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  • : Démocratie? Ou Ploutocratie?
  • : Pas d'issue aux grands défis de l'humanité (pétrole, eau, famines, biodiversité, érosion, climat...) sans changement de paradigme et TOTALE remise en question tant au niveau individuel que pluriel (mode de vie, économie, progrès…)
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Tonnes CO2/personnes/an

2 = capacité d'absorption de la terre
4 = moyenne mondiale (2 fois trop)
8 = émission moyenne d'un Européen (4 fois trop)
20 = émission moyenne d'un Américain (10 fois trop)
0,09 = émission moyenne d'un Burkinabé
0,06 = émission moyenne d'un Ethiopien

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Bon à savoir

- La production d'un kilo de bœuf nécessite autant d'eau qu'une douche (débit de 18 litres par minute) quotidienne de 5 minutes pendant 2 ans.


- En Europe, chaque tête de bétail est subsidiée à plus de 2 euros par jour, soit un peu plus que le revenu journalier des 2/3 de la population mondiale.

 

- Le total des actifs financiers (crédits et spéculations) atteint 6,7 fois le PIB mondial!

 

- Dans le Pacifique Nord, les courants océaniques charrient des millions de tonnes de plastique. Leur accumulation couvre désormais une zone grande comme 6 fois la France.


- Seuls 1,6% des dépenses militaires ou 4,3% des subventions agricoles sont nécessaires pour assainir les besoins en eau de 80% des Africains.


- La fortune des 3 individus les plus riches de la planète est supérieure au PIB des 48 pays les plus pauvres (600 millions de personnes).


- Les pays en développement, qui subissent durement les dérèglements climatiques, ont produit moins de 20% des 350Gt (giga tonne) de CO2 accumulé dans l’atmosphère depuis 1850, alors qu’ils représentent 80% des terriens.


- Pour la banque mondiale, de 2006 à 2008, les prix alimentaires ont augmenté de 85%. Dans les pays pauvres, les dépenses alimentaires représentent 60 à 90% des budgets des ménages…


- Un plein de 50 litres de bioéthanol correspond à  250 kg de maïs, de quoi nourrir une personne pendant une année.


- Par an, les avions commerciaux émettent autant de CO2 que toute l'Afrique.


- L'élevage industriel consomme autant de céréales qu'Indiens et Chinois réunis (moitié de la population mondiale).

- La production, le stockage, le transport et le conditionnement d'une calorie alimentaire issue de l'agriculture conventionnelle nécessite 40 calories fossiles!


- D'autres chiffres ici

 

Archives

Citations & Livres

Aucun être humain ne vient au monde pour éviter à ses frères la peur de mourir en niant le corps par le travail et l'intellectualisation du monde. [Raoul VANHEIGEM] Adresse aux vivants sur la mort qui les gouverne et l'opportunité de s'en défaire

 

Ce que fait actuellement la logique de marché, c'est jouer sur la méfiance radicale de l'être humain à l'égard du détachement, ancrée dans l'énergie angoissée du besoin, pour pouvoir inverser l'énergie renonçante du Désir en énergie compulsive de l'envie. [Christian ARNSPERGER] Ethique de l'existence post-capitaliste

 

Le discours économique a une fonction terroriste, celui d'évincer le citoyen du débat [cité par Marie Martin-Pêcheu] Bio-économie

 

La monnaie et l’économie existent parce que l’homme n’a pas confiance en son prochain, qu'il suppose – souvent à raison - vouloir obtenir un échange gagnant. Il veut des garanties. Mais les garanties ne tiennent pas leurs promesses et se révèlent incapables d’empêcher l’injustice. [Didier LACAPELLE] Manuel d'anti-économie

 

Pour ceux qui connaissent le sens profond des choses, les paroles brèves sont des commentaires ; Pour ceux qui se fient aux apparences, les vastes discours ne sont que des abrégés imprécis. [Mawlânâ Djalâl Od-Dîn Rûmî] La geste de Taliesin

 

Notre époque a besoin d’une grande bouffée d’air frais, qui la revivifie. Vienne le temps où chaque individu, rejetant l’apathie dont tire sa force le pouvoir léthargique qui l’opprime, se change en guerrier sans armure et sans autre arme qu’une invisible force de vie. Qu’il combatte sans relâche pour ce qu’il a d’unique et de plus cher au monde, sa propre existence, vrai champ de bataille où nerfs, muscles, sensations, pensées répondent à la sollicitation de désirs obnubilés par la passion de jouir et que contrarient, refoulent, mutilent et nient les mécanismes d’une économie qui exploite le corps à l’égal de la terre. [Raoul VANEIGEM] Nous qui désirons sans fin


A travers le voile de notre vision rationnelle, la lumière du Réel se brise, et la transforme en une autre vision, comme la lumière du soleil dans la pluie donne l'arc-en-ciel. L'homme, devenu conscient du soleil, comprendra l'arc-en-ciel d'une facon différente. Mais celui qui aura le courrage de tourner le dos à ce qui n'est que l'arc-en-ciel, verra le soleil lui-même. L'homme ressent en lui-même et en son monde, la promesse d'une Réalité qui, à l'origine de son développement rationnel, se cache. [Karlfried GRAF DÜRCKHEIM] 
La percée de l'être ou les étapes de la maturité


L'écologie extérieure sans écologie intérieure n'est qu'illusion. Si intérieurement, l'esprit est mu par des violences passionnelles, cela se traduira inévitablement en comportements extérieurs. Intérieur et extérieur sont interdépendants. Sans un changement intérieur de mentalité et de relation, vouloir un changement à l'extérieur est illusoire. [Denys RINPOCHE]


L'économie politique a placé sur un podium quelques-unes de nos dispositions naturelles les plus vilaines : le matérialisme, l'esprit de compétition, la gloutonnerie, la vanité, l'égoïsme, la myopie intellectuelle et la toute bête cupidité. [Hazel HENDERSON] cité par Fritjof Capra dans Sagesse des sages

Si la logique en place est si tenace, c'est peut-être que quelque chose au fond de nous même y collabore - quelque chose qui participe de l'angoisse et du déni de notre condition d'humains. Les voies de sorties, les plus pertinentes de l'économie capitaliste ne sont donc pas économiques. Elles sont existentielles. [Christian ARNSPERGER] Critique de l'existence capitaliste, Pour une étique existentielle de l'économie

Notre siècle de rationalité matérialiste, de pesanteur minérale, de substances toxiques largement répandues, d'une science presque totalement asservie au profit, a porté atteinte au monde sensible qui constitue l'enveloppe vivante et vitale de notre planète. Il semble que ce ne soit qu'à l'aune du sacré que nous pourrions mesurer l'ampleur de notre responsabilité. "J'entends par sacré ce sentiment humble où la gratitude, la connaissance, l'émerveillement, le respect et le mystère s'allient pour inspirer nos actes, les éclairer et faire de nous des être très présents au monde, mais affranchis des vanités et des arrogances qui révèlent bien davantage nos angoisses et nos faiblesses que notre force." [Pierre RABHI] Conscience et environnement

Comme une rivière crée les berges qui la contiennent, l'énergie en quête de vérité crée sa propre discipline sans aucune forme de contrainte; et comme la rivière trouve la mer, l'énergie trouve sa propre liberté.
[Jiddu KRISHNAMURTI]
Le sens du bonheur

Vous devez être le changement que vous voulez voir dans ce monde.

[GHANDI]

Richesse c'est pouvoir. C'est le pouvoir d'acheter; c'est un droit de commandement sur tout le travail d'autrui.
[HOBBES]


Science sans conscience, n'est que ruine de l'âme
[RABELAIS]


Rien n'est si dangereux qu'un ignorant ami; Mieux vaudrait un sage ennemi
[Jean de la FONTAINE]

Chaque fois que l'humanité est amputée d'une de ses langues, une de ses cultures, un de ses peuples, ce sont ses propres enfants qui deviennent orphelins d'une partie d'elle même.
[Patrick BERNARD] www.icrainternational.org

Les paradis fiscaux ne sont pas qu'un phénomène marginal réservé à quelques milliardaires, quelques affairistes et beaucoup de mafieux. C'est, au contraire, « une infrastructure essentielle de la finance internationale ». Christian Chavagneux & Ronen Palan


La richesse se mesure au nombre de choses que nous pouvons laisser intactes
[THOREAU]

 

16 janvier 2009 5 16 /01 /janvier /2009 11:28

Comment nourrir son peuple quand on a trop d'habitants et trop peu de terres cultivables? Il suffit d'aller les chercher où elles sont. C'est ainsi que la Chine, la Corée du Sud ou les États du Golfe se sont lancés dans une véritable course à la terre. Ce ne sont pas seulement des récoltes qu'ils achètent mais des régions entières, dans des pays qui ont déjà du mal à alimenter leur propre population. Doan Bui raconte les premiers épisodes de ce qui sera une des grandes batailles du XXIe siècle : celle de la nourriture.

 

Le Soudan, «j'achète !», «Et moi, le Kazakhstan !» Imaginez un Monopoly où l'on n'achèterait plus des rues, mais des pays entiers. Evidemment, comme au Monopoly, les gagnants seraient ceux qui amasseraient le plus de terres, bref, les plus riches à la banque. Les perdants? Eh bien, ce serait les fauchés, obligés de céder leur bout de terrain pour renflouer les caisses. Ce Monopoly serait un peu particulier. Il s'agirait non pas de construire des immeubles, mais d'installer des tracteurs et des machines agricoles pour produire du blé, du riz, du maïs. Bref, de la nourriture. Ce serait un jeu où les nantis, au lieu de piquer l'hôtel de la rue de la Paix au voisin ruiné, lui faucheraient ses récoltes futures. Amusant, non? Sauf qu'il ne s'agit pas d'un jeu.

 

Depuis quelques mois, une gigantesque partie de Monopoly planétaire est en train de se jouer. Et les participants jouent vite. Et gros. D'un côté, des pays riches ou émergents comme la Chine, la Corée du Sud ou les pays du Golfe, qui tous s'inquiètent pour leur sécurité alimentaire. De l'autre, une cohorte de pays pauvres comme le Soudan, l'Ethiopie, l'Ouganda, l'Indonésie, Madagascar... Des pays aux caisses désespérément vides, mais à qui il reste une richesse : leurs terres, si vastes, si prometteuses. A vendre ou à louer.

 

La terre ! Pour elle, les pays se sont déchirés en guerres meurtrières. Pour elle, les conquistadors ont bravé les mers inconnues, décimé les populations locales afin d'y planter leur drapeau. «La ruée vers les terres n'est pas un fait nouveau. Mais c'est peut-être la première fois dans l'histoire que le phénomène est complètement mondialisé. Et que le rythme est si rapide», s'inquiète Paul Mathieu, expert de la gestion des terres à la FAO (Food Agriculture Organization). Les cris d'alarme de la FAO ont été éclipsés par le krach financier. Et pourtant la crise alimentaire risque d'empirer. Conséquence directe des émeutes de la faim du printemps, les pays importateurs nets de nourriture ont fait de la sécurité de leurs approvisionnements alimentaires leur objectif politique numéro un. Début novembre, la Corée du Sud vient de frapper un grand coup en raflant la moitié - vous avez bien lu : la moitié ! - des terres arables de Madagascar. Mais ce n'est qu'un début. On parle de millions d'hectares en Indonésie ou en Afrique. «On n'arrive même pas à avoir des chiffres exacts tellement cela change vite», se plaint Paul Mathieu. Même l'Ethiopie, où plane à nouveau le spectre des grandes famines, veut entrer dans la danse. Pas comme acheteur, mais comme vendeur. Le Premier ministre éthiopien a déclaré qu'il était «plus que désireux» de signer des accords avec les pays du Golfe. De quoi donner des sueurs froides à Jacques Diouf, le patron de la FAO, qui s'inquiète du «risque d'un néocolonialisme agraire».

 

 

Parmi les néocolons, voici les pays du Golfe. Ils ont du pétrole, des dollars. Mais pas d'eau : il y fait si chaud et si sec qu'il faut rafraîchir les quelques bêtes du cheptel avec des ventilateurs et des machines à va peur pour éviter qu elles ne meurent... Comment nourrir la population? En allongeant des pétrodollars. Les pays du Golfe importent de 69% à 90% de leur nourriture. C'était tenable. Jusqu'au printemps dernier, où les prix des denrées a explosé. «Là, ils ont eu très peur. Il était tout simplement impossible de trouver du riz, quel que soit le prix. Ils n'ont plus confiance dans les marchés mondiaux, les prix sont devenus trop volatils. Alors ils veulent sécuriser leur approvisionnement en s'achetant des terres», dit Jean-Denis Crola, de l'ONG Oxfam. Sans compter que dans des pays comme les Emirats arabes unis 80% de la population est constituée de travailleurs migrants asiatiques pauvres : le riz était ainsi devenu un sujet politique sensible. Résultat? Cet été, le Koweït, le Qatar, l'Arabie Saoudite, les Emirats arabes ont envoyé diplomates et ministres dans des world tours express - six pays d'Asie du Sud-Est en dix jours - à la recherche de terres disponibles. «Nous avons des projets en Indonésie, au Soudan ou au Sénégal. C'est un accord gagnant-gagnant. Eux ont les terres, nous l'argent», explique Khalil Zainy, un businessman saoudien.

 

Le Cambodge n'avait jamais été autant courtisé. Le Koweït est déjà en train? d'y construire une ambassade, il veut mettre en place des vols directs Phnom Penh-Kuwait City, et signer un accord d'amitié... entre les équipes de foot nationales. Le Qatar a aussi tenté une opération de séduction auprès de Hun Sen, le Premier ministre. Qui gagnera le gros lot? Le Cambodge a annoncé qu'il devrait avoir signé d'ici à mi- 2009 et que les accords concerneraient 2,5 millions d'hectares (l'équivalent de la Bretagne). Notons que le pays continue de recevoir une aide d'urgence du Programme alimentaire mondial, ce qui permet de douter de sa capacité à nourrir à la fois sa population et celle du Golfe...

