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Présentation

  • : Démocratie? Ou Ploutocratie?
  • : Pas d'issue aux grands défis de l'humanité (pétrole, eau, famines, biodiversité, érosion, climat...) sans changement de paradigme et TOTALE remise en question tant au niveau individuel que pluriel (mode de vie, économie, progrès…)
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Tonnes CO2/personnes/an

2 = capacité d'absorption de la terre
4 = moyenne mondiale (2 fois trop)
8 = émission moyenne d'un Européen (4 fois trop)
20 = émission moyenne d'un Américain (10 fois trop)
0,09 = émission moyenne d'un Burkinabé
0,06 = émission moyenne d'un Ethiopien

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Bon à savoir

- La production d'un kilo de bœuf nécessite autant d'eau qu'une douche (débit de 18 litres par minute) quotidienne de 5 minutes pendant 2 ans.


- En Europe, chaque tête de bétail est subsidiée à plus de 2 euros par jour, soit un peu plus que le revenu journalier des 2/3 de la population mondiale.

 

- Le total des actifs financiers (crédits et spéculations) atteint 6,7 fois le PIB mondial!

 

- Dans le Pacifique Nord, les courants océaniques charrient des millions de tonnes de plastique. Leur accumulation couvre désormais une zone grande comme 6 fois la France.


- Seuls 1,6% des dépenses militaires ou 4,3% des subventions agricoles sont nécessaires pour assainir les besoins en eau de 80% des Africains.


- La fortune des 3 individus les plus riches de la planète est supérieure au PIB des 48 pays les plus pauvres (600 millions de personnes).


- Les pays en développement, qui subissent durement les dérèglements climatiques, ont produit moins de 20% des 350Gt (giga tonne) de CO2 accumulé dans l’atmosphère depuis 1850, alors qu’ils représentent 80% des terriens.


- Pour la banque mondiale, de 2006 à 2008, les prix alimentaires ont augmenté de 85%. Dans les pays pauvres, les dépenses alimentaires représentent 60 à 90% des budgets des ménages…


- Un plein de 50 litres de bioéthanol correspond à  250 kg de maïs, de quoi nourrir une personne pendant une année.


- Par an, les avions commerciaux émettent autant de CO2 que toute l'Afrique.


- L'élevage industriel consomme autant de céréales qu'Indiens et Chinois réunis (moitié de la population mondiale).

- La production, le stockage, le transport et le conditionnement d'une calorie alimentaire issue de l'agriculture conventionnelle nécessite 40 calories fossiles!


- D'autres chiffres ici

 

Archives

Citations & Livres

Aucun être humain ne vient au monde pour éviter à ses frères la peur de mourir en niant le corps par le travail et l'intellectualisation du monde. [Raoul VANHEIGEM] Adresse aux vivants sur la mort qui les gouverne et l'opportunité de s'en défaire

 

Ce que fait actuellement la logique de marché, c'est jouer sur la méfiance radicale de l'être humain à l'égard du détachement, ancrée dans l'énergie angoissée du besoin, pour pouvoir inverser l'énergie renonçante du Désir en énergie compulsive de l'envie. [Christian ARNSPERGER] Ethique de l'existence post-capitaliste

 

Le discours économique a une fonction terroriste, celui d'évincer le citoyen du débat [cité par Marie Martin-Pêcheu] Bio-économie

 

La monnaie et l’économie existent parce que l’homme n’a pas confiance en son prochain, qu'il suppose – souvent à raison - vouloir obtenir un échange gagnant. Il veut des garanties. Mais les garanties ne tiennent pas leurs promesses et se révèlent incapables d’empêcher l’injustice. [Didier LACAPELLE] Manuel d'anti-économie

 

Pour ceux qui connaissent le sens profond des choses, les paroles brèves sont des commentaires ; Pour ceux qui se fient aux apparences, les vastes discours ne sont que des abrégés imprécis. [Mawlânâ Djalâl Od-Dîn Rûmî] La geste de Taliesin

 

Notre époque a besoin d’une grande bouffée d’air frais, qui la revivifie. Vienne le temps où chaque individu, rejetant l’apathie dont tire sa force le pouvoir léthargique qui l’opprime, se change en guerrier sans armure et sans autre arme qu’une invisible force de vie. Qu’il combatte sans relâche pour ce qu’il a d’unique et de plus cher au monde, sa propre existence, vrai champ de bataille où nerfs, muscles, sensations, pensées répondent à la sollicitation de désirs obnubilés par la passion de jouir et que contrarient, refoulent, mutilent et nient les mécanismes d’une économie qui exploite le corps à l’égal de la terre. [Raoul VANEIGEM] Nous qui désirons sans fin


A travers le voile de notre vision rationnelle, la lumière du Réel se brise, et la transforme en une autre vision, comme la lumière du soleil dans la pluie donne l'arc-en-ciel. L'homme, devenu conscient du soleil, comprendra l'arc-en-ciel d'une facon différente. Mais celui qui aura le courrage de tourner le dos à ce qui n'est que l'arc-en-ciel, verra le soleil lui-même. L'homme ressent en lui-même et en son monde, la promesse d'une Réalité qui, à l'origine de son développement rationnel, se cache. [Karlfried GRAF DÜRCKHEIM] 
La percée de l'être ou les étapes de la maturité


L'écologie extérieure sans écologie intérieure n'est qu'illusion. Si intérieurement, l'esprit est mu par des violences passionnelles, cela se traduira inévitablement en comportements extérieurs. Intérieur et extérieur sont interdépendants. Sans un changement intérieur de mentalité et de relation, vouloir un changement à l'extérieur est illusoire. [Denys RINPOCHE]


L'économie politique a placé sur un podium quelques-unes de nos dispositions naturelles les plus vilaines : le matérialisme, l'esprit de compétition, la gloutonnerie, la vanité, l'égoïsme, la myopie intellectuelle et la toute bête cupidité. [Hazel HENDERSON] cité par Fritjof Capra dans Sagesse des sages

Si la logique en place est si tenace, c'est peut-être que quelque chose au fond de nous même y collabore - quelque chose qui participe de l'angoisse et du déni de notre condition d'humains. Les voies de sorties, les plus pertinentes de l'économie capitaliste ne sont donc pas économiques. Elles sont existentielles. [Christian ARNSPERGER] Critique de l'existence capitaliste, Pour une étique existentielle de l'économie

Notre siècle de rationalité matérialiste, de pesanteur minérale, de substances toxiques largement répandues, d'une science presque totalement asservie au profit, a porté atteinte au monde sensible qui constitue l'enveloppe vivante et vitale de notre planète. Il semble que ce ne soit qu'à l'aune du sacré que nous pourrions mesurer l'ampleur de notre responsabilité. "J'entends par sacré ce sentiment humble où la gratitude, la connaissance, l'émerveillement, le respect et le mystère s'allient pour inspirer nos actes, les éclairer et faire de nous des être très présents au monde, mais affranchis des vanités et des arrogances qui révèlent bien davantage nos angoisses et nos faiblesses que notre force." [Pierre RABHI] Conscience et environnement

Comme une rivière crée les berges qui la contiennent, l'énergie en quête de vérité crée sa propre discipline sans aucune forme de contrainte; et comme la rivière trouve la mer, l'énergie trouve sa propre liberté.
[Jiddu KRISHNAMURTI]
Le sens du bonheur

Vous devez être le changement que vous voulez voir dans ce monde.

[GHANDI]

Richesse c'est pouvoir. C'est le pouvoir d'acheter; c'est un droit de commandement sur tout le travail d'autrui.
[HOBBES]


Science sans conscience, n'est que ruine de l'âme
[RABELAIS]


Rien n'est si dangereux qu'un ignorant ami; Mieux vaudrait un sage ennemi
[Jean de la FONTAINE]

Chaque fois que l'humanité est amputée d'une de ses langues, une de ses cultures, un de ses peuples, ce sont ses propres enfants qui deviennent orphelins d'une partie d'elle même.
[Patrick BERNARD] www.icrainternational.org

Les paradis fiscaux ne sont pas qu'un phénomène marginal réservé à quelques milliardaires, quelques affairistes et beaucoup de mafieux. C'est, au contraire, « une infrastructure essentielle de la finance internationale ». Christian Chavagneux & Ronen Palan


La richesse se mesure au nombre de choses que nous pouvons laisser intactes
[THOREAU]

 

8 septembre 2016 4 08 /09 /septembre /2016 11:25

Dans un Etat de droit qui ne se mobilise pas à la hauteur des enjeux climatiques et environnementaux, la société civile peut mener des actions en justice contre celui-ci. C’est ce qui s’est passé aux Pays Bas en juin 2015.

 

1. Urgenda.nl (Pays Bas)

Le 24 juin 2015, à la Haye, trois juges ont rendu un verdict historique : l’Etat néerlandais doit réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 25 % à 40 % d’ici 2020 par rapport à 1990. L’affaire est actuellement en appel, la victoire de l’association Urgenda n’est donc pas encore certaine, mais ce premier verdict a néanmoins une très grande valeur.

Après des dizaines d’autres plaintes du même type dans le monde entier qui n’ont jamais abouti, c’est en effet la première fois qu’un tribunal a considéré qu’il était bel et bien compétent en la matière.

 

2. Action Justice Climat Klimaatzaak.eu (Belgique)

Action en justice contre l’Etat belge pour que d’ici 2020, les émissions de gaz à effet de serre belges soient réduites de 40% par rapport aux émissions émises en 1990.

Complétez ici une déclaration individuelle pour vous mobiliser aux côté de klimaatzaak !

 

3. The Third Pole (Pakistan)

La Haute Cour de justice de Lahore a ordonné, mi-septembre, la création d’un « conseil climatique » pour contraindre l’Etat Pakistanais à tenir ses engagements dans ce domaine.

