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Présentation

  • : Démocratie? Ou Ploutocratie?
  • : Pas d'issue aux grands défis de l'humanité (pétrole, eau, famines, biodiversité, érosion, climat...) sans changement de paradigme et TOTALE remise en question tant au niveau individuel que pluriel (mode de vie, économie, progrès…)
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Tonnes CO2/personnes/an

2 = capacité d'absorption de la terre
4 = moyenne mondiale (2 fois trop)
8 = émission moyenne d'un Européen (4 fois trop)
20 = émission moyenne d'un Américain (10 fois trop)
0,09 = émission moyenne d'un Burkinabé
0,06 = émission moyenne d'un Ethiopien

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Bon à savoir

- La production d'un kilo de bœuf nécessite autant d'eau qu'une douche (débit de 18 litres par minute) quotidienne de 5 minutes pendant 2 ans.


- En Europe, chaque tête de bétail est subsidiée à plus de 2 euros par jour, soit un peu plus que le revenu journalier des 2/3 de la population mondiale.

 

- Le total des actifs financiers (crédits et spéculations) atteint 6,7 fois le PIB mondial!

 

- Dans le Pacifique Nord, les courants océaniques charrient des millions de tonnes de plastique. Leur accumulation couvre désormais une zone grande comme 6 fois la France.


- Seuls 1,6% des dépenses militaires ou 4,3% des subventions agricoles sont nécessaires pour assainir les besoins en eau de 80% des Africains.


- La fortune des 3 individus les plus riches de la planète est supérieure au PIB des 48 pays les plus pauvres (600 millions de personnes).


- Les pays en développement, qui subissent durement les dérèglements climatiques, ont produit moins de 20% des 350Gt (giga tonne) de CO2 accumulé dans l’atmosphère depuis 1850, alors qu’ils représentent 80% des terriens.


- Pour la banque mondiale, de 2006 à 2008, les prix alimentaires ont augmenté de 85%. Dans les pays pauvres, les dépenses alimentaires représentent 60 à 90% des budgets des ménages…


- Un plein de 50 litres de bioéthanol correspond à  250 kg de maïs, de quoi nourrir une personne pendant une année.


- Par an, les avions commerciaux émettent autant de CO2 que toute l'Afrique.


- L'élevage industriel consomme autant de céréales qu'Indiens et Chinois réunis (moitié de la population mondiale).

- La production, le stockage, le transport et le conditionnement d'une calorie alimentaire issue de l'agriculture conventionnelle nécessite 40 calories fossiles!


- D'autres chiffres ici

 

Archives

Citations & Livres

Aucun être humain ne vient au monde pour éviter à ses frères la peur de mourir en niant le corps par le travail et l'intellectualisation du monde. [Raoul VANHEIGEM] Adresse aux vivants sur la mort qui les gouverne et l'opportunité de s'en défaire

 

Ce que fait actuellement la logique de marché, c'est jouer sur la méfiance radicale de l'être humain à l'égard du détachement, ancrée dans l'énergie angoissée du besoin, pour pouvoir inverser l'énergie renonçante du Désir en énergie compulsive de l'envie. [Christian ARNSPERGER] Ethique de l'existence post-capitaliste

 

Le discours économique a une fonction terroriste, celui d'évincer le citoyen du débat [cité par Marie Martin-Pêcheu] Bio-économie

 

La monnaie et l’économie existent parce que l’homme n’a pas confiance en son prochain, qu'il suppose – souvent à raison - vouloir obtenir un échange gagnant. Il veut des garanties. Mais les garanties ne tiennent pas leurs promesses et se révèlent incapables d’empêcher l’injustice. [Didier LACAPELLE] Manuel d'anti-économie

 

Pour ceux qui connaissent le sens profond des choses, les paroles brèves sont des commentaires ; Pour ceux qui se fient aux apparences, les vastes discours ne sont que des abrégés imprécis. [Mawlânâ Djalâl Od-Dîn Rûmî] La geste de Taliesin

 

Notre époque a besoin d’une grande bouffée d’air frais, qui la revivifie. Vienne le temps où chaque individu, rejetant l’apathie dont tire sa force le pouvoir léthargique qui l’opprime, se change en guerrier sans armure et sans autre arme qu’une invisible force de vie. Qu’il combatte sans relâche pour ce qu’il a d’unique et de plus cher au monde, sa propre existence, vrai champ de bataille où nerfs, muscles, sensations, pensées répondent à la sollicitation de désirs obnubilés par la passion de jouir et que contrarient, refoulent, mutilent et nient les mécanismes d’une économie qui exploite le corps à l’égal de la terre. [Raoul VANEIGEM] Nous qui désirons sans fin


A travers le voile de notre vision rationnelle, la lumière du Réel se brise, et la transforme en une autre vision, comme la lumière du soleil dans la pluie donne l'arc-en-ciel. L'homme, devenu conscient du soleil, comprendra l'arc-en-ciel d'une facon différente. Mais celui qui aura le courrage de tourner le dos à ce qui n'est que l'arc-en-ciel, verra le soleil lui-même. L'homme ressent en lui-même et en son monde, la promesse d'une Réalité qui, à l'origine de son développement rationnel, se cache. [Karlfried GRAF DÜRCKHEIM] 
La percée de l'être ou les étapes de la maturité


L'écologie extérieure sans écologie intérieure n'est qu'illusion. Si intérieurement, l'esprit est mu par des violences passionnelles, cela se traduira inévitablement en comportements extérieurs. Intérieur et extérieur sont interdépendants. Sans un changement intérieur de mentalité et de relation, vouloir un changement à l'extérieur est illusoire. [Denys RINPOCHE]


L'économie politique a placé sur un podium quelques-unes de nos dispositions naturelles les plus vilaines : le matérialisme, l'esprit de compétition, la gloutonnerie, la vanité, l'égoïsme, la myopie intellectuelle et la toute bête cupidité. [Hazel HENDERSON] cité par Fritjof Capra dans Sagesse des sages

Si la logique en place est si tenace, c'est peut-être que quelque chose au fond de nous même y collabore - quelque chose qui participe de l'angoisse et du déni de notre condition d'humains. Les voies de sorties, les plus pertinentes de l'économie capitaliste ne sont donc pas économiques. Elles sont existentielles. [Christian ARNSPERGER] Critique de l'existence capitaliste, Pour une étique existentielle de l'économie

Notre siècle de rationalité matérialiste, de pesanteur minérale, de substances toxiques largement répandues, d'une science presque totalement asservie au profit, a porté atteinte au monde sensible qui constitue l'enveloppe vivante et vitale de notre planète. Il semble que ce ne soit qu'à l'aune du sacré que nous pourrions mesurer l'ampleur de notre responsabilité. "J'entends par sacré ce sentiment humble où la gratitude, la connaissance, l'émerveillement, le respect et le mystère s'allient pour inspirer nos actes, les éclairer et faire de nous des être très présents au monde, mais affranchis des vanités et des arrogances qui révèlent bien davantage nos angoisses et nos faiblesses que notre force." [Pierre RABHI] Conscience et environnement

Comme une rivière crée les berges qui la contiennent, l'énergie en quête de vérité crée sa propre discipline sans aucune forme de contrainte; et comme la rivière trouve la mer, l'énergie trouve sa propre liberté.
[Jiddu KRISHNAMURTI]
Le sens du bonheur

Vous devez être le changement que vous voulez voir dans ce monde.

[GHANDI]

Richesse c'est pouvoir. C'est le pouvoir d'acheter; c'est un droit de commandement sur tout le travail d'autrui.
[HOBBES]


Science sans conscience, n'est que ruine de l'âme
[RABELAIS]


Rien n'est si dangereux qu'un ignorant ami; Mieux vaudrait un sage ennemi
[Jean de la FONTAINE]

Chaque fois que l'humanité est amputée d'une de ses langues, une de ses cultures, un de ses peuples, ce sont ses propres enfants qui deviennent orphelins d'une partie d'elle même.
[Patrick BERNARD] www.icrainternational.org

Les paradis fiscaux ne sont pas qu'un phénomène marginal réservé à quelques milliardaires, quelques affairistes et beaucoup de mafieux. C'est, au contraire, « une infrastructure essentielle de la finance internationale ». Christian Chavagneux & Ronen Palan


La richesse se mesure au nombre de choses que nous pouvons laisser intactes
[THOREAU]

 

15 mars 2024 5 15 /03 /mars /2024 13:56

« Il n’y a aucune raison de bloquer intentionnellement le passage de l’aide humanitaire ou de détruire intentionnellement des bateaux de pêche artisanale, des serres et des vergers à Gaza, si ce n’est pour empêcher les gens d’avoir accès à la nourriture », a déclaré Michael Fakhri, rapporteur spécial des Nations Unies sur le droit à l’alimentation, au Guardian.

 

Israël a fait de la cueillette d’herbes sauvages indigènes comme le za’atar (thym), le ‘akkoub (gundelia) et le miramiyyeh (sauge) un délit pénal passible d’amendes et d’une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à trois ans. Depuis des années, les pêcheurs palestiniens sont la cible de tirs, d’arrestations et de sabotages de la part des forces israéliennes, en violation des accords d’Oslo de 1995 qui leur permettent de pêcher jusqu’à 20 milles nautiques.

 

Dans le nord de la bande de Gaza, 1 nourrisson sur 6 souffre de malnutrition aiguë ou d’émaciation.