 

Evidemment, en Asie du Sud-Est, les pays du Golfe auront affaire à un sacré concurrent : la Chine, l'un des plus gros joueurs dans cette partie mondiale. «Who will feed China?» (qui nourrira la Chine?), demandait déjà en 1993 l'écologiste Lester Brown dans son livre choc. La question est plus que jamais d'actualité. Aujourd'hui, l'Empire du Milieu doit nourrir 1,4 milliard de bouches, soit près du quart de la population mondiale, avec seulement... 7% des terres arables. Avec l'industrialisation et l'urbanisation, le pays a vu sa superficie de terres arables se réduire de 8 millions d'hectares en moins de dix ans. Et certaines régions se désertifient à toute vitesse. Bref, qui nourrira la Chine? Les autres pays évidement ! Le gouvernement a établi une stratégie d'outsourcing agricole. Et a déjà fait main basse sur une partie de l'Afrique.

 

Pour y faire pousser du riz, du sésame ou du blé. Ou encore de l'huile de palme destinée à la production de biocarburants.

 

Ah, les biocarburants ! Le nouvel or vert ! De Greenpeace à Oxfam, en passant par les Amis de la Terre, toutes les ONG dénoncent les expropriations de millions de petits paysans en Colombie, en Indonésie, en Tanzanie, au Congo... Entraînant souvent la réduction des cultures vivrières. Nourrir les hommes ou les voitures? Les voitures sont souvent plus rentables. Palmier à huile, canne à sucre, jatropha... Il faut de l'espace, des terres, alors les entreprises énergétiques font feu de tout bois. Au sens littéral du terme. «Les forêts coûtent moins cher que les terrains cultivés. C'est donc toujours plus intéressant de déforester. 1 hectare de forêt rapporte de 4 000 à 5 000 dollars s'il est converti en palmiers à huile, soit 10 à 15 fois plus que s'il était juste exploité pour le bois», dit Alain Karsenty, au Cirad. Une équation implacable qui explique pourquoi la jungle d'Amazonie ou celle de Bornéo partent en fumée, remplacées par des plantations de soja ou de palmiers à huile.

 

«Investissez dans des fermes ! Dans la terre !» C'est le conseil que répète inlassablement Jim Rogers, le gourou des matières premières, millionnaire globe-trotteur qui, avec George Soros, a fondé le fonds Quantum. Il a été aussitôt pris au mot. George Soros est par exemple très impliqué dans les agrocarburants et possède des terres en Argentine. Mais depuis quelques mois, avec le krach, c'est la ruée. La Deustche Bank et Goldman Sachs ont ainsi massivement investi dans des fermes et des usines de viande en Chine. Morgan Stanley a racheté 40 000 hectares en Ukraine. Une broutille par rapport aux 300 000 hectares raflés par Renaissance Capital, un hedge fund russe. «Les prix du foncier agricole sont de toute façon si bas que c'est une bonne affaire à long terme, dit Paul Mathieu. Le problème, c'est que si ces accords sont juste régis par la loi du marché, les négociations seront inégales. Les pays pauvres, ceux qui sont moins informés des prix, se feront avoir et braderont leurs biens.»

 

La grande arnaque? Dans certains pays, une prise de conscience politique est en train d'émerger. «La terre est un sujet très sensible. C'est l'identité des peuples mêmes qui est en jeu. Au Mozambique, on commence à réfléchir à une réforme du foncier qui reconnaîtrait les droits des communautés locales. Il y a même eu un moratoire sur la cession de terres pour des projets d'agrocarburants», explique Mchael Taylor, de l'International Land coalition. Certes, l'afflux de capitaux étrangers n'est pas en soi une mauvaise chose. Ce pourrait être une bénédiction.

 

A condition que l'agriculture locale en profite, que soient mis en place des systèmes de microcrédit. Sauf que le développement rural, cela prend du temps. «La tentation est d'aller vers un modèle de pillage des ressources, un peu comme la Chine en Afrique, avec une main-d'oeuvre importée et aucun bénéfice local. Mais là, attention au retour de bâton...», dit Alain Karsenty. Instabilité politique, émeutes, soulèvements... La terre a toujours provoqué les passions. Le grand Monopoly pourrait bien virer au jeu de massacre.

 

Doan Bui
Le Nouvel Observateur

 

Voir aussi

Tableau des cas d’accaparement des terres

 

Main basse sur les terres agricoles en pleine crise alimentaire et financière

 

On vend des pays

Razzias sur terres cultivables

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8 janvier 2009 4 08 /01 /janvier /2009 01:32
1) Préambule: comprendre pour agir

Palestine---Territoire-perdu-depuis-1946.jpg

Depuis bien avant la seconde guerre mondiale (1940-1945) des juifs reviennent en Palestine (dates?) et ceci grâce à l'achat de terrains aux autochtones ou aux gros propriétaires terriens étrangers.


En 1947, avant le plan de partage de l'ONU, ces surfaces représentent 7 % de la superficie de la Palestine.


L'ONU adopte la résolution 181 selon laquelle un territoire est accordé aux juifs et un plan de partage est conçu, attribuant 55 % du territoire aux futurs états d'Israël.


Le partage tient compte des possessions antérieures en essayant de les remembrer, ce qui démembre les territoires palestiniens. L'entièreté de la "pointe" (désert du Néguev) est attribuée aux israéliens.


Le principe selon lequel on attribue "une terre sans peuple à un peuple sans terre" est complètement faux, dès la création de leur état, les israéliens procèdent l'extermination de villages palestiniens, la déportation de 800.000 Palestiniens et la destruction de 470 de leurs villages.


Lors des deux guerres de 1948 et en 1967, Israël annexe des territoires palestiniens, contrairement aux résolutions de l'ONU, et dispose actuellement, sans compter les colonies (illégales), 78 % du territoire de la "Palestine historique". Ce territoire est délimité par la fameuse "ligne verte". La proportion revendiquée aujourd'hui par la Palestine est de 22%. Elle est prête à accepter le gain illégitime d'Israël de 23 % (78-55) réalisé entre 1947 et 1967.
 

Sur la dernière carte, on voit l'effet de l'empiètement continuel des colonies et du mur d'enfermement des populations palestiniennes qui n'ont plus accès à leurs terres ni à leurs puits. Bientôt, les seuls espaces disponibles pour les palestiniens seront de véritable enclos, les privant des ressources de survie élémentaires.


En Israël, la communauté ethnique est mentionnée sur les cartes d'identité. Les palestiniens de nationalité israélienne n'ont pas les mêmes droit que les juifs israéliens. A titre d'exemple, les Arabes représentent près de 20% de la population d'Israël, aucune université arabe n'existe en Israël.
 


Pour en savoir plus, consultez cet excellent DIAPORAMA puis tentez de répondre à ce questionnaire sur le conflit israélo-palestinien (pas plus de 5 minutes et très instructif).

2) Démocratie mensonge, le cas palestinien

Comment rester confiant en notre modèle de société présenté comme exemplaire, quand il gaspille en un peu plus d'un siècle au profit de quelques privilégiés, ses réserves millénaires ? Comment rester serein quand tout indique que le rythme imposé à la planète nous précipite vers l'abîme ? Comment concilier les contradictions de plus en plus évidentes entre une minorité de nantis qui osent (presque) tout se permettre, et une majorité de démunis qui s'enfoncent jour après jour dans une pauvreté endémique dont on sait qu'elle n'est ni le fruit du hasard, ni inéluctable, mais qu'elle résulte au contraire d'une scandaleuse et injuste redistribution des richesses ? 


Il semble que nous soyons de plus en plus nombreux à nous interroger, confrontés à l'information quotidienne qui nous ressasse la dégradation évidente de notre environnement tant politique que social, économique, professionnel, écologique, culturel, moral… et confirmant par ailleurs, pour ceux qui en doutaient encore, que tout paraît bien être lié.


Alors que la « globalisation » — comme seule loi du marché — est prônée par les plus nantis comme LA solution à tous nos problèmes, le désarroi et le questionnement qui en résulte semblent gagner de plus en plus d'individus. Des citoyens, fragilisés, se sentent dépassés, écrasés par le projet de société qui leur est imposé.


Malgré leurs beaux discours, éloquemment adaptés aux circonstances, les classes dirigeantes ne s'embarrassent plus guère de principes ni de déontologie. Seul ce qui sert leurs intérêts prévaut. L'idéal qui au départ animait parfois les plus dévoués a tôt fait de céder sa place aux calculs égoïstes et aux plans de carrière. Ces élites — ou qui se croient telles — ne sont plus au service de la collectivité, mais strictement au leur et à celui de leurs partenaires financiers. Leur ambition n'est jamais satisfaite. Qu'ils s'autoproclament de gauche ou de droite, les problèmes du citoyen ne les intéressent qu'occasionnellement, à quelques semaines des élections. Tout occupés par leur ascension personnelle, ils n'ont d'yeux, d'oreilles et d'agenda que pour ceux qui pourraient y contribuer, ceux qui ont le pouvoir de l'argent et de l'influence. Et tout est bon pour y parvenir… La Palestine l'illustre fort bien. Depuis toujours, tous les principes « démocratiques » y sont bafoués par l'occupant israélien. Cela n'empêche pas les autorités de nos États occidentaux, pourtant chantres des Droits de l'homme, de continuer de commercer avec Israël dont le lobbying politique parfaitement organisé démontre la force de ses réseaux d'influence patiemment tissés.


En-dehors de déclarations et de discours élimés jusqu'à la trame, aucun de nos politiciens suffisants n'a manifesté assez de courage ni d'éthique que pour oser prendre des mesures qui auraient signifié à l'occupant israélien qu'il avait, depuis longtemps, dépassé toute limite.
Quoi de surprenant pour le citoyen qui observe les mœurs de ces princes ? Dans le meilleur des cas, l'engagement de nos valeureux « démocrates » se résume depuis longue date à quelques déclarations consternantes, allant de « la vive préoccupation » des uns à la « demande de retenue » des autres… Point barre.


L'asymétrie évidente et incontestable qui prévaut dans l'affrontement israélo-palestinien – l'une des plus puissantes armées au monde dotée d'une force aérienne supérieure à celle de l'Angleterre et d'un feu nucléaire peut-être aussi important, face à des gamins et leurs cailloux – révèle immédiatement que l'argument de la traque au « terrorisme » n'est qu'un grossier mensonge servant d'excuse pour dissimuler d'autres mobiles, beaucoup plus sordides et probablement plus rentables. Mais, profitant du manque de courage d'une diplomatie internationale de plus en plus aliénée au grand capital et muselée par les Etats-Unis, le gouvernement israélien – et d'autres avec lui – entretient les amalgames médiatiques et poursuit l'écrasement de la population de tout un pays, jusqu'à son éradication même, s'il le pouvait.


Il faut aller en territoire palestinien pour voir dans quelles conditions la population est asphyxiée, laminée par l'oppression militaire qui s'y déploie avec un zèle plus qu'équivoque, au service d'une infâme idéologie coloniale… Il faut prendre le temps de rencontrer les acteurs israéliens du Camp de la Paix, dont par exemple l'AIC (Alternative Information Center) qui travaille à la réconciliation entre Arabes et Israéliens ; ou Ta'ayush (Ensemble) oeuvrant sur base commune judéo-arabe ; ou ICADH (comité israélien contre les démolitions de maisons) ; ou les Refuzniks (soldats qui refusent de prester leur service militaire dans les Territoires occupés) lorsqu'ils viennent témoigner… et écouter la description des atrocités commises par l'armée à l'encontre des civils palestiniens, pour ne plus avoir de doutes quant aux motivations qui animent les responsables de l'état major israélien.


Il faut être très clair quant aux conditions qui existent dans les villes et les villages palestiniens : on n'y vit plus, on tente d'y survivre, vaille que vaille, on s'y exténue, on y est affamé et on y est écrasé, massacré même ! Par une balle dans le dos, en fuyant une soldatesque névrosée, ivre de son impunité. Par une bombe, pendant son sommeil. Par l'interdiction de passer un check point pour gagner d'urgence un hôpital voisin. Par un bulldozer, sous sa maison. Ou par un missile, sur une plage…


La deuxième Intifada (mot arabe signifiant réveil de soi, réaction, soulèvement) se poursuit tant bien que mal. Réponse de la population palestinienne à son écrasement par l'envahisseur israélien, celui-ci redoublant souvent d'ingéniosité dans la morbidité de techniques dont certains de ses artisans sont devenus « experts ». Au point que l'armée américaine embourbée dans son infâme guerre en Irak, a fait appel aux conseillers israéliens, « spécialistes » en guérilla urbaine.


Ces mêmes « spécialistes » qui ont mis au point une technique imparable d'invasion des maisons particulières, passant de l'une à l'autre par les murs mitoyens qu'ils dynamitent. Plus besoin de risquer la vie des troupes en passant par les ruelles. Ceux-là surgissent dans votre salon par la béance d'une explosion et, après avoir tout démoli, passent à la maison suivante, par le même procédé. La Palestine fournit à ces brutes un laboratoire de premier ordre, particulièrement en ce qui concerne la Bande de Gaza. Toutes les techniques de négation de l'individu y sont testées, tant au niveau physique qu'au niveau psychologique, passant de l'usage d'armements interdits par les Conventions internationales – comme les munitions à l'uranium appauvri ou au phosphore – pourtant dénoncé par plusieurs rapports officiels, au détournement des taxes diverses revenant aux Palestiniens. Sans parler des privations de nourriture, d'eau, d'électricité, de mobilité, ainsi que le recours aux tortures en tous genres qui y sont devenues d'une banalité confondante. Ni de l'utilisation d'enfants comme boucliers humains. Ni des emprisonnements arbitraires de mineurs. Ni de l'odieux Mur de séparation, qui a fini par convaincre l'envahisseur américain qu'il était LA solution dans son embourbement à Bagdad…


« Barbare », vous avez dit « barbare » ?