En savoir plus sur lemonde.fr

 

4. Tribunal Monsanto (Monde)

Mise en place d’un tribunal international visant à juger les atteintes à l’environnement et à la santé imputées à l’entreprise multinationale Monsanto (Multinationale qui commercialise des produits hautement toxiques qui contaminent l’environnement, rendent malades ou causent la mort de milliers de personnes dans le monde.

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Pour rappel : Ecocide, est construit « à partir du préfixe “éco-” – la maison, l’habitat (oikos en grec) – et du suffixe “-cide” (caedo en latin), renvoie aux atteinte les plus graves portées à l’environnement.

Source : criminaliser les écocides

 

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29 avril 2016 5 29 /04 /avril /2016 11:03

Surtout ne pas relever la tête, suivre la ligne officielle, peu importe qu’elle soit morale, qu’elle se joue de la légalité ou qu’elle nourrisse l’injustice. Jeunes gens, rentrez dans le rang, sous peine de le payer cher ! Les chevaliers blancs, les justiciers, c’est au cinéma.

 

C’est le message donné par le procès ouvert hier à Luxembourg. Ceux qui ont espéré et cru que la justice, fiscale en l’occurrence, avait gagné des points avec les révélations des LuxLeaks, se sont trompés. Novembre 2014 avait permis de faire deux pas en avant, mai 2016 en fait faire quatre en arrière. Ceux qui sont assis sur les bancs des accusés de ce tribunal luxembourgeois ne sont en effet pas les concepteurs ou les bénéficiaires de ces montages fiscaux mis au jour, mais ceux qui les ont révélés. Les mêmes dont à l’époque, des commissaires, des ministres, des Premiers ministres, des présidents européens avaient loué le courage et le travail d’intérêt public.

 

Depuis nos révélations, aucune multinationale citée dans les LuxLeaks n’a été inquiétée. Pas davantage le grand-duché du Luxembourg, qui a couvert et encouragé ces montages et n’a pas depuis remis en cause ses pratiques fiscales. Idem pour l’intermédiaire PWC, le « créatif » du trio. Vus mais pas pris…

 

Par contre, Arnaud Deltour et Raphaël Halet de PWC, ainsi que le journaliste Edouard Perrin sont, eux, inculpés. S’ils sont condamnés, l’impunité, pour l’ingénierie fiscale au parfum de fraude, aura gagné la partie. Et cela risque d’être pour longtemps. Qui, en effet, se risquera encore à se saisir de documents révélateurs et à les publier ?

 

Un procès contre les lanceurs d’alertes et les journalistes, zéro poursuite pour les acteurs des LuxLeaks ? Le déséquilibre est révoltant. Certains hommes politiques n’hésitaient pas hier à assurer les accusés de Luxembourg de leur soutien. C’est d’une hypocrisie peu commune car ce sont souvent les mêmes dont les partis et les pays ont voté il y a quelques jours la directive « secret des affaires », qui met le lanceur d’alertes dans l’obligation de prouver son bon droit et pas l’entreprise dénoncée. Une hypocrisie qui a trouvé un autre sommet dans la décision de la Commission européenne d’accepter, pour les Panama Papers, la commission d’enquête qu’elle a refusée pour les LuxLeaks. Comme si la traque de la vérité, la recherche de la transparence et l’accomplissement de la justice étaient à géométrie variable : bon pour les autres, mais pas pour moi…

 

Au moment où beaucoup, les jeunes notamment, doutent de la capacité d’une société à faire bouger les lignes, ce procès expose comment un establishment solidaire décide d’enterrer un dossier au grand jour et choisit d’encourager les systèmes qui nourrissent l’iniquité. C’est une terrible défaite pour la politique.

 

Edito de Béatrice Delvaux (Le Soir) du mercredi 27 avril 2016

 

Heureusement Ecolo a décidé d’aller devant les tribunaux pour dénoncer "la complaisance, voire la complicité" de l’Etat belge dans les dossiers de grande fraude fiscale.

 

Heureusement qu'il existe encore des journalistes et des politiques digne de ce nom.

 

 

Pour avoir dit la vérité, il risque 1.3 M€ d’amende et 10 ans de prison

L’Islande, bientôt terre d’accueil des lanceurs d’alerte ?

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2 décembre 2015 3 02 /12 /décembre /2015 17:38

En cette période où l'on parle tant de la COP21, cette vidéo mérite d'être visionnée. Est-ce le CO2 qui est la cause de la hausse des températures ou l'inverse? Une hausse de température entraîne une libération du CO2 dissout dans les océans. Une baisse de température entraîne une captation du CO2. Le taux de concentration en CO2 augmente effectivement depuis 1960 dans l'atmosphère mais le lien de cause à effet avec la température ne semble pas si évident. Le rapport du GIEC fait très peu état de l'effet des nuages, des rayons cosmiques, du facteur soleil, de la précession des équinoxes, etc.

Serait-ce une entourloupe du grand capital pour se maintenir en vie? Al Gore a été le lanceur d'alerte, pas Pierre Rabhi ou Ricardo Petrella...

Si cette climato-magna n'était qu'un prétexte pour focaliser notre attention ailleurs que sur l'eau, la nourriture, la pauvreté, la pollution en général, la gestion des déchets, etc. Réduire nos émissions de CO2 reste un objectif louable mais il ne doit pas en escamoter d'autres aussi importants (si pas plus)!

L'enfer est pavé de bonnes intentions. Parce qu'il n'est jamais bon que tout le monde regarde dans la même direction. Au nom de la lutte pour le climat ou de celle contre l'islam radical, le risque de nous faire avaler des couleuvres est bien présent. Pour que rien ne change, pour qu'au nom de la verdure et de la peur de l'autre, le pouvoir de l'argent et de la ploutocratie soit poussé à son paroxysme.

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17 novembre 2015 2 17 /11 /novembre /2015 11:46

Dans la tourmente, les émotions, les sensations, il est conseillé de se poser, de réfléchier et de tenter de comprendre. Point de clichés, point d’idées toutes faites comme « des tarés j’vous dit » ou « c’est un acte de guerre ». Comme s’il ne fallait pas réellement toucher le fond pour en arriver à s’enfiler une ceinture d’explosif et à se faire sauter. Alors, trêves de minutes de silences et de raccourcis faciles, pause lecture…

Ci-dessous un article de Nafeez Ahmed, journaliste d’investigation et auteur à succès issu du site  http://www.middleeasteye.net/node/39507

L’« Etat islamique » est un symptôme brutal de l’aggravation d’une crise de civilisation fondée sur la dépendance aux combustibles fossiles, qui porte atteinte à l’hégémonie occidentale et met à mal le pouvoir des Etats dans le monde musulman

Le débat sur les origines de l’Etat islamique a largement oscillé entre deux points de vue extrêmes. Certains accusent l’Occident : l’Etat islamique n’est rien de plus qu’une réaction prévisible à l’occupation de l’Irak, un autre contrecoup de la politique étrangère occidentale. D’autres attribuent purement et simplement l’émergence de l’Etat islamique à la barbarie historique ou culturelle du monde musulman, dont les croyances et les valeurs médiévales arriérées sont un incubateur naturel de ce type d’extrémisme violent.

Alors que ce débat banal se poursuit d’un ton monotone, la plus grosse évidence que personne ne veut voir concerne les infrastructures matérielles. Tout le monde peut nourrir des pensées mauvaises, horribles ou dégoûtantes. Mais elles restent de simples fantasmes à moins que l’on ne trouve un moyen de les manifester concrètement dans le monde qui nous entoure.

Ainsi, pour comprendre comment l’idéologie qui anime l’Etat islamique a réussi à rassembler les ressources matérielles nécessaires pour conquérir un espace plus grand que le Royaume-Uni, nous devons inspecter de plus près son contexte matériel.

Suivez l’argent

Les fondements de l’idéologie d’al-Qaïda sont nés dans les années 1970. Abdallah Azzam, mentor palestinien d’Oussama ben Laden, a alors formulé une nouvelle théorie justifiant la poursuite d’une guerre continue et de faible intensité par des cellules moudjahidines déployées en faveur d’un Etat panislamiste. Les doctrines islamistes violentes d’Abdallah Azzam ont été popularisées dans le contexte de l’invasion de l’Afghanistan par les Soviétiques.

Comme on le sait, les réseaux moudjahidines afghans ont été formés et financés sous la supervision de la CIA, du MI6 et du Pentagone. Les Etats du Golfe ont apporté des sommes d’argent considérables, tandis que l’Inter-Services Intelligence (ISI) pakistanais a assuré la liaison sur le terrain avec les réseaux militants coordonnés par Azzam, ben Laden et les autres.

L’administration Reagan a par exemple fourni 2 milliards de dollars aux moudjahidines afghans, complétés par un apport de 2 milliards de dollars de l’Arabie saoudite.

En Afghanistan, l’USAID a investi des millions de dollars pour fournir aux écoliers « des manuels remplis d’images violentes et d’enseignements islamiques militants », d’après le Washington Post. La théologie justifiant le djihad violent était entrecoupée de « dessins de fusils, de balles, de soldats et de mines ». Les manuels vantaient même les récompenses divines offertes aux enfants qui « arracheraient les yeux de l’ennemi soviétique et lui couperaient les jambes ».

Selon la croyance populaire, cette configuration désastreuse d’une collaboration entre l’Occident et le monde musulman dans le financement des extrémistes islamistes aurait pris fin avec l’effondrement de l’Union soviétique. Comme je l’ai expliqué lors d’un témoignage au Congrès un an après la sortie du rapport de la Commission du 11 septembre, cette croyance populaire est erronée.