 

« La rapidité de la malnutrition des jeunes enfants est également stupéfiante. Les bombardements et les morts directs sont brutaux, mais cette famine – ainsi que l’amaigrissement et le retard de croissance des enfants – est une véritable torture. Tout indique qu’il s’agit d’une action intentionnelle », a déclaré M. Fakhri, professeur de droit à l’université de l’Oregon.

 

Au moins 90 % des enfants de moins de cinq ans sont touchés par une ou plusieurs maladies infectieuses.

 

« La faim et la maladie sont une combinaison mortelle », a déclaré le Dr Mike Ryan, directeur exécutif du programme d’urgence de l’Organisation mondiale de la santé.

 

La situation catastrophique pourrait encore s’aggraver. Fin janvier, plus d’une douzaine de pays, dont les États-Unis, le Royaume-Uni, l’Allemagne, l’Australie et le Canada, ont suspendu leur aide financière à UNRWA: l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient.

Source: The Guardian traduit par l'Agence Média Palestinne

 

Lettre du commissaire général de l’UNRWA au président de l’assemblée générale des Nations Unies

Depuis l’arrêt de la CIJ, certains responsables israéliens ont déployé des efforts concertés pour faire un amalgame trompeur entre l’UNRWA et le Hamas, pour perturber les opérations de l’UNRWA et pour demander le démantèlement de l’Agence :

 

* L’Autorité foncière israélienne a exigé que l’UNRWA libère son centre de formation professionnelle de Kalandia à Jérusalem-Est (attribué à l’UNRWA par la Jordanie en 1952) et paie une « redevance d’utilisation » de plus de 4,5 millions de dollars.

 

* Un maire adjoint de Jérusalem a pris des mesures pour expulser l’UNRWA du siège qu’il occupe depuis 75 ans à Jérusalem-Est.

 

* Les visas pour la plupart des employés internationaux, y compris ceux de Gaza, ont été limités à un ou deux mois.

 

* Le ministre des finances a déclaré qu’il révoquerait les privilèges d’exonération fiscale de l’UNRWA.

 

* Les autorités douanières ont suspendu l’expédition des marchandises de l’UNRWA.

 

* Une banque israélienne a bloqué un compte de l’UNRWA.

 

* Des centaines d’employés locaux de l’UNRWA se sont vu refuser l’accès à Jérusalem depuis le mois d’octobre pour se rendre au siège de l’UNRWA, dans les écoles et les centres de santé.

 

* Un projet de loi a été déposé à la Knesset pour exclure l’UNRWA des privilèges et immunités de l’ONU.

 

* Un second projet de loi, déposé pour la première fois en 2021, vise à « mettre en œuvre la loi fondamentale : Jérusalem capitale d’Israël, en empêchant toute activité de l’UNRWA sur le territoire israélien ».

 

* Le 31 janvier 2024, le Premier ministre a déclaré que l’UNRWA était « au service du Hamas ».

 

* De nombreux responsables israéliens ont appelé les donateurs à cesser de financer l’UNRWA, qui compromet l’éducation, la santé et d’autres services essentiels aux droits de l’homme des réfugiés palestiniens.

 

Ces actions et déclarations nuisent aux opérations de l’UNRWA, créent des risques pour la sécurité du personnel et font obstacle au mandat de l’Assemblée générale de l’Office. L’UNRWA, comme toute autre entité des Nations Unies, ne peut fonctionner sans le soutien des États hôtes.

Source : UNRWA

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18 novembre 2013 1 18 /11 /novembre /2013 14:19
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5 mars 2013 2 05 /03 /mars /2013 15:16

EndEcocide.png

Et si comme les criminels de Guerre nous poursuivions les criminels de Terre ? 

 

C’est le projet d’une initiative citoyenne appelée : END ECOCIDE.

 

On ne parle plus de Géno-Cide mais d’Eco-Cide. « L’écocidaire » au même titre que le génocidaire devra rendre des comptes et sera poursuivi devant la cour internationale de justice.

 

Mais pour voir le jour, ce projet a besoin d’un million de signatures. Début mars 2013, il y en a 11.000. Encore 10 fois ce nombre et c'est dans la poche :-). SIGNEZ MAINTENANT

 

La signature ne demande pas une simple adresse mail mais votre nom, prénom et adresse physique réelle. Pas de panique, le site est sécurisé, vos données ne seront utilisées que pour le décompte des voix. La proposition possède un numéro d’enregistrement attribué par la Commission Européenne, elle est accompagnée d’un certificat de conformité et d’une déclaration de confidentialité. Tous les textes et références juridiques officiels sont accessibles. Les noms des initiateurs avec leurs parcours sont listés. Il y a de la documentation avec présentation de presse, projet, vidéo, etc. Une liste des questions fréquemment posées et enfin la possibilité de contacter les personnes responsables. Bref tous les éléments qui rendent une initiative juridiquement rigoureuse et bien menée ! Des éléments d’espoir pour un peu plus de droit et moins de marché.

 

 

 

Arrêtons l’Écocide en Europe

L’Écocide est un acte causant des dommages importants à un ou plusieurs écosystèmes, ou la destruction ou la perte d'écosystèmes. Arrêtons ensemble l’Écocide en Europe !

Quel est l'objectif ?

Nous voulons que l'Écocide devienne un crime pour lequel des sociétés et des personnes peuvent être jugées responsables selon le droit pénal et le principe de la responsabilité supérieure. Nous souhaitons à travers L’Initiative Citoyenne Européenne obtenir que l’Écocide soit reconnu comme crime dans trois cas :

  • quand l’Écocide se produit sur le territoire européen (territoires maritimes y compris),
  • quand des entreprises européennes sont impliquées,
  • quand des citoyens européens (qui pourraient travailler pour des sociétés non-européennes) sont impliqués.

En outre, l'accès au marché européen de produits issus d'un Écocide ne sera plus toléré car toute personne important de tels produits sera accusée de complicité d’Écocide.

Comment cela fonctionne ?

Grâce à l'Initiative citoyenne européenne, les citoyens européens peuvent faire appel à la Commission Européenne pour proposer une législation européenne: Une loi pour criminaliser l’Écocide en Europe.

Si un million de citoyens signe notre appel, la Commission européenne aura le devoir d'étudier notre proposition de loi. Signer en ligne sera possible à partir de fin janvier 2013 ici!

Pour en savoir plus, cliquez ici.

Vous avez des questions ? N'hésitez pas à nous contacter à : info@endecocide.eu

Vous n'êtes pas européen?

Notre Initiative citoyenne européenne est née dans le sillon d'une proposition de Polly Higgins, une juriste internationale qui propose que le crime d’Écocide soit reconnu 5ème crime contre la Paix. L’Écocide deviendrait, de fait, illégal, dans le monde entier et tout contrevenant pourrait être jugé par la Cour Pénale Internationale.

Regardez ici le discours de Polly: http://www.youtube.com/watch?v=8EuxYzQ65H4

Si vous êtes intéressés par ce mouvement international, rejoignez:  http://www.eradicatingecocide.com

 

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12 septembre 2011 1 12 /09 /septembre /2011 14:28

OTAN-CNT-en-Libye.jpgOn est bien loin, en Libye, sur le terrain, de l’image virtuelle et simplifiée, véhiculée par la plupart des médias européens, d’une rébellion populaire renversant la dictature féroce du gouvernement de Mouammar Kadhafi.

 

Pierre PICCININ, Professeur d’histoire et de sciences politiques

 

La société libyenne, en effet, se structure en un ensemble de tribus, dont les intérêts divergent; organisées en fonction de liens de parenté solides, elles sont elles-mêmes segmentées en plusieurs clans, plus ou moins rivaux, dont les alliances se recomposent en permanence, en fonction des circonstances et d’intérêts sur le très court terme.

 

Ainsi, s’il est vrai que, au début des événements, le 17 février 2011 et durant les jours qui ont suivi, on a pu voir l’émergence d’une société civile s’exprimant lors de manifestations hostiles au colonel Kadhafi, ces mouvements sont néanmoins restés très limités et ont rapidement servi de prétexte aux soulèvements de chefs de clans, auxquels ils ont cédé la place, et lesquels ont plongé la Libye dans le chaos. De même, croyant leur heure arrivée, plusieurs mastodontes du régime se sont dressés contre leur ancien maître et ont pris le contrôle d’une partie de la rébellion.

 

rebelles_libye-7771c.jpgQui sont ces rebelles que l’Occident, la France en tête, a pris le parti de financer, d’armer, d’appuyer par un soutien logistique et militaire inconditionnel, bien au-delà du mandat onusien qui appelait à la protection des populations civiles, mais en aucun cas au renversement du chef de cet État pétrolier ?

 

Qui sont les leaders de cette insurrection qui s’est opposée au gouvernement de Mouammar Kadhafi et l’accuse d’avoir massacré sa propre population ? Quels sont leurs objectifs et quelle en est la légitimité ?

 

Comment faut-il qualifier ce conflit qui, prétendu soulèvement de « civils désarmés » à l’origine, s’est rapidement révélé sous les traits d’une guerre civile ?

 

Guerre tribale ? Guerre des clans ? Guerre des chefs ? Guerre de succession au trône ? Ou bien guerre du gaz et du pétrole ?

