les orotates sont des transporteurs de minéraux à base d’acide orotique, une substance naturelle que l’on trouve dans notre organisme et dans différents aliments, notamment les produits laitiers. (1) Mais aujourd'hui, les orotates sont suspectés de développer le cancer!

 

Cette interdiction Européenne des orotates à partir du 31 décembre 2009 n’est que la partie émergée de l’iceberg puisque, comme le souligne Naredi (Fédération Belge de l’Industrie et du commerce des Compléments alimentaires, produits naturels, de Réforme et de Diététique), « la polémique dépasse largement le cadre des orotates et qu’il va falloir défendre à l’avenir les allégations de santé. »(1) Riche en ceci… Allégé en cela… Pauvre en ceci… Enrichi en cela… Le marketing ne manque pas d’imagination pour vendre mieux, vendre plus, vendre toujours…

 

Du bétail piqué aux hormones, bourré d’antibiotiques et nourri au maïs et soja transgénique ne pose aucun problème à la législation Européenne. Une alimentation industrielle très largement raffinée et de plus en plus pauvre en antioxydants, oligoéléments et vitamines ne pose aucun problème à la législation Européenne. Des aliments stériles irradiés au cobalt et aux rayons gamma radioactifs ne posent aucun problème à la législation Européenne. Des aliments génétiquement modifiés insipides et saturés en pesticides, fongicides et substances toxiques en tout genre ne posent aucun problème à la législation Européenne.

 

La carence en oméga 3 est généralisée en Europe. Les additifs chimiques utilisés dans la nourriture - colorants, arômes et autres molécules de synthèse - jouent un rôle de chélateur des oligoéléments. Le raffinage des céréales enlève pratiquement la totalité des vitamines et minéraux. L’agriculture intensive et chimique déséquilibre le sol et les plantes, provoque des carences en éléments précieux. La pilule contraceptive abaisse le taux de beaucoup de vitamines.(2) Le processus de commercialisation et de conservation du lait n’est plus que la pâle figure de cette boisson énergisante de nos anciens. Le taux de graisses, de protéines, de globules blancs y est parfaitement dosé et légiféré. Ce qui en est extrait est alors vendu aux firmes pharmaceutiques ou aux firmes d’aliments pour chiens et chats.

 

Le nombre croissant de maladies liées à une mauvaise alimentation ont poussé les gouvernements américains et britanniques à mener une étude comparative sur la teneur en éléments nutritifs d’une série d’aliments entre 1951 et 1999. Les méthodes d’essais ayant beaucoup changé au fil des ans et la véracité des données historiques ayant été mise en doute, il a également été procédé à un comparatif des variétés anciennes à des variétés modernes cultivées dans les mêmes conditions. D’autres sources et données ont également été collectées par ailleurs. Dans tous les cas, le constat global est sans appel : il y a effectivement érosion de la valeur nutritive des aliments entre 1951 et 1999. Citons par exemple, une perte moyenne de 20% en minéraux et oligoéléments, une perte de 30 à 50% des vitamines et enfin, une perte de 30% des antioxydants dont on sait qu’ils jouent un rôle essentiel dans la prévention contre le cancer (tiens donc ?). La pomme-de-terre est par exemple aujourd’hui 2 fois moins riche en Fer et Vitamines qu’en 1950. Idem pour les bananes, les carottes, les choux-fleurs, les céleris…


En 50 ans notre alimentation à parfois perdu plus de la moitié de sa valeur nutritionnelle !(3) & (4)

 

Pourquoi ? Parce que l’agriculture moderne a totalement bouleversé l’écosystème du sol. Microorganismes, champignons et bactéries essentiel à la vie du sol et à l’absorption d’éléments nutritifs par les plantes(5) n’existent plus. Tous les sols de l’agriculture industrielle sont morts. Ils ne servent que de support. Les apports nutritifs et corrections immunitaires sont apportés par maître pétrole et sa batterie d’engrais, pesticides, fongicides et herbicides, sans oublier la mécanisation à outrance et le labour du sol en profondeur.

 

Comment ne pas s’étonner de la perte en élément nutritif des aliments puisque notre agriculture moderne sous prétexte de souveraineté alimentaire, s’attèle chaque jour à détruire le substrat même de la vie? Ce sont les champignons et les bactéries qui sont à l’origine de la vie et qui nourrissent les plantes. On parle beaucoup du climat, de la fin du pétrole, des déchets ou de la pollution mais très peu de ce véritable désastre. Pour la première fois depuis des millénaires et sur l’ensemble du globe terrestre, la base de la chaîne alimentaire est atteinte, et pas un peu !(6)

 

La perte en éléments nutritifs des aliments à haut rendements s’explique aussi par la forte mobilisation énergétique de la plante pour la quantité au détriment de la qualité. La plante ne peut se consacrer en même temps à l’amélioration de la valeur gustative-nutritive et à l’augmentation en volume des fruits, racines, graines ou feuilles. Les végétaux à croissance accélérée qui produisent des fruits et des légumes plus gros ont tendance à diluer leurs concentrations d’éléments nutritifs. Un phénomène que les scientifiques ont baptisé « effet de dilution » au début des années 1980. (4)

 

Notre alimentation n’est plus ce qu’elle était. La soupe de grand-mère dans sa casserole en fonte n’est pas la soupe grand-mère en tétra-pack du Carrefour. Pour Daniel Gramme et pour bon nombre de médecins digne de ce nom, les compléments alimentaires s’avèrent donc plus qu’indispensable si nous ne voulons pas souffrir de graves carences génératrices de stress, palpitations et dégénérescences. Les besoins minimums en vitamines, antioxydants et oligoéléments sont de loin supérieurs à nos apports nutritionnels industriels actuels. Le nombre croissant de cas d’obésité, diabète ou artériosclérose dans les pays riches atteste qu’il ne s’agit pas de manger plus pour pallier à ces manques. Pour un apport correct de magnésium, par exemple, il faudrait manger 3360 calories par jour alors que la moyenne se situe à 2500 calories.