Extraits de LA DEMOCRATIE MENSONGE – Daniel Vanhove – Coll. Oser Dire – Ed. Marco Pietteur.

En cette fin d'année, disponible à editionsaden@skynet.be et à Bruxelles, à la Librairie Internationale, Tropismes, Libris, UOPC…



Plus d'infos sur www.alternativenews.org ; www.michelcollon.info ; www.info-palestine.net ; www.paixactive.org ; www.france-palestine.org ; www.association-belgo-palestinienne.be ; www.lapaixmaintenant.org ; www.icahd.org



Voir plus particulièrement:

Cibles : une école, un hôpital, une clinique, une usine de yaourt, trois bureaux de changes... par Salma AHMED, professeur de français, Gaza.

Gaza : hallucination par Alain RIOUX, association hope www.hope-espoir-hoop.com, Belgique.

Le véritable but du carnage à Gaza par Ilan PAPPE, chaire du département histoire de l’université d’Exeter, Israël.

 

A voir aussi: BON ANNIVERSAIRE!

 

 

Manifestation Nationale

 

Dimanche 11 janvier à 14h

Bruxelles - Gare du Midi

 

Stop aux massacres à Gaza ! Le silence tue !

Stop à l’embargo contre les Palestiniens

Stop à la violence contre tous les civils

Stop à l’impunité 

Suspension des accords UE-Israël

 

 

Premières organisations signataires : 11.11.11, Aardewerk, ACW-Wereld solidariteit,  Alliance for Freedom and Dignity, Artistes contre le Mur, Association Belgo-Palestinienne, Association Culturelle Joseph Jacquemotte,  Belagir asbl,  Broederlijk Delen, CADTM,  CNAPD, CNCD–11.11.11, COCAB, CODIP, Collectif Présence Musulmane Belgique, Comité Surveillance Otan, Comité Verviers Palestine, Communauté Palestinienne de Belgique, ECOLO, Fraternité asbl,  Federatie van Marokkaanse Verenigingen, FGTB-ABVV, FOS – Socialistische Solidariteit, Friends of the Earth Vlaanderen & Brussel, Gents Actieplatform Palestina, Génération Palestine, Groen!, Groupe Palestine–Santé, Initiatief Cuba Socialista,  Intal, Institutions et Associations musulmanes de Belgique, Jeunes FGTB, KP,LCR, La clef asbl, LeCoTo, LEF, Ligue Islamique Interculturelle de Bruxelles, LSP-PSL, MIR–IRG, Mosquées de Belgique, Mouvement Chrétien pour la Paix (MCP), Mouvement Citoyen Palestine, Mouvement ouvrier Chrétien (MOC), Nouvelles Perspectives asbl,  Oxfam Solidariteit-Solidarité, Oxfam Wereldwinkels, Oxfam Magasins du Monde, Parti Socialiste, Pax Christi Vlaanderen, PC Wallonie-Bruxelles, Présence et Action Culturelles, PJPO Ittre, PJPO Brabant Wallon, PVDA-PTB, SAP, Service civil international, Solidarité mondiale, Solidarité Socialiste, t Uilekot, Une Autre Gauche, Union liégeoise pour le défense de la paix, Vlaams Palestina Komitee , Vrede vzw,  Werkplaats voor Theologie en Maatschappij,  Vrouwen in ’t Zwart,  …

 

Contact presse :

Association Belgo-Palestinienne (FR) 02/223.07.56 abp.eccp@skynet.be

Vrede vzw (NL) 09/233.46.88 vrede@vrede.be

 

________________________

Association Belgo-Palestinienne

9, quai du Commerce

1000 Bruxelles

tel: 02 223 07 56

fax: 02 250 12 63

abp.eccp@skynet.be

www.association-belgo-palestinienne.be

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3 janvier 2009 6 03 /01 /janvier /2009 00:32

L'approvisionnement en eau douce de qualité n'est pas trivial. Notre planète est couverte à 71% d'eau salée. Cette surface contient 97,2% du volume d'eau total. Les 2,8% d'eau douce restant se répartissent en 2,2% pour les glaciers, 0,6% pour les nappes phréatiques et SEULEMENT 0,01% pour les eaux douces de surfaces: cours d'eau, lacs et rivières. Ce sont ces 0,01% qui refroidissent nos centrales, alimentent nos usines, abreuvent nos industries, maisons et gosiers… Dans 99,9% des cas, cette eau ressort toujours plus sale et plus polluée qu'a son entrée. Alors, en bon humain technocrate qui ne pense qu'à court terme, nous cherchons des solutions...


 

Pour y voir clair, voici une bonne partie d'un article paru dans le dossier écologie du Courrier International n°927 du 1er au 20 août 2008 (1). Enfin, je trouve le temps d'en parler!

DES USINES DE DESSALEMENT QUI POUSSENT COMME DES CHAMPIGNONS
Avec la diminution des précipitations qu’entraîne le réchauffement climatique, de nombreux pays se tournent vers le dessalement d’eau de mer pour s’approvisionner en eau douce. La logique est en apparence simple : plus de 70 % de notre planète étant constitués d’océans, il suffit de retirer le sel de cette eau et de regarder avec délectation nos réservoirs se remplir. Les usines de dessalement poussent d’ailleurs comme des champignons un peu partout dans le monde (surtout dans les pays riches). Severn Trent, l’une des dix entreprises privées de gestion de l’eau au Royaume-Uni, assure actuellement la construction d’une de ces installations pour la résidence Maravia Country Club Estates à La Paz, dans le sud de la Basse-Californie, au Mexique. La ville d’El Paso, au Texas, a inauguré en août 2007 la plus grande usine de dessalement à l’intérieur des terres qui existe au monde ; elle alimente essentiellement la base militaire de Fort Bliss, en cours d’agrandissement. En Australie, pays gravement touché par la sécheresse, c’est un joint-venture israélien qui bâtit une centrale, tandis qu’à Bahreïn, Etat riche en pétrodollars et connaissant le même boom immobilier que d’autres pays du Moyen-Orient, on examine diverses offres en vue de la construction d’une gigantesque centrale capable de satisfaire ses besoins croissants en eau. L’Inde a quant à elle commandé une étude de faisabilité à General Electric. Bref, les exemples ne manquent pas. “Plusieurs entreprises privées proposent une bonne vingtaine d’usines de dessalement de l’eau de mer pour la seule côte californienne”, ajoute Wenonah Hauter, présidente de l’association de consommateurs Food and Water Watch. “La plupart de ces projets se trouvent à proximité de grands espaces où le manque d’eau a toujours limité le développement.” En d’autres termes, partout dans le monde on s’apprête à construire de gigantesques usines de dessalement dans les années à venir. Mais ce n’est pas parce que tout le monde a soif. En fait, c’est surtout l’argent qui va couler à flots. Reste à savoir si les progrès et la solution à la crise de l'eau viendront avec.


“Même avec les projets actuels, qui visent à tripler la production mondiale, avec notamment des usines de dessalement à énergie nucléaire, cette technologie est incapable de satisfaire la demande en eau douce dans le monde,
assure Maude Barlow (auteur de Blue Covenant: The Global Water Crisis and the Coming Battle for the Right to Water [Alliance bleue : la crise mondiale de l’eau et la future bataille pour le droit à l’eau, paru chez New Press en mars 2008], fondatrice du Blue Planet Project et directrice nationale du groupe de pression Council of Canadians). D’une part parce que le dessalement est une technologie très coûteuse, ce qui explique qu’on trouve ces usines surtout en Arabie Saoudite, Israël, Australie, Etats-Unis mais peu en Afrique et Amérique Latine (légèrement changé par rapport au texte original (1)). Et, d’autre part, parce que l’humanité détruit son patrimoine d’eau douce trop rapidement pour que, la technologie puisse compenser. Les gouvernements et les entreprises se jettent sur le dessalement comme si c’était la panacée. C’est compréhensible de la part du secteur privé : l’or bleu peut générer des bénéfices considérables. En revanche, le fait que les gouvernements ne prennent aucun recul pour examiner de façon plus attentive cette prétendue solution miracle pose un énorme problème.”

 

LES OCÉANS SONT PEU À PEU RONGÉS PAR L’ACIDE

Cet aveuglement est compréhensible, car en prenant un peu de distance, ces gouvernements tomberaient immanquablement sur des questions qu’ils n’ont pas envie de se poser. Des études récentes montrent ainsi que le réchauffement climatique provoque non seulement l’assèchement des terres émergées et la fonte des barrières de glace, mais aussi une augmentation exponentielle de l’acidité des océans (2, 3 & 4). Ce qui pourrait nous conduire tout droit au cauchemar annoncé par Stephen Hawking: "la Terre pourrait finir comme Venus, avec une température de 250°C et des pluies d'acide sulfurique."


Le journaliste Les Blumenthal expliquait récemment dans les publications du groupe de presse américain McClatchy Newspapers que les océans présentent d’ores et déjà un taux d’acidité de 30% supérieur à celui enregistré au début de la révolution industrielle, et ils absorbent chaque jour 22 tonnes de dioxyde de carbone. D’ici à la fin de ce siècle, ils pourraient être 150% plus acides.


L’acidification des océans est provoquée par l’absorption dans la mer du CO2 produit par les activités humaines, à raison de 22 millions de tonnes par jour. Il en résulte une formation d’acide carbonique ayant pour effet de diminuer la quantité de minéraux nécessaires au développement d’un certain nombre d’organismes marins (3 & 4).


La vaste campagne mondiale de dessalement, déjà montrée du doigt à cause de ses lacunes technologiques et de ses rejets colossaux, tient-elle compte de cette augmentation spectaculaire de l’acidité des océans ? Eh bien non, pas vraiment. Je ne pense pas que les partisans du dessalement prennent en compte l’acidification qu’entraîneront des rejets croissants de saumure dans les mers, confirme Maude Barlow. Pour chaque unité d’eau douce ainsi produite, c’est une unité équivalente de saumure toxique qu’on rejette dans les océans. Actuellement, les usines de dessalement produisent 19 millions de mètres cubes de déchets chaque jour. On estime que leur production aura triplé d’ici à 2015, et les rejets de saumure et l’acidification des océans seront multipliés d’autant.


Et il ne s’agit là que des conséquences du dessalement, sans parler des processus naturels que la crise climatique a fait apparaître dans notre univers toujours plus aride. Avec le réchauffement de la planète, les océans absorbent en effet des quantités croissantes de dioxyde de carbone et autres gaz à effet de serre. Ils se réchauffent et rejettent ces gaz dans l’atmosphère, créant une réaction en chaîne destructrice. A force de dessaler la moindre goutte d’eau accessible, nous pourrions bien, à terme, ne plus trouver que de l’acide à la place des océans. Comme le déclarait à Les Blumenthal l’océanographe Richard Feely, de la National Oceanic and Atmospheric Administration, à Seattle, tout converge vers des conséquences dramatiques. Certaines hypothèses annoncent même un bouleversement de l’ensemble de l’écosystème.


Le dessalement n’est absolument pas une solution raisonnable à la crise mondiale de l’eau, assène Maude Barlow. Ces usines sont des monstres polluants, extrêmement gourmands en énergie et produisant une saumure toxique qui tue la vie aquatique à des kilomètres à la ronde. Wenonah Hauter, de Food and Water Watch, ne dit pas autre chose : Loin de résoudre le problème de la pénurie d’eau, le dessalement est une technologie onéreuse qui risque d’avoir de nombreux effets secondaires. Nous serions mieux avisés de chercher à prévenir le mal en cessant de polluer, de détourner et de gaspiller l’eau. Espérons seulement que nous en prendrons conscience avant d’avoir entièrement changé les océans en acide.


Concernant l'acidification des océans, les conclusions de Pierre Kaldy dans Le Figaro vert (2) ne disent pas autre chose non plus: "Depuis deux siècles, les océans ont patiemment absorbé le tiers des émissions de gaz carbonique dues à l'homme, mais cette capacité semble avoir atteint ses limites."


Et voilà homo "economicus-technocratis" bien conscient du problème, qui veut sauver sa peau, mais qui est incapable de changer de mode de pensée. Incapable de changer de paradigme. Pas si simple pour un homme moulé à l'unique égo-économico-techno-science qui éduque à l'emploi d'œillères et à l'ignorance ou la destruction de tout ce qui pense ou agit différemment.


La déssalinisation comme la production d'agrocarburant sont typiques d'une pensée bloquée en mode "technocrate condescendant" qui fait, trop souvent, pire que bien. Voir à ce sujet Dogme économique & Condescendance technocratique ou Compenser nos émissions de CO2 en plantant des arbres.


La déssalinisation comme la production d'agrocarburants sont des technologies excessivement énergivores, excessivement polluantes, qui ne font qu'aggraver le cas planétaire qui devient de plus en plus critique, aussi bien au niveau social qu'écologique: voir La décroissance, l'argent et Moi.


Références

(1) Le dessalement n'est pas la solution miracle

(2) Les océans intoxiqués par le gaz carbonique (à lire)

(3) Les chercheurs s'inquiètent de l'acidification rapide des océans

(4) L'acidification des océans menace dangereusement les coraux

 

Pour suivre cette problématique d'acidification des océans de plus près, voici un blog qui y est entièrement consacré: http://oceanacidification.wordpress.com/

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28 décembre 2008 7 28 /12 /décembre /2008 20:25

De plus en plus, nos concitoyens prennent conscience de la nécessité d’agir pour le climat et d'adapter  leurs logis en conséquence. Mais quel choix vont-ils faire face aux aides publiques qui sont aujourd’hui consenties ? Vont-ils chercher à maximiser les économies d'énergies où vont-ils plutôt privilégier la rentabilité financière? Cette brève analyse vous convaincra sans aoute qu’ils opteront majoritairement, hélas, pour la seconde solution..