 

Éléments de réponse…

 

Loin de constituer une force politiquement organisée avec l’objectif d’instaurer une démocratie laïque en Libye et plus loin encore de former un ensemble uni sous la conduite du Conseil national de Transition (CNT), qui se présente comme le nouveau gouvernement légitime, la rébellion a été menée par une tripotée de chefs de guerre, qui se disputent régulièrement le contrôle de telle ou telle parcelle de territoire, avec en toile de fond la répartition des champs pétrolifères, mais aussi de l’eau, et n’obéissent que ponctuellement aux injonctions du CNT, qui, en définitive, autoproclamé, ne représente que lui-même.

 

Plus justement, il ne faudrait donc pas parler de « la » rébellion, mais « des » rébellions. Et cette configuration de la scène libyenne, à laquelle Européens et États-uniens ne s’attendaient pas, a provoqué l’embarras de l’OTAN : si, par le déploiement de moyens considérables, l’alliance atlantique a réussi, péniblement, à faire progresser les rebelles dans la capitale, dans l’objectif avoué de destituer Mouammar Kadhafi, c’est le contrôle du pays qui pose désormais problème…

 

Ces chefs de guerre, désorganisés, indisciplinés, ont ainsi profité du désordre ambiant pour accroître leur influence, sans toujours beaucoup se soucier du front que le CNT a tenté de maintenir face à l’armée fidèle à Tripoli, la capitale, siège du gouvernement du colonel Kadhafi : sans aucune vision nationale, leur but n’est pas de conquérir des régions traditionnellement sous le contrôle d’autres tribus et, dès lors, ils se sont montrés peu enclins à aller se battre contre les troupes gouvernementales. Ces bandes armées opèrent donc quelques sorties, qui se négocient entre eux et le CNT au coup par coup, au gré de l’humeur de leurs chefs. Les gars, souvent ivres, d’alcool ou de hachich, vident quelques caisses de cartouches et rentrent ensuite à leur bivouac pour y faire la fête. Tout le monde danse, tire en l’air des rafales entières ; la moitié des munitions se perd ainsi… Les projectiles retombent… et font des victimes.

 

Parfois, certains clans ont changé de camp, généralement au détriment de Tripoli : imitant leurs voisins, s’ils y trouvaient intérêt, ils se sont libérés de la tutelle du gouvernement pour « rejoindre l’opposition », à la surprise générale. Et c’est en grande partie de cette manière que « la rébellion a progressé ».

 

Autrement dit, sans l’interventionnisme armé de l’OTAN, l’armée régulière, en grande partie loyale au gouvernement libyen, aurait remis de l’ordre dans le pays, rétablissant l’autorité de Mouammar Kadhafi qui avait réussi, durant plus de quarante ans, à gérer les rivalités tribales et à forger un semblant de cohésion dans cette région instable, mais riche en pétrole et en gaz.

 

Mais qui, à présent, parviendra à remettre au pas tous ces chefs de guerre, qui s’organisent déjà pour garder le contrôle de leur territoire et renforcent leurs milices ? Qui saura restaurer l’unité de l’État libyen ? Qui pourra représenter la Libye et en maîtriser les ressources ?

 

Il faut bien comprendre aussi et insister sur le fait que la partie n’est pas finie : seuls les clans du nord-est se sont soulevés contre Mouammar Kadhafi, c’est-à-dire dans la région de Cyrénaïque, dont les principaux fiefs sont Benghazi et Tobrouk. Les tribus du Fezzan (tout le grand sud), de Tripolitaine (région de la capitale, au nord-ouest) et de Syrte (au centre de la façade maritime libyenne) ont en revanche soutenu le chef de l’État libyen et combattu pour lui, mobilisant à cet effet leurs réseaux tribaux extrêmement ramifiés, et qui couvrent la plus grande partie du pays. Ce sont aujourd’hui les grandes perdantes de la « révolution ». À l’ouest, uniquement les clans de Misrata et Zlitan et, juste au sud de la capitale, les Berbères du Djebel Nefoussa ont rejoint la rébellion.

 

Le soulèvement des Berbères et les rébellions de Misrata et Zlitan ont permis l’encerclement de la capitale. Mais la prise de Tripoli ne signifie pas nécessairement la fin de la guerre civile: la capitale, dans cette antithèse de l’État-nation qu’est la Libye, ne constitue pas un enjeu déterminant. Et la guerre, la guérilla, pourrait perdurer des années durant et ruiner le pays : l’armée se confond avec la population ; les civils s’arment ; chaque homme, chaque adolescent membre du clan, de la tribu, est un guerrier potentiel ; une fois encore, la structure de la société libyenne invalide les prévisions atlantistes.

 

Concernant le CNT, ensuite, autre acteur de la pièce, on ne peut que souligner sa faiblesse et ses divisions. En outre, il serait difficile de qualifier ses leaders autoproclamés de démocrates représentatifs des aspirations du «peuple libyen» : composé d’une poignée d’anciens ministres du régime qui sont à peu près parvenus à s’entendre sur ce que pourrait être le partage du pouvoir dans un hypothétique après-Kadhafi, le CNT ressemble davantage à un repère de brigands, le couteau entre les dents, et de mafieux, s’adonnant à tous les trafics, qu’au rassemblement d’une opposition démocratique comme on a pu en rencontrer, par exemple, en Égypte ou en Tunisie. Et les quelques militants des droits de l’homme qui y siègent, mis en minorité, lui servent difficilement de caution…

 

Le président du CNT, ainsi, Mustapha Mohammed Abud al-Jalil, était jusqu’il y a peu ministre de la justice de Kadhafi, dénoncé en décembre 2010 par Amnesty International comme l’un « des plus effroyables responsables de violations des droits humains en Afrique du nord » ; c’est lui qui avait condamné à mort les cinq infirmières bulgares, dans l’affaire que l’on sait. Aux affaires étrangères, on trouve l’ancien ministre de l’économie, Ali Abdel-Aziz al-Essaoui. Quant au commandant des opérations militaires, également ministre de l’intérieur, il s’agit d’Omar al-Hariri, de retour d’exil, que lui avait valu sa tentative de coup d’État en 1975. Il partageait le commandement avec le général Abdul Fatah Younis, ancien chef de la police politique de Kadhafi, chargé de la répression de l’opposition au régime.

 

Ce dernier a cependant été assassiné en juillet pour des raisons encore inconnues, mais qui semblent tenir, notamment, aux rivalités internes au CNT : trop influent sur les quelques troupes régulières qui ont fait défection à Tripoli et constituent la seule force disciplinée à disposition du CNT, il menaçait le pouvoir de ses partenaires.

 

Bref, ce sera à qui mangera l’autre, s’ils parviennent à s’imposer par-delà les rivalités tribales et claniques.

 

Troisième composante qui apparaît de plus en plus au grand jour, le mouvement islamiste : on connaissait quelques chefs de bande salafistes et islamistes de la tendance dure (Groupe islamique de combat libyen et filières d’al-Qaïda), qui s’étaient mêlés aux rebelles. Par contre, aucun observateur n’avait vu venir les mercenaires qui se réveillent à présent, apparemment financés par le Qatar (très impliqué en Libye) et dont le nombre impressionne, au point d’inquiéter le CNT qui n’a aucun contrôle sur ces groupes armés, lesquels poursuivent leurs propres objectifs ; c’est toute une structure parallèle et autonome inconnue qui se révèle.

 

Au sein du CNT, certains, même, montrent du doigt le président al-Jalil, l’accusant d’avoir partie liée avec le Qatar et les islamistes et d’avoir donné son accord à l’assassinat du général Younis, qui s’était déclaré catégoriquement opposé à l’idée d’un État islamique en Libye (c’est lui qui, en 1996, aurait supervisé l’exécution de plus de mille deux-cents prisonniers, parmi lesquels de nombreux islamistes, enfermés dans la prison d’Abou Salim à Tripoli). Un «véritable coup d’État»…

 

De plus, depuis l’annonce de l’assaut sur Tripoli, l’imam Ali Sallabi, leader islamiste libyen en exil à Doha, propulsé sur le devant de la scène par la chaîne de télévision satellitaire qatari al-Jazeera, exhorte les Libyens à renvoyer chez eux les Occidentaux et les forces de l’OTAN et à se lever tous au nom d’Allah.

 

Enfin, comment réagiront les dix à vingt mille mercenaires de Kadhafi, qui n’ont plus d’autre choix que de se battre jusqu’à la mort, dont beaucoup ont déjà rejoint la région du Fezzan ?

 

La question n’est donc plus de savoir ce qu’il adviendra du régime de Mouammar Kadhafi, mais de savoir quel sera l’avenir d’un pays tiraillé de toutes parts : c’est maintenant que la guerre civile pourrait vraiment commencer.

 

Soutenu par les amis britanniques et états-uniens, le coup de poker mal inspiré (par le philosophe Bernard-Henri Lévy, s’il faut en croire certaines sources…) et joué trop rapidement par Nicolas Sarkozy se solde par un fiasco. L’actuelle équipe gouvernementale française avait reconnu sans attendre le CNT comme nouveau partenaire, espérant ainsi retirer de succulents profits de cette alliance. Sa politique a plongé la Libye dans la guerre civile, sur la voie de l’État failli, de la «somalisation»…

 

D’autres États sont aussi intervenus, en fonction d’intérêts divers, et ont rendu la situation plus complexe encore : tandis que le Tchad et le Nigéria ont soutenu Tripoli en lui envoyant mercenaires et armement, de même que l’Algérie, qui a ravitaillé le Fezzan voisin en carburant et en eau, le Qatar expédiait des chars d’assaut aux rebelles...