 

Malgré cela, nez dans le guidon, l’Europe légifère. Elle observe un accroissement des cas de cancer et s’attaque aux compléments alimentaires. Bête et bornée elle pourfend les méchants virus et les dangereuses anomalies au nom de notre santé et de notre sécurité. Au nom du bien et du progrès elle détruit la vie et les savoirs ancestraux sans jamais remettre en cause sa mégalomanie avec ses industries, son agriculture intensive, ses pesticides, ses OGM.

 

Comme l’avait entendu Daniel Gramme à la RTBF le 5 août 2009, «sur 22 recherches sur le cancer financées par le gouvernement, aucune n’avait trait à la prévention ! La recherche est uniquement pharmacologique, dans le seul et unique but de découvrir un médicament anti-cancer»(2). La recherche asservie au profit ne s’intéresse qu’aux symptômes et jamais aux causes. Il faut vaincre le problème grace à des molécules brevetables et surtout ne pas trop se poser de questions sur les raisons du problème. Les causes ne rapportent pas d’argent, elles font partie du système, il faut « faire avec ». Elles sont ce que les économistes appellent les « externalités négatives ». Les causes sont le résultat d’un système en total déséquilibre et négation de son environnement. L’Europe et le monde politique n’y ont toujours rien compris et continuent à soigner le mal par le mal…

 

Note :

(1) Requiem pour les Orotates ? Luc Ruidant, BioInfo N°95

(2) Faut-il prendre des compléments alimentaires ? Daniel Gramme, Valériane N°80

(3) Nutrient Changes in Vegetables and Fruits, 1951 to 1999

(4) Le prix à payer : Épuisement des éléments nutritifs des aliments aux Etats-Unis en raison de la tentative incessante d’augmenter les rendements, Brian Halweil, Septembre 2007

(5) Les relations trophiques plante - microflore

(6) Lire et écouter Dominique Guillet, Guy Kastler, Claude Bourguignon, Pierre Rabhi.


Les sources 3 et 4 ont été reprises d’un article Compléments alimentaires: affaiblir la population pour vendre des médocs du 22 novembre 2009 sur le blog Donde Vamos (A lire ! Notamment le passage sur le rapport Cochrane)

 

Lire aussi dans la section Souveraineté Alimentaire de ce blog

- Le Codex Alimentarius lutte contre la faim

- Famine ou coup de baquette magique ?

- Semences Paysannes ou "Numériques"?

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30 septembre 2009 3 30 /09 /septembre /2009 01:52

OGM de deuxième génération, plantes mutées à coup de radiations, semences de synthèse dont les gènes seront numérisés et privatisés... Guy Kastler nous décrit ce que préparent les multinationales de l’industrie génétique et agroalimentaire. Le délégué général du Réseau semences paysannes explique également comment nous, jardiniers paysans ou simples citoyens urbains, pouvons empêcher cette destruction programmée du vivant. Entretien.

Guy Kastler, délégué général du Réseau semences paysannes, chargé de mission pour Nature et Progrès, membre de la Confédération paysanne et de la commission Biodiversité de Via Campesina, s’entretient avec Chloé Saint-Ville pour Basta, 11 mars 2009

Y a t-il aujourd’hui des plantes mutées dans nos assiettes ?

Oui, nous mangeons tous des blés mutés ou des potagères mutées. Contrairement aux plantes transgéniques, il n’y a aucune obligation d’information du consommateur. Les plantes mutées sont considérées comme des OGM par la directive européenne 2001-18, mais elles sont exclues de son champ d’application. Près de 3000 variétés de 170 espèces différentes obtenues à partir de mutations incitées sont recensées par l’AIEA (Agence internationale de l’énergie atomique). Elles sont commercialisées sans aucun étiquetage et sans aucune évaluation environnementale ou sanitaire. Pourtant, de l’aveu même des chercheurs, le stress violent que subit la plante génère des recombinaisons génétiques aléatoires plus nombreuses qu’avec la transgénèse. Ces recombinaisons sont responsables de la plupart des effets nocifs des OGM sur la santé. Il n’y a aucune raison pour qu’elles soient inoffensives avec les plantes mutées.

Depuis quand l’Agence internationale de l’énergie atomique s’occupe-t-elle d’agriculture?

Elle travaille depuis une dizaine d’années, en partenariat avec la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture) sur l’augmentation de la production alimentaire des Etats membres. Ils justifient le recours à la mutagenèse par le besoin de trouver des plantes dès maintenant pour nourrir le monde.

En quoi consiste cette mutagenèse?

Depuis les années 1950, les chercheurs travaillent sur des cellules qu’ils soumettent à un stress important : par irradiations - bombardements au cobalt ou rayons gamma - ou avec des produits chimiques très agressifs comme la colchicine. C’est ce stress qui provoque une mutation de gènes aussi appelée « mutation incitée » par l’AIEA [1]. Pendant des années, le coût de cette technique aléatoire a freiné son développement. Après avoir soumis des milliers de cellules au stress mutagène, il fallait les multiplier en autant de plantes avant de savoir si cette mutation présentait un intérêt. La connaissance aujourd’hui du génome de la plante rend la méthode de la mutagénèse intéressante économiquement et industrialisable. A partir du moment où l’on a la séquence génétique complète d’une plante, on repère immédiatement dans la cellule si un gène a muté ou pas et si la mutation est intéressante. Une dizaine de multiplications suffisent ensuite pour obtenir les lignées recherchées. La mutation incitée est considérée comme une « méthode de sélection traditionnelle », une tradition pourtant bien récente. On ne ferait qu’accélérer le processus naturel de modifications spontanées des plantes, au fil des millénaires et de leur co-évolution avec l’environnement [2].

La lutte contre les « simples » OGM est-elle déjà dépassée ? Où en est le rapport de force au niveau européen?