Le chantage de la protection

Un rapport classifié des services de renseignement américains, révélé par le journaliste Gerald Posner, a confirmé que les Etats-Unis étaient pleinement conscients du fait qu’un accord secret avait été conclu en avril 1991 entre l’Arabie saoudite et ben Laden, alors en résidence surveillée. Selon cet accord, ben Laden était autorisé à quitter le royaume avec ses financements et partisans et à continuer de recevoir un soutien financier de la famille royale saoudienne à la seule condition qu’il s’abstienne de cibler et de déstabiliser le royaume d’Arabie saoudite lui-même.

Loin d’être des observateurs distants de cet accord secret, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne y ont participé activement.

L’approvisionnement massif de pétrole en provenance d’Arabie saoudite est au fondement de la santé et de la croissance de l’économie mondiale. Nous ne pouvions nous permettre d’être déstabilisés, et nous avons donc dû accepter ce compromis : pour protéger le royaume, il fallait le laisser financer ben Laden hors de ses frontières.

Comme l’historien britannique Mark Curtis le décrit minutieusement dans son livre sensationnel, Secret Affairs: Britain’s Collusion with Radical Islam, les gouvernements des Etats-Unis et du Royaume-Uni ont continué de soutenir secrètement des réseaux affiliés à al-Qaïda en Asie centrale et dans les Balkans après la guerre froide, et ce pour les mêmes raisons que précédemment, à savoir la lutte contre l’influence russe, et désormais chinoise, afin d’étendre l’hégémonie américaine sur l’économie capitaliste mondiale. L’Arabie saoudite, première plate-forme pétrolière du monde, est restée l’intermédiaire de cette stratégie anglo-américaine irréfléchie.

En Bosnie

Curtis relate qu’un an après l’attentat du World Trade Center de 1993, Oussama ben Laden a ouvert un bureau dans le quartier de Wembley, à Londres, sous le nom d’« Advice and Reformation Committee », depuis lequel il a coordonné des activités extrémistes dans le monde entier.

Vers la même époque, le Pentagone a acheminé par avion des milliers de moudjahidines d’al-Qaïda de l’Asie centrale vers la Bosnie, violant ainsi l’embargo sur les armes imposé par l’ONU, selon des fichiers des services de renseignement néerlandais. Ces combattants étaient accompagnés par les forces spéciales américaines. Le « cheikh aveugle » qui a été condamné pour l’attentat du World Trade Center était profondément impliqué dans le recrutement et l’envoi de combattants d’al-Qaïda en Bosnie.

En Afghanistan

A partir de 1994 environ et jusqu’au 11 septembre, les services de renseignement militaire américains ainsi que la Grande-Bretagne, l’Arabie saoudite et le Pakistan, ont secrètement fourni des armes et des fonds aux talibans, qui abritaient al-Qaïda.

En 1997, Amnesty International a déploré l’existence de « liens politiques étroits » entre la milice talibane en place, qui venait de conquérir Kaboul, et les Etats-Unis. Le groupe de défense des droits de l’homme a fait référence à des comptes-rendus crédibles « sur les madrasas (écoles religieuses) fréquentées par les talibans au Pakistan », indiquant que « ces liens peuvent avoir été établis au commencement même du mouvement taliban ».

Amnesty a rapporté que ces comptes-rendus provenaient de Benazir Bhutto, alors Première ministre du Pakistan ; cette dernière, aujourd’hui décédée, avait « affirmé que les madrasas avaient été mises en place par la Grande-Bretagne, les Etats-Unis, l’Arabie saoudite et le Pakistan au cours du djihad, la résistance islamique contre l’occupation de l’Afghanistan par les Soviétiques ». Sous la tutelle américaine, l’Arabie saoudite continuait de financer ces madrasas.

Les manuels rédigés par le gouvernement américain afin d’endoctriner les enfants afghans avec l’idéologie du djihad violent pendant la guerre froide furent alors approuvés par les talibans. Ils furent intégrés au programme de base du système scolaire afghan et largement utilisés dans les madrasas militantes pakistanaises financées par l’Arabie saoudite et l’ISI pakistanaise avec le soutien des Etats-Unis.

Les administrations Clinton et Bush espéraient se servir des talibans pour établir un régime fantoche dans le pays, à la manière de leur bienfaiteur saoudien. L’espoir vain et manifestement infondé était qu’un gouvernement taliban assure la stabilité nécessaire pour installer un pipeline trans-afghan (TAPI) acheminant le gaz d’Asie centrale vers l’Asie du Sud, tout en longeant la Russie, la Chine et l’Iran.

Ces espoirs ont été anéantis trois mois avant le 11 septembre, lorsque les talibans ont rejeté les propositions américaines. Le projet TAPI a ensuite été bloqué en raison du contrôle intransigeant de Kandahar et Quetta par les talibans ; toutefois, ce projet est désormais en cours de finalisation sous la direction de l’administration Obama.

Au Kosovo

Mark Curtis indique que l’OTAN a continué de parrainer les réseaux affiliés à al-Qaïda au Kosovo à la fin des années 1990, lorsque les forces spéciales américaines et britanniques ont approvisionné en armes et formé les rebelles de l’Armée de libération du Kosovo (UÇK), parmi lesquels figuraient des recrues moudjahidines. Ces effectifs comptaient une cellule rebelle dirigée par Mohammed al-Zaouahiri, frère du bras droit de ben Laden, Ayman al-Zaouahiri, qui est désormais le leader d’al-Qaïda.

Dans la même période, Oussama ben Laden et Ayman al-Zaouahiri ont coordonné les attentats de 1998 contre les ambassades américaines au Kenya et en Tanzanie depuis le bureau de ben Laden à Londres.

Il y avait toutefois quelques bonnes nouvelles : les interventions de l’OTAN dans les Balkans, conjuguées à la désintégration de la Yougoslavie socialiste, ont ouvert la voie à l’intégration de la région dans l’Europe occidentale, à la privatisation des marchés locaux et à l’établissement de nouveaux régimes en faveur du projet de pipeline trans-Balkans, destiné à transporter le pétrole et le gaz d’Asie centrale vers l’Occident.

Une réorientation de la politique au Moyen-Orient

Même après les attentats du 11 septembre 2001 et du 7 juillet 2005, la dépendance des Américains et des Britanniques aux combustibles fossiles bon marché pour soutenir l’expansion capitaliste mondiale les a poussés à approfondir cette alliance avec les extrémistes.

Vers le milieu de la dernière décennie, les services de renseignement militaire anglo-américains ont commencé à superviser les financements apportés par les Etats du Golfe, menés une fois de plus par l’Arabie saoudite, aux réseaux extrémistes islamistes à travers le Moyen-Orient et l’Asie centrale pour contrer l’influence chiite iranienne dans la région. Parmi les bénéficiaires de cette entreprise figuraient des groupes militants et extrémistes affiliés à al-Qaïda de l’Irak au Liban en passant par la Syrie, soit un véritable arc du terrorisme islamiste.

Une fois de plus, les militants islamistes furent involontairement entretenus en tant qu’agents de l’hégémonie américaine face aux rivaux géopolitiques émergeants.

Comme Seymour Hersh l’a révélé dans le New Yorker en 2007, cette « réorientation » de la politique consistait à affaiblir non seulement l’Iran, mais aussi la Syrie, où les largesses des Etats-Unis et de l’Arabie saoudite ont contribué à soutenir les Frères musulmans syriens, entre autres groupes d’opposition. Evidemment, l’Iran et la Syrie étaient étroitement alignés avec la Russie et la Chine.

En Libye

En 2011, l’intervention militaire de l’OTAN pour renverser le régime de Kadhafi a emboîté le pas au soutien important apporté à des mercenaires libyens, qui étaient en fait des membres de la branche officielle d’al-Qaïda en Libye. La France se serait vu proposer le contrôle de 35 % des ressources pétrolières de la Libye en échange de son soutien aux insurgés.

Après l’intervention, les géants pétroliers européens, britanniques et américains étaient « parfaitement prêts à tirer profit » des « opportunités commerciales », d’après David Anderson, professeur à l’université d’Oxford. Les contrats juteux signés avec les membres de l’OTAN ont pu « libérer l’Europe occidentale de l’emprise des producteurs russes qui pratiquent des prix élevés et dominent actuellement leur approvisionnement en gaz ».

Des rapports secrets établis par les services de renseignement ont montré que les rebelles soutenus par l’OTAN entretenaient des liens étroits avec al-Qaïda. La CIA s’est également servie des militants islamistes en Libye pour acheminer des armes lourdes aux rebelles du pays.

Un rapport de 2009 des services de renseignement canadiens décrit le bastion rebelle de l’est de la Libye comme un « épicentre de l’extrémisme islamiste », à partir duquel « les cellules extrémistes » ont agi dans la région. Selon David Pugliese, dont les propos sont repris dans l’Ottawa Citizen, c’est cette même région qui était « défendue par une coalition de l’OTAN dirigée par le Canada ». D’après David Pugliese, le rapport des services de renseignement a confirmé que « plusieurs groupes d’insurgés islamistes » étaient basés dans l’est de la Libye et que beaucoup de ces groupes ont également « exhorté leurs partisans à combattre en Irak ». Les pilotes canadiens plaisantaient même en privé, se disant qu’ils faisaient partie de l’armée de l’air d’al-Qaïda « dans la mesure où leurs missions de bombardement ont contribué à ouvrir la voie aux rebelles alignés avec le groupe terroriste ».

Selon Pugliese, les spécialistes des services de renseignement canadiens ont envoyé un rapport prémonitoire à l’attention des officiers supérieurs de l’OTAN en date du 15 mars 2011, quelques jours seulement avant le début de l’intervention. « Il est de plus en plus possible que la situation en Libye se transforme en une guerre tribale/civile à long terme, était-il écrit. Cela est particulièrement probable si les forces d’opposition reçoivent une assistance militaire de la part d’armées étrangères. »

Comme nous le savons, l’intervention a quand même eu lieu.