 

Certains gouvernements, qui s’étaient gaillardement engagés aux côtés des franco-britannico-états-uniens dans cette opération, baptisée « Unified Protector » par les propagandistes atlantistes, sans trop savoir dans quoi ils mettaient les pieds (en réalité, seulement six des vingt-huit États membres de l’OTAN participent effectivement aux opérations), pourraient bien commencer à regretter la main de fer de Kadhafi, qui assurait l’ordre en Libye et l’approvisionnement régulier des centres pétroliers et gaziers.

 

Les compagnies pétrolières elles-mêmes, qui avaient espéré augmenter leurs parts de bénéfice, en diminuant celle de l’État libyen -que Kadhafi avait accrue pour financer le développement du pays (on oublie trop vite que l’analphabétisme, à titre d’exemple, est passé, sous son gouvernement, de 72% de la population en 1969 à moins de 5% aujourd’hui)-, semblent désormais s’alarmer également.

 

Une solution acceptable serait une « période de transition » vers un État fédéral où toutes les régions prendraient plus ou moins leur sort en main. Une autre option serait d’admettre la partition du pays en deux États. Mais cette hypothèse ne plaît ni à l’OTAN, ni aux pétroliers, ni non plus à ceux des Libyens qui, situés dans la « mauvaise partie », se verraient priver de la manne pétrolière…

 

Quoi qu’il en soit, l’intervention, empêtrée dans ce chaos imprévu, risque de tourner au conflit de guérilla sur le très long terme. À moins que l’OTAN, comme en ex-Yougoslavie ou en Afghanistan, ne s’érige en gendarme de la région.

 

Mais quelles seraient alors les réactions du reste du monde ? Rappelons en effet que les États engagés en Libye sont tous occidentaux : ni la Chine, ni la Russie, ni le Brésil, ni l’Inde, autant de géants qui siégeaient au Conseil de sécurité lors du vote de la résolution 1973, n’a donné son aval en faveur de l’ingérence.

 

Car c’est peut-être là le plus important : le conflit Libyen, la reconnaissance du CNT par certains États et l’implication militaire de l’OTAN constituent un pas supplémentaire, après la guerre d’Irak de 2003 ou l’affaire du Kosovo, vers l’abandon des principes westphaliens du droit international, vers l’imposition par l’Occident au reste du monde des nouveaux concepts « d’ingérence humanitaire » et de « gouvernance ». Un nouveau coup de boutoir, significatif, à l’encontre du droit international tel qu’il s’était progressivement construit depuis le XVIIème siècle.

 

L’Union africaine avait déjà sévèrement dénoncé la tournure prise par les événements, condamnant le glissement des objectifs : au départ, il s’agissait d’empêcher l’utilisation de l’aviation et de protéger les civils en bombardant les troupes en mouvement vers les zones menacées ; ensuite, il s’est agi du renversement du chef de l’État, en ciblant ses résidences et celles de sa famille.

 

Début juillet, L’Union africaine avait en outre appelé ses États membres à refuser de collaborer avec la Cours pénale internationale, qui avait lancé un mandat d’arrêt contre Mouammar Kadhafi pour crime de guerre. L’Union africaine s’est expliquée en accusant la CPI de discrimination, lorsqu’elle entend poursuivre les responsables de crimes commis en Afrique, mais se tait en ce qui concerne les criminels occidentaux qui massacrent des civils en Irak et en Afghanistan, notamment.

 

De même, la Ligue arabe a renoncé à cautionner les bombardements, par l’intermédiaire de son président, l’Égyptien Amr Moussa, qui a publiquement regretté d’avoir, à l’origine, soutenu le projet d’une intervention occidentale.

 

Reste aussi l’épineuse question du rôle singulier joué par la France dans cette affaire. Mais peut-être en apprendra-t-on d’avantage à ce sujet, si Mouammar Kadhafi est pris vivant et bénéficie d’un vrai procès public, devant la Cours pénale internationale, au lieu de finir pendu après un jugement expéditif comme Saddam Hussein ou de trépasser dans sa cellule, comme Slobodan Milosevic…

 

Pierre PICCININ (en Libye, août 2011)

Professeur d’histoire et de sciences politiques

Source : LeSoir.be

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23 mars 2011 3 23 /03 /mars /2011 11:36

Guerre-democratie.jpgAlors, ça y est, les vas-t-en guerres sont partis ! Dassault va pourvoir tester ses avions Rafale en live (top cool), l’industrie de l’armement va s’en fourrer plein les fouilles, les petits Belges vont jouer dans la cours des grands alors qu’ils n’ont même pas de gouvernement, Sarko va montrer ses biscotos et son gros doigt (encore, il adore, il jubile !), France et Grande Bretagne vont pouvoir récupérer un peu de came noire... Nous voilà repartis pour une nouvelle « guerre chirurgicale » SANS victimes civiles (Si, si, vous z’en faites pas, ça marche !). Nous allons revoir ces images sombres piquées de flash et rayons lumineux sur nos écrans, suivies de discours léonins d’hommes en uniforme garni de médailles sur la précision et la haute technologie de nos frappes. Après les épisodes Vietnam, Yougoslavie, Irak, Afghanistan, enfin la suite de notre télé réalité favorite.

 

Il y a quelque temps encore, on entendait des débats radio et télé sur les bonnes armes et les mauvaises armes. Tu vois ma fille : « Un bon fusil est un fusil qui tue des méchants. Un mauvais fusil est un fusil qui tue des gentils. Voilà, c’est simple non ? ». « Ah oui, j’oubliais, tu dois savoir que ceux qui décident qui sont les gentils et les méchants, ce sont les fabricants de fusils, et eux, ils sont toujours forcément gentils ».

 

Montrer sa puissance et sa force. Diaboliser celui qu’on attaque pour faire passer la pilule. Classer l’histoire en gentils et méchants, bon et mauvais. Les répressions en Arabie Saoudite, Barheïn ou Palestine, on passe l’éponge. Par contre, ce qui se passe en Libye c’est franchement scandaleux ! « Il massacre des civils, tu te rends comptes! » En sommes nous si sûr ???

 

Je conseille vivement la lecture de quelques articles sur michel-collon.info ou sur Emceebeulogue pour nuancer un peu tout ce qu’on entend. Lire par exemple Cinq remarques sur l’intervention contre la Libye

 

Kadhafi est clairement un tyran, mais il est toutefois intéressant de noter qu’il a nationalisé son pétrole au détriment des grandes firmes pétrolières et pour un meilleur niveau de vie qu’en Tunisie ou en Egypte par exemple. N’oublions pas non plus que Ben Ali, Ben Laden, Moubarak, Saddam ou Kadhafi (pour ne citer qu’eux) étaient des grands potes de l’occident ! Aux pays des scélérats, ils faut bien d’autres scélérats pour rapporter la pitance. Non vraiment, tout n’est pas noir ou blanc. Il est important de bien comprendre les enjeux sans jamais tomber dans le piège mensonger de l’humanitaire, du soutien de la démocratie et des droits de l’homme proféré par nos politiques impériales shootées à la consommation.

 

Ca me fait penser à une phrase entendue d’un gamin de 6 ans s’adressant à sa copine: « Tu m’aimes ou je te butte ! ». Ou encore, « Il est interdit d’interdire ». Ou encore cette phrase dans le sketch des inconnus avec Jésus qui cogne tout le monde dans la foule et qui termine en disant : « Vous allez finir par vous aimer les uns les autres bordel de merde ! ».

 

 

 

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13 janvier 2011 4 13 /01 /janvier /2011 12:27

onu.jpgPar Vladimir Caller sur Michel COLLON

L’élection d’Hashim Thaci au Kosovo, très contestée par ses opposants qui l’accusent d’avoir fraudé lourdement, n’a pas semblé émouvoir outre mesure Monsieur le Secrétaire Général des Nations Unies. Le fait que cet ancien patron de l’UCK soit soupçonné de complicité, sinon de participation directe, dans une scabreuse affaire de trafic d’organes ne paraît pas ébranler, non plus, sa haute sensibilité pour tout ce qui touche au strict respect du déroulement et des résultats des RDV électoraux. Sensibilité qui semble, néanmoins, de géométrie quelque peu variable.

Ainsi, le fait qu’en juin 2009 le Président élu du Honduras, Manuel Zelaya, ait été démis de ses fonctions par un coup d’état des militaires allergiques à son orientation progressiste n’a suscité en lui d’autre réaction que des regrets aussi pieux que peu sincères, à l’instar de ceux du Président Obama ; regrets destinés en fait à assurer que le putsch en question se stabilise en douceur. Ainsi, Manuel Zelaya peut toujours attendre de retrouver son poste.

Par contre pour les élections en Côte d’Ivoire, pays qui traîne un long et sanglant conflit armé et dont la partie Nord reste contrôlée par une des forces belligérantes, Monsieur Choi, le représentant du Secrétaire général des N U, se permet d’assumer le rôle de grand électeur « certifiant » quelques heures après les proclamations contradictoires des instances indigènes, qui fut le vainqueur du scrutin. Performance de ‘clarificateur’ si rapide que l’on est tenté de regretter qu’il n’ait pas été en poste en Floride lorsque Al Gore perdait sa compétition électorale face à G.W.Bush après d’interminables tractations, ni lors de celles d’Afghanistan qui ont vu Monsieur Karzai très laborieusement et tardivement réélu. On est donc tenté de se demander : pourquoi une telle et sélective précipitation ? Serait-ce parce que Monsieur Ouattara ancien responsable du chapitre Afrique au sein du FMI correspond mieux, à la différence de Monsieur Zelaya, au nouveau formatage de la mondialisation si chère, justement, au FMI ?