La bagarre contre les OGM de première génération - OGM pesticides et/ou OGM résistants à un herbicide - n’est pas gagnée en Europe. Depuis 15 ans cependant, nous maintenons un rapport de force qui nous est favorable et qui est important pour les pays du Sud car il justifie leurs moratoires. Mais cela risque d’évoluer avec l’arrivée sur le marché des OGM de deuxième génération. Ces OGM sont dits « sécurisés » et « éco-compatibles » car ils sont censés garantir l’absence de risque pour l’environnement et la coexistence entre les cultures OGM et les autres cultures. Leur transgène deviendrait inactif avant la floraison ou la récolte, ou ne serait pas activé sans l’usage d’un produit chimique. Cela empêcherait toute contamination. Actuellement, ces OGM de deuxième génération font l’objet de recherches dans le cadre d’un programme appelé « Transcontainer » financé par la Commission européenne.

OGM de deuxième génération en préparation, plantes mutées déjà commercialisées... Que nous préparent encore les apprentis sorciers du 21ème siècle?

Pendant longtemps, la biologie moléculaire a reposé sur l’idée qu’à un gène correspondait une protéine. Lorsque l’on modifiait un gène, on pensait ne modifier que la protéine. Ce dogme est totalement remis en cause aujourd’hui par la biologie synthétique. Aussi appelée biologie « systémique », elle porte sur la manière dont les gènes sont reliés entre eux. Les liens qui organisent les relations entre les gènes influeraient tout autant que les gènes eux-mêmes sur la présence et la nature des protéines. C’est ainsi que des chercheurs travaillent actuellement sur la combinaison de plusieurs gènes en vue de créer des plantes résistantes à la sécheresse. Mais ces recherches n’ont pas abouti pour le moment.

Dans la transgénèse, les gènes transférés sont déjà issus de synthèse chimique recopiant la séquence de gènes naturels. Aujourd’hui, une nouvelle étape est franchie. On passe de l’insertion de gènes synthétiques dans des organismes vivants réels - les OGM - à la mise en réseau de ces gènes et à la fabrication de portions de génomes ou de génomes totalement synthétiques. Autrement dit, il est possible de fabriquer aujourd’hui des organismes vivants et reproductibles complètement nouveaux. Des laboratoires ont réussi à le faire avec des bactéries. Leur travail porte aujourd’hui sur les plantes. C’est là que réside le principal danger : la plante entière étant fabriquée par synthèse, les chercheurs n’ont plus besoin de graines vivantes mais seulement de leur séquence génétique numérisée dans un ordinateur.

Les banques de semences, qui conservent la biodiversité des plantes cultivées, risquent-elles d’être abandonnées au profit de semences « numériques » privatisées?

C’est déjà le cas, notamment dans les pays du Sud. C’est la mission des Etats de préserver les ressources génétiques - animaux, microbes, plantes - et de les mettre à disposition de tous. Cette mission est d’autant plus essentielle dans les pays qui ont industrialisé leur agriculture que la biodiversité cultivée dans les champs a disparu. Cette mission est pourtant délaissée progressivement au prétexte de manque de crédits. Une partie des banques de gènes est aujourd’hui privatisée, avec un accès de plus en plus restreint pour l’agriculteur ou le jardiner. Toutes les firmes ont construit leurs propres banques de gènes grâce à leur accès facilité aux banques de semences publiques.

En France, le Bureau des ressources génétiques (BRG) a été absorbé par une Fondation de droit privé (Fondation pour la Recherche sur la Biodiversité) ouverte aux fondateurs publics - INRA [3], CNRS, Muséum national d’histoire naturelle, CIRAD... - mais également privés [4]. Ceux-ci siègent d’office au Conseil d’administration où ils deviendront facilement majoritaires.

Sur l’île de Svalbard en Norvège, les fondations Bill Gates et Rockefeller ont financé une banque de gènes dans laquelle sont entreposés dans le froid plus de 4,5 millions d’échantillons de semences. L’accès à cette banque est réservé aux institutions contrôlées par les multinationales semencières. Ces semences ne seront pas ressemées : elles perdront rapidement toute leur capacité de germination. Même mortes, elles pourront livrer leurs séquences génétiques aux ordinateurs de l’industrie, convaincue de sa capacité à recréer un monde artificiel à partir de ces seules séquences. Un monde qui sera totalement fiché par la marque des droits de propriété industrielle sur les gènes. Mais l’industrie ne pourra jamais faire des plantes capables de s’adapter partout. Elle en fabriquera quelques-unes pour toute la planète, qui ne pousseront qu’avec davantage d’engrais chimiques et de pesticides. En agissant ainsi, elle remet en cause la possibilité même de nos enfants de se nourrir.

Comment éviter cette destruction du vivant?

Créé en 2003, le Réseau Semences Paysannes s’est développé très rapidement avec l’apparition des OGM. Paysans et jardiniers ont pris conscience que s’ils ne voulaient pas avoir d’OGM, ils devaient s’emparer du travail de conservation, de sélection et de multiplication des semences. La première étape a donc été de se réapproprier les savoirs et les ressources génétiques pour les remettre dans les champs. Tout en continuant ce travail de réappropriation, nous sommes en train de passer à une deuxième étape. Face au risque de disparition de milliers de graines enfermées dans des banques, face à l’impossibilité de sélectionner des plantes saines à partir de semences commerciales modernes trafiquées - à cause de la perte de leur qualité nutritionnelle et du besoin d’engrais chimiques pour pousser - nous appelons à vider les banques de semences pour faire des maisons de la semence.

A quoi servent ces maisons de la semence? Quel rôle peuvent jouer les simples citoyens?

L’idée des maisons de la semence est que paysans et jardiniers s’y regroupent pour mettre leurs semences en commun et gèrent ensemble ce patrimoine. On ne peut pas chacun de son côté replanter chaque année 500 à 800 variétés de semences. Dans la mesure où l’Etat privatise cette mission de service public, la société civile doit s’en emparer en faisant reposer la gestion de ce patrimoine sur une organisation collective. Les paysans ont un rôle clair à jouer dans ce travail de culture. Les jardiniers amateurs sont aussi une composante essentielle. Ils ont préservé ces dernières années des milliers de variétés anciennes de potagères ou d’arbres fruitiers qui seront une bonne partie de l’alimentation de demain. Pour celles et ceux qui n’ont pas de terre, nous avons besoin d’une aide administrative mais aussi de personnes qui communiquent sur ce travail et lui donnent du sens. La société civile doit aussi nous aider à mobiliser les élus pour la reconnaissance des droits des paysans et des jardiniers à conserver, ressemer et échanger leurs semences. Des conseils municipaux ont déjà pris des délibérations pour cela.