En Syrie

Au cours des cinq dernières années au moins, l’Arabie saoudite, le Qatar, les Emirats arabes unis, la Jordanie et la Turquie ont tous apporté un soutien financier et militaire considérable à des réseaux militants islamistes liés à al-Qaïda qui ont engendré l’« Etat islamique » que nous connaissons aujourd’hui. Ce soutien a été apporté dans le cadre d’une campagne anti-Assad de plus en plus intense dirigée par les Etats-Unis.

La concurrence pour dominer les tracés potentiels des pipelines régionaux passant par la Syrie et contrôler les ressources inexploitées en combustibles fossiles en Syrie et en Méditerranée orientale (au détriment de la Russie et de la Chine) a fortement contribué à motiver cette stratégie.

Roland Dumas, ancien ministre français des Affaires étrangères, a révélé qu’en 2009 les responsables du ministère britannique des Affaires étrangères lui avaient indiqué que les forces britanniques étaient déjà actives en Syrie pour tenter de fomenter la rébellion.

L’opération qui se poursuit actuellement a été étroitement contrôlée dans le cadre d’un programme secret toujours en cours, coordonné conjointement par les services de renseignement militaire américains, britanniques, français et israéliens. Des rapports publics confirment qu’à la fin de l’année 2014, le soutien apporté par les Etats-Unis aux combattants luttant contre Assad s’élevait, à lui seul, à environ 2 milliards de dollars.

Ce soutien aux extrémistes islamistes est communément considéré comme une erreur, et les faits parlent d’eux-mêmes. D’après des évaluations classifiées de la CIA, les services de renseignement américains savaient que le soutien apporté aux rebelles anti-Assad dirigé par les Etats-Unis à travers ses alliés au Moyen-Orient a toujours fini entre les mains des extrémistes les plus virulents. Toutefois, il a continué.

L’année précédant le lancement de la campagne de l’Etat islamique pour conquérir l’intérieur de l’Irak, les responsables du Pentagone étaient également conscients que la grande majorité des rebelles « modérés » de l’Armée syrienne libre (ASL) étaient en fait des militants islamistes. Ainsi que l’ont reconnu les responsables, il était de plus en plus impossible d’établir une frontière fixe entre les rebelles dits « modérés » et les extrémistes liés à al-Qaïda ou à l’Etat islamique en raison de la fluidité des interactions existant entre ces deux composantes.

De plus en plus, les combattants frustrés de l’ASL ont rejoint les rangs des militants islamistes en Syrie, non pas pour des raisons idéologiques mais simplement en raison de leur plus grande puissance militaire. Jusqu’à présent, la quasi-totalité des groupes rebelles « modérés » formés et récemment armés par les Etats-Unis sont en cours de dissolution et de défection, et leurs membres n’en finissent plus de passer du côté d’al-Qaïda et de l’Etat islamique dans la lutte contre Assad.

En Turquie

Grâce à un nouvel accord avec la Turquie, les Etats-Unis coordonnent actuellement l’approvisionnement continu en aide militaire aux rebelles « modérés » pour combattre l’Etat islamique. Pourtant, ce n’est un secret pour personne que pendant toute cette période, la Turquie a directement parrainé al-Qaïda et l’Etat islamique dans le cadre d’une manœuvre géopolitique destinée à écraser les groupes d’opposition kurdes et à faire tomber Assad.

On a fait grand cas des efforts « relâchés » de la Turquie pour empêcher la traversée de son territoire par les combattants étrangers souhaitant rejoindre l’Etat islamique en Syrie. Ankara a récemment répondu en annonçant avoir arrêté plusieurs milliers d’entre eux.

Ces affirmations sont imaginaires : la Turquie a délibérément abrité et acheminé le soutien apporté à l’Etat islamique et à al-Qaïda en Syrie.

L’été dernier, le journaliste turc Denis Kahraman a interviewé un combattant de l’Etat islamique recevant un traitement médical en Turquie ; ce dernier lui a dit : « La Turquie nous a ouvert la voie. Si la Turquie n’avait pas fait preuve d’autant de compréhension à notre égard, l’Etat islamique n’en serait pas là où il en est actuellement. Elle [La Turquie] a manifesté de l’affection à notre égard. Un grand nombre de nos moudjahidines [djihadistes] ont reçu un traitement médical en Turquie. »

Plus tôt cette année, des documents officiels de l’armée turque (le Commandement général de la gendarmerie) divulgués en ligne et authentifiés ont révélé que les services de renseignement turcs (MIT) avaient été surpris par des officiers militaires à Adana alors qu’ils étaient en train de transporter par camions des missiles, mortiers et munitions anti-aériennes « à destination de l’organisation terroriste al-Qaïda » en Syrie.

Les rebelles « modérés » de l’ASL sont impliqués dans le réseau de soutien turco-islamiste parrainé par le MIT. L’un d’eux a expliqué au Telegraph qu’il « gère désormais des refuges en Turquie hébergeant des combattants étrangers qui cherchent à rejoindre le Front al-Nosra et [l’Etat islamique] ».

Des responsables politiques ont cherché à attirer l’attention sur ce sujet, en vain. L’année dernière, Claudia Roth, vice-présidente du parlement allemand, a fait part de sa consternation face au fait que l’OTAN autorise la Turquie à abriter un camp de l’Etat islamique à Istanbul, à faciliter les transferts d’armes à destination de militants islamistes à travers ses frontières, et à soutenir tacitement les ventes de pétrole de l’Etat islamique. Rien ne s’est passé.

La coalition menée par les Etats-Unis contre l’Etat islamique finance l’Etat islamique

Les Etats-Unis et la Grande-Bretagne ne sont pas seulement restés étrangement silencieux face à la complicité de leur partenaire de coalition qui parraine l’ennemi. Au contraire, ils ont renforcé leur partenariat avec la Turquie et coopèrent âprement avec ce même Etat-mécène de l’Etat islamique pour former les rebelles « modérés » afin de lutter contre l’Etat islamique.

Ce n’est pas uniquement la Turquie qui est en cause. L’année dernière, le vice-président américain Joe Biden a indiqué lors d’une conférence de presse à la Maison Blanche que l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, le Qatar et la Turquie, entre autres, fournissaient « des centaines de millions de dollars et des dizaines de milliers de tonnes d’armes » aux « éléments djihadistes extrémistes du Front al-Nosra et d’al-Qaïda » dans le cadre d’une « guerre par procuration entre sunnites et chiites ». Biden a ajouté qu’il était impossible, à tous égards, d’identifier les rebelles « modérés » en Syrie.

Rien n’indique que ce financement s’est épuisé. Pas plus tard qu’en septembre 2014, alors même que les Etats-Unis ont commencé à coordonner les frappes aériennes contre l’Etat islamique, les responsables du Pentagone ont révélé qu’ils savaient que leurs propres alliés de la coalition finançaient toujours l’Etat islamique.

Ce même mois, le général Martin Dempsey, chef d’Etat-major des armées des Etats-Unis, a été interrogé par le sénateur Lindsay Graham lors d’une audience du Comité des forces armées du Sénat. Quand ce dernier lui a demandé s’il connaissait « un allié majeur arabe qui embrasse l’idéologie de [l’Etat islamique] », l’intéressé a répondu : « Je connais des alliés arabes majeurs qui les financent. »

Malgré cela, le gouvernement américain n’a pas seulement refusé de sanctionner les alliés en question, mais les a récompensés en les incluant dans la coalition qui est censée combattre cette même entité extrémiste qu’ils financent. Pire encore, ces mêmes alliés continuent de se voir accorder une grande marge de manœuvre dans la sélection des combattants appelés à être formés.

Des membres clés de notre coalition contre l’Etat islamique bombardent l’Etat islamique par la voie aérienne tout en parrainant le groupe en coulisses au vu et au su du Pentagone.

L’arc des Etats musulmans défaillants

En Irak et en Syrie, où l’Etat islamique est né, l’état de dévastation dans lequel la société se trouve suite à une situation de conflit prolongé ne peut être sous-estimé. L’invasion militaire et l’occupation de l’Irak par l’Occident, avec leur lot de torture et de violence aveugle, ont joué un rôle indéniable pour ouvrir la voie à l’émergence d’une politique réactionnaire extrême. Avant l’intervention occidentale, al-Qaïda était totalement absent du pays. En Syrie, la guerre brutale menée par Assad contre son propre peuple continue de justifier la présence de l’Etat islamique et d’attirer des combattants étrangers.

L’apport continu aux réseaux islamistes extrémistes d’importantes sommes d’argent et de ressources matérielles à hauteur de centaines de milliards de dollars (que personne n’a encore été en mesure de quantifier dans leur totalité), coordonné par cette même interconnexion entre gouvernements occidentaux et musulmans, a eu un impact profondément déstabilisant au cours du dernier demi-siècle. L’Etat islamique est l’aboutissement post-moderne surréaliste de cette histoire sordide.

La coalition occidentale contre l’Etat islamique dans le monde musulman se compose de régimes répressifs dont les politiques nationales ont creusé les inégalités, écrasé les dissensions légitimes, torturé des activistes politiques pacifiques et attisé des rancunes profondes. Ce sont ces mêmes alliés qui ont financé l’Etat islamique, et qui continuent de le faire, au vu et au su des services de renseignement occidentaux.