Poursuivant une claire volonté d’ingérence, autant le Secrétaire Général que le président français ordonne au président Gbagbo de déguerpir sans tarder. A quoi ce dernier, président en exercice rappelons-le, répond demandant à leurs troupes de quitter le territoire national invoquant des preuves de collaboration entre leurs contingents et les forces de la rébellion interne. Justification non indispensable, nous semble- t-il ; un sursaut de dignité face à tant d’arrogance pourrait suffire. Qu’à cela ne tienne, Ban-ki Moon et Sarkozy n’ont pas à tenir compte d’une exigence souveraine et décident de rester. Plus encore, ce dernier dans un geste inédit décide de retirer, sans la moindre concertation, sa reconnaissance à l’ambassadeur en fonction à Paris au bénéfice d’un remplaçant à venir. Le gouvernement belge fait de même.

Hélas ce ne sont pas que de simples anecdotes dignes d’une BD de circonstance. Au-delà de ces gestes nous sommes en train de vivre un véritable bouleversement des normes du droit international. Ainsi dans un cas, une présence internationale légalement mandatée est en train de se transformer en force d’occupation arbitraire. Dans l’autre, une puissance étrangère décide qui représente la diplomatie d’un pays tiers. Plus grave encore, une intervention armée est envisagée pour mettre en poste un des candidats ce qui constitue, sauf erreur, une première absolue dans l’histoire des relations internationales : l’emploi de la force pour résoudre un conflit électoral. Ainsi, des légères interrogations nous viennent à l’esprit. Pourquoi cette si sage « communauté internationale » n’a-t-elle pas imaginé des mesures semblables pour imposer le candidat Moussavi dans le contexte iranien ? Serait-il parce qu’il est moins compliqué –et surtout moins risqué- de mettre des chars en Abidjan qu’à Téheran ? Eut-il été imaginable, suivant la logique bankimounienne, que lors de la controverse Gore-Bush mentionnés ci-avant, la Côte d’Ivoire eusse réclamé l’installation de Monsieur Gore au bureau ovale de la Maison Blanche ? et ce, sous peine d’exiger l’intervention armée de, par exemple, l’Organisation des Etats Américains (OEA équivalent américain de la CEDEAO) ?

Que ce soit clair, les remarques de ce chroniqueur n’impliquent nullement de sympathie et encore moins d’adhésion politique envers Monsieur Gbagbo ; nous croyons d’ailleurs que le peuple ivoirien mérite mieux que l’alternative qui lui est proposée. Ainsi, si ce texte a un sens, c’est celui d’attirer l’attention sur ce processus qui semble imparable et qui fait que ce grand rêve de gestion équilibrée et honnête des relations internationales qui avait conduit à la création des Nations Unies est en train d’être gravement dévoyé. Et ce, avec le lamentable acquiescement et la participation active de l’Union européenne. Nous l’avions constaté, il y a peu lors du sommet de l’Otan à Lisbonne où l’ONU accepta sans sourciller le transfert progressif de certaines de ses prérogatives en faveur de l’alliance militaire. Nous le voyons maintenant dans sa douteuse gestion du dossier ivoirien. Toujours, hélas, avec le concours de ceux qui devraient, précisément, sauvegarder jalousement sa mission d’origine.

Source : Michel COLLON

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25 septembre 2010 6 25 /09 /septembre /2010 00:14

http://img.src.ca/2010/06/29/480x270/AFP_100629rdc_congo_mine_8.jpgEn ces temps de fausses bonnes déclarations, une petite relecture de Samir AMIN peut aider.

 

Les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) ont été adoptés dans une résolution de l'Assemblée générale des Nations unies (intitulée « Déclaration du Millénaire») en date de septembre 2000, par acclamations. Cette innovation procédurale, dite de « consensus », tranche avec la tradition de l'ONU qui exigeait une préparation sérieuse des textes de ce genre, longuement discutés en commissions. Elle témoigne donc simplement d’un changement des rapports de force internationaux, permettant l’hégémonisme des Etats-Unis et de leurs alliés européens et japonais sur une ONU domestiquée. Ces Objectifs du Millénaire avaient d’ailleurs été rédigés par Ted Gordon, consultant connu de la CIA…

 

L'examen critique des OMD et des moyens qu'exigerait leur mise en oeuvre conduit à la conclusion que les OMD constituent une litanie de voeux pieux accompagnés de conditions qui annihilent largement la possibilité qu'ils deviennent réalité. Pire, à l'analyse des faits et des logiques sous-jacentes, ils apparaissent comme de la poudre aux yeux jetée pour faire accepter les impératifs du libéralisme au service des intérêts du capital mondialisé dominant. Les objectifs prioritaires réels sont:

1. la privatisation à outrance, destinée à ouvrir des champs nouveaux à l'expansion du capital;

2. la généralisation de l'appropriation privative du sol agraire;

3. l'ouverture du commerce et des mouvements de capitaux dans un cadre de dérégulation maximale;

4. l'interdiction de principe faite aux États de s'immiscer dans la vie économique.

 

En contrepoint, la restauration d'une marge d'autonomie des États, la reconnaissance de la légitimité de leur intervention (définition même de la démocratie), dans une perspective multipolaire, sont les conditions nécessaires incontournables pour que les objectifs sociaux proclamés par les OMD puissent être atteints.

 

Par Samir AMIN pour le CETRI, alternatives sud, volume XIII, 2006/1 : Objectifs du millénaire pour le développement.

 

Et tant que nous sommes dans les bonnes farces, en voici 2 autres aussi bonnes et croustillantes que la fameuse (fumeuse) élection d’Obama prix Nobel de la paix :

1. Yves LETERME correspondant Belge à l’ONU pour les Objectifs du millénaire pour le Développement. C’est dire si le « gouvernement » Belge se préoccupe fort de ces objectifs du millénaire ! Son objectif premier est nombriliste, une grande constante de nos jours. Et pour être encore plus ridicule que jamais, elle envoie son schtroumf favori à l’ONU.

 

2. Le Rwanda à été choisi comme exemple pour les OMD ?!

Oui, en effet, en terme purement comptable et économique, le Rwanda est un exemple : trottoirs clean, exempt de haillons, sillonnés de costars cravates, grandes vitrines commerciales, buildings à tous les coins de rues, villas somptueuses en périphérie, etc.

Sûr, le Kigali d’il y a 10 ans est méconnaissable. Méconnaissable pas seulement pour la capitale moderne et bien achalandée qu’elle est devenue mais aussi parce que les gens ne parlent plus français mais anglais (contraints et forcés). Méconnaissable aussi par l’absence de mendiants, de déchets, de bidonvilles, d'artisants, de petites échopes le long des routes. Méconnaissable enfin par le constant climat de délation et de peur qui y règne. « Le problème au Rwanda, c’est la peur » un article qui brosse une image un peu plus objective de « l’exemple Rwandais ». Article dans lequel on pourra également lire qu'une très grande partie des richesses du Rwanda sont issues de l'exploitation minière illégale dans l'Est de la RDC.

Lire aussi: CONGO, NORD-KIVU, GOMA: Chine vs USA?

 

 

J'entends la tempête. On me parle de progrès, de "réalisations", de maladies guéries, de niveaux de vie élevés au-dessus d'eux-mêmes.
Évidement
 


Moi, je parle de sociétés vidées d'elles-mêmes, des cultures piétinées, d'institutions minées, de terres confisquées, de religions assassinées, de magnificences artistiques anéanties, d'extraordinaires possibilités supprimées.

On me lance à la tête des faits, des statistiques, des kilométrages de routes, de canaux, de chemin de fer.

Moi, je parle de milliers d'hommes sacrifiés au Congo-Océan. Je parle de ceux qui, à l'heure où j'écris, sont en train de creuser à la main le port d'Abidjan. Je parle de millions d'hommes arrachés à leurs dieux, à leur terre, à leurs habitudes, à leur vie, à la danse, à la sagesse.

Je parle de millions d'hommes à qui on a inculqué savamment la peur, le complexe d'infériorité, le tremblement, l'agenouillement, le désespoir, le larbinisme.

On m'en donne plein la vue de tonnage de coton ou de cacao exporté, d'hectares d'oliviers ou de vignes plantés.

Moi, je parle d'économies naturelles, d'économies harmonieuses et viables, d'économies à la mesure de l'homme indigène désorganisées, de cultures vivrières détruites, de sous-alimentation installée, de développement agricole orienté selon le seul bénéfice des métropoles, de rafles de produits, de rafles de matières premières.

 

Discours d'Aimé CÉSAIRE sur la mondialisation, euh non, la colonisation...

 

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15 avril 2010 4 15 /04 /avril /2010 00:48

Obama-Dalai-Lama-62970.jpgLa bête est mourante, elle agonise au fond de son trou, tous les grands spécialistes, économistes, scientifiques, philosophes et politologues sont penchés sur son cas. Tous les projecteurs médiatiques sont braqués sur elle. Tous cherchent et diagnostiquent en attendant l’oracle salvateur qui nous permettrait de reprendre le cours tranquille de nos vies. La bête, n’est pas le capitalisme, qui a encore quelques beaux jours devant lui, mais sa mascotte, les Etats-Unis. Tel un cavalier touché en pleine course, il cherche à se rétablir par tous les moyens.