Les lois actuelles empêchent donc les paysans de ressemer leur propre récolte?

Le verrouillage juridique est de pire en pire. En France, les agriculteurs n’ont pas le droit d’échanger des semences. Ils ne peuvent plus ressemer une partie de leur récolte sans payer de royalties, c’est à dire une redevance aux semenciers. On parle de « contribution volontaire obligatoire » pour le blé tendre. C’est un système qui pourrait être étendu à toutes les espèces. On a encore le droit aujourd’hui d’échanger des semences qui ne sont pas inscrites au catalogue à titre payant ou gratuit si c’est pour une exploitation non commerciale. On peut par exemple vendre une semence à un jardinier amateur car il va consommer sa propre récolte et ne pas la vendre sur un marché. Mais cette dernière marge de manœuvre risque aussi de disparaître avec une réforme actuelle des règlements européens. Pourtant, le Parlement a ratifié un traité, le TIRPAA [5], qui reconnaît les droits des paysans à ressemer, échanger et vendre leurs semences. Mais le gouvernement n’applique pas ce traité et une campagne citoyenne est aujourd’hui indispensable pour la reconnaissance de ces droits.

Ces alternatives ont-elles des équivalents en Europe?

Des réseaux ressemblent beaucoup aux nôtres en Italie, en Espagne, en Allemagne ou en Autriche. La mobilisation citoyenne en Europe sur le thème des semences prend de l’ampleur et accompagne très souvent les luttes anti-OGM. Nous avons du retard sur les pays du Sud où la conservation de la biodiversité est le premier acte de l’agriculture vivrière. Tous ces paysans conservent et échangent leurs semences. Leur mobilisation aujourd’hui est extrêmement importante à la fois contre les lois européennes qui s’imposent à l’ensemble de la planète, et contre les OGM pour protéger leurs semences des contaminations. Nous avons beaucoup à apprendre des pays du Sud.

Notes:
[1] « Les scientifiques de l’AIEA utilisent les rayonnements pour produire des plantes améliorées à rendement élevé qui soient capables de s’adapter à des conditions climatiques difficiles comme la sécheresse ou les inondations, ou de résister à certaines maladies et insectes ravageurs. L’induction de mutations, c’est le nom de la technique, est sûre, éprouvée et rentable. Elle est utilisée depuis les années 20 », communiqué de l’AIEA du 2 décembre 2008, « La science nucléaire au service de la sécurité alimentaire ».

[2] « Je comprends que les gens se méfient de ces technologies mais, pour ce qui nous concerne, il faut bien comprendre que, dans la sélection des plantes, nous ne produisons rien qui ne soit produit par la nature elle-même. Aucun rayonnement résiduel ne subsiste dans une plante après l’induction de mutation », Pierre Lagoda Division mixte FAO/AIEA.

[3] Institut public de recherche agronomique

[4] France génétique élevage pour les éleveurs, Limagrain ou Oleosem pour les semenciers, L’Oréal ou LVMH pour les cosmétiques, Total pour l’énergie ou encore le Medef, pour n’en citer que quelques-uns, font partie du Conseil d’orientation stratégique de la fondation aux côtés de structures publiques ou d’associations de défense de l’environnement.

[5] Traité international sur les ressources phytogénétiques pour l’alimentation et l’agriculture

Source :
Contre Info

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9 septembre 2009 3 09 /09 /septembre /2009 15:54

Propos recueillis de Rudolf Köchli de la ferme Arc-en-Ciel par Marc Van Damme et Graziella Van Lo.

 

La visite à la ferme Arc-en-Ciel à Wellin (ferme biologique expérimentale) devait me conduire à écrire un article sur la permaculture, mais l’interview de Rudolf Köchli a rapidement pris une direction axée davantage sur la décroissance même si la conception de leur méthode de culture a été abordée à plusieurs moments lors de cette enrichissante rencontre.

 

Trop d’argent ! Voilà ce que Rudolf a envie de dire lorsqu’on lui demande de faire part de sa vision à long terme de notre société. C’est son expérience professionnelle qui a amené Rudolf à créer la ferme Arc-en-Ciel avec son épouse (et plus tard, avec sa fille et son gendre). Ce beau projet naquit d’une remise en question complète du mode de vie en général et de la vie professionnelle plus particulièrement. A une échelle collective, notre société pourrait aussi faire cette double remise en cause.


La crise actuelle [1] est un élément clé qui peut se révéler bien plus bénéfique qu’il n’y paraît si on se donne la peine de réfléchir un instant aux solutions que l’on peut mettre en oeuvre, non pas pour se sortir de cette crise et attendre la suivante, mais pour se sortir définitivement de ce processus sans fin, pour devenir suffisamment autonomes pour ne plus dépendre des décisions qui se prennent bien trop loin du niveau du citoyen humain.

 

Notre société de « services » a conduit à la création d’une multitude de postes absolument inutiles pour le bien-être de la population et à une dépense énergétique, à un gaspillage des ressources qui en sont les directes conséquences. Il n’est pas facile de l’admettre et il n’est pas simple de le faire comprendre. La surévaluation des métiers dits « intellectuels » et la sous-évaluation des métiers dits «manuels» nous ont conduits à dépendre d’autrui pour toute une série de tâches et à pratiquer un métier pendant la plus grosse partie de notre existence au lieu de subvenir à nos besoins essentiels.


L’autonomie commence par l’acceptation de ce que toute notre existence ne doit dépendre que de nous-mêmes en priorité et des autres en bien moindre partie ; « les autres » représentent les métiers qu’ils exercent. Nous exerçons toutes et tous (ou presque) un métier en sacrifiant la quasi intégralité de notre temps de vie. Or, si l’on veut devenir autonome, il nous faudra commencer par nous libérer de cette contrainte.