Par Benoît Spies & Baptiste Buxant http://www.natpro.be/photovoltaique_1.html

Valériane Nr 71, mai/ juin 2008

 

Bien sûr, nous ne désespérons pas que votre décision personnelle soit finalement favorable au devenir de notre planète. Il est toutefois permis de douter de la pertinence des aides publiques actuelles en regard de la nécessité absolue de lutter contre le réchauffement climatique. Portons d’un simple exemple pour illustrer notre propos.
Investir dans les économies d’énergie


Soit donc monsieur Dupond qui dispose d’une appréciable somme d’argent. Il est prêt à l’investir dans les économies d’énergie et estime, après une première analyse, que plusieurs actions sont envisageables dans le cadre du logement dont il est l’heureux propriétaire. Il a retenu trois actions passibles


1/. l’isolation par l’extérieur d’un pignon aveugle
, un de ces pignons aveugles comme on en rencontre très sauvent. Le mur, d’une épaisseur de briques de trente—deux centimètres, a une surface de quatre-vingt mètres carrés. Le toit de monsieur Dupond est, fort heureusement, très bien isolé ses chêssis et vitrages figurent parmi les plus performants, et il dispose d’une chaudière haut rendement (HR) au gaz naturel.


2/. l’installation d’un système de panneaux solaires thermiques pour la préparation de son eau chaude sanitaire. Les voisins de monsieur Dupond, d’authentiques écologistes de la première heure, lui vantent semblable équipement depuis de longues années déjà...


3/. l’installation de panneaux solaires photovoltaïques. C’est incontestablement dans l’air du temps. S’offrir la bonne conscience du pionner, quelle volupté! Le suspense est donc entier. Amis lecteurs, à votre avis, que va faire monsieur Dupond ?


Monsieur Dupond fait ses calculs

Attention ! Sachez vous en convaincre : monsieur Dupond n’est ni un fat, ni une girouette. En citoyen parfaitement conscient des responsabilités qui lui incombent, il prend ses renseignements, compare longuement les informations et fait soigneusement ses calculs.


Voici les hypothèses sur lesquelles travaille monsieur Dupond, pour sa propriété qui est située dans le Brabant Wallon. Quelle sera, tout d’abord, la durée de vie des investissements ? Il postule raisonnablement que l’isolation du mur tiendra quarante ans, quant aux panneaux thermiques et photovoltaïques, il leur prête une durée de vie de vingt ans. Pour le chauffage au gaz, il table sur un rendement de sa chaudière de 90%, sur un prix de 7 centimes d’€ par kWh utile et sur une augmentation annuelle du prix du gaz de 6 %. Quant au prix de l’électricité, il le situe à 19 centimes d’€ par kWh, avec une augmentation annuelle de 4%. Monsieur Dupond sait aussi qu’il pourra vendre des certificats verts au tarif de 92 € par certificat ; il table sur un taux d’actualisation de 4%.


Après avoir sollicité et étudié différents devis, monsieur Dupond établit son budget d’installation :

·         pour les panneaux photovoltaïques : une puissance de 1200Wc lui coûtera 8.400 € ; les coûts d’entretien seront nuls ;

·         pour l’installation solaire thermique : quatre mètres carrés de panneaux pour une production annuelle utile de 350 kWh par mètre carré lui coûteront 6.000 € ; les coûts d’entretien seront nuls ;

·         pour l’isolation extérieure enfin – huit centimètres d’EPS et un crépi – lui reviendront à 140 € du mètre carré.


Monsieur Dupond a même évalué ses émissions de gaz carbonique : 456 kilos de CO2 par MWh d’électricité utilisée, et 251 kilos de CO2 par MWh de gaz naturel consommé…


Un tableau particulièrement édifiant

Monsieur Dupond a enfin tout analysé avec minutie ; il a tout décortiqué afin de déterminer la mesure qui sera incontestablement la plus intéressante pour lui. Il aboutit au tableau suivant… et il n’en croit pas ses yeux !

 

 

Coût  (1)

Coût   (2)

Réduction
émissions
CO2 (3)

Aides
publiques (4)

Aides publiques (5)

Temps de retour simple (6)

Rentabilité (TRI) (7)

Isolation du mur

11.200

131

85,2

23

5,9

14

8,2

Panneaux solaires thermiques

6.000

768

7,8

654

164,1

10

7,6

Panneaux photovoltaïques

8.400

856

9,8

1.558

391

3

23,7

(1) en euros / (2) en euros par tonne de CO2 évitée / (3) en tonnes / (4) en euros par tonne de CO2 évitée / (5) en euros par MWh primaire économisé / (6) en années / (7) en pourcentage

 

Alors ? Selon vous, que fera Monsieur Dupond ? Sans doute va-t-il installer des panneaux solaires photovoltaïques et se féliciter de la rentabilité de son investissement ? Cela même s’il s’agit de la mesure la moins efficace pour réaliser des économies d’énergie ! L’opération coûtera à la collectivité 1.558 euros par tonne de CO2 évitée et permettra d’épargner 9,8 tonnes de CO2 seulement sur vingt années…
 

A la lecture du tableau, on peut constater aisément qu’un euro investi dans l’isolation du mur est six fois plus efficace, d’un point de vue énergétique, que s’il est investi dans l’installation de panneaux solaires thermiques ou photovoltaïques. Cependant, l’isolation du mur est franchement moins intéressante d’un point de vue financier, lorsqu’on intègre les aides publiques, que l’acquisition de panneaux solaires photovoltaïques. Cette contradiction découle du fait que des aides publiques plus importantes sont octroyées aux mesures moins efficaces. Ainsi, la mesure la plus utile énergétiquement devient-elle la moins intéressante d’un point de vue financier ! On voit, en effet, dans la sixième colonne du tableau, que l’aide publique consentie pour l’économie d’un MWh d’énergie primaire est soixante six fois plus importante pour le photovoltaïque que pour l’isolation des bâtiments. Qu’est-ce qui peut motiver pareille disparité ?


In fine
, c’est l’ensemble de la société qui est perdante car nos moyens financiers vont vers les mesures les moins efficaces. Nous savons tous, pourtant, qu’il reste peu de temps et de ressources pour tenter de créer une société offrant une qualité de vie satisfaisante malgré la raréfaction de l’énergie. Nous sommes, dès lors, en droit de nous poser des questions. Tous nos moyens et toute notre énergie ne devraient-ils pas se concentrer sur les mesures prioritaires ? A tout le moins, toutes les mesures ne devraient-elles pas être soutenues de manière équivalente et proportionnellement aux économies d’énergies qu’elles permettent ?


Les aides publiques auraient-elles d’autres objectifs ?


Peut-être l’un des objectifs secondaires de ces mesures était-il la création d’emplois, ou les retombées économiques ? Mais, hélas, la filière photovoltaïque est probablement la moins efficace de ce point de vue là aussi. Pour différentes raisons :

1. dans le cas d’une installation photovoltaïque, le coût des matériaux est largement prépondérant par rapport au coût de la main-d’œuvre. A l’opposé, le coût de l’isolation des bâtiments provient essentiellement de la main-d’œuvre nécessaire à la mise en œuvre. Et cela crée donc autant d’emplois, des emplois locaux et, principalement, peu qualifiés…


2. l’origine des équipements doit être examinée : dans le cas du photovoltaïque, ils ne sont pas produits localement. Les matériaux d’isolation, par contre, s’ils ne sont pas encore tous produits localement à ce jour, pourraient l’être facilement dans l’avenir…


3. le transport des matériaux
, plus ou moins important en fonction de leur origine, est lui aussi pénalisant pour le photovoltaïque en terme de consommation d’énergie primaire et d’émissions de CO2.


4. le développement d’une ligne de production de cellules photovoltaïque est peu probable en Wallonie vu l’intensité en capital que cela requiert et les risques financiers importants. Les modes de production sont très énergivores et nous n’avons, par ailleurs, même pas intégré ce point dans nos calculs. On considère souvent que deux ou trois années sont nécessaires avant qu’un panneau ait produit autant d’énergie qu’il en a fallu pour sa fabrication ! Il s’agit, par ailleurs, de procédés requérant peu de main-d’œuvre. De plus, pour qu’une ligne de production soit rentable, de gros volumes de production sont nécessaires. On assiste donc plutôt, dans ce domaine, à un phénomène de concentration plutôt qu’à une multiplication des sites de production.


5. concernant la réduction des coûts de production, le CSL (Centre Spatial de Liège) annonçait, lors de la conférence Edora du 26 janvier 2007, une réduction de 8% entre 2000 et 2003, et une légère augmentation des coûts de production depuis 2003. On n’observe donc pas de diminution significative des coûts à l’heure actuelle.


6. la méthode promue pour l’installation de panneaux photovoltaïque est contre-productive. En effet, mille mètres carrés de panneaux photovoltaïques installés sur un même site seraient de 50 à 60% moins chers que placés sur une centaine de toitures différentes. Il est, par ailleurs, peu probable que les toitures où l’on installera des panneaux soient toutes très bien orientées ou sans ombrage. Et que dire du suivi et de l’entretien de milliers d'installations ?...


7. on déplorera, pour terminer, l’aspect éducationnel de la question : les importantes campagnes d’information lancées autour de ces mesures n’améliorent pas la qualité de la perception qu’ont les citoyens des priorités en matière d’énergie. L’effet est inverse ; il suffit, pour s’en rendre compte, d’entamer la discussion avec le citoyen lambda…


Que conclure ?

En dépit de toute sa bonne volonté, notre cher monsieur Dupond n’est donc pas l’exemple qu’il faut suivre. Nous pensons vous en avoir convaincus et nous espérons qu’au contraire, vous prendrez vos responsabilités en optant pour l’investissement qui maximisera les économies d’énergie. Ce choix est, par ailleurs, le seul qui soit intéressant pour la collectivité, pour notre planète et donc, en fin de compte, pour vous également. Il est important de rappeler ici combien nos moyens sont limités. Que ceux qui affirmeraient le contraire nous expliquent, dans le même temps, pourquoi tant de personnes ont du mal à se chauffer…

Nous pensons qu’il est primordial de respecter les priorités qui s’imposent à nous en matière d’investissements visant à réduire notre consommation d’énergie. Or force est de constater que les mesures prises aujourd’hui pour promouvoir l’énergie photovoltaïque ne respectent pas cette notion élémentaire des priorités. Elles détournent, au contraire, des moyens financiers qui seraient dix à vingt fois plus efficaces ailleurs.

 

Un petit mot sur nature et progrès Belgique:

Les statuts officiels nous apprennent que “l'association  Nature  & Progrès Belgique” est l'émanation autonome des adhérents belges de l'association européenne d'agriculture et d'hygiène biologique (Nature & Progrès France). Nature & progrès est particulièrement actif dans tout ce qui touche à l'alimentation et l'hygiène de vie: agriculture et élevage biologique, éco-bio-construction, santé, etc.

 

Pour ceux qui souhaitent du concret, de l'action, du local et des contacts, un abonnement à Nature & Progrès est incontournable. Nature & Progrès cherche à atteindre 7000 membres dans les meilleurs délais possibles. Le nombre de membre joue, en effet, sur le poids politique de l'association, mais aussi sur son indépendance financière. Des milliers de personnes, en Wallonie et à Bruxelles, sont sensibles à nos combats. Mais trop peu d’entre elles se sont déjà effectivement engagées à nos côtés…

A bon entendeur, salut…

www.natpro.be

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23 décembre 2008 2 23 /12 /décembre /2008 11:35

Libre opinion de Bernard Guerrien
Texte tiré du site pseudo-sciences

SPS n° 269 octobre 2005

Bernard Guerrien est Maître de conférences à l’Université Paris-1 Panthéon-Sorbonne.


L’économie, en tant que discipline, a de quoi laisser perplexe un observateur extérieur. D’une part, les économistes sont souvent considérés comme des charlatans qui se servent d’un langage obscur et font des prédictions douteuses, si ce n’est contradictoires ; d’autre part, ils utilisent abondamment les mathématiques - au niveau des publications académiques, seule la physique théorique fait mieux qu’eux, si on peut dire -, ce qui est généralement considéré comme typique d’une démarche rigoureuse et scientifique.


Comment expliquer cette situation étrange ? D’abord, par la complexité de l’objet de leurs réflexions qui fait qu’on ne peut trancher par l’expérimentation entre diverses théories. John Stuart Mill disait, il y a bien longtemps, que l’obstacle majeur vient de la difficulté de faire des expériences sur les phénomènes sociaux en raison de la multitude de paramètres à prendre compte et de leur mouvance permanente. La reproductibilité devient alors impossible, « parce qu’il serait impossible de reconnaître et d’enregistrer tous les faits de chaque cas » [1], et, aussi, car prisonnière de l’exigence d’un temps d’analyse très long, les conditions se créent et s’annihilent au fur et à mesure.


Il est vrai qu’en astronomie, par exemple, on ne peut pas non plus faire d’expériences. Mais « les causes qui influent sur le résultat [y] sont peu nombreuses ; elles changent peu et toujours d’après des lois connues », ce qui permet notamment de faire des prédictions. « Au contraire, les circonstances qui agissent sur la condition et la marche de la société sont innombrables et changent perpétuellement ; et quoique ces changements aient des causes et, par conséquence, des lois, la multitude des causes est telle qu’elle défie tous nos efforts de calcul. Ajoutez que l’impossibilité d’appliquer

des nombres précis à des faits de cette nature met une limite infranchissable à la possibilité de les calculer à l’avance, lors même que l’intelligence humaine serait à la hauteur de la tâche » [2].