 

Le dollar, sang de la bête, vecteur de 70% des échanges mondiaux est encore dans les poches des vampires capitalistes. La crise économico-financière est parvenue à ouvrir certains pans de lumière sur leurs sombres refuges et pratiques occultes (paradis fiscaux, titrisation, spéculation, blanchiment d’argent, trafics illégaux, etc.). Eblouis, ils ont vite fait de changer de place ou de gentiment fermer les rideaux en laissant quelques boucs émissaires en pâture : Bush, Maddof, Lippens… A la place de Bush, ils ont trouvé un homme de couleur, charismatique et médiateur. Un homme, tel un ange sorti de l’ombre, paré de vertu et de bonté, qui pourra, encore et toujours, laisser les vampires en paix.

 

$ Alors qu’on nous rebat les oreilles avec un programme de désarmement nucléaire qui n’en est pas un, on diabolise en même temps l’Iran, dernier bastion pétrolifère résistant à l’hégémonie US et capitaliste. Après l’Irak, l’Iran. Ce qui a marché sous Bush fils devrait être d’autant plus faisable sous le fraichement nommé prix Nobel de la paix. Et surtout, pas un mot sur l'arsenal nucléaire Israélien au beau milieu du Moyen-Orient pétrolier.

Le nouveau START (Strategic Arms Reduction Treaty) permet à chacune des deux parties de conserver 1 550 têtes nucléaires déployées, soit un nombre à peine inférieur (10 % environ) à l’actuel (…)

C’est avec ces faits que le président Obama se présentera le 12 avril au Conseil de sécurité, en exhibant le nouveau START qui confère aux deux plus grandes puissances nucléaires, détentrices de 95 % des plus de 23 000 armes nucléaires existant dans le monde, le droit de « guider » la lutte contre la prolifération des armes nucléaires. Le doigt accusateur sera pointé sur l’Iran (comme le confirme la rencontre Obama-Sarkozy du 31 mars), accusé de vouloir fabriquer la bombe atomique, tandis qu’on laissera à coup sûr dans l’ombre le fait qu’Israël possède un arsenal de centaines d’armes nucléaires, qu’il garde pointées sur d’autres pays de la région.

Nouveau traité START et vieille politique de puissance

 

Obama coupable d’hypocrisie « politique », ploie sous la pression des lobbies et des médias. Il est manipulé de toute part. Ce qui est désolant c’est qu’il puisse encore dire que « les Etats-Unis sont encore capable de grandes choses ».

 

$ Car au sujet de la réforme du système de santé dont on nous a également rebattu les oreilles, on apprend que ce projet de loi n’est qu’un « moyen supplémentaire de renflouement de Wall Street et qu’il n’a ni le souci de réduire les dépenses publiques, ni celui du bien-être de la population (…) Ce projet de loi vise à augmenter les profits des sociétés d’assurance aux dépens des contribuables (…) Les familles qui n'ont pas les moyens de payer les cotisations élevées, les franchises et tout ce qui n'est pas remboursé, qui représentent, en général, selon les estimations, entre 15 et 18% des revenus des familles, devront se passer de couverture maladie, ce qui augmentera le nombre des personnes non assurées. Les compagnies d'assurance privées peuvent unilatéralement augmenter les prix sans plafonnement et monopoliser les marchés locaux pour écraser la concurrence. »

Ah, ils nous la vendent bien, la réforme du système de santé d'Obama!

Des médecins dénoncent la réforme santé d'Obama

 

$ Dans le même temps (réforme santé, nucléaire, Israël-Iran) ailleurs : « en Indonésie viennent d’être publiées des informations sur le rôle des forces armées  indonésiennes soutenues par les Etats-Unis dans les assassinats de militants politiques survenus l’an dernier, dans la province d’Aceh, quelques jours avant les élections locales. Aceh est une province riche en ressources, située à l’ouest de l’Indonésie. (…) Le gouvernement des Etats-Unis mène d’intenses négociations avec le Congrès sur la possibilité de rétablir l’aide à l’armée indonésienne »

La mauvaise recette d'Obama pour l'Indonésie

 

Tout cela sans négliger la présence militaire US en Irak pour le pétrole et en Afghanistan pour la drogue. Sans oublier l’endoctrinement islamophobe et les discours haineux sur l’axe du mal tout en prétendant apporter «paix» et «démocratie» dans le monde. Guatemala, Vénézuela, Equateur, Honduras, Panama, Chili, Iran, Irak, Yemen, Tchad, Nigeria, Rwanda, Tibet, etc, etc. nombreux sont les pays à avoir été victimes des manigances, coups d’Etats et falsification de la réalité par les Etats-Unis. Il faut lire Paul KENNEDY, John PERKINS ou Michel COLLON pour comprendre les techniques impérialistes d’appropriation des ressources planétaires. Techniques fondées sur la psychologie des foules et les effets d’annonce. La politique des Etats-Unis n’a pas changé et ne changera pas. Ce n’est pas Obama ou le pape qui y changeront quoi que ce soit.

 

Et qu’on ne jubile pas trop vite en pensant qu’il n’y a que les Etats-Unis. Tous les Etats « développés » ont recours à ce genre de pratiques. Pratique nécessaire pour assouvir nos appétits de consommateurs jamais contents, jamais satisfaits…

 

Les Etats-Unis sont la mascotte d’un rêve d’enfant gâté. Un rêve qui se meurt. Un rêve qui prend ses désirs pour des réalités. La fin d’un rêve. La fin d’un mythe.

 

 

Pour ma part, je vais maintenant cesser de relater les fourberies de cette mascotte. Un site le fait avec beaucoup de professionnalisme, je ne puis qu’en recommander une lecture régulière, ne fusse que pour avoir un autre son de cloche : http://michelcollon.info

Il existe aussi l’excellent blog d’emcee : http://blog.emceebeulogue.fr/

 

Quelques articles en vrac

Nigeria - pétrole

Afghanistan - opium

Le monde nous appartient (Noam CHOMSKY)

Tibet, victime ou instrument?

Démocratie mensonge, le cas palestinien

Un message des faucons de Washington (Honduras)

Les 5 règles de la propagande de guerre, cas du Honduras

 

1. Cacher l'Histoire.
2. Cacher les intérêts économiques.
3. Diaboliser l’adversaire.
4. Blanchir nos gouvernements et leurs protégés.
5. Monopoliser l’info, exclure le vrai débat.

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13 février 2010 6 13 /02 /février /2010 22:25

post-capitaliste-copie-1.jpgCe qui manque aujourd’hui, ce n’est pas tant une volonté de changement profond du côté des citoyens, c’est un soutien politique réel aux initiatives radicales.

 

Obnubilés par les sirènes d’un «capitalisme vert» qui permettrait de poursuivre le (green) business as usual, nos décideurs s’arc-boutent sur les enjeux budgétaires de court terme, la relance des investissements privés, le plan Marshall «2 point vert» et les arcanes d’une «politique énergétique» bien difficile à saisir. Ce qui reste dormant sous la surface, étouffé par les urgences du moment, c’est le vaste chantier de la transition économique – notre transition économique vers le post-capitalisme.

 

Nous sommes pris en otage, collectivement, par une logique du profit grâce à laquelle nos employeurs nous paient des salaires et notre Etat social-démocrate finance nos services publics. Les engrenages «profit-emploi» et «profit-Etat» sont profondément inscrits dans notre social-démocratie. Le capitalisme est intrinsèquement gaspilleur non seulement de ressources naturelles, mais de ressources humaines : surconsommation creuse, démotivation au travail, perte de sens, dépression, voire suicide. La prétendue «efficacité» de notre modèle de production et de croissance s’accompagne d’une inefficacité profonde, non seulement écologiquement mais aussi humainement.

 

Embaucher un salarié, l’utiliser à fond, puis le remplacer ou le remiser (avec la complicité plus ou moins explicite des pouvoirs publics), cela peut coûter cher aux entreprises comme à l’Etat, mais il y a moyen de transférer la charge sur le salarié lui-même : il peut être rendu responsable de sa propre santé, de sa propre performance, de sa propre disponibilité. On peut lui faire comprendre que sa dépression est une question de responsabilité personnelle. On peut engager des avocats pour démontrer que son suicide ne peut être imputé à l’entreprise. Le ressort secret de la croissance capitaliste réside dans cette extrême fragilité et «remplaçabilité» de la ressource humaine. C’est ce qui permet de rendre les gens productifs. Qui plus est, une fois passée de l’autre côté de la barrière dans son rôle d’acheteur, la ressource humaine doit également être rendue «consommative», afin de soutenir la croissance productiviste par une croissance consumériste.


Un capitalisme vert va-t-il remédier à ces mécanismes simplement parce qu’on produira des éoliennes, des sacs en maïs ou des moteurs à cogénération? Tant que l’enjeu sera la rentabilité maximale, donc le travail productif et le «loisir consommatif», nous ne sortirons pas de la logique ambiante. Il n’est pas plus joyeux d’être exploité pour des éoliennes ou des chemises en lin biologique que pour des voitures diesel ou des trainings en synthétique. Raison principale du malentendu : le capitalisme vert insiste sur la centralité des ressources naturelles et de l’environnement, mais nettement moins (ou pas du tout) sur l’écologie humaine. Quand ses défenseurs nous disent que, par ailleurs, il faut se débarrasser de la mentalité du «toujours plus» pour aller vers le «toujours mieux», ils semblent oublier de nous dire comment nous allons nous y prendre, au sein d’une logique capitaliste mondialisée où, précisément, «toujours mieux» coïncide avec «toujours plus».