On peut bien entendu pratiquer une activité professionnelle car une certaine expertise dans différents domaines reste indispensable, mais il est tout à fait inutile d’y consacrer pratiquement tout son temps. Éduquer ses enfants, cultiver son jardin, entretenir son logis en réduisant drastiquement ses dépenses en ressources et en énergie demande une gestion de son temps selon d’autres priorités et d’autres référents. Une analyse de sa propre situation s’impose. Nous sommes nés avant tout pour vivre. Cette préoccupation première n’est pas un métier !

 

La décroissance, ce n’est pas se serrer la ceinture ! Pour la plupart des esprits formatés selon le concept capitaliste de la croissance [2] et de l’activité économique consumériste, réduire son temps de travail équivaut à réduire ses ressources financières et à se priver de tout un tas de choses que l’on ne pourra plus acheter. C’est aussi renoncer au « progrès », c’est se passer des nouveautés technologiques, c’est vouloir faire un retour dans le passé [3]. Une avancée technologique peut être un progrès, mais avant de la définir comme telle, il convient de se poser la question : « Pour qui ? ». Si la réponse n’est pas « Pour pratiquement toute l’humanité », alors il ne s’agit pas d’un progrès et elle doit être abandonnée. Aujourd’hui, 85% des ressources de la planète sont réservées à une minorité représentant seulement 20% de la population mondiale au prix d’exploitation abusive des ressources, de régimes totalitaires imposés au nom d’intérêts économiques, de violences, de famines et de destruction de notre environnement.

 

Alimentation solidaire Permaculture

 

Progrès, vous avez dit progrès ? Une agriculture déficiente.
Le modèle économique dévastateur qui est le nôtre nous conduit à détruire un secteur qui devrait bénéficier de toute notre attention : l’agriculture. Cette activité humaine essentielle ne concerne plus, aujourd’hui, que quelques pourcents de la population de nos pays riches ; les fermiers sont contraints de fonctionner comme les grandes multinationales. Manger ou être mangé. Se développer, s’étendre en profitant de l’extinction des fermes voisines, investir des sommes colossales et acquérir des moyens mécaniques énormes, vivre sous perfusion financière via les crédits et les subventions, bref, se retrouver… seul devant des centaines d’hectares à cultiver et plusieurs tracteurs gigantesques à conduire … seul ! Pourtant, la plupart des fermiers ne gagnent pas leur vie et ne doivent leur subsistance qu’au fait que leur femme ou leur compagne travaille à l’extérieur et apporte un salaire fixe et régulier.


De plus, le « fruit » de ce travail agricole est parfois destructeur. Ainsi, on exporte vers le Sud nos poulets « subventionnés » avec pour conséquence l’extinction des petits éleveurs locaux et on importe des courgettes ou des haricots cultivés dans ces mêmes pays au détriment de leurs cultures vivrières. Vendre et affamer, voilà tout le progrès que nous avons souvent à proposer, à imposer ! Et à quel prix ? 54 milliards d’euros sont introduits chaque année dans ce circuit mortifère.


Pourtant, la ferme Arc-en-Ciel est l’exemple même de ce qu’une petite exploitation maraîchère est capable de vivre et de faire vivre celles et ceux qui participent à sa gestion [4].


Il est révoltant de constater qu’un secteur censé produire de quoi nourrir la population, et donc de lui permettre de vivre, soit devenu source de malheur et de faim pour des millions de gens. Mais ce triste constat ne s’arrête pas là : l’agriculture industrielle-chimique tue les terres qu’elle exploite, rend malade celles et ceux qui la pratiquent en les tenant financièrement en otage via un système économique destructeur et ne produit rien qui ne soit finalement pas néfaste pour l’environnement ou la santé humaine.


Que font les ministres de la santé ?

Un citoyen a le droit chez nous de refuser un traitement au nom de son intégrité physique et aucune loi n’autorise la médecine à soigner un patient contre sa propre volonté. Pourtant, curieusement, aucune loi ne permet à ce citoyen de refuser les poisons qui se trouvent immanquablement dans son assiette sous forme de pesticides ou d’engrais chimiques. Notre santé nous appartient et nous avons le droit et le devoir de nous réapproprier les moyens de la conserver au mieux. Une reconversion complète de l’agriculture chimique est indispensable.
On entend parfois des personnes se plaindre de travailler pour permettre à d’autres de recevoir des allocations de chômage ou autres mesures sociales ; en revanche on n’entend que très rarement les gens se révolter lorsque l’argent de leur travail subsidie une agriculture responsable de cancers et autres maladies létales…

 

Cette reconversion indispensable ne passera pas par le monde politique trop soumis aux lois des économistes et des puissants lobbies ; elle passera par le citoyen. Renouer les liens qui n’auraient jamais dus être brisés entre le cultivateur et nous, relocaliser la production alimentaire et se la réapproprier en participant à sa gestion (groupements d’achat, jardins partagés…), réduire la facture énergétique [5] et environnementale de notre alimentation seront les outils d’une reconstruction globale de notre mode de vie. Retrouver une certaine autonomie alimentaire est une façon de faire la révolution car choisir soi-même ce que l’on met dans son assiette et ne plus laisser un système économique inéquitable en décider à notre place est le premier pas d’un grand changement sociétal. Il n’est pas nécessaire de « tuer » le système, il est moribond. Il suffit d’en sortir pour qu’il s’éteigne de lui-même et perde toute faculté de nous nuire.

 

Notes :

[1] L’état actuel de l’économie n’est en rien une crise : une économie vacillante reflète le visage réel du capitalisme. Un climat d’insécurité financière pour la plus grande partie des gens et de conséquents bénéfices pour une minorité. La crise du capitalisme, c’est quand tout le monde vit bien et de manière équitable. (NDLR)

[2] La déclaration du Président de la République française « Travailler plus pour gagner plus ! » est un exemple de ce formatage institutionnalisé de nos esprits. Le travail est hissé au statut d’une idéologie alors que la manière dont il est conçu et pratiqué est infiniment dommageable pour l’humanité et pour beaucoup d’espèces animales et végétales qui nous entourent.