Ce, malgré l’escalade de crises convergentes qui sévissent dans la région depuis une décennie. Le professeur Bernard Haykel, de l’université de Princeton, s’est exprimé à ce sujet : « Je vois l’Etat islamique comme un symptôme d’un ensemble structurel de problèmes beaucoup plus profonds dans le monde arabe sunnite... [C’est] lié à la politique. A l’éducation et notamment au manque d’éducation. A l’autoritarisme. A l’intervention étrangère. Au fléau du pétrole... Je pense que même si l’Etat islamique venait à disparaître, les causes sous-jacentes qui sont à l’origine de l’Etat islamique ne disparaîtraient pas. Et ces causes devraient être abordées par des politiques, des réformes et des changements menés sur plusieurs décennies non seulement par l’Occident, mais aussi par les sociétés arabes. »

Pourtant, comme nous l’avons vu avec le Printemps arabe, ces problèmes structurels ont été exacerbés par une véritable tempête de crises politiques, économiques, énergétiques et environnementales interdépendantes, toutes couvées par l’aggravation de la crise du capitalisme mondial.

Dans une région en proie à des sécheresses prolongées, à une défaillance de l’agriculture, à une chute des revenus pétroliers due au pic pétrolier local, à la corruption et à une mauvaise gestion économique aggravées par l’austérité néolibérale, et ainsi de suite, les Etats locaux ont commencé à s’effondrer. De l’Irak à la Syrie, de l’Egypte au Yémen, c’est cette même interconnexion entre des crises climatiques, énergétiques et économiques qui défait les gouvernements en place.

L’aliénation en Occident

Bien que l’Occident soit beaucoup plus résistant à ces crises mondiales interconnectées, les inégalités persistantes aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne et en Europe de l’Ouest, qui ont un effet disproportionné sur les minorités ethniques, les femmes et les enfants, s’aggravent.

En Grande-Bretagne, près de 70 % des musulmans issus d’ethnies d’Asie du Sud et près de deux tiers de leurs enfants vivent dans la pauvreté. Un peu moins de 30 % des jeunes musulmans britanniques âgés de 16 à 24 ans sont sans emploi. Selon Minority Rights Group International, la situation des musulmans britanniques en termes d’« accès à l’éducation, à l’emploi et au logement » s’est détériorée au cours des dernières années au lieu de s’être améliorée. Cette dégradation a été accompagnée d’une « augmentation inquiétante de l’hostilité ouverte » exprimée par les communautés non-musulmanes et d’une propension croissante des services de police et de sécurité à cibler de manière disproportionnée les musulmans en vertu de l’autorité qui leur est conférée dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Les reportages constamment négatifs diffusés par les médias sur les musulmans, auxquels s’ajoutent les frustrations légitimes provoquées par une politique étrangère agressive et trompeuse dans le monde musulman, créent chez les musulmans britanniques un sentiment d’exclusion sociale associé à leur identité.

C’est l’ensemble de ces facteurs qui a un effet destructeur sur la formation de l’identité, et non chacun de ces facteurs pris séparément. Observés seuls, la pauvreté, la discrimination, les reportages négatifs sur les musulmans, et ainsi de suite, ne permettent pas nécessairement de rendre une personne vulnérable à la radicalisation. Toutefois, conjointement, ces facteurs peuvent forger un attachement à une identité marquée par l’aliénation, la frustration et l’échec.

La persistance de ces problèmes et leur interaction peuvent contribuer à la façon dont les musulmans de Grande-Bretagne issus de divers horizons commencent à se voir en tant que tout. Dans certains cas, cela peut générer un sentiment ancré de séparation, d’aliénation et de désillusion par rapport à la société en général. L’effet de cette identité d’exclusion sur un individu dépendra de l’environnement spécifique, des expériences et des choix de l’individu en question.

Les crises sociales prolongées peuvent jeter les bases du développement d’idéologies destructrices et xénophobes. Ces crises ébranlent les mœurs traditionnelles de certitude et de stabilité enracinées dans les notions établies d’identité et d’appartenance.

Alors que les musulmans vulnérables pourraient se tourner vers la culture des gangs ou, pire, vers l’extrémisme islamiste, les non-musulmans vulnérables pourraient adopter leur propre identité d’exclusion liée à des groupes extrémistes comme la Ligue de défense anglaise, ou d’autres réseaux d’extrême-droite.

Chez les groupes d’élites plus puissants, le sentiment de crise peut enflammer les idéologies néoconservatrices militaristes qui épurent les structures du pouvoir en place, justifient le statu quo, défendent le système déficient qui soutient leur pouvoir, et diabolisent les mouvements progressistes et ceux des minorités.

Dans ce maelström, l’injection de milliards de dollars au sein de réseaux extrémistes islamistes ayant un penchant pour la violence au Moyen-Orient donne du pouvoir à des groupes qui, auparavant, ne disposaient pas de soutiens locaux.

Alors que plusieurs crises convergent et s’intensifient tout en compromettant la stabilité de l’Etat et en attisant de plus grandes frustrations, cet apport massif de ressources dont bénéficient les idéologues islamistes est susceptible d’attirer dans le vortex de l’extrémisme xénophobe les individus en colère, aliénés et vulnérables. Ce processus se conclue par la création de monstres.

Une déshumanisation

Tandis que ces facteurs ont élevé à un niveau critique cette vulnérabilité régionale, le rôle joué par les Etats-Unis et la Grande-Bretagne après le 11 septembre 2001 dans la coordination du financement secret fourni par les Etats du Golfe aux militants islamistes extrémistes à travers la région a jeté de l’huile sur le feu.

Les liens dont disposent ces réseaux islamistes en Occident signifient que les services de renseignement nationaux ont périodiquement fermé les yeux sur leurs disciples et infiltrés dans leur propre pays, ce qui a permis à ces derniers de croître, recruter et envoyer les candidats au djihad à l’étranger.

C’est pourquoi la composante occidentale de l’Etat islamique, bien que beaucoup plus petite que le contingent de combattants qui rallient le groupe depuis les pays voisins, reste largement imperméable à tout débat théologique significatif. Ils ne sont pas mus par la théologie, mais par l’insécurité d’une identité et d’un psychisme fracturés.

C’est ici, dans les méthodes de recrutement minutieusement calibrées de l’Etat islamique et des réseaux qui soutiennent l’organisation en Occident, que nous pouvons voir que le processus d’endoctrinement psychologique s’est affiné à travers les années grâce aux formations menées sous la tutelle des services de renseignement occidentaux. Ces services de renseignement ont en effet toujours été intimement impliqués dans l’élaboration d’outils violents d’endoctrinement islamiste.

Dans la plupart des cas, le recrutement de l’Etat islamique se fait en exposant les individus à des vidéos de propagande soigneusement élaborées, développées au moyen de méthodes de production avancées, et dont les plus efficaces sont remplies d’images réelles de massacres perpétrés par la puissance de feu occidentale contre les civils irakiens, afghans et palestiniens, ou par Assad contre les civils syriens.

L’exposition constante à ces scènes horribles d’atrocités perpétrées par l’Occident et la Syrie peut souvent avoir un effet similaire à ce qui pourrait arriver si ces scènes avaient été vécues directement, à savoir une forme de traumatisme psychologique qui peut même entraîner un stress post-traumatique.

Ces techniques de propagande sectaire contribuent à attiser des émotions accablantes de choc et de colère, qui à leur tour servent à anéantir la raison et à déshumaniser l’« Autre ». Le processus de déshumanisation est concrétisé à l’aide d’une théologie islamiste pervertie. Ce qui importe, ce n’est pas l’authenticité de cette théologie, mais sa simplicité. Cette théologie peut faire des merveilles sur un psychisme traumatisé par des visions de morts massives et dont la capacité à raisonner est immobilisée par la rage.

C’est pourquoi le recours à une littéralité poussée à l’extrême et à une décontextualisation complète est une caractéristique si commune aux enseignements islamistes extrémistes : en effet, pour un individu crédule ayant une faible connaissance de l’érudition islamique, à première vue tout cela semble vrai sur le plan littéral.

Basées sur des décennies d’interprétation erronée et sélective des textes islamiques par les idéologues militants, les sources sont soigneusement extraites et triées sur le volet pour justifier le programme politique du mouvement : un règne tyrannique, des massacres massifs et arbitraires, l’assujettissement et l’asservissement des femmes, et ainsi de suite ; des éléments qui deviennent tous partie intégrante de la survie et de l’expansion de l’« Etat ».

Etant donné que la fonction principale de l’introduction du raisonnement théologique islamiste extrême est de légitimer la violence et de sanctionner la guerre, celui-ci est conjugué à des vidéos de propagande qui promettent ce dont la recrue vulnérable semble manquer, à savoir la gloire, la fraternité, l’honneur et la promesse du salut éternel, peu importent les crimes ou délits pouvant avoir été commis par le passé.

Si vous ajoutez à cela la promesse du pouvoir (le pouvoir sur leurs ennemis, le pouvoir sur les institutions occidentales censées avoir éliminé leurs frères et sœurs musulmans, le pouvoir sur les femmes), ainsi qu’un habit religieux et des revendications de piété suffisamment convaincants, alors les sirènes de l’Etat islamique peuvent devenir irrésistibles.

Cela signifie que l’idéologie de l’Etat islamique n’est pas le facteur déterminant de son éclosion, de son existence et de son expansion, bien qu’il soit important de la comprendre et de la réfuter. L’idéologie est simplement l’opium du peuple dont il se nourrit et nourrit ses potentiels disciples.

En fin de compte, l’Etat islamique est un cancer du capitalisme industriel moderne en plein effondrement, un sous-produit fatal de notre dépendance inébranlable à l’or noir, un symptôme parasitaire de l’escalade des crises de civilisation qui secouent à la fois le monde musulman et le monde occidental. Tant que l’on ne s’attaque pas aux racines de ces crises, l’Etat islamique et ses semblables ne sont pas prêts de disparaître.