 

Non, décidément, l’aménagement intérieur du mobilier social-capitaliste par partenariat public-privé entre les entreprises, les syndicats et les pouvoirs publics nous fait tourner en rond. Le dialogue social est certes un indispensable garde-fou, et les luttes syndicales n’ont pas perdu de leur actualité. Mais tout cela manque singulièrement de vision, et d’une saine radicalité. Les partis en place (qu’ils soient dans la majorité ou dans l’opposition) font encore recette, mais c’est sur fond d’un essoufflement croissant.

 

Les citoyens, eux, sont de plus en plus nombreux à le sentir, et à se déplacer en douce vers des mouvements politiques et culturels nouveaux, comme l’objection de croissance, la simplicité volontaire, les villes et communes en transition, les coopératives ou les écovillages, les systèmes d'échange locaux (ndlr), les monnaies alternatives (ndlr). Non qu’ils soient tous des «anarchos» prêts à tout faire sauter, loin de là. Ils travaillent d’ailleurs souvent eux-mêmes comme salariés, voire comme managers. Simplement, ils prennent conscience de ce qu’Ivan Illich, Jean-Pierre Dupuy et d’autres ont appelé, dès les années 1970, la «trahison de l’opulence». Ils voient que les promesses de sens de la vie que le capitalisme productiviste et consumériste nous a proposées n’ont pas été tenues. Ils se décident à devenir des militants existentiels.

 

Nous entrons dans une ère citoyenne toute neuve, celle où chercheront à émerger des initiatives post-capitalistes : entreprises coopératives orientées vers la décroissance des profits destructeurs et vers des modes de production démocratiques, écovillages adossés à des agriculteurs bio, communautés locales en quête d’autosuffisance économique, habitats groupés tournés vers la lutte «en acte» contre le consumérisme, quartiers alternatifs destinés à vivre avec des «circuits courts», etc. Il s’agit de les accompagner, de les financer, de les encourager et de les amplifier, non de les récupérer ou de les mettre sous tutelle. Il faut notamment repenser radicalement nos politiques de soutien de revenu : un revenu de transition économique (RTE) -sorte de crédit social ou dividende monétaire de transition (ndlr) -, incluant soins de santé et pension, permettrait à ceux qui y aspirent de se déconnecter de la logique dominante et de construire sur le long terme des exemples de vie alternative. Cela protégerait autant que possible ces initiatives contre la concurrence déloyale de la logique capitaliste, féroce réductrice de coûts et gaspilleuse d’humains.

 

N’est-il pas temps d’exiger bruyamment la mise en place – en face des ministères de l’Economie et des Finances – d’un véritable ministère de la transition économique, doté d’une puissance budgétaire équivalente et chargé de financer (par le RTE et par divers subsides), de coordonner et d’accompagner ces initiatives citoyennes économiquement novatrices ?

Ce ne serait certes qu’un petit pas, vu la tendance actuelle de nos élus (belges comme européens) à vouloir étouffer la radicalité citoyenne sous un Green New Deal mi-figue mi-raisin. Mais ce serait déjà un signal fort envers une population qui attend davantage que des réaménagements de la croissance capitaliste. Et ce serait un moyen de rendre visible une orientation vers un changement plus profond – une orientation sur laquelle on ne pourrait plus revenir en arrière, même si on l’embrasse au départ avec tiédeur.

Viendra un jour où les ministres de la transition économique pourront se rendre compte que de plus en plus de mouvements politiques et culturels sont derrière eux, et où ils oseront le pas qui fait encore si peur aujourd’hui à nos décideurs, vers un post-capitalisme déjà en gestation parmi tant de leurs électeurs.

 

Un article de Christian ARNSPERGER paru dans le soir du 28 octobre 2009.

 

Christian ARNSPERGER Maître de recherche du FNRS (Fonds national de la recherche scientifique, Belgique), professeur à l’UCL, auteur, notamment, de «Pour un militantisme existentiel» (Paris, éditions du Cerf, 2009).

 

Christian ARNSPERGER, Thierry VERHELST, Thomas d’ANSEMBOURG (communication non violente) et Marc HALEVY (noétique) seront présent à Louvain-la-Neuve le 27 février aux Auditoires Montesquieu dans le cadre d’un forum sur la SIMPLICITE VOLONTAIRE organisé par TETRA asbl avec la collaboration des Amis de la Terre, ainsi que la Chaire Hoover d’éthique économique et sociale et la Maison de l’Ecologie

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9 février 2010 2 09 /02 /février /2010 22:01

Janvier 2010, un an d’investiture pour Obama, le point du Monde Diplomatique par Serge HALIMI. Peut-on réformer les Etats-Unis ? Preuve supplémentaire que l'individualisme institutionalisé a la peau dure, ce brillant article a aussi le mérite de faire la part des choses entre individuel et collectif, vouloir et pouvoir, personnalité et institution. Du carcan socioculturel duquel nul ne déroge, idées, fond et capacités médiatrices s’avèrent aussi fédératrices dans le bon que dans le moins bon. Que peuvent les capacités d’un seul homme face à la tyrannie des structures et à l’intégrisme libéral américain ? Que peuvent des idéaux inféodés aux croyances, à l’éducation et aux préjugés ? Avant extinction, les dodos pratiquaient aussi la «démocratie» et avaient aussi leur chef «spirituel». Qui sait ? Pour le pire et pour le meilleur…

http://villageampus83.blog.lemonde.fr/files/2009/01/numeriser0001.1232374239.jpg 

Trêve de bavardages, place à l’article (amputé de ces premiers paragraphes pour qu’il reste un tant soit peu digeste).

 

Trois mois avant son élection, M. Obama avait prévenu : « Le plus grand risque que nous pourrions prendre serait de recourir aux mêmes techniques politiques avec les mêmes joueurs, et d’en attendre un résultat différent. Dans des moments pareils, l’histoire nous enseigne que ce n’est pas de Washington que vient le changement, il arrive à Washington parce que le peuple américain se lève et l’exige. »Le militantisme de terrain devrait donc permettre de secouer les pesanteurs conservatrices de la capitale, résidence officielle de tous les lobbies du pays. Un an plus tard, alors qu’on ne perçoit nulle trace d’un mouvement populaire, on ne compte plus les projets de loi bloqués, édulcorés, amputés par les « mêmes techniques politiques et les mêmes joueurs ».

 

Question « pedigree », celui de l’actuel président détonnait pourtant avec ceux de ses prédécesseurs. Pour la raison visible qu’on connaît, mais aussi parce qu’il est inhabituel que le locataire de la Maison Blanche ait, dans sa jeunesse, sacrifié la possibilité de gagner énormément d’argent en pratiquant le droit à New York au désir d’aider les habitants des quartiers pauvres de Chicago. Toutefois, quand on examine le choix par M. Obama des membres de son cabinet, la nouveauté semble moins renversante. Pour une ministre du travail proche des syndicats, Mme Hilda Solis, qui promet une rupture avec les politiques antérieures, on trouve une ministre des affaires étrangères, Mme Hillary Clinton, dont les orientations diplomatiques tranchent peu avec le passé, mais aussi un ministre de la défense M. Robert Gates, carrément hérité de l’administration Bush. Ou encore un ministre des finances, M. Timothy Geithner, trop lié à Wall Street pour pouvoir (ou vouloir) le réformer, et un conseiller économique, M. Lawrence Summers, architecte des politiques de déréglementation financière ayant valu au pays de frôler l’apoplexie. Quant à la « diversité » de l’équipe, elle n’est pas d’ordre sociologique. Vingt-deux des trente-cinq premières désignations effectuées par M. Obama étaient titulaires d’un diplôme d’une université d’élite américaine ou d’un collège huppé britannique.

 

Depuis le début du XXe siècle, les démocrates sont particulièrement sujets à l’illusion technocratique de la compétence, du pragmatisme, du gouvernement des meilleurs («the best and the brightest»),de l’excellence, de l’expertise qui doit imposer ses volontés à un monde politique suspecté de démagogie permanente. Une philosophie de ce genre, à laquelle, paradoxalement compte tenu de son parcours, se rattache le président des Etats-Unis (afin de ne pas être confondu avec un militant afro-américain?), juge les mobilisations de masse, le « populisme », avec méfiance. D’emblée, M. Obama espéra donc que la fraction la plus raisonnable des républicains s’accorderait avec lui pour extraire le pays de l’ornière. Et il lui tendit la main. En vain. Il a récemment commenté cette rebuffade : « Nous avons dû prendre une série de décisions difficiles sans recevoir d’aide du parti d’opposition, lequel, malheureusement, après avoir présidé aux politiques ayant conduit à la crise, a décidé de s’en décharger sur d’autres. »Etrange formulation, mais révélatrice : elle fait l’impasse sur l’élection présidentielle de 2008, à l’issue de laquelle les républicains n’ont pas « décidé » d’abandonner les rênes du pays à d’autres ; ils ont été chassés du pouvoir par le peuple.