[3] Au mieux, on accuse les décroissants de vouloir « retourner au Moyen-Âge, au pire, à la préhistoire ». (NDLR)

[4] Près de soixante pourcents du chiffre d’affaires reviennent à la ferme qui ne reçoit pourtant aucun subside. Une année plus difficile au niveau saisonnier revient à réduire le salaire des travailleurs de seulement un euro de l’heure. Un agriculteur ordinaire parvient difficilement à libérer 5 à 10% de son chiffre d’affaires, le reste étant «ramassé» par les organismes bancaires.

[5] Le coût réel de l’énergie est complètement faussé : si l’on devait inclure le coût environnemental, social et de santé publique lié à la consommation d’un litre de pétrole, celui-ci coûterait peut-être 5€. A ce prix-là, l’énergie ferait crouler irrémédiablement tout le système économique. Il est à noter que cet écroulement se produira de toute façon dès que le pic mondial de production sera bien dépassé.

 

Marc Vandamme

Plus d'infos:
www.liberterre.fr
www.natpro.be
www.bioforum.be
www.bioguide.be (Bruxelles)
ECOTOPIE

Des chiffres:
- L'industrie alimentaire consomme 40 calories fossiles par calories d'aliments produits!
- L'industrie alimentaire perd 6 à 18 tonnes de terres fertiles par tonnes d'aliments produits!
- Il faut, suivant les études, de 25.000 à 100.000 litres d’eau et de 7 à 10 kg de céréales pour produire un kilo de viande de bœuf.
Source: Vers un nouvel équilibre alimentaire par Daniel CAUCHY
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16 janvier 2009 5 16 /01 /janvier /2009 11:28

Comment nourrir son peuple quand on a trop d'habitants et trop peu de terres cultivables? Il suffit d'aller les chercher où elles sont. C'est ainsi que la Chine, la Corée du Sud ou les États du Golfe se sont lancés dans une véritable course à la terre. Ce ne sont pas seulement des récoltes qu'ils achètent mais des régions entières, dans des pays qui ont déjà du mal à alimenter leur propre population. Doan Bui raconte les premiers épisodes de ce qui sera une des grandes batailles du XXIe siècle : celle de la nourriture.

 

Le Soudan, «j'achète !», «Et moi, le Kazakhstan !» Imaginez un Monopoly où l'on n'achèterait plus des rues, mais des pays entiers. Evidemment, comme au Monopoly, les gagnants seraient ceux qui amasseraient le plus de terres, bref, les plus riches à la banque. Les perdants? Eh bien, ce serait les fauchés, obligés de céder leur bout de terrain pour renflouer les caisses. Ce Monopoly serait un peu particulier. Il s'agirait non pas de construire des immeubles, mais d'installer des tracteurs et des machines agricoles pour produire du blé, du riz, du maïs. Bref, de la nourriture. Ce serait un jeu où les nantis, au lieu de piquer l'hôtel de la rue de la Paix au voisin ruiné, lui faucheraient ses récoltes futures. Amusant, non? Sauf qu'il ne s'agit pas d'un jeu.

 

Depuis quelques mois, une gigantesque partie de Monopoly planétaire est en train de se jouer. Et les participants jouent vite. Et gros. D'un côté, des pays riches ou émergents comme la Chine, la Corée du Sud ou les pays du Golfe, qui tous s'inquiètent pour leur sécurité alimentaire. De l'autre, une cohorte de pays pauvres comme le Soudan, l'Ethiopie, l'Ouganda, l'Indonésie, Madagascar... Des pays aux caisses désespérément vides, mais à qui il reste une richesse : leurs terres, si vastes, si prometteuses. A vendre ou à louer.

 

La terre ! Pour elle, les pays se sont déchirés en guerres meurtrières. Pour elle, les conquistadors ont bravé les mers inconnues, décimé les populations locales afin d'y planter leur drapeau. «La ruée vers les terres n'est pas un fait nouveau. Mais c'est peut-être la première fois dans l'histoire que le phénomène est complètement mondialisé. Et que le rythme est si rapide», s'inquiète Paul Mathieu, expert de la gestion des terres à la FAO (Food Agriculture Organization). Les cris d'alarme de la FAO ont été éclipsés par le krach financier. Et pourtant la crise alimentaire risque d'empirer. Conséquence directe des émeutes de la faim du printemps, les pays importateurs nets de nourriture ont fait de la sécurité de leurs approvisionnements alimentaires leur objectif politique numéro un. Début novembre, la Corée du Sud vient de frapper un grand coup en raflant la moitié - vous avez bien lu : la moitié ! - des terres arables de Madagascar. Mais ce n'est qu'un début. On parle de millions d'hectares en Indonésie ou en Afrique. «On n'arrive même pas à avoir des chiffres exacts tellement cela change vite», se plaint Paul Mathieu. Même l'Ethiopie, où plane à nouveau le spectre des grandes famines, veut entrer dans la danse. Pas comme acheteur, mais comme vendeur. Le Premier ministre éthiopien a déclaré qu'il était «plus que désireux» de signer des accords avec les pays du Golfe. De quoi donner des sueurs froides à Jacques Diouf, le patron de la FAO, qui s'inquiète du «risque d'un néocolonialisme agraire».

 

 

Parmi les néocolons, voici les pays du Golfe. Ils ont du pétrole, des dollars. Mais pas d'eau : il y fait si chaud et si sec qu'il faut rafraîchir les quelques bêtes du cheptel avec des ventilateurs et des machines à va peur pour éviter qu elles ne meurent... Comment nourrir la population? En allongeant des pétrodollars. Les pays du Golfe importent de 69% à 90% de leur nourriture. C'était tenable. Jusqu'au printemps dernier, où les prix des denrées a explosé. «Là, ils ont eu très peur. Il était tout simplement impossible de trouver du riz, quel que soit le prix. Ils n'ont plus confiance dans les marchés mondiaux, les prix sont devenus trop volatils. Alors ils veulent sécuriser leur approvisionnement en s'achetant des terres», dit Jean-Denis Crola, de l'ONG Oxfam. Sans compter que dans des pays comme les Emirats arabes unis 80% de la population est constituée de travailleurs migrants asiatiques pauvres : le riz était ainsi devenu un sujet politique sensible. Résultat? Cet été, le Koweït, le Qatar, l'Arabie Saoudite, les Emirats arabes ont envoyé diplomates et ministres dans des world tours express - six pays d'Asie du Sud-Est en dix jours - à la recherche de terres disponibles. «Nous avons des projets en Indonésie, au Soudan ou au Sénégal. C'est un accord gagnant-gagnant. Eux ont les terres, nous l'argent», explique Khalil Zainy, un businessman saoudien.