Une démarche hypothético-déductive

Mill n’en déduit pas qu’il ne faut rien faire. Bien au contraire, il pense qu’il faut adopter ce qu’il appelle la « démarche de la physique », consistant à déduire à partir d’un petit nombre d’hypothèses simples des propriétés qui joueraient le rôle de tendances : sans faire des prédictions exactes, essayer de voir la direction du mouvement. C’est ainsi qu’il explique que c’est en décomposant chaque tendance, ses causes accessibles à l’observation et ses effets individuels sur la société, que des « tendances plus puissantes que d’autres » [3] pourraient être dégagées, donnant une direction possible à la compréhension.


Parmi les « lois de la nature humaine », il y a le penchant à assouvir ses besoins, l’intérêt personnel, qualifié d’« égoïsme » ou d’« amour de soi », dont personne ne peut nier l’existence ni l’importance. Il suffit toutefois d’observer un peu autour de soi, ou de s’observer soi-même, pour constater que ce penchant en est un parmi d’autres - bienveillance envers ses congénères, importance donnée à la famille, ou au clan, sens de l’honneur, de la justice, etc. - qui agissent souvent comme des « contre tendances » à l’égoïsme.


Les théories économiques partent donc pratiquement toutes d’un petit nombre de postulats simples - qui relèvent de l’observation, sur les comportements humains ou de certaines régularités à un niveau plus global - dont elles cherchent à déduire des conséquences, susceptibles d’être décelées, du moins en tant que tendances, dans les statistiques ou dans les expériences vécues par nos sociétés, présentes ou passées. Le problème, et les divergences entre économistes, tient au grand nombre de relations causales envisageables, et donc à leur importance relative. D’où l’existence de modèles très différents, qui peuvent apporter des lumières sur ce qui a pu se passer dans tel ou tel endroit, à telle ou telle époque, mais pas du tout dans d’autres endroits ou époques. Il y a évidemment toujours l’espoir d’« expliquer » pourquoi il en est ainsi, en invoquant des facteurs dont on n’a pas tenu compte - parce que, par exemple, ils ne sont pas quantifiables. Les économistes sont connus par le peu de fiabilité de leurs prévisions, mais aussi par leur capacité à expliquer a posteriori, par des « chocs » ou par toutes sortes d’évènements imprévus (et imprévisibles), pourquoi ils ont pu fournir de mauvaises indications.


Une profession très sollicitée

Jusque là, on peut toutefois considérer que la démarche des économistes est scientifique, puisqu’ils cherchent à expliquer certains aspects de la réalité, à établir des relations causales, ou du moins à dégager des tendances, qu’ils essaient de quantifier en utilisant les statistiques disponibles, ou qu’ils collectent. Il leur est cependant difficile d’adopter un profil bas, en reconnaissant que la théorie est sommaire, que la portée de ses modèles est vraiment très limitée et, qu’en fait, on ne sait pas grand chose. Cela d’autant plus que leur profession est très sollicitée par les pouvoirs publics, et par la société en général, qui aimeraient savoir où on en est et, surtout, ce qu’il faut faire pour résoudre tel ou tel problème (chômage, inflation, déficit extérieur, etc.).


La tentation est alors grande de « faire tourner » des modèles formés de bric et de broc, pour fournir prévisions et conseils. Pour cela, la puissance des ordinateurs aidant, des équations censées décrire des comportements de plus en plus raffinés ou tenant compte de caractéristiques sectorielles, régionales, ou tout ce que l’on veut, vont être empilées. Ce qui n’est pas sans poser des problèmes au niveau du traitement statistique (données insuffisantes au vu du nombre de variables prises en compte) et même de cohérence théorique - incompatibilité des comportements décrits par certaines équations. Le partage des variables entre « explicatives » et « expliquées  » est aussi source d’âpres débats.


À côté de ceux qui font tourner ces modèles dans les ministères, les banques, les grandes institutions internationales, il y a les théoriciens qui les inspirent - qu’on trouve surtout à l’université. Contrairement aux sciences de la nature, le théoricien est, dans le cas présent, partie prenante de la réalité qu’il veut décrire, ou comprendre. Sa vision de la société est largement influencée par la place qu’il y occupe, son vécu, ses expériences, ses relations. Il a forcément une opinion sur « ce qui va » et sur « ce qui ne va pas », et donc sur ce qu’il faut faire pour que ça aille mieux. Son opinion va donc conditionner, si ce n’est déterminer, sa réflexion et ses recherches sur ce qui est. Devant la complexité de la réalité sociale, il va choisir les points de départ - les axiomes - de sa théorie, pour en déduire des « résultats » et conclusions. En fait, très souvent, il va élaborer une théorie dans la perspective de prouver - si possible, en faussant usage des mathématiques - que ses croyances, ses opinions a priori sur ce que doit être une bonne société, sont justifiées. Et c’est évidemment à ce moment là que l’on tombe dans la pseudo-science, même si elle prend l’apparence honorable d’équations et de déductions impeccables. Prenons deux exemples significatifs.


Des modèles absurdes parés de mathématiques complexes

Une des croyances les plus ancrées chez la plupart des économistes est que le marché est efficace, au sens où il épuise toutes les occasions d’échanges mutuellement avantageux - du moins s’il n’est pas entravé par des réglementations ou par des « imperfections » comme les monopoles, ou d’autres phénomènes du genre.


Si on veut donner forme à cette croyance, on voit immédiatement qu’elle est loin d’aller de soi : chacun doit chercher des partenaires pour faire des échanges, qui ne peuvent être que partiels, puis négocier les prix auxquels ils peuvent se faire, ce qui prend du temps et des ressources sans qu’on puisse dire où cela va s’arrêter - si ça s’arrête. En fait, il existe un moyen d’éviter ce processus complexe, au résultat incertain : on suppose qu’il existe une entité centrale qui propose des prix (on évite le problème des marchandages bilatéraux), que les ménages et les entreprises font des offres et des demandes à ces prix, que l’entité centrale confronte globalement ces offres et ces demandes (afin de déceler toutes les possibilités d’échanges mutuellement avantageux), en augmentant le prix des biens dont la demande globale est supérieure à l’offre globale et en diminuant ceux des autres. Quand l’entité centrale a trouvé les prix qui égalisent les offres et les demandes globales - les « prix d’équilibre » - alors elle organise les échanges, chacun lui apportant ce qu’il offre, et emportant ce qu’il demande, à ces prix. Il est alors clair que toutes les possibilités d’échanges mutuellement avantageux seront épuisées et ce, sans coût (l’entité centrale s’occupant de tout). Le comble, les préjugés l’emportant alors sur la raison, c’est que ce modèle est présenté comme celui de la « concurrence parfaite », du marché idéal. Seuls les initiés qui peuvent décrypter ses équations savent qu’il décrit, en fait, un système ultra centralisé - qui n’a rien à voir avec l’idée qu’on se fait habituellement du marché. Pour les autres, les manuels et les ouvrages de plus ou moins large diffusion, ce modèle est présenté de façon suffisamment floue comme pour laisser croire qu’on a « démontré mathématiquement » que la concurrence est parfaite, car elle permet une « affectation optimale des ressources ». On est près de l’escroquerie intellectuelle, même si elle est plus ou moins inconsciente - telle est la force des croyances, des préjugés. Une bonne partie de la théorie économique formalisée est pourtant construite autour de ce modèle, présenté comme décrivant le marché par excellence.

 


Un autre exemple d’aberration est celui, très à la mode, des modèles dits à « agent représentatif », où la production, la consommation, l’investissement, l’emploi et d’autres caractéristiques de l’économie d’un pays sont présentées comme résultant des choix d’un individu, du genre Robinson Crusoé, qui doit notamment décider combien il produit, consomme et investit, pendant une certaine période de temps. Ces choix vont alors être comparés à ce qui s’est passé dans un pays donné (la France, par exemple) concernant le PIB, la consommation, l’investissement, le taux de chômage, le niveau des prix, pendant une période similaire.


Le « truc » consiste alors à donner aux paramètres qui caractérisent l’individu fictif - paramètres censés représenter ses goûts et les techniques dont il dispose - des valeurs telles que ses choix ressemblent le plus possible aux évolutions observées dans ce pays. Puis on dira qu’on a ainsi réussi à « simuler », si ce n’est expliquer, ce qui s’est passé dans ce pays, comme si celui-ci se comportait comme un seul individu, confronté de fait à des décisions d’ordre purement technique - ce sont d’ailleurs les techniques mathématiques du contrôle optimal qui sont utilisées pour caractériser ces décisions. Le « Prix Nobel » que se sont fabriqués les économistes a été attribué à plusieurs d’entre eux pour leur « contribution » à ce non-sens. On est en plein délire, mais comme il se pare de mathématiques compliquées, rares sont ceux qui s’en rendent compte. Parmi eux, il y a ceux qui ont bâti leur carrière sur lui, et qui préfèrent rester discrets  : personne n’aime scier la branche sur laquelle il est assis ! C’est pourquoi, malheureusement, cette farce dure depuis longtemps, et risque de durer encore longtemps.


Des étudiants lucides s’interrogent

Lorsque des étudiants un peu lucides, et ayant une bonne formation mathématique, ont fait remarquer à ceux qui leur enseignent l’absurdité de leurs modèles, ils n’ont eu pour réponse que le silence, le mépris ou la remarque péremptoire : « si on ne fait pas ça, on ne fait rien ! ». Pour réagir contre un telle attitude, incompatible avec une démarche scientifique, ils se sont regroupés dans une association, le Mouvement des étudiants pour une réforme de l’enseignement de l’économie [4].


[1] John Stuart Mill, Système de Logique déductive et inductive, Mardaga Editeur, 1988, p. 459.

[2] Ibid, p. 467.

[3] Ibid, p 490.

[4] Voir le site : www.autisme-economie.org.

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12 décembre 2008 5 12 /12 /décembre /2008 16:18

Deuxième article de NESTA publié sur agoravox: http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=44666

 

Nicolas Sarkozy a demandé à deux prix Nobel d’économie de réfléchir sur de nouveaux indicateurs de richesse. Le plus connu, le PIB, serait devenu obsolète et incomplet. La science économique a mis en perspective différentes approches de la richesse et du bien-être. Deux écoles s’affrontent, deux visions du monde s’opposent... Voici la seconde présentée.

 

Nous avons vu dans un article précédent la vision néoclassique du bien-être et les implications sociétales qui en découlent. L’objectif de ce second volet est de présenter les limites d’une telle vision et de proposer une alternative crédible. Cependant, n’attendez pas ici de réponses toutes faites, cet article doit être compris, non pas comme une bonne parole parmi tant d’autre, mais comme une sorte d’étrier permettant, je l’espère, de comprendre les enjeux et offrant un éclairage le plus simple possible des théories hétérodoxes.

 

Pour débuter, cette analyse part de trois postulats fondamentaux :

 

1) La richesse n’est pas la valeur, elle vaut plus que la valeur.

 

2) Le PIB est un indicateur limité du bien-être.

 

3) La redéfinition de la richesse est nécessaire à la redéfinition de la place du travail dans nos sociétés, et à la conceptualisation du nouveau développement durable.

 

La richesse ?

Qui n’a jamais entendu parler du produit intérieur brut (PIB) ? Qui n’a jamais entendu parler de sa croissance ? Mais comment le définir ? Le PIB est la somme des valeurs ajoutées monétaires (exprimées par un prix). Par conséquent, il exclut toutes les activités extérieures à la sphère monétaire, comme le travail bénévole ou la socialisation familiale par exemple. A contrario, il prend en considération des activités économiques néfastes et peu enclin à améliorer le bien-être de tous, prenons l’exemple des activités polluantes ou des productions nuisibles. De plus, comme nous l’avons vu précédemment, à partir d’un seuil de PIB (15000€/pers/an) l’amélioration du bien-être semble décliner.

 

La conception de la richesse dépend essentiellement du système économique actuel qui centralise son objectif et ses finalités autour de la production de valeur pour le capital c’est à dire la croissance du PIB. La richesse est donc purement monétaire, telle est la conception traditionnelle. Pour comprendre cela, nous devons revenir sur un point théorique central et primordial. En effet, cette vision et définition de la richesse découle du refus des économistes néoclassiques de distinguer valeur d’usage (VU) et valeur d’échange (VE). Cette distinction apportée par Aristote, Smith, Ricardo et Marx souligne la différence entre la richesse (la VU) et la valeur (VE). En effet, la VU est l’utilité apportée par la consommation de tel ou tel produit, par l’utilité de telle ou telle activité... La valeur d’échange est la valeur qui vient grossir le capital. Pour l’analyse néoclassique, cette distinction n’existe pas, ainsi, tout ce qui vaut est richesse. On retrouve la conception de l’optimum de Pareto et de l’économie du bien-être. L’accumulation matérielle et la maximisation des revenus sont sources de valeur et donc de richesse.

 

Quelles sont les conséquences de ce postulat ? Seuls les biens et services marchands et monétaires sont utiles et permettent d’accroître le bien-être collectif et individuel. Nous comprenons maintenant pourquoi l’idée centrale de l’économie libérale est la privatisation et la place centrale du marché. L’évaluation monétaire permet des choix rationnels sur les marchés autorégulés.

 

La richesse vaut plus que la valeur.

Cependant, « le champ de la richesse ne se réduit pas à la valeur », pour reprendre l’expression de J-M Harribey. Comment illustrer cette expression ? Prenons l’exemple du lait maternel bu par le nourrisson au sein de sa mère, a-t-il une valeur d’échange? Non. A-t-il une valeur utilité? Oui, car cet acte maternel est la vie! La VU est infinie mais il n’existe aucune VE, aucun prix, aucune expression monétaire. Nous pourrions trouver une multitude d’exemple, la lumière du soleil, le rôle des vents, la socialisation, la biodiversité...