 

- Nafeez Ahmed est journaliste d’investigation et auteur à succès. Titulaire d’un doctorat, il s’est spécialisé dans les questions de sécurité internationale, examinant ce qu’il appelle les « crises de civilisation ». Il a obtenu une récompense de la part de l’organisation Project Censored dans la catégorie « Outstanding Investigative Journalism » (« journalisme d’investigation d’exception ») pour un reportage d’investigation, publié par le journal The Guardian, sur l’intersection des crises globales de nature écologique, énergétique et économique et des conflits et géopolitiques régionales. Il a également écrit pour The Independent, Sydney Morning Herald, The Age, The Scotsman, Foreign Policy, The Atlantic, Quartz, Prospect, New Statesman, Le Monde diplomatique et New Internationalist. Son travail sur les causes profondes et les opérations secrètes liées au terrorisme international a officiellement contribué à l’établissement de la Commission nationale sur les attaques terroristes contre les Etats-Unis du 11 septembre 2001 et à l’enquête du Coroner sur les attentats du 7 juillet 2005 à Londres.

Les opinions exprimées dans cet article n’engagent que leur auteur et ne reflètent pas nécessairement la politique éditoriale de Middle East Eye.

Légende photo : un groupe de combattants de l’Etat islamique (AFP PHOTO/HO/SITE INTELLIGENCE GROUP).

Traduction de l’anglais (original).

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6 mai 2015 3 06 /05 /mai /2015 09:48
Des milliers de Frères Kouachi ravagent le Nord syrien avec l’aide de l’Occident

Plus personne ne met en doute le soutien apporté par les USA au terrorisme djihadiste en Afghanistan du temps de l’URSS et à l’un de ses chefs, le Saoudien Oussama Ben Laden. Cette vérité fait partie de ces généralités que Monsieur tout le monde sort volontiers dans une discussion de comptoir ou au coin du feu sans que cela ne choque. Aujourd’hui, la collaboration machiavélique entre les barbares de Washington, leurs alliés « sunnites » du Conseil de coopération du Golfe, Ankara et Al Qaeda est accueillie avec le même flegme. Mais attention au retour de flamme. Car la Syrie n'est qu'à mi-chemin entre Paris et Kaboul.

Le cheikh saoudien Abdallah al Mouhaysni et l’émir Al Muslim le tchétchène, 2 des commandants de la bataille de Jisr al Choughour

Un "tout petit carnage" à Charlie Hebdo de 12 morts, tout petit comparé aux dizaines de milliers d’Arabes victimes du terrorisme et de la guerre au Moyen Orient, et le président Hollande déclarait la France "touchée dans son coeur".

Depuis 4 ans, le coeur des Syriens est chaque jour criblé de balles, des mêmes balles que celles qui ont décimé la rédaction de Charlie Hebdo. Rien que ces dernières semaines, des centaines de soldats et de civils syriens ont été massacrés à Alep et Idlib au Nord, à Hama au centre et à Deraa au Sud. Depuis un mois, le coeur des Yéménites saigne aussi. Ce pays du bout de la Péninsule arabique est pris en étau entre une "coalition sunnite" aérienne conduite par l’Arabie saoudite et une "coalition sunnite" au sol conduite par Al Qaeda.

Les auteurs du carnage de Paris, les frères Kouachi, se revendiquaient précisément d’Al Qaeda au Yémen, cette organisation terroriste appuyée par le Conseil de Coopération du Golfe (CCG) lui-même allié de l’OTAN contre les forces patriotiques yéménites.

Au même moment, une autre "coalition sunnite" conduite par le Front al Nosra, branche syrienne d’Al Qaeda lançait une offensive sans précédent dans le Nord syrien depuis le territoire turc.

En moins d’un mois, cette coalition qui se fait nommer "l’Armée de la Conquête" (Jaysh al Fath) s’est emparée de deux villes stratégiques situé à quelques kilomètres seulement de la Turquie : Idlib et Jisr al Choughour.

Des milliers de Frères Kouachi ont ainsi déferlé depuis la province d’Antioche en territoire turc sur la province d’Idlib armés de missiles anti-tanks américains TOW et de MANPAD anti-aérien américains.

Rien ne semble pouvoir arrêter cette armada terroriste qui ravage tout sur son passage à coup d’attaques kamikazes de masse.

Seule la noria d’ambulances turques évacuant les combattants terroristes vers les hôpitaux de la ville turque d’Antakya semble témoigner du degré d’implicaton d’Erdogan dans les batailles faisant rage à Idlib.

Mais il y a aussi des indices clairs d’une implication US directe tant du point de vue de la logistique que de la stratégie. L’invasion du Nord de la Syrie par le Front al Nosra depuis la Turquie survient en effet au moment du lancement par Washington et Ankara d’un programme d’entrainement sur mesure pour les "rebelles syriens modérés" ("modérés" par rapport à Daech, c’est dire...) dans les casernes de la gendarmerie turque.

Ce programme appelé en turc ’Egit-Donat’ (Formation et Equipement) a suscité la colère de la population d’Antioche qui a manifesté ce samedi en arborant des drapeaux syriens et des portraits d’Assad.

Les experts en stratégie militaire sont unanimes sur un point : "l’Armée de la Conquête" pro-Al Qaeda doit son succès dans le Nord syrien à la réconciliation entre le sultan turc Erdogan, le Roi saoudien Salmane et l’émir qatari Tamir. Cet aveu révèle les liens profonds qui existent entre l’organisation de Ben Laden et les alliés "sunnites" de l’Occident. (*)

Il banalise l’idée que l’organisation barbare qui a abattu les tours jumelles à New York en 2001, ensanglanté Madrid en 2004, Londres en 2005 et Paris en 2015 est l’allié de l’Occident contre tous les Etats et entités non alignés du Moyen-Orient : la Syrie, l’Iran, le Yémen et le Hezbollah.

Un simple rappel à toutes les belles âmes qui considèrent Al Qaeda comme un moindre mal en Syrie : les terroristes qui occupent aujourd’hui Jisr al Choughour se sont livrés à des exécutions publiques et autres scènes d’horreur dans toute la campagne de la province d’Idlib.

Ces mêmes terroristes ont envahi la côte syrienne le 4 août 2013, massacrant et prenant en otage des centaines de villageois alaouites de la province de Lattaquié. L’ONG HRW a publié un rapport accablant à ce sujet intitulé : "On peut encore voir leur sang".

Au printemps 2014, ils ont occupé et pillé le village arménien de Kessab dans la province de Lattakieh avant d’être repoussés par l’armée syrienne et les Forces de défense nationale (NDF).

Il y a quelques jours, le village d’Ichtibraq dans la province d’Idlib a subi un raid terroriste. Les survivants de ce village aujourd’hui désert évoquent le massacre d’une trentaine de civils, vieillards et enfants inclus, par le Front al Nosra (Al Qaeda en Syrie). Le crime des suppliciés ? Simplement être des alaouites, des "mécréants noussayris" selon la rhétorique de leurs bourreaux. Bienvenue dans la Syrie "libérée" par Al Qaeda !

(*) Le mot "sunnite" est placé entre guillemets pour 2 raisons : 1. Tous les Etats sunnites ne se sentent pas forcément représentés par la coalition saoudienne. L’Algérie sunnite et le Sultanat d’Oman, membre du CCG, n’en font pas partie de la coalition anti-Yemen. 2. Les cibles visées par les différentes coalitions pro-Saoud sont elles aussi sunnites : l’armée syrienne est majoritairement composée de soldats sunnites et la rébellion houthie au Yémen est elle aussi alliée à plusieurs tribus sunnites.
Source : Investig’Action

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12 janvier 2015 1 12 /01 /janvier /2015 14:32

Parce que nous ne sommes pas des moutons.

Parce que nous ne voulons pas nous laisser emporter par nos émotions.

Parce que l'enfer est pavé de bonnes intentions.

 

Voici une petite compil non exhaustive d'articles intéressants. Compil des articles 6, 7 et 8 à télécharger ici en pdf.

 

1. [Indécence] Rendons hommage à Charlie Hebdo : boycottons la manifestation du 11 janvier (pour 10 raisons)

Excellent article qui remet bien l'église au milieu du village tant il est vrai que Charlie n'était pas toujours de bon goût. Parcourez l'article, lisez, observez bien la sélection des dessins de Charlie, mettez-les en rapport avec vos propres croyances et les millions de victimes innocentes que compte notre politique impérialiste, sioniste et manipulatrice. Ca ne veut pas dire qu'il faut cautionner ce qui s'est passé mais condamner sans penser au reste et sans se mettre réellement à la place de l'autre c'est se placer soi-même dans de bonnes dispositions pour faire la même chose plus tard sous un autre jour.

http://www.les-crises.fr/wp-content/uploads/2015/01/charlie-hebdo-66.jpg

 

2. Lettre ouverte à ceux qui proclament "Je ne suis pas Charlie" et à ceux qui les likent.

 

A mettre en rapport avec l'article suivant    

3. Tous contre la barbarie ?

"D'un côté l'obscurantisme, la violence, l'intégrisme, et de l'autre côté la raison éclairée, la solidarité et la tolérance. Quelle naïveté!"

http://www.levif.be/medias/3459/1771483.jpg

 

4. "Charlie Hebdo", pas raciste? Si vous le dites…

 

Lettre d'Olivier Cyran, qui a travaillé pour Charlie Hebdo de 1992 à 2001, adressée à Charb et Fabrice Nicolino en décembre 2013.


5. Aux fossoyeurs de tous bords

 

Réponse d'Article 11 aux opportunistes qui se sont approprié cette lettre pour justifier les attentats contre Charlie Hebdo. Excellent texte.