 

Le Cambodge n'avait jamais été autant courtisé. Le Koweït est déjà en train? d'y construire une ambassade, il veut mettre en place des vols directs Phnom Penh-Kuwait City, et signer un accord d'amitié... entre les équipes de foot nationales. Le Qatar a aussi tenté une opération de séduction auprès de Hun Sen, le Premier ministre. Qui gagnera le gros lot? Le Cambodge a annoncé qu'il devrait avoir signé d'ici à mi- 2009 et que les accords concerneraient 2,5 millions d'hectares (l'équivalent de la Bretagne). Notons que le pays continue de recevoir une aide d'urgence du Programme alimentaire mondial, ce qui permet de douter de sa capacité à nourrir à la fois sa population et celle du Golfe...

 

Evidemment, en Asie du Sud-Est, les pays du Golfe auront affaire à un sacré concurrent : la Chine, l'un des plus gros joueurs dans cette partie mondiale. «Who will feed China?» (qui nourrira la Chine?), demandait déjà en 1993 l'écologiste Lester Brown dans son livre choc. La question est plus que jamais d'actualité. Aujourd'hui, l'Empire du Milieu doit nourrir 1,4 milliard de bouches, soit près du quart de la population mondiale, avec seulement... 7% des terres arables. Avec l'industrialisation et l'urbanisation, le pays a vu sa superficie de terres arables se réduire de 8 millions d'hectares en moins de dix ans. Et certaines régions se désertifient à toute vitesse. Bref, qui nourrira la Chine? Les autres pays évidement ! Le gouvernement a établi une stratégie d'outsourcing agricole. Et a déjà fait main basse sur une partie de l'Afrique.

 

Pour y faire pousser du riz, du sésame ou du blé. Ou encore de l'huile de palme destinée à la production de biocarburants.

 

Ah, les biocarburants ! Le nouvel or vert ! De Greenpeace à Oxfam, en passant par les Amis de la Terre, toutes les ONG dénoncent les expropriations de millions de petits paysans en Colombie, en Indonésie, en Tanzanie, au Congo... Entraînant souvent la réduction des cultures vivrières. Nourrir les hommes ou les voitures? Les voitures sont souvent plus rentables. Palmier à huile, canne à sucre, jatropha... Il faut de l'espace, des terres, alors les entreprises énergétiques font feu de tout bois. Au sens littéral du terme. «Les forêts coûtent moins cher que les terrains cultivés. C'est donc toujours plus intéressant de déforester. 1 hectare de forêt rapporte de 4 000 à 5 000 dollars s'il est converti en palmiers à huile, soit 10 à 15 fois plus que s'il était juste exploité pour le bois», dit Alain Karsenty, au Cirad. Une équation implacable qui explique pourquoi la jungle d'Amazonie ou celle de Bornéo partent en fumée, remplacées par des plantations de soja ou de palmiers à huile.

 

«Investissez dans des fermes ! Dans la terre !» C'est le conseil que répète inlassablement Jim Rogers, le gourou des matières premières, millionnaire globe-trotteur qui, avec George Soros, a fondé le fonds Quantum. Il a été aussitôt pris au mot. George Soros est par exemple très impliqué dans les agrocarburants et possède des terres en Argentine. Mais depuis quelques mois, avec le krach, c'est la ruée. La Deustche Bank et Goldman Sachs ont ainsi massivement investi dans des fermes et des usines de viande en Chine. Morgan Stanley a racheté 40 000 hectares en Ukraine. Une broutille par rapport aux 300 000 hectares raflés par Renaissance Capital, un hedge fund russe. «Les prix du foncier agricole sont de toute façon si bas que c'est une bonne affaire à long terme, dit Paul Mathieu. Le problème, c'est que si ces accords sont juste régis par la loi du marché, les négociations seront inégales. Les pays pauvres, ceux qui sont moins informés des prix, se feront avoir et braderont leurs biens.»

 

La grande arnaque? Dans certains pays, une prise de conscience politique est en train d'émerger. «La terre est un sujet très sensible. C'est l'identité des peuples mêmes qui est en jeu. Au Mozambique, on commence à réfléchir à une réforme du foncier qui reconnaîtrait les droits des communautés locales. Il y a même eu un moratoire sur la cession de terres pour des projets d'agrocarburants», explique Mchael Taylor, de l'International Land coalition. Certes, l'afflux de capitaux étrangers n'est pas en soi une mauvaise chose. Ce pourrait être une bénédiction.

 

A condition que l'agriculture locale en profite, que soient mis en place des systèmes de microcrédit. Sauf que le développement rural, cela prend du temps. «La tentation est d'aller vers un modèle de pillage des ressources, un peu comme la Chine en Afrique, avec une main-d'oeuvre importée et aucun bénéfice local. Mais là, attention au retour de bâton...», dit Alain Karsenty. Instabilité politique, émeutes, soulèvements... La terre a toujours provoqué les passions. Le grand Monopoly pourrait bien virer au jeu de massacre.

 

Doan Bui
Le Nouvel Observateur

 

Voir aussi

Tableau des cas d’accaparement des terres

 

Main basse sur les terres agricoles en pleine crise alimentaire et financière

 

On vend des pays

Razzias sur terres cultivables

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28 novembre 2008 5 28 /11 /novembre /2008 00:30

 

Bien sûr on peut aisément taxer cette vidéo de démagogique. Mais qu'est-ce qui est démagogique? Le fait que l'on bombarde l'ex-Yougoslavie des jours durant avec emploi d'uranium appauvri? Que l'on attaque l'Irak ou l'Afghanistan sous des prétextes dignes de films policiers à grande distribution? Que l'on affame plus de la moitié de la population mondiale sous l'auspice sournois de la lutte contre la pauvreté et la faim? Que l'on déboise des milliers d'hectares de forêts tropicales pour reboiser "écologique" et faire rouler nos caisses (Cfr. article compenser CO2…)? Nous vivons une époque où la désinformation est aussi puissante que l'information. Ce blog n'est d'ailleurs qu'un vulgaire son de cloche de plus dans la quête de l'ineffable vérité.