 

La vision néoclassique et libérale, qui réfute cette différence fondamentale, nie l’existence de richesses non monétaires et non marchandes. Ainsi, le PIB mesure ce qui est produit mais ne comptabilise pas les activités bénévoles, l’éducation personnelle, le travail domestique, le temps passé à écrire cet article, etc... qui permettent sans conteste d’améliorer le bien être de tous, la richesse d’une nation. La croissance du PIB correspond essentiellement à la croissance de la sphère monétaire et marchande. Car même si le PIB prend en compte les activités de services publics collectif, ils sont exprimés monétairement (mais ne sont pas vendus), la conception libérale néoclassique ne trouve aucune place pour l’activité de service publique non marchand. En effet, l’éducation, la santé pour ne citer qu’eux, doivent être privatisées car seul le marché est efficace, et la satisfaction des besoins ne peut provenir que de l’extension de la sphère marchande. L’expansion de la sphère marchande (VE) entraîne avec elle l’expansion de la richesse (VU).

 

Implications

Cette vision biaisée amène aux pires conclusions. Voici extrait des analyses d’économistes. J-L.Mingué (1977), « en faisant l’hypothèse initiale que seuls les croyants s’adonnent à la pratique religieuse, on peut percevoir le ménage comme producteur d’un bien d’investissement, d’un bien durable dont les bénéfices, à la différence de tous les autres biens, ne se réaliseront que dans l’au-delà. Ainsi, dans la fonction d’utilité du ménage, l’un des éléments, disons Z1, identifie la valeur actuelle de la consommation posthume : U=U(Z1,,,, Zm)... » [René Passet, une économie de rêve, p.82]. Toujours pour Mingué [in Passet, page 76], «pour consentir à la formation d’un ménage, [les intéressés] doivent en escompter un gain d’utilité. L’utilité obtenue dépendra de biens et services produits à l’intérieur du ménage par la combinaison des inputs acquis sur le marché et leur propre temps... de l’analyse des coûts du mariage, la dimension la plus fertile en corollaire concerne les coûts associés à la recherche du conjoint optimal...». Summer L., 1992 à la banque mondiale « le calcul du coût d’une pollution dangereuse pour la santé dépend des profits absorbés par l’accroissement de la morbidité et de la mortalité... Je pense que la logique économique qui veut que des masses de déchets toxiques soient déversées là où les salaires sont les plus faibles est imparable » [in René Passet, p.67].

 

La logique du slogan présidentiel « travailler plus, pour gagner plus », s’inscrit dans cette logique libérale. L’objectif derrière est l’accroissement toujours plus irrésistible de cette sphère marchande qui dans l’imaginaire enrichira le pays. Travailler toujours plus, et perdre du temps pour d’autres activités affaibli le lien social, affaibli les solidarités, détruit toute cette richesse non matérielle qui fait avancer les sociétés. Travailler plus pour le capital et moins pour soi, n’est-ce pas une forme de retour en arrière quand on sait que l’histoire de l’Humanité se comprend par la baisse du temps passé par les hommes au travail. La baisse du temps de travail pour mieux vivre est nécessaire et source de richesse pour la nation. Ne travailler que pour la satisfaction de besoins essentiels, offrir du temps libre pour l’activité non marchande et non monétaire est créateur de lien social et source de richesse collective. La baisse du temps de travail détermine une nouvelle économie, non pas celle qui tente de rationaliser le comportement humain, mais celle qui de tout temps souhaite économiser ; le travail et les ressources naturelles. Le progrès de l’Humanité ne passerait-il pas par là?

 

Ces deux visions de la richesse mettent en avant deux philosophies et modèles de développement. La société du bien être marchand et matériel, l’homme rationnel en situation de concurrence, l’économie de marché. La société qui refuse la marchandisation, qui réhabilite la production non marchande et des services publics performants, qui partage le travail. Reconsidérer la richesse est un préalable important à la redéfinition des objectifs et finalités de nos sociétés. Cette redéfinition a pour avantage d’apporter une réponse claire et précise à la logique de marchandisation puisque tout simplement la richesse n’est plus à rechercher systématiquement dans la sphère monétaire et marchande. Nous en sommes tous conscients, mais théoriser ce postulat est un préalable à la constitution d’une théorie alternative. Cette dernière fondée sur les idées suivantes ; le travail se partage, le principe de privatisation et marchandisation perd tous fondements théoriques, le concept de développement durable ne peut pas se résumer à la recherche d’une «croissance durable».

 

Pour plus d'informations:

- René Passet, L’illusion néo-libérale

- J-M Harribey, Démence sénile du capital, le développement en question

 

Par NESTA sur agoravox:

http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=44666

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12 décembre 2008 5 12 /12 /décembre /2008 16:06

Deux articles publiés par NESTA sur agoravox

http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=44533

 

Nicolas Sarkozy a demandé à deux prix Nobel d’économie de réfléchir sur de nouveaux indicateurs de richesse. Le plus connu, le PIB, serait devenu obsolète et incomplet. La science économique a mis en perspective différentes approches de la richesse et du bien-être. Deux écoles s’affrontent, deux visions du monde s’opposent... Voici la première présentée.

 

L’économie ne peut être considérée comme une science exacte, elle est et restera une science sociale. L’histoire de la pensée économique nous enseigne l’existence de quatre paradigmes : l’école classique anglaise, l’école marxiste, l’école néoclassique et l’école keynésienne. A partir de là, nous observons deux conceptions du bien-être. Les choix économiques étant des choix de société, les fondements économiques du bien-être entraînent des choix civisationnels différents et contradictoires.

 

Conception traditionnelle : l’optimum de Pareto...

L’économie du bien-être est issue de l’école néoclassique. L’optimum de bien-être, ou de Pareto, est une situation où il est impossible d’améliorer la situation d’un individu sans modifier celle d’un autre. Deux théorèmes fondamentaux en ressortent : tout équilibre concurrentiel est un optimum de Pareto, tout optimum de Pareto est associé à un système de prix tel qu’il soit un équilibre concurrentiel. Quelles en sont les conséquences ? Une idée très simple et relayée par de nombreux politiques, intellectuels ou économistes, la recherche de l’intérêt individuel dans un environnement concurrentiel permet la réalisation de l’intérêt collectif. Nous retrouvons là derrière la fameuse main invisible et la conception de l’Homo economicus.

 

Il est important de prolonger l’analyse. La recherche de l’intérêt individuel, dans cette optique, se comprend comme la maximisation de l’utilité individuelle sous contrainte. Cette phrase barbare signifie que chaque individu est contraint par son revenu à rechercher son optimisation. Comment ? Tout simplement à partir d’une courbe d’utilité, qu’il connaît bien sûr, qui lui permet d’arbitrer ses choix. Exemple : un panier de deux biens, deux prix différents, l’individu va rechercher la combinaison la plus optimale, celle qui lui offre la consommation maximale de ces biens en fonction de son revenu. Conclusion ? Le bien-être est marchand, monétaire et purement quantitatif. Le bien-être est donc objectif, il se décide par la maximisation de l’utilité possible grâce à la concurrence pure et parfaite, libre et non faussée. Cependant, par un raisonnement à l’absurde, nous pouvons très bien affirmer qu’une situation d’inégalité frappante est un optimum. Prenons l’exemple d’une situation où un individu possède tout et l’autre rien, cette situation est un optimum de Pareto. En effet, améliorer la situation du second entraîne une modification négative du premier ! Cette société est en situation optimale, tout le monde est heureux...

 

Dans cette conception, la marchandisation du monde et de toutes les sphères d’activités (santé, éducation...) est nécessaire pour établir un système de prix et une situation de concurrence pour maximiser et optimiser l’intérêt individuel et collectif. Le marché sauvera l’homme et le rendra heureux. Ainsi, dans cette optique, le PIB devient un indicateur pertinent car il mesure l’ensemble des activités monétaires et leur accroissement nécessaire au bonheur de tous.

 

L’argent ne fait pas le bonheur, il n’y contribue pas toujours...

Un article de Ilana Löwy

(http://www.mouvements.info/spip.php?article290) présente des analyses économiques, psychologiques et sociologiques qui montrent le caractère néfaste d’une telle vision et surtout des préconisations qui en découlent. L’auteur montre qu’à partir d’un certain seuil (15 000 €/personne/an), "les ressources matérielles additionnelles n’apportent qu’un supplément modeste de bonheur". De plus, les analyses sur le bonheur subjectif montrent un résultat intéressant, à la question : "êtes-vous satisfait de la vie que vous menez sur une échelle de 1 à 10 ?" Les réponses en moyenne se situent autour de 6,6/10 entre 1975 et 2005. Ce qui correspond à un bonheur subjectif très moyen, quand on sait que le PIB/hab a augmenté de... 75 %. Une analyse qui va à l’encontre de la théorie de la maximisation. Mais ce n’est pas tout, toujours dans ces études empiriques, nous n’observons pas de corrélation entre accroissement du PIB/hab et l’amélioration du développement humain. A partir d’un seuil, l’accroissement de richesse n’entraîne plus de réduction des inégalités ou de la pauvreté. La maximisation de l’utilité individuelle n’offre pas l’intérêt collectif d’une nation. Un constat peut en découler, la disparition de corrélation à partir d’un seuil prouve que l’on peut atteindre les mêmes résultats dans ces domaines avec moins de richesse économique. Et c’est là qu’entre en compte la politique. Le développement n’est pas une question de croissance, la lutte contre la pauvreté et les inégalités non plus. De plus, terminons sur un autre constat, la corrélation entre accroissement des PIB et des émissions des gaz à effet de serre.

 

Toujours dans l’article de Löwy, trois études sont présentées, une économique, une psychologique et une médicale, les conclusions sont sans appel. Layard, économiste britannique, montre que l’accroissement des PIB a entraîné une augmentation dans les statistiques des consultations psychologiques, des prescriptions de psychotropes, des suicides et de l’alcoolémie. Sa conclusion est simple, les sociétés individualistes, productivistes et égoïstes ne peuvent concilier efficacité économique et accroissement du bien-être. En effet, l’augmentation de la flexibilité du marché et du travail déstabilise les liens sociaux et détruit l’élément socialisateur de la famille. De plus, la vie sociale est dénaturée.

 

Deuxième étude, celle de Sennett. Le sociologue étudie les conséquences de l’économie de marché sur la vie des hommes. La société flexible et globalisée modifie les valeurs et les remplace. Les sociétés modernes passent d’une éthique fondée sur l’acquisition d’un savoir-faire et la satisfaction du travail bien fait à celles de l’éthique de la valorisation individuelle et du mérite. Cette évolution affaibli les liens entre l’homme et le travail. Ainsi, l’individu perd confiance et se sent inutile dans la société, il en devient déconnecté à cause de l’insécurité de l’emploi et de la fragmentation des expériences.

 

Dernière étude qui vient contester la recherche du bonheur purement matériel et des évolutions sociétales qui vont avec. Wilkinson est médecin, il part d’un constat simple, les personnes vivant dans des sociétés industrialisées et inégalitaires ont plus de problèmes de santé que ceux qui vivent dans des sociétés égalitaires. Et cela se montre par les fortes variations des taux de mortalité précoces (avant 60 ans). Ce médecin a étudié la situation entre les Etats-Unis et les pays nordiques, malgré un PIB supérieur, les Américains ont une santé plus précaire et mauvaise que celle des pays scandinaves. Et pour ne pas fausser l’étude, il exclut les Américains n’ayant pas d’assurance maladie et vivant sous le seuil de pauvreté. Ainsi, les sociétés inégalitaires affaiblissent le lien social, le degré de confiance envers les autres et surtout le niveau d’entraide et du sentiment de sécurité. Les individus ressentent de façon plus complexe et dangereuse la précarité de l’emploi, par exemple.

 

Redéfinir le bonheur ? Est-ce possible ?

La conception du bien-être en économie peut paraître illusoire et quelque peu bizarre. Ne pensons-nous pas être différents devant le bonheur, ce dernier n’est-il pas subjectif ? Au-delà de ces questions, les théories du bien-être, version libérale et néoclassique, s’inscrivent dans la logique d’équilibre général. L’économie de marché est centralisée, elle fonctionne grâce à ses marchés autorégulateurs. Il est nécessaire de considérer le bonheur de telle façon qu’il puisse s’intégrer dans une logique de société de marché. Mais cette conception légitimise toutes les privatisations et la marchandisation de toutes les sphères de la société. A l’heure des contradictions entre efficacité économique et performance écologique, ne doit-on pas redéfinir, non pas le bonheur ou le bien-être, mais les moyens d’arriver à une société qui concilie environnement, social et économie ? Le développement durable passe par une réflexion sur la richesse, la valeur et le bien-être pour sortir de la logique actuelle qui n’a pour conséquence qu’inégalité, pauvreté et affaiblissement du lien social. La société individualiste se rend compte de ses limites. Une réflexion que je me permettrai d’essayer dans un futur article...

 

Par Nesta sur Agoravox http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=44533

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3 décembre 2008 3 03 /12 /décembre /2008 01:58

Pierre Rabhi, cette force tranquille, ce monument d'humilité, ce Gandhi des temps modernes, sera présent en Belgique les 4, 5 et 6 décembre 2008.


Oui bon, je m'emporte... Peut-être faut-il préciser que cet homme est à l'origine de ma prise de conscience d'un monde qui ne tourne pas si rond que ça. C'est avant tout la lecture du livre "graine de possibles", dialogue entre Pierre Rabhi et Nicolas Hulot, qui a mit le feu aux poudres.