6. L’attentat contre Charlie Hebdo : l’occultation politique et médiatique des causes, des conséquences et des enjeux

"Ne pas prendre en compte les causalités profondes et immédiates, isoler les conséquences du contexte qui les fait émerger et ne pas inscrire un événement aussi violent dans la généalogie des facteurs qui l’ont rendu possible condamne, au mieux, à la tétanie, au pire, à une logique de guerre civile."

http://www.michelcollon.info/local/cache-vignettes/L181xH279/3-8-17308.jpg

 

7. Le piège de l’islamophobie

"Dans nos sociétés pluralistes, la volonté d’une société parfaite mène aux génocides. Seulement, après avoir dominé la plus grande partie du monde, la disparition du communisme a donné lieu à un retour de la religion et à la conversion à l’islamisme des mouvements révolutionnaires dans les pays musulmans. Cela témoigne de la dimension religieuse de l'utopie communiste, malgré son athéisme déclaré, mais aussi de l'impératif du besoin religieux."

http://jeanzin.fr/wp-content/uploads/2015/01/Je-suis-Charlie-Hebdo.jpg

 

8. Pour qui sont ces bombes… qui sifflent sur nos têtes?

 

"Depuis que la France a définitivement capitulé en 1990 pour accepter de s’en remettre à la chronologie obligatoire de la guerre du Golfe hollywoodienne en Irak, Wall Street n’a cessé d’accélérer la construction bruxelloise d’une Europe américaniste qui applaudit frénétiquement à sa propre inféodation généralisée à mesure que le traité transatlantique architecture ses derniers barbelés et miradors pour définitivement enchaîner le vieux continent réfractaire de l’histoire critique au nouveau monde du négoce et du cerveau plat."

pour-votre-securite-vous-naurez-plus-de-liberte

 

9. Ne nous trompons pas de combat

N’oublions pas non plus, comme notre ami Bernard Marris nous le rappelait souvent, qu’il y a un lien étroit entre ce que Joseph Stiglitz et Michel Aglietta nomment le “fondamentalisme de marché”, et le fondamentalisme identitaire, dont la forme religieuse n’est que l’une des faces. Le Front National en France en exprime par exemple une version chauvine et xénophobe tout aussi dangereuse mais nourrie du même échec de politiques économiques destructrices de liens sociaux et culturels fondamentaux.

http://www.kaizen-magazine.com/wp-content/uploads/2015/01/terorismus_pariz.jpg

 

10. France arrest a comedian for his facebook comments, showing the shame of the west's "free speech" celebration.

"Why anti-Muslim speech is perfectly great and noble while anti-Jewish speech is hideously offensive and evil?"

Pourquoi les propos antimusulmans sont-ils parfaitement grands et nobles alors que les propos antijuifs sont hideusement offensifs et diaboliques?

11. Abdallah réagit au drame de Charlie Hebdo !

Coran-Charlie-Dedko.jpg

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8 janvier 2015 4 08 /01 /janvier /2015 11:19

mahomet_charb_bd_charlie_hebdo_0.jpgChanger sa photo de profil facebook, par solidarité, par indignation… Ecrire "je ne suis pas d'accord avec ce que vous dites mais je me battrai jusqu’au bout pour que vous puissiez le dire". Comme tout le monde… Comme tout le monde pense que c'est Voltaire qui a écrit cette fameuse phrase. Comme tout le monde pense qu'Al-Qaïda et les méchants barbus sont à l'origine des attentats du 11 septembre. Comme tout le monde croit au marché et à la croissance alors que Bernard Maris écrivait dans sa "Lettre ouverte aux gourous de l’économie qui nous prennent pour des imbéciles".

 

"Le marché en soi, seul, le marché comme totalité, n’a pas de cohérence. N’a aucune valeur, ni conceptuelle, ni réelle. Avis aux nigauds qui croient que les marchés, laissés à eux-mêmes, ont des humeurs, des vapeurs, et dirigent le monde. Avis à ceux qui croient en la « démocratie des marchés », à la « dure loi des marchés », à la « tyrannie des marchés » et autres nigauderies. Aucun économiste ne conteste cette faille, pas même Friedman, qui raconte en se tapant sur les cuisses que rien n’a été inventé depuis Adam Smith (1723-1790. Oui, vraiment de quoi rire)."

Lire: Dogme 1, le marché est pur et parfait

 

Bernard Maris n'est plus. Bernard au même titre que ses collègues caricaturistes de Charlie Hebdo qui se battaient justement pour qu'on ne pense pas comme tout le monde!

 

Trompé de cible? Pourquoi? Pour encore plus haine? plus de pensée unique et de bêtise? Plus de radicalisation? Avec un Jan Jambon qui sort tout à coup des bois pour tenter d'arrondir les angles? Avec un Zemmour tout sourire? Méfions-nous tous autant que nous sommes. Des poilus aux interhamwé en passant par les nazis, khmer, djihadiste, inquisiteurs, tradeurs ou consommateurs aveugles que nous sommes. La mort, l'extrémisme et l'amalgame sont tellement faciles. La vie, la tolérance et la critique le sont beaucoup moins. Faut-il que l'histoire se répète indéfiniment? Faut-il chaque fois passer par le pire pour obtenir le meilleur? Le plus triste c'est qu'il semble que nous butions toujours sur la même pierre. Une fois bien engoncé dans notre confort gras et égoïste plus d'effort, plus de critique, plus d'empathie… Du coup, place à la bêtise, la destruction et retour à la case départ.

 

Peut-on? Ne peut-on pas? Le bon sens profond parle de lui-même. Il sait que tuer ou mentir est mal. Il sait que "pas d'autre dieu que moi" ou "une femme vaut la moitié d'un homme" est absurde. Mais peu importe ces croyances tant qu'on les vit sans en faire du prosélytisme et des morts. La croyance et la critique fondent justement notre bon sens, c'est ce qui nous rend humain à la fois merveilleux et monstrueux.

 

Tuez. Fauchez donc… Le beau, le vrai, lui, est éternel.


"Podran cortar todas las flores pero nunca detendran la primavera" [Pablo Neruda]

 

"Ils pourront couper toutes les fleurs mais ils ne seront jamais les maîtres du printemps"

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6 janvier 2015 2 06 /01 /janvier /2015 15:32

une_autre_banque_est_possible.jpgJ'en entends des vertes et des pas mûres à propos de cette nouvelle banque coopérative belge NewB. Commençons donc par ce que NewB n'est pas:

 

NewB n'est pas un projet loufoque mené par des illuminés.

NewB n'est pas une nouvelle banque spéculative dans le paysage bancaire.

NewB n'est pas un moyen supplémentaire pour capter notre épargne.

 

NewB est une banque coopérative citoyenne participative belge, pour l’économie locale, les habitants du pays, ses entreprises et ses organisations.

Lire à ce sujet La carte d'identité de NewB et NEW B Valeurs, Histoire, Éthique. Voir aussi cette courte vidéo: NewB, une banque coopérative belge, c'est quoi?

 

Coopérative signifie que ce sont les coopérateurs qui font la banque. 1 membre = 1 voix, peu importe le nombre de parts de chaque membre. Coopérative signifie qu'il faut oser se mouiller un peu pour soutenir l'économie locale. Participative veut dire que tout ceux qui en font partie participent au fondement, au développement et à l'élaboration des stratégies à adopter. Si nous faisons partie de cette banque, que nous avons notre mot à dire tous autant que nous sommes, nous donnerons à cette banque le souffle et l'orientation que voudrons lui donner selon nos besoins et aspirations du moment.

 

Le montant minimum pour devenir coopérateur est de seulement 20€. Pour un particulier, le montant maximum est actuellement de 1.000€. Afin d'éviter des pertes importantes, NewB augmente progressivement les plafonds d'investissement en fonction des chances de réussite du projet.

 

Ce qu'il adviendra des sommes que nous versons dépend de la viabilité du projet. Pas moyen de récupérer les parts investies. Elles font partie du capital de la banque. La banque n'est pas une asbl, elle peut donc faire du profit mais la sobriété fait partie de ses valeurs et de ses fondements. Si elle venait à se porter à merveille, il est convenu que les coopérateurs puissent bénéficier d'un dividende de 0,1 à 6% maximum. Parmi ces valeurs, il y a aussi la modération salariale et l'absence de bonus ou de primes. Il s'agit donc bien plus d'un projet de société pour le bien commun qu'un investissement personnel.

 

NewB, c'est un projet ambitieux qui part de la base et qui dépend du courage et de la persévérance de tous. Pour comparer avec le monde de la production alimentaire, NewB est à une banque ce qu'une AMAP est à un Groupe d'Achat Commun (GAC). Plutôt que d'avoir un producteur qui assume les investissements et fait face aux aléas de production seul (GAC), celui-ci s'associe avec des consommateurs qui croient en lui et investissent dès le départ avec lui. Producteurs et consommateurs sont ainsi coresponsables. Chacun à son mot à dire sur la marche à suivre, la production, les techniques et méthodes de productions. NewB c'est la même chose dans le monde financier. Plus cette future banque aura des fonds propres provenant d'un maximum de citoyens plus elle sera forte sur le marché. Moins elle se finance par le crédit plus elle est crédible! Plus elle collecte l'épargne des millions de fourmis belges plus elle pourra jouer son rôle: prêter uniquement ce qui existe en caisse (dépôt) et pas 100 à 1.000 fois plus (effets de leviers, crédits de crédits, titrisation) comme le pratiquent toutes les grandes banques actuelles. Etant donné l'énorme somme requise (60 millions d'Euros) pour voir le jour ainsi que la nécessité d'un organisme financier de référence, NewB va malheureusement tout de même devoir avoir recours au crédit au départ.

 

Bernard Bayot porte-parole important de cette initiative fait aussi partie du magazine Financité (anciennement Réseau Financement Alternatif). Un magazine qui fait un excellent boulot de sensibilisation et d'éducation sur le côté positif et important de la finance si elle est bien menée. J'ai souvent été particulièrement surpris par la teneur des articles et le côté avant-gardiste de ce magazine: monnaies alternatives, conflit d'intérêt ministre des finances/banquiers, crédits, dettes, etc.

 

En un mot comme en 100, je crois en ce projet. J'y crois parce qu'il est vertueux à la base. J'y crois d'autant plus que l'économie mondialisé avec son cartel de banques pourries va se planter. En 2015? NewB se présentera alors comme la meilleure alternative, le meilleur plan de sauvetage pour les citoyens et pas pour les grands détenteurs de capitaux du monde.

 

Petit rappel

Décembre 2013, comme il s'agit bien de la création d'une banque, NewB est soumise à l'appréciation de la Banque Nationale de Belgique (BNB) et la FSMA (Autorité des Services et Marchés Financiers). Luc Coene à la tête de la BNB affirme qu'il y a déjà trop de banques en Belgique! Pour prendre un parallélisme avec le monde alimentaire, il y a effectivement trop d’industries agro-alimentaires (trop de méga-banques) mais il n'existe pas une seule épicerie locale avec des produits locaux bio ou gérés en connaissance de cause! En 20 ans, toutes les banques populaires belges (crédit communal, CGER, BACOB, etc.) ont disparu.

Lire à ce sujet: Quand les fous convainquent les sages.

 

En réponse, NewB insiste sur le caractère européen de la procédure et passe donc par une première approbation auprès de la Banque Centrale Européenne (BCE). Avec plus de 4.000 banques populaires en Europe la BCE devrait se montrer plus compréhensive et permettre ainsi de revenir vers la BNB et la FSMA pour l'obtention de cette fameuse licence bancaire.

Lire à ce sujet: Le dossier de la coopérative NewB est aux mains de la BCE.

 

Décembre 2014, les coopérateurs votent une augmentation de capital et le lancement d'un premier produit: la "NewB Card".

Lire à ce sujet: 2015, une année clé pour NewB.

 

Cette banque est un pari. Un choix de raison dans la tenaille tentaculaire et délétère du cartel banquier mondialisé. Nous devons y croire. Plus nous seront nombreux à mettre des billes quitte à les perdre plus nous aurons du poids, de la visibilité et des chances que le projet aboutisse. Démocratie ou pas, le poids, le nombre de participants compte énormément.

 

Nous vivons dans un monde où la carte de crédit a remplacé le bulletin de vote. Dans un monde où l'homme ne fait pas encore confiance à son prochain. Alors, à défaut d'autre chose, rendez-vous sur NewB et devenez coopérateur pour 20€. Nos libertés, nos choix et notre confort de vie en dépendent.

 

Pour finir, il ne s'agit que d'argent, pas encore de nos vies comme dans beaucoup de luttes sociales et de guerres. 

 

Lire aussi: Finance : l'éthique et la solidarité en prime.

 

 

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22 décembre 2014 1 22 /12 /décembre /2014 10:05

LuxLeaks.jpg

LuxLeaks, Tax ruling (rescrit fiscaux), ça vous dit quelque chose? Ce sont des pratiques d'abattement fiscal (pas ou peu d'impôt ou taxes) mises en place par de nombreux Etats pour attirer les capitaux des grandes entreprises. On parle beaucoup de LuxLeaks et du Luxembourg mais la Belgique, l'Allemagne et l'Angleterre par exemple pratiquent aussi le Tax ruling. Ce sont des pratiques tout à fait légales, parfaitement clean soutenue et mise en place par nos élus! Nos élus qui nous disent qu'il faut faire des efforts, que les mesures d'austérités sont une nécessité, que tout le monde doit s'y coller. Tout le monde? Une bien étrange conception de tout le monde!?

 

Comme tout ceci est légal, ce n'est même pas considéré comme fraude fiscale. Non, Monsieur, ce n'est pas de la fraude! C'est de "l'optimisation fiscale", c'est différent! Et donc, ces pratiques mise au jour par LuxLeaks n'entrent même pas dans le calcul de Tax Justice Network(1) qui évalue la fraude fiscale monétaire mondiale (sans compter les avoirs matériels: yacht, lingot d'or, résidences, etc.) entre 21.000 et 32.000 milliards de dollars pour l'année 2010, soit les PIB cumulés des Etats-Unis et de la Chine! Ou encore celui de la Commission Européenne(2) qui évalue le manque à gagner pour les finances publiques des Etats membres de l'Union Européenne à 1.000 milliards d’euros par an, soit près de deux fois le montant total des déficits publics des 27 Etats Membres en 2012!

 

Bien loin des déclarations d'intentions parfois bien tonitruantes, nos chefs d'Etats continuent d'appliquer des politiques d'austérités destructrices et poursuivent en justice ceux qui dénoncent ce genre de pratiques!!!

 

Juin 2012, le parquet de Luxembourg inculpe Antoine Deltour (auteur principal de Luxleaks) pour vol domestique, violation du secret professionnel, violation de secrets d’affaires, blanchiment et accès frauduleux à un système de traitement automatisé de données, à la suite d'une plainte déposée par Price waterhouse Coopers Luxembourg.

 

Si tant est que nous puissions encore quelque chose face à ces pratiques aussi abjectes qu'iniques, je vous invite à signer la pétition de soutien à Antoine Deltour.

 

Encore combien de Deltour, Snowden ou Assange, encore combien de crises, d'émeutes et de laissés pour compte, encore combien d'inondations, d'effondrements et de massacres pour éveiller nos consciences et revoir de fond en comble notre système économico-social?

 

(1) Source: Fraude fiscale, le casse du siècle

Document: Dossier spécial sur la fraude fiscale

 

(2) Source: Quand les super-riches n'en finissent pas de cacher leurs trésors

Document: The price of offshore revisited

 

 

PS: A l’échelle mondiale, 1% des plus fortunés détiennent 50% du capital financier.

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18 décembre 2014 4 18 /12 /décembre /2014 11:31

http://www.toutautrechose.be/wp-content/themes/theme-TAC/flatter/assets/images/logo.png« STOP ! Les idées de solidarité, de consensus et de concertation sont remises en question. Le seul horizon qui nous est désormais imposé est celui de l’austérité. Comme si, au nom d’une prétendue rigueur, il n’y avait d’autre solution que de rogner dans les salaires, les pensions, les services publics, la culture, la recherche scientifique, l’aide au développement… Comme si, au nom de la sécurité, il n’y avait d’autre choix que de diminuer nos libertés, de nous monter les uns contre les autres et de nous mettre sous surveillance. Comme si, au nom de la sacro-sainte compétitivité, la seule option était de détricoter notre modèle social et de reporter à plus tard les défis environnementaux et climatiques. Comme s’il n’y avait pas d’alternative.

Aujourd’hui, nos gouvernants accélèrent la destruction de cette cohésion qui fait notre richesse, pour nous imposer la politique du fort qui écrase les faibles. Cette politique est injuste, ne fonctionne pas et nous entraîne dans une société de la violence. Injuste parce qu’elle frappe systématiquement les plus fragiles et qu’elle les stigmatise. L’allocataire social, le chômeur, le pensionné ou l’immigré sont soupçonnés d’abuser du système, voire de le menacer. Injuste parce qu’elle ne s’attaque pas à la spéculation, la dérégulation de l’économie, l’évasion fiscale des plus riches et l’augmentation drastique des inégalités. Mais aussi inefficace comme l’histoire le montre : les politiques d’austérité échouent systématiquement à atteindre leurs prétendus objectifs. Les pays d’Europe auxquels on impose ces recettes s’enfoncent dans la pauvreté, les inégalités, voire la violence. Nous ne voulons plus d’une société qui a peur de l’autre, peur d’elle-même, peur de son avenir. Nous disons stop à cette marche en arrière !

TOUT AUTRE CHOSE ! Nous, femmes et hommes, jeunes et moins jeunes, salarié-es, indépendant-es, pensionné-es, sans emploi, parents, profs, étudiant-es, artistes et associations, appelons aujourd’hui à prendre le chemin de la confiance et de la solidarité ! Nous voulons construire une démocratie où le citoyen ne soit plus à la merci des lobbys et du pouvoir de l’argent, où chacun puisse se faire entendre. Nous croyons qu’il ne suffit pas de résister, de défendre les acquis, de préserver un modèle de société essoufflé. Que c’est d’un vrai débat démocratique que surgiront les alternatives. Qu’il faut bâtir tout autre chose. Qu’il faut intensifier le débat citoyen pour créer notre avenir commun. Que c’est dans l’exercice de nos droits que nous construirons notre bien-être partagé. Que seul le renforcement des liens sociaux nous permettra de faire face aux défis que pose notre société multiple et bigarrée. Que nous n’avons pas de problème budgétaire, mais un problème fiscal. Que l’on ne peut poser la question de la pauvreté sans poser celle des inégalités sociales et de genre. Que parler de bien-être partagé n’a de sens que si nous prenons en compte celui du reste du monde et celui des générations futures, sans oublier que la planète a des ressources limitées. Qu’une réelle justice fiscale est possible et que nous pouvons assurer une transition écologique tout en garantissant la justice sociale.

Citoyens de tous horizons, nous appelons à démultiplier le débat public, partout en Belgique, en Flandre, à Bruxelles, en Wallonie. Avec nos partenaires flamands de « Hart boven Hard », nous appelons chacun à signer ce manifeste et, plus encore, à agir avec nous pour inventer et construire ensemble une société tout autre, qui retrouve le chemin de la solidarité ! C’est maintenant qu’il faut ouvrir un débat reliant tous les secteurs malmenés et fédérer les innombrables innovations locales. Il y a urgence à agir avant que la machine infernale du tout à l’argent ne broie ce qui nous reste de libertés. »

Rejoignez-nous sur : www.toutautrechose.be

 

 

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2) Transition écologique & économique

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