 

Ils ne le supportent pas. D’où leur violence. En juin 1951 déjà, un démocrate, Harry Truman, occupe la Maison Blanche. Sans rechigner, il se consacre au combat contre le communisme et l’Union soviétique, à la défense de l’empire et des profits de General Electric. Néanmoins, aux yeux d’une part importante de l’électorat républicain, rien à faire, c’est un traître. Le sénateur Joseph McCarthy s’exclame : « On ne comprend rien à la situation actuelle si on ne saisit pas que des hommes placés aux plus hauts échelons de l’Etat se concertent pour nous conduire au désastre. C’est une conspiration si immense qu’elle relègue au statut de poussière tout ce qui l’a précédée dans l’histoire. Une conspiration tellement infâme que, quand on l’aura dévoilée, son responsable méritera d’être à jamais maudit par tous les honnêtes gens. »Pendant quatre ans, le sénateur du Wisconsin va terrifier ce que le pays compte de progressistes, artistes ou syndicalistes, mais aussi les principaux responsables de l’Etat, militaires compris.

 

Nous n’en sommes pas là. Toutefois, l’air est à nouveau vicié par la paranoïa des militants de droite portée à l’incandescence par les talk-shows à la radio, l’« information » continue de Fox News, les éditoriaux du Wall Street Journal,les Eglises fondamentalistes, les rumeurs délirantes que charrie Internet. Comme dans d’autres pays, un tel tintamarre envahit l’esprit et interdit de penser à autre chose. Ainsi, des millions d’Américains passionnés par la politique sont convaincus que leur président a menti sur son état civil, que, né à l’étranger, il était inéligible. Ils jurent que sa victoire, pourtant acquise avec huit millions cinq cent mille voix d’avance, est le produit d’une fraude, d’« une conspiration si immense... ».

 

L’idée d’avoir pour dirigeant un homme qui a passé deux ans en Indonésie dans une école musulmane, un ancien militant de gauche, un cosmopolite, un intellectuel les révulse(1). Ils croient dur comme fer que la réforme du système de santé servira de prélude à la création de « tribunaux de la mort » chargés de sélectionner les malades qui pourront se faire soigner. Ces bataillons survoltés constituent le noyau dur du Parti républicain. Ils maintiennent sous leur férule les élus avec lesquels le bon centriste Obama escomptait négocier sa politique de relance, sa réforme de l’assurance-maladie, la réglementation de la finance.

 

L’inanité d’une telle espérance fut établie sans tarder. Moins d’un mois après l’entrée du nouveau président à la Maison Blanche, son plan d’augmentation des dépenses publiques n’obtient le soutien d’aucun des cent soixante-dix-sept parlementaires républicains à la Chambre des représentants. En novembre, c’est au tour de la réforme du système de santé : cette fois, un seul député d’opposition se joint à la majorité démocrate. En décembre enfin, la législation destinée à protéger les consommateurs contre les pratiques abusives des organismes de crédit est, elle aussi, adoptée par la Chambre des représentants sans le moindre suffrage républicain. Chaque fois, pourtant, les textes présentés ont été amendés avec l’espoir que le président pourra se prévaloir de son esprit d’ouverture...

 

Dans le cas de la finance, nul ne sait encore à quoi ressemblera la loi au bas de laquelle il apposera son paraphe. Il faut en effet que soixante des cent sénateurs imposent un vote pour que la discussion d’un projet ne se prolonge pas indéfiniment. Les républicains étant quarante, chacun d’eux, et chaque démocrate félon, peut monnayer son soutien au prix fort. L’un de ces derniers, M. Joseph Lieberman, qui avait appelé à voter pour M. John McCain en 2008, a ainsi fait obstruction à la création d’un assureur public (public option)destinée aux Américains sans couverture médicale. Les compagnies d’assurances privées comptent au nombre des principaux bailleurs de fonds du sénateur Lieberman...

 

Le 28 septembre 2008, alors qu’un plan de sauvetage des banques agréé par le candidat Obama allait leur allouer une aide d’urgence de 700 milliards de dollars, un parlementaire de gauche, M. Dennis Kucinich, interpella ses collègues : « Sommes-nous le Congrès des Etats-Unis ou le conseil d’administration de Goldman Sachs ? » La question demeure assez pertinente pour que le président américain ait jugé récemment utile de préciser : « Je n’ai pas fait campagne pour aider les gros bonnets de Wall Street. » Toutefois, en 2008, Goldman Sachs, Citigroup, JPMorgan, UBS et Morgan Stanley figurèrent sur la liste des vingt principaux bailleurs de fonds de sa campagne (2). Le journaliste William Greider résume la situation : « Les démocrates sont placés devant un dilemme : peuvent-ils servir l’intérêt public sans mécontenter les banquiers qui financent leurs carrières (3) ? »

 

Les Etats-Unis sont-ils réformables ? On prétend que leur système se caractériserait par l’« équilibre des pouvoirs ». Il consiste en réalité en une multiplication d’échelons où règne le pouvoir du dollar. En 2008, des millions de jeunes se sont lancés dans l’arène politique en escomptant que, avec ce président, rien ne serait plus comme avant. Mais voilà, lui aussi se comporte en maquignon, achète un vote qui sinon lui ferait défaut, courtise un élu qu’il méprise. Peut-il faire autrement ? La personnalité d’un homme ne pèse jamais très lourd face à la tyrannie des structures, surtout quand l’opposition se montre hystérique et que le « mouvement populaire » se résume à des syndicats en capilotade, des militants noirs cooptés par l’exécutif et des blogueurs infatués qui croient que le militantisme s’épanouit derrière un clavier. Or, aux Etats-Unis, toute inflexion progressiste du cours des choses exige un alignement des planètes presque parfait. En revanche, pour réduire massivement les impôts des riches, Reagan n’eut même pas besoin d’une majorité de parlementaires républicains...

 

La biographie de M. Obama a fait naître un malentendu. D’une part, parce qu’elle a concentré sur lui tous les feux et toutes les attentes. D’autre part, parce que ce président des Etats-Unis ne ressemble plus depuis longtemps à l’adolescent radical qu’il décrit dans ses Mémoires. Celui qui assistait à des conférences socialistes et œuvrait à Harlem pour une association proche de M. Ralph Nader. Il n’a plus rien à voir non plus avec le militant afro-américain qui, « afin d’éviter d’être pris pour un traître, sélectionna ses amis avec soin. Les étudiants noirs les plus activistes. Les étudiants étrangers. Les chicanos. Les professeurs marxistes, les structuralo-féministes et les poètes punk rock. Nous fumions des cigarettes et portions des blousons de cuir. La nuit, dans les dortoirs, nous discutions du néocolonialisme, de Frantz Fanon, d’ethnocentrisme européen et de patriarcat (4). »

 

Pour les républicains, ce passé-là rappelle que l’homme est dangereux, étranger à la culture individualiste du pays, complaisant envers les « ennemis de la liberté » et disposé, pour commencer, à « socialiser le système de santé américain ».De leur côté, une partie des militants démocrates espèrent que leur président, qui les déçoit pour le moment, n’hésitera pas sitôt qu’il le pourra à mettre en œuvre une politique plus progressiste ; et que telle est bien sa volonté. L’appréhension des uns revigore l’espérance des autres. Néanmoins, pour paraphraser l’expression du journaliste Alexander Cockburn, la gauche, qui inspecte les entrailles des textes présentés au Congrès pour y dénicher la moindre parcelle de victoire, sait que le temps est compté : les élections législatives de novembre prochain risquent d’intervenir dans un climat économique morose. Elles vont donc probablement éclaircir les rangs des élus démocrates.

 

En définitive, on parle trop de M. Obama. L’homme a pris les traits d’un démiurge qu’on croit capable de dompter les forces sociales, les institutions, les intérêts. Cette personnalisation immature du pouvoir caractérise aussi la France et l’Italie, mais là le diable est niché de l’autre côté ; qu’il tombe et le pays sera sauvé... Il y a environ un demi-siècle, l’historien américain Richard Hofstadter a popularisé l’expression « style paranoïaque » pour saisir une humeur politique de ce genre. A l’époque, il pensait surtout à la droite maccarthyste et à ses succédanés immédiats, mais il prétendait aussi que son idéal type trouverait au fil des ans bien d’autres applications.

Nous y sommes. L’essor de l’individualisme, la paresse intellectuelle, la dérive hystérique des débats, le rôle délétère des médias, le déclin du marxisme aussi, ont généralisé l’illusion selon laquelle, comme l’expliquait Hofstadter en 1963, « l’ennemi n’est pas, contrairement à nous tous, soumis à la grande mécanique de l’histoire, victime de son passé, de ses désirs, de ses limites. C’est un agent libre, actif, diabolique. (...) Il fabrique les crises, déclenche les faillites bancaires, provoque la dépression, confectionne des désastres, et ensuite se délecte, puis profite de la misère qu’il a provoquée (5). » Un animateur de radio ultraconservateur, Rush Limbaugh, réplique que certains partisans de M. Obama prennent celui-ci pour le Messie. Il n’a pas tort. Mais pourquoi persiste-t-il alors, lui, à dénoncer chaque jour l’Antéchrist ?

 

Au fond, le « miracle » de l’élection de novembre 2008 pourrait être de nous avoir rappelé que les miracles n’existent pas. Et que le destin des Etats-Unis, comme celui des autres pays, ne se confond ni avec la personnalité d’un homme ni avec la volonté d’un président.



(2) Selon la liste établie par le Center for Responsive Politics, cf. « Top contributors to Barack Obama », Opensecrets.org.

(3) William Greider, « The money man’s best friend », The Nation, New York, 11 novembre 2009.

(4) Barack Obama, Dreams From My Father, Crown Books, New York, 2004, p. 100.

(5) Richard Hofstadter, The Paranoid Style in American Politics, Alfred Knopf, New York, 1966, p. 32.

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