Pierre Rabhi, une lueur d'espoir pour les mineurs de fond que nous sommes. Un homme qui a su bouder les fastes du monde moderne, qui a su faire le "grand saut" pour amorcer le divorce avec la "méga-machine économique" qui nous a tous gobés. Un homme qui prend les choses très au sérieux mais qui ne se prend jamais au sérieux. Un homme modeste donc mais aussi courageux, d'une grande sensibilité et d'une profonde intelligence. Un homme qui a su interpréter et transmettre le message de Krisnamurti, un autre grand sage pour qui arrogance, ambition et avidité, ferment de notre société occidentale, sont les démons à vaincre pour une société plus juste et plus vraie.


Ce grand et insignifiant personnage, sera présent en Belgique les 4, 5 et 6 décembre en Belgique.

 

Date

Conférence

Lieu

Heure

4/12/2008

Conscience et environnement

Collège Saint Joseph à CHIMAY

20h

5/12/2008

Quel progrès pour quelle décroissance?

Auditoire Socrate 10 à Louvain-la-Neuve

20h

6/12/2008

 

De l'humus à l'humain, quelle alimentation pour demain?

Arsenal des FUNDP, Rue Bruno à Namur

18h

 

Date

Organisation

4/12/2008

Cellule des Droits de l'Homme du Collège Saint-Joseph (Chimay)

5/12/2008

Maison du développement durable de LLN

6/12/2008

Maison de l'écologie de Namur

 

Quelques extraits de son livre "Conscience et environnement"


Notre siècle de rationalité matérialiste, de pesanteur minérale, de substances toxiques largement répandues, d'une science presque totalement asservie au profit, a porté atteinte au monde sensible qui constitue l'enveloppe vivante et vitale de notre planète. Il semble que ce ne soit qu'à l'aune du sacré que nous pourrions mesurer l'ampleur de notre responsabilité. "J'entends par sacré ce sentiment humble où la gratitude, la connaissance, l'émerveillement, le respect et le mystère s'allient pour inspirer nos actes, les éclairer et faire de nous des être très présents au monde, mais affranchis des vanités et des arrogances qui révèlent bien davantage nos angoisses et nos faiblesses que notre force."


"Ne pouvant produire sans épuiser, détruire et polluer, le modèle dominant contient en fait les germes de sa propre destruction et nécessite d'urgence des alternatives fondées sur la dynamique du Vivant".


"Perdre sa vie en voulant la gagner n'est pas une formule gratuite, elle correspond à un fait que la crise exacerbe. Produire et surproduire pour consommer et surconsommer en générant nuisances, dissipations des ressources et déchets à l'infini ne peut constituer une logique à laquelle nos vies doivent être sacrifiées." P 66.


"Le développement selon la concept d'aujourd'hui est fortement déterminé par la déflagration technoscientifique. Cela à introduit dans l'histoire contemporaine un quiproquo, et le développement est devenu en réalité l'anti développement, le cheval de Troie d'une idéologie strictement matérialiste travestie des attributs et des proclamations morales sensés lui donner ses valeurs humanistes." P. 71


"Le développement humain est incompatible avec le mécanisme spéculatif qui submerge l'économie réelle, à laquelle seuls l'effort, la créativité humaine et la matière tangible échangeable pour répondre aux nécessités donnent son sens et ses lettres de noblesses." P. 67.


Peut-on former un être humain sans le conformer à un ordre social particulier? Il semble que non. S'agissant de notre société, la question devient encore plus cruciale, car nous constatons qu'elle est inféodée à une logique périlleuse: rupture avec la nature, seule garante de la pérennité, fondement sur l'énergie combustible limitée et génératrice de nuisance graves, une science capable du meilleur, mais dont les pires effets menacent notre avenir, une technologie asservie par nos pulsions de mort, avec pour la première fois de notre histoire la capacité de notre espèces à s'éradiquer elle-même. Le tout étant orchestré par un Veau d'or rigide et froid déambulant dans la psyché collective pour l'ensemencer de convoitises sans limites, et faisant de notre présence au monde, qui pourrait être un beau rêve, un cauchemar. P. 184.


Cependant rien, à notre avis, ne changera si les fondements de l'éducation ne changent pas. Entre les manuels scolaire d'histoire faisant implicitement l'apologie de la force à la bataille, et un monde où l'avidité, les ambitions individuelles, sont la règle, l'enfant entre en angoisse. On quitte le liquide amniotique pour plonger dans un monde "champ de bataille" où il faut se battre, gagner, être premier, dominateur, victorieux. Il suffit d'observer ses propres enfants pour se rendre compte qu'ils évoluent bien plus sous la terreur de l'échec que l'enthousiasme d'apprendre, et c'est là une défaillance que les phraséologues ou phraséocrates politico-pédago-psycho-techniciens, s'ils ne sortent du carcan de la société du productivisme efficace, ne corrigeront jamais. P. 219


Dans le désenchantement grandissant du monde, être heureux et rendre heureux en aimant et respectant toutes les manifestations de la vie, n'est-ce pas l'œuvre suprême de l'intelligence? P. 90.

 

Malheureusement, à un tel niveau, comme pour Hulot, Al Gore et bien d'autres, la cohérence des actes finissent par poser question… Pierre Rabhi prend l'avion et la voiture, se déplace un peu partout et s'éclaire a l'électricité nucléaire… Il s'est, lui aussi, fait gober par la "méga-machine". Pierre Rabhi n'est-il pas, bien malgré lui, lui aussi, instrumentalisé par les forces "invisibles" du marché et du capital?

 

C'est pour la bonne cause? Est-on obligé d'hurler avec les loups pour infléchir le mouvement? Probablement…

 

Dans l'immense salle économique rythmée par la course au profit, il semble impossible de rompre le pas sans se faire marginaliser. C'est sous cette chape économique rigide qu'il semble y avoir incohérence entre nécessité impérieuse d'agir à grande échelle et fondement intrinsèque du message. Un calcul arithmétique classique est-il bien à propos pour mesurer le réel apport sociétal ou écologique du militantisme et actions de Pierre Rabhi? Bien à propos, tant cet apport est subjectif et hautement libérateur.

 

Comment mesurer en effet, la fierté et l'autonomie retrouvée du Touareg Malien ou du paysan Marocain, Burkinabé ou Sénégalais? Comment mesurer le gain de sourire de ces paysans? Comment mesurer la suppression de flux migratoires vers des bidonvilles déjà surpeuplés? Comment mesurer la baisse de la pratique de la culture sur brulis? Comment mesurer une baisse du taux de maladie et de mortalité suite à la sensibilisation et à la reconquête de savoirs perdus? Comment mesurer l'éveil des consciences suite à ses paroles et ses actes? Comment mesurer tous ces petits plus sociaux et écologiques comparé au calcul inique et réducteur de consommation électrique ou d'émissions de CO2, domages collatéraux inévitables aujourd'hui, tant l'action pour un sobre et local regain d'autonomie est urgente et impérieuse si nous ne voulons pas perdre nos vies et le peu d'humanisme qu'il nous reste.
 

Voir aussi

Mouvement pour la Terre et l'Humanisme

www.terre-humanisme.org

www.colibris-lemouvement.org

 

Blog de Pierre Rabhi

www.pierrerabhi.org/blog/

 

 

 

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28 novembre 2008 5 28 /11 /novembre /2008 00:30

 

Bien sûr on peut aisément taxer cette vidéo de démagogique. Mais qu'est-ce qui est démagogique? Le fait que l'on bombarde l'ex-Yougoslavie des jours durant avec emploi d'uranium appauvri? Que l'on attaque l'Irak ou l'Afghanistan sous des prétextes dignes de films policiers à grande distribution? Que l'on affame plus de la moitié de la population mondiale sous l'auspice sournois de la lutte contre la pauvreté et la faim? Que l'on déboise des milliers d'hectares de forêts tropicales pour reboiser "écologique" et faire rouler nos caisses (Cfr. article compenser CO2…)? Nous vivons une époque où la désinformation est aussi puissante que l'information. Ce blog n'est d'ailleurs qu'un vulgaire son de cloche de plus dans la quête de l'ineffable vérité.

Faire passer un message sans emportements et passions est extrêmement difficile. La raison même qui nous pousse à parler et agir est souvent mue par la passion et la révolte. Idéalement, pour un résultat durable et efficace, la révolte devrait se faire empathie puis amour. C'est, de loin, le chemin le plus sûr et le plus noble. La haine engendre la haine. La haine déforme la vérité, la haine est celle qui sert de terreau à l'adversaire. Mais allez donc expliquer cela aux paysans Indiens, Pheul ou Mexicains ruinés par les chimères du monde agrochimique et les vertus supposées de leur usage (nourriture, opulance, richesses).

Comme pour le film documentaire Nos enfants nous accuseront on objectera sans doute une certaine partialité, un manque de rigueur, l'occultation intentionnelle de certains fait comme la détection actuelle plus rapide et aisée de cancers par exemple… La critique du documentaire dans un article du Monde du 11 novembre sonne d'ailleurs assez juste tout en concluant objectivement: Nos enfants nous accuseront est en revanche intéressant par la manière dont, à travers les discussions entre le maire et ses administrés ou entre les agriculteurs bio et les conventionnels, il pose la question de la faisabilité d'une autre logique que celle du marché, du productivisme et de la vision à court terme.

Pas évident de faire passer un message! Je reprendrai ici les propos d'ECOSOPHIA sur le blog de RAFFA: Les "pro-industriels" ne manqueront pas de relever les inexactitudes, les omissions, le "sentimentalisme" pour dire que la conclusion du film est inexacte et mensongère (ce qui est faux!). Il est déjà difficile de convaincre le plus grand nombre lorsque les arguments sont exposés valablement .... Les individus qui restent à convaincre n'iront pas le voir (le film), ils n'en ont certainement pas entendu parler d'ailleurs. Par contre, les industriels feront le nécessaire pour que les "inexactitudes" du film soient indiquées au plus grand nombre et médiatisées."

Mais revenons à notre Codex… Qui dit vrai? Oublions même les allusions au Nazisme ou le regrettable plan simiesque de Sarkosy, et focalisons nous sur l'essentiel: les principes et les bases du codex. Tentons de nous faire notre propre opinion en allant lire les textes officiels du codex sur le site du codex et sur le site de la FAO. En voici quelques passages…

"Si tous les pays harmonisaient leurs législations alimentaires et adoptaient des normes approuvées à l'échelle internationale, ces questions (santé des consommateurs) trouveraient une solution naturelle. Grâce à l'harmonisation, ils prévoyaient une réduction des obstacles au commerce et la libéralisation des échanges entre les pays, dont tireraient profit les agriculteurs et leurs familles et qui aideraient à atténuer la faim et la pauvreté." Dans Le Codex et le commerce international des denrées alimentaires. Quel est LE BUT REEL? La santé ou le commerce et le profit???

"La Commission examine déjà l'application des biotechnologies au traitement des aliments et à la production de matières alimentaires brutes et se penche continuellement sur de nouveaux concepts et systèmes visant à assurer l'innocuité des aliments et la protection des consommateurs contre les risques sanitaires. Ce type de sujet donne une idée de l'orientation que les activités de la Commission pourraient prendre à l'avenir." Dans le Codex et l'avenir. Quel est le BUT REEL? La santé ou l'application de notre toute puissante technoscience occidentale totalement asservie aux vils intérêts pécuniaire?

"Quoi qu'il arrive au cours des prochaines années, on peut affirmer sans risque que la contribution du Codex Alimentarius à l'amélioration du bien-être de l'humanité est l'une des plus belles et des plus remarquables réalisations du XXe siècle." Dans le Codex et l'avenir. J'ai de TRES sérieux doutes! J'ai en mémoire quelques discours rutilants de noblesse et de pureté d'une histoire pas si ancienne et qui s'est terminé par un autre type d'hyperbole plutôt macabre!

Ainsi donc, pour les partisans du codex le maître mot réside dans l'UNIFORMISATION.

Mais l'uniformisation et la standardisation, d'autant plus dans le domaine alimentaire et sanitaire, n'est-ce pas hypothéquer nos chances de survie et d'adaptation face à l'adversité de la vie? Ne faisons-nous pas encore partie de la Nature et de ses aléas?

 

Moins de diversité signifie moins de résilience, une capacité moindre à rebondir en cas d'imprévu, en cas de coup dur. Un peu comme nos monocultures d'OGM SUPER-productives mais qui ne font pas long feu au moindre stress hydrique ou à la moindre attaque de nuisibles.

Ou encore comme le déclin de la noblesse à cause de problèmes de consanguinité.

 

Les êtres vivants et nos organismes concentrent des milliards de bactéries et organismes divers qui permettent la Vie et la résistance aux maladies! C'est la BIODIVERSITE et la MULTIPLICITE qui est salvatrice et pas l'inverse!

Raison pour laquelle, l'industrialisation et la mondialisation, par leur organisation structurelle et fonctionnement actuel, sont fondamentalement antinomique à l'essence même de la Vie. Une Vie qui résulte non seulement d'essais - erreurs sur la diversité mais aussi d'une part de divin ou de sacré. Ce petit quelque chose que nous ne comprenons toujours pas et que nous détruisons dès que nous tentons de l'étudier de manière scientifique.

 

D'autres sites

http://www.noslibertes.org/dotclear/index.php?post/2008/07/20/126/Le-Codex-Alimentarius

http://www.onnouscachetout.com/themes/alimentation/codex-alimentarius.php

http://www.lespacearcenciel.com/resistance-sur-le-fameux-codex-alimentarius.html

http://www.nous-les-dieux.org/Codex_Alimentarius

 

 

 
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23 novembre 2008 7 23 /11 /novembre /2008 23:49

Il faut arrêter de croire que le nucléaire va nous sauver. Quelques passages d'un entretien avec Stéphane Lhomme, porte parole du réseau sortir du nucléaire. L'entretien concerne surtout la France mais peut s'appliquer à tout les pays ayant recours au nucléaire.