Faire passer un message sans emportements et passions est extrêmement difficile. La raison même qui nous pousse à parler et agir est souvent mue par la passion et la révolte. Idéalement, pour un résultat durable et efficace, la révolte devrait se faire empathie puis amour. C'est, de loin, le chemin le plus sûr et le plus noble. La haine engendre la haine. La haine déforme la vérité, la haine est celle qui sert de terreau à l'adversaire. Mais allez donc expliquer cela aux paysans Indiens, Pheul ou Mexicains ruinés par les chimères du monde agrochimique et les vertus supposées de leur usage (nourriture, opulance, richesses).

Comme pour le film documentaire Nos enfants nous accuseront on objectera sans doute une certaine partialité, un manque de rigueur, l'occultation intentionnelle de certains fait comme la détection actuelle plus rapide et aisée de cancers par exemple… La critique du documentaire dans un article du Monde du 11 novembre sonne d'ailleurs assez juste tout en concluant objectivement: Nos enfants nous accuseront est en revanche intéressant par la manière dont, à travers les discussions entre le maire et ses administrés ou entre les agriculteurs bio et les conventionnels, il pose la question de la faisabilité d'une autre logique que celle du marché, du productivisme et de la vision à court terme.

Pas évident de faire passer un message! Je reprendrai ici les propos d'ECOSOPHIA sur le blog de RAFFA: Les "pro-industriels" ne manqueront pas de relever les inexactitudes, les omissions, le "sentimentalisme" pour dire que la conclusion du film est inexacte et mensongère (ce qui est faux!). Il est déjà difficile de convaincre le plus grand nombre lorsque les arguments sont exposés valablement .... Les individus qui restent à convaincre n'iront pas le voir (le film), ils n'en ont certainement pas entendu parler d'ailleurs. Par contre, les industriels feront le nécessaire pour que les "inexactitudes" du film soient indiquées au plus grand nombre et médiatisées."

Mais revenons à notre Codex… Qui dit vrai? Oublions même les allusions au Nazisme ou le regrettable plan simiesque de Sarkosy, et focalisons nous sur l'essentiel: les principes et les bases du codex. Tentons de nous faire notre propre opinion en allant lire les textes officiels du codex sur le site du codex et sur le site de la FAO. En voici quelques passages…

"Si tous les pays harmonisaient leurs législations alimentaires et adoptaient des normes approuvées à l'échelle internationale, ces questions (santé des consommateurs) trouveraient une solution naturelle. Grâce à l'harmonisation, ils prévoyaient une réduction des obstacles au commerce et la libéralisation des échanges entre les pays, dont tireraient profit les agriculteurs et leurs familles et qui aideraient à atténuer la faim et la pauvreté." Dans Le Codex et le commerce international des denrées alimentaires. Quel est LE BUT REEL? La santé ou le commerce et le profit???

"La Commission examine déjà l'application des biotechnologies au traitement des aliments et à la production de matières alimentaires brutes et se penche continuellement sur de nouveaux concepts et systèmes visant à assurer l'innocuité des aliments et la protection des consommateurs contre les risques sanitaires. Ce type de sujet donne une idée de l'orientation que les activités de la Commission pourraient prendre à l'avenir." Dans le Codex et l'avenir. Quel est le BUT REEL? La santé ou l'application de notre toute puissante technoscience occidentale totalement asservie aux vils intérêts pécuniaire?

"Quoi qu'il arrive au cours des prochaines années, on peut affirmer sans risque que la contribution du Codex Alimentarius à l'amélioration du bien-être de l'humanité est l'une des plus belles et des plus remarquables réalisations du XXe siècle." Dans le Codex et l'avenir. J'ai de TRES sérieux doutes! J'ai en mémoire quelques discours rutilants de noblesse et de pureté d'une histoire pas si ancienne et qui s'est terminé par un autre type d'hyperbole plutôt macabre!

Ainsi donc, pour les partisans du codex le maître mot réside dans l'UNIFORMISATION.

Mais l'uniformisation et la standardisation, d'autant plus dans le domaine alimentaire et sanitaire, n'est-ce pas hypothéquer nos chances de survie et d'adaptation face à l'adversité de la vie? Ne faisons-nous pas encore partie de la Nature et de ses aléas?

 

Moins de diversité signifie moins de résilience, une capacité moindre à rebondir en cas d'imprévu, en cas de coup dur. Un peu comme nos monocultures d'OGM SUPER-productives mais qui ne font pas long feu au moindre stress hydrique ou à la moindre attaque de nuisibles.

Ou encore comme le déclin de la noblesse à cause de problèmes de consanguinité.

 

Les êtres vivants et nos organismes concentrent des milliards de bactéries et organismes divers qui permettent la Vie et la résistance aux maladies! C'est la BIODIVERSITE et la MULTIPLICITE qui est salvatrice et pas l'inverse!

Raison pour laquelle, l'industrialisation et la mondialisation, par leur organisation structurelle et fonctionnement actuel, sont fondamentalement antinomique à l'essence même de la Vie. Une Vie qui résulte non seulement d'essais - erreurs sur la diversité mais aussi d'une part de divin ou de sacré. Ce petit quelque chose que nous ne comprenons toujours pas et que nous détruisons dès que nous tentons de l'étudier de manière scientifique.

 

D'autres sites

http://www.noslibertes.org/dotclear/index.php?post/2008/07/20/126/Le-Codex-Alimentarius

http://www.onnouscachetout.com/themes/alimentation/codex-alimentarius.php

http://www.lespacearcenciel.com/resistance-sur-le-fameux-codex-alimentarius.html

http://www.nous-les-dieux.org/Codex_Alimentarius

 

 

 
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