 

 

 

 

Bob : Avec la prévisible catastrophe écologique que représente l'utilisation grandissante du charbon comme source d'énergie (le charbon rejette encore plus de CO2 que le gaz ou même le pétrole), ne pensez-vous pas que le nucléaire, malgré le problème de la gestion de ses déchets, reste, en attendant de nouveaux développement technologiques, une solution ?


Stéphane Lhomme : Si le nucléaire pouvait permettre de se passer du charbon, ou même de réduire de façon quantifiable la consommation de charbon, on pourrait se poser la question : peut-être que ça vaut le coup d'avoir les risques de catastrophe nucléaire, les déchets radioactifs, la prolifération vers l'arme atomique, dans la mesure où cela nous permettrait de lutter contre le réchauffement climatique.


Hélas, on a bien tous les risques du nucléaire, mais cela ne permet absolument pas de réduire la consommation mondiale de charbon : (…) le nucléaire, c'est 2 % de la consommation mondiale d'énergie, une part marginale qui n'a aucune perspective de croissance. Il faut tenir compte des déclarations de M. Mandil, directeur exécutif de l'Agence internationale de l'énergie, qui, le 10 novembre 2006, a déclaré : "La tâche principale de l'industrie nucléaire dans les années à venir sera d'essayer de remplacer les centrales qui auront atteint leur fin de vie. Cela signifie qu'on aura besoin de nombreuses nouvelles centrales sans pour autant augmenter la part du nucléaire dans la production d'électricité." Ce qui veut dire que le nucléaire va rester une énergie marginale sur la planète, incapable d'empêcher le réchauffement climatique, même partiellement.

 

Alklan : On nous parle sans arrêt de sortir du nucléaire, parce que c'est polluant et dangereux. Mais quelles énergies préconisez-vous pour remplacer le nucléaire ?


Stéphane Lhomme : Par exemple, il faudrait un véritable plan Marshall de rénovation des bâtiments. On fait aujourd'hui des maisons dites "à énergie positive" qui produisent plus d'énergie qu'elles n'en consomment, et qui n'ont donc plus besoin d'être reliées au réseau gaz-électricité. Si l'on développe ces solutions à grande échelle, on pourra se passer du nucléaire tout en réduisant les émissions des gaz à effet de serre. A nouveau, la solution passe par une réduction très importante de la consommation d'énergie, principalement dans les pays riches.


On peut dire que c'est utopique, mais dans ce cas, on ne sauvera pas la planète. Par contre, on peut réduire de façon très importante notre consommation d'énergie sans pour autant aller vivre dans des grottes avec des bougies. Les maisons à énergie positive permettent de vivre tout à fait normalement (et même avec un bien-être supérieur par rapport aux habitations ordinaires). Il est anormal que l'on continue à fabriquer des bâtiments ordinaires qui laissent s'échapper la plus grande partie de leur énergie à l'extérieur.


Pour "justifier" le nucléaire, EDF a installé en France des millions de chauffages électriques et maintenant, avec le réchauffement climatique, il y a de plus en plus de climatiseurs. Donc dès qu'il fait froid ou chaud, on a des consommations extraordinaires d'électricité, dont on pourrait se passer avec des bâtiments bien conçus.


Donc la chose la plus importante est de réduire notre consommation d'énergie. Il ne faut surtout pas essayer de produire (et de gaspiller) avec les énergies renouvelables autant qu'avec les centrales nucléaires, ce serait absurde. Les énergies renouvelables doivent venir en complément d'une politique ambitieuse d'économies d'énergie. L'énergie nucléaire "sûre" ou "propre" n'existe pas. Le nucléaire est par nature injustifiable (risques, déchets, prolifération vers l'arme atomique). Il faut donc s'en passer totalement. Et ne pas se contenter d'en réduire la part.

 

Findus : Dans ce débat, par nucléaire, on sous-entend fission nucléaire. Qu'en est-il de la position des candidats concernant la fusion nucléaire ? Quelles sont leurs ambitions vis-à-vis de la recherche dans ce domaine ?

Stéphane Lhomme : Les réacteurs nucléaires actuels fonctionnent sur le principe de la fission nucléaire. La fusion nous est annoncée pour "bientôt" depuis cinquante ans. D'ailleurs, il y a 50 ans, c'était pour "dans cinquante ans". Maintenant qu'on y est, c'est "pour dans cent ans". Il est vraisemblable que ça ne marchera jamais. D'ailleurs deux Prix Nobel de physique, M. Koshiba (2002) et Pierre-Gilles de Gennes ont clairement expliqué que le projet ITER (réacteur de fusion nucléaire prévu à Cadarache, près de Marseille) n'a aucune chance d'aboutir à quoi que ce soit. Ce réacteur n'est même pas conçu pour produire de l'électricité (par contre, il va en consommer des quantités immenses). Le seul but est d'essayer de maintenir une réaction de fusion nucléaire pendant 400 secondes. Mais il est impossible de récupérer l'énergie pour en faire de l'électricité.

 

U235 : Le nucléaire c'est l'indépendance énergétique, vrai ou faux ?

Stéphane Lhomme : Faux. On l'a bien vu pour la France. Malgré 58 réacteurs nucléaires, l'atome ne couvre que 16 % de notre consommation d'énergie, et notre facture énergétique a explosé, comme pour les autres pays. De plus, tout l'uranium (le combustible des réacteurs nucléaires) est importé, principalement du Canada ou du Niger, où la France maintient une politique coloniale tout en contaminant les populations et l'environnement pour "nourrir" nos réacteurs nucléaires. Donc il n'y a pas d'indépendance énergétique avec le nucléaire.

On a pour le moment des guerres du pétrole, mais il est fort probable qu'on aille vers des guerres de l'uranium, parce que les réserves mondiales s'amenuisent, ce qui fait que de toute façon le nucléaire n'a pas plus d'avenir que le pétrole.

 

Pamela : Quelle est la position Parti communiste français sur le nucléaire ?


Stéphane Lhomme : Le Parti communiste français a toujours été et reste un fervent promoteur du nucléaire, et il continue à réclamer de nouveaux réacteurs. Cela pose un vrai problème sur le plan démocratique, vu que le PCF prétend construire une société démocratique. En effet, toutes les centrales nucléaires ont été construites à grand renfort de compagnies de CRS, de coups de matraque et de gaz lacrymogènes pour réprimer les populations qui n'en voulaient pas.

 

François C : Pourquoi condamner le nucléaire alors que l'on aura sans doute besoin de toutes les armes possibles pour lutter contre les émissions de CO2 ? D'autant que la 4e génération de réacteur est très prometteuse. Alors pourquoi se couper de ce que le progrès scientifique et technique peut nous apporter ? Ne serait-ce pas pour d'obscures justifications purement idéologiques ?

Stéphane Lhomme : Cette histoire de "4e génération" est un emballage publicitaire pour des réacteurs que l'industrie nucléaire a déjà essayé de faire fonctionner : le réacteur "de 4e génération" français est prévu pour être un réacteur à neutrons rapides, avec caloporteur sodium : c'est tout simplement la même chose que Superphénix, le surgénérateur qui n'a jamais fonctionné mais qui a englouti plus de 10 milliards d'euros pour rien. La 4e génération, c'est donc seulement le retour de Superphénix avec la perspective d'un nouveau désastre comme la première fois, ou comme l'EPR finlandais actuellement.

Si les chercheurs français souhaitent réaliser des prodiges, qu'ils les fassent dans les énergies renouvelables : le Soleil nous envoie à chaque instant 4 000 fois plus d'énergie qu'on en consomme sur Terre. Il suffirait donc d'arriver à capter une toute petite partie de cette énergie pour régler la question. Malheureusement, les chercheurs du Commissariat à l'énergie atomique, qui prétendent depuis 50 ans réaliser des miracles qui n'arrivent jamais, se déclarent par contre incapables de faire progresser les énergies renouvelables. C'est curieux.

 

Le_wikibre_maqué : Pourquoi les experts n'ont-ils pas tous le même discours ?


Stéphane Lhomme : Si l'on veut bien se pencher sur les chiffres officiels, comme ceux de l'Agence internationale de l'énergie, qui est pourtant favorable au nucléaire, on voit que le nucléaire est et va rester une énergie marginale sur la planète. Ce n'est donc pas une opinion, mais un fait incontournable.

Il faut en prendre acte et ramener le nucléaire à ce qu'il est : une énergie injustifiable à cause de ses tares que nous avons déjà évoquées (risques, déchets, prolifération...). D'ailleurs, concernant le réchauffement climatique, je tiens à ajouter ceci : non seulement le nucléaire ne l'empêche pas, mais la réalité est en fait inverse : c'est le réchauffement climatique qui s'attaque au nucléaire. Pendant les canicules 2003 et 2006, le parc nucléaire français a été en très grande difficulté, il n'y avait plus assez d'eau dans les rivières (ou de l'eau trop chaude) pour pouvoir refroidir les réacteurs, qui ont dû fonctionner à basse intensité ou être arrêtés. Et la France nucléaire n'a évité le black-out qu'en important massivement et à des prix exorbitants de l'électricité de chez nos voisins (Espagne, Grande-Bretagne, Allemagne). De plus, le réchauffement climatique se manifeste aussi par des épisodes très violents, comme les tempêtes, et pendant la tempête de décembre 1999, la centrale nucléaire de Blayais, près de Bordeaux, a été très gravement inondée et a frôlé la catastrophe nucléaire.

 

Totem : Pensez-vous qu'EDF et Areva développent vraiment les énergies renouvelables? Si oui pourquoi? Est-ce une question d'économie? D'environnement? D'image?

Stéphane Lhomme : Il est vrai que ces entreprises, de même que les pétroliers comme Total, investissent dans les énergies renouvelables, tout simplement parce qu'il y a de l'argent à y gagner. Mais si l'on continue à surconsommer et à gaspiller l'énergie, on aura le pétrole, le gaz, le charbon, le nucléaire et les énergies renouvelables, et la planète sera tout aussi condamnée qu'actuellement.

C'est pour cela que nous répétons que le développement des énergies renouvelables n'a de sens que dans le cadre de la mise en place d'une société sobre qui permettrait à la fois de sortir du nucléaire et de réduire de façon importante notre consommation de pétrole, de gaz et de charbon. Cela peut sembler utopique, mais c'est ça ou la fin de la planète.

 

Pour terminer, deux infos supplémentaires

1) Stéphane Lhomme a été placé en garde à vue et interrogé pendant 9h le 25 mars 2008 par la Direction de la Surveillance du Territoire (DTS) pour «compromission du secret de la défense nationale». Il est accusé d'avoir divulgué une info d'un document hautement confidentiel stipulant que le réacteur EPR n'était pas conçu pour résister à un crash suicide réalisé par un avion de ligne. Affirmation contraire aux dires d'EDF, Areva et les autorités françaises. Il risque cinq années d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende. Nous vivons une période où informer sur les dangers potentiels d'une technique ou d'une technologie sont passibles d'emprisonnement. Lire Soutien à Stéphane Lhomme et le compte rendu de la journée de Stéphane à la DTS.

 

2) Le réseau "Sortir du nucléaire" éprouve de grosses difficultés financière en ce moment. Aider une telle initiative citoyenne est, à mon avis, de bien meilleure augure qu'un financement à un projet de compensation de CO2 à vocation capitaliste comme il en est fait mention dans un article de ce blog: Compenser nos émissions de CO2 en plantant des arbres

 

La parole à Philippe Brousse, directeur du Réseau "Sortir du nucléaire":

 
Autant vous le dire sans détour : les finances du Réseau "Sortir du nucléaire" sont actuellement au plus bas.
 
Nous avons donc besoin d'une aide rapide et massive de votre part. 
 
Votre don, même minime (10 ou 15 euros), nous apportera un soutien crucial.
 
Depuis 10 ans, le Réseau "Sortir du nucléaire" réalise un énorme travail quotidien pour informer, alerter, rassembler, agir et proposer des solutions concrètes. L'actualité de ces derniers mois (accident nucléaire au Tricastin...) montre à quel point une vigilance citoyenne est indispensable.
 
Association libre et indépendante, le Réseau Sortir du nucléaire refuse les subventions publiques et toutes les contributions financières des entreprises. Nous ne comptons que sur les dons de milliers de citoyen-ne-s ...c'est-à-dire VOUS ! Donnez-nous les moyens de poursuivre nos actions !
 
Votre don est déductible à 66 % de vos impôts. Ainsi, un don de 50 euros ne vous coûtera en réalité que 17 euros après déduction fiscale. Vous recevrez un reçu fiscal.
 
Pour vous remercier chaleureusement de votre soutien, vous serez abonné automatiquement (sauf avis contraire de votre part) à notre revue trimestrielle "Sortir du nucléaire" quel que soit le montant de votre don. Si vous êtes déjà abonné, nous prolongerons votre abonnement pendant un an. 
 
 C'est maintenant que nous avons besoin de vous :
 1/ Faites un don en ligne: 
http://www.sortirdunucleaire.org/dossiers/don-en-ligne.html
 2/ Envoyez nous un chèque à l'ordre de "Sortir du nucléaire" à :
 Réseau "Sortir du nucléaire" - 9, rue Dumenge - 69317 Lyon Cedex 04
 
Pensez à vos cadeaux de fin d'année en achetant un livre, DVD, CD, jeu, autocollant, ... dans notre boutique en ligne : 
http://boutique.sortirdunucleaire.org/
 
Mille mercis pour votre aide.
 
Amicales salutations,
 

Philippe Brousse
Directeur du Réseau "Sortir du nucléaire"
9, rue Dumenge 69317 Lyon Cedex 04
Tel. 04 78 28 29 22

http://www.sortirdunucleaire.fr

